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Les homélies des "archives" : octobre 2010 à la veillée de Pâques 2013

 

2013 03 28.C. Jeudi Saint. « Faites ceci en mémoire de moi."

Le jour où les juifs allaient manger l’agneau pascal
pour avoir la force de quitter le pays d’esclavage
pour marcher vers la terre promise à travers le désert,
comme nous le dit la première lecture,
Jésus, « sachant qu’il allait tout réconcilier en lui par le sang de sa croix »,
Jésus sachant qu’en sa personne, en se donnant à aimer jusqu’à mourir,
il allait donner à tout homme et à toute l’humanité le pouvoir de se réconcilier avec Amour Infini qui est Dieu,

Jésus sachant qu’en sa personne,
entrant dans le monde de la violence en continuant à aimer,
il allait briser le cycle de la violence et donner aux hommes le pouvoir de se réconcilier entre eux,

Jésus sachant qu’en sa personne
vivant pleinement ce désir d’amour qui est au cœur de tout homme,
il allait donner à tout homme le pouvoir de se réconcilier avec lui-même,

Jésus sachant « qu’il est venu de Dieu et qu’il retourne à Dieu »,

Voulut, au delà de la mort, être nourriture pour que ses amis de tous les temps puissent atteindre le pays de liberté et de paix.
Il prit une coupe :
« Ceci est le sang qui sera versé pour vous »,
sang de notre réconciliation avec Dieu,
de notre réconciliation avec tout homme,
de la réconciliation avec nous-mêmes.

Ce sang est à boire et il deviendra en nous, qui sommes les branches, comme une sève
qui nous fera faire la même chose que Jésus-Christ qui est le tronc, qui est le Cep.
« J’ai désiré d’un grand désir manger cette Pâque avec vous ».
Avant de s’engager le premier et seul dans ce combat contre le mal que fut la Passion,
Jésus veut nous rendre capables d’être fils de Dieu comme lui, capables d’agir comme lui.
Il se donne à nous en nourriture.
Par deux fois, Saint Luc, dans la deuxième lecture, répète la parole de Jésus :
« Faites ceci en mémoire de moi. »
« Ceci est mon corps, faites ceci en mémoire de moi. »
« Ceci est mon sang, chaque fois que vous le boirez, faites cela en mémoire de moi. »

C’est ainsi que les trois évangélistes Matthieu, Marc, Luc nous présentent le geste central que Jésus fit au cours de son dernier repas.

Dans l’évangile du quatrième évangéliste que nous venons d’entendre,
Jean nous parle aussi de ce dernier repas de Jésus, mais, il ne nous parle pas de ce geste de Jésus qui se donne en nourriture.
Pour lui, le geste central serait-il tout autre ?

Pendant le dernier repas, Jésus enlève ses habits, un simple linge autour des reins, comme un esclave,
il lave les pieds sales de ses apôtres.
Saint Pierre ne s’y trompe pas.
Déjà, lorsque Jésus avait annoncé à ses disciples qu’il allait souffrir et mourir à Jérusalem, Pierre l’avait pris à part en lui faisant de vifs reproches, « Cela ne se convenait pas d’avoir de telles idées ».
Lorsque Jésus veut laver les pieds de Pierre, celui-ci lui dit que cela ne convient pas du tout.
Plus ou moins clairement, Pierre sent que laver les pieds, se faire serviteur, esclave, provenait en Jésus de cette même volonté qui le conduirait à la mort, et la mort d’un esclave, sur la croix.
En Jésus, c’était la Volonté du Père qui est un Amour qui dépasse les bornes, Amour infini,
Amour que Jésus nous propose à vivre dans Matthieu, chapitre 5 :
« Aimez vos ennemis, priez pour eux",
comme Jésus a fait sur la Croix : « Père pardonne-leur, ils ne savent pas ce qu’ils font. »
Si vous vivez cet amour-là, alors vous serez les fils de votre Père qui est aux cieux,
« vous serez parfaits comme votre Père céleste est parfait. »

En Jean, Jésus dit :
« Si moi, le Seigneur, je vous ai lavé les pieds, vous aussi vous devez vous laver les pieds les uns aux autres.
C’est un exemple que je vous ai donné afin que fassiez vous aussi ce que j’ai fait pour vous. »

Ce matin, à Rome, dans la basilique St Pierre,
le Pape François a célébré la Cène, ce qu’ici nous faisons maintenant,
Jésus-Christ s’est donné en nourriture.
Ce soir, à Rome, dans une prison, par le Pape François
Jésus-Christ Serviteur manifeste son amour
en lavant les pieds des hommes qu’il aime, tels qu’ils sont.

Tout à l’heure, après avoir reçu Jésus-Christ en nourriture, en nous relayant, nous resterons devant le Seigneur jusqu’à minuit.
Ecoutons résonner en nous les paroles du Seigneur :
« Vous ferez cela en mémoire de moi. »

Nourris de Jésus-Christ et unis à Lui,
nous trouverons notre bonheur à être Serviteur, à donner notre vie aux autres,
minute après minute, tendresse après tendresse, attention après attention.
« C’est un exemple que je vous ai donné, afin que vous fassiez vous aussi, comme j’ai fait pour vous. »

P. Jean-Pierre Ledoux

2013 03 03.A.3°Carême. Samaritaine.

« Donne-moi à boire »
Les juifs méprisent les Samaritains,
ils ne leur adressent pas la parole,
Jésus tutoie la Samaritaine comme une amie,
lui demande un service, lui demande de l’eau à boire !
ça ne se faisait vraiment pas, c’était commettre une impureté selon la Loi !

« Tu as raison de dire que tu n’as pas de mari,
car tu en as eu cinq et celui que tu as maintenant n’est pas ton mari. »
Jésus rejoint la Samaritaine au cœur de ses difficultés,
au cœur de sa soif jamais calmée de tendresse, d’être reconnue, de bonheur, d’exister.

Jésus ressuscité, nous ne le voyons pas, mais il nous parle au cœur,
qui que nous soyons, quoi que nous ayons fait, tels que nous sommes aujourd’hui,
Il nous rejoint au cœur de nos difficultés, au cœur de nos soifs.

Jésus ne va pas éteindre ces soifs, il ne va pas combler ce vide :
« Donne-moi à boire »
Laisse tes difficultés, laisse tes problèmes, ta soif,
regarde autour de toi, et vois tous ces gens qui ont soif d’avoir un toit, d’être aimés, d’être reconnus.
« Donne-moi à boire »

« Si tu savais le don de Dieu.
Si tu savais qui est celui qui te dit
donne-moi à boire, c’est toi qui le lui aurais demandé,
et il t’aurait donné de l’eau vive. »

L’eau vive, St Paul nous en parle avec d’autres mots dans sa lettre aux Romains :
« L’amour de Dieu a été répandu dans nos cœurs par l’Esprit Saint qui nous a été donné »

Dans sa dernière catéchèse, Benoit XVI nous en parle aussi,
il disait mercredi passé comment il avait expérimenté cette eau vive qui fait vivre pleinement si on s’oublie soi-même :
« Celui qui assume le service de Pape n’a plus aucune vie privé
Il appartient toujours et totalement à tous, à toute l’Eglise.
Pour ainsi dire, sa vie est délestée de sa dimension privée :
J’ai pu l’expérimenter et j’en fais encore l’expérience maintenant,
que l’on reçoit la vie précisément quand on la donne. »

Ce que Benoit XVI vit, chacun de nous le vit à son niveau
lorsque nous donnons de notre temps, de notre vie,
c’est alors que devenant source jaillissante, nous vivons pleinement.
Tous les Saints ont fait cette expérience en se donnant,
chacun d’une manière ou d’une autre,
chacun selon son tempérament,
dans la prière, dans le service des pauvres,
dans un vie à l’image de celle du Seigneur.

La Samaritaine pose à Jésus une question essentielle pour elle,
car la Samaritaine est peut-être une personne réelle ayant eu cinq maris,
ou peut-être est-elle une personnification du peuple de Samarie qui adora cinq dieux :
où faut-il adorer Dieu, à Jérusalem ou ici sur la montagne qui est chez nous ?
Nous, les hommes, sommes champions pour élever des barrières entre nous.
Vérité chez nous, erreur chez les autres.
« C’est en esprit et en vérité qu’il faut adorer »,
c‘est en dedans de nous et en toute vérité que nous pouvons rencontrer le Seigneur ressuscité.
Et parce que cette femme a accueilli le Seigneur au plus profond de sa vie, en toute vérité,
Jésus peut faire ce qu’il fait rarement, il se révèle à elle :
« Le Christ, je le suis. »

Françoise,
depuis longtemps, tu écoutes le Seigneur.
Encore hier, lors de la rencontre du catéchuménat,
tu cherchais à comprendre la parole qu’Il t’adressait.
L’eau qui va couler sur ton front à Pâques,
va ouvrir en toi une source d’eau jaillissante en vie éternelle.
Cette source, c’est la présence du Christ ressuscité
que tu accueilles dans ta vie tous les jours en toute vérité par la confiance que tu lui donnes.
Il va te faire vivre de plus en plus pleinement de la vie même de Dieu.

Et ce qui vaut pour toi, vaut aussi pour chacun de nous
qui, baptisés, t’accompagnons vers le baptême,
car nous n’avons jamais fini de laisser cette source jaillissante
déblayer en nous ce qui nous empêche d’accueillir le Seigneur et de vivre de sa vie.

« Donne-moi à boire. »
« J’ai soif, dira Jésus sur la croix.
« Si tu savais le don de Dieu. »

P. Jean-Pierre Ledoux

2013 02 24.C. 2°Carême. Transfiguration.

La Transfiguration,
premier pas de Jésus vers ce qu’il vivra à Gethsémani :
communier à la volonté de son Père de sauver son peuple.

Comme à Géthsémani, Jésus demande à Pierre et aux deux fils de Zébédée, Jean et Jacques, de venir avec lui,
Comme à Gethsémani, ses trois disciples sont accablés de sommeil devant cet événement qui les dépasse.
A Gethsémani, Jésus parle de la volonté de son Père comme d’un calice à boire,
calice sur lequel le prêtre redira, tout à l’heure, les paroles de Jésus :
« Prenez et buvez, ceci est la coupe de mon sang, le sang de la nouvelle alliance,
Qui sera versé pour vous et pour la multitude en rémission des péchés. »

Sur la montagne la volonté du Père
se manifeste dans la présence de Moïse et d’Elie à côté de Jésus. Dieu avait déjà commencé à sauver son peuple :
Par Moïse, Dieu fit une première alliance avec son peuple sur le mont Sinaï,
lui donnant ses commandements à observer.
Par Moïse Dieu fit partir son Peuple du pays d’esclavage,
Par Elie, premier des prophètes, Dieu avait commencé à parler à son Peuple.

Sur la montagne, Jésus se met à prier.
Il accomplira ce que Dieu son Père avait déjà commencé avec Elie et Moïse
L’union de Jésus avec Dieu son Père se manifeste dans la lumière éclatante, divine qui rayonne en Jésus, comme lorsqu’il sera ressuscité.

Tous trois parlent du départ de Jésus qui allait se réaliser à Jérusalem.
Départ de Jésus, par sa mort sur la croix, qui réalise la nouvelle alliance de Dieu avec les hommes.
Ce ne sont plus des commandements qu’Il donne à observer, c’est son Fils qu’Il nous donne à accueillir :
« Celui-ci est mon Fils, celui que j‘ai choisi »
Ce n’est plus d’abord par des prophètes qu’il parle, c’est par son Fils :
« Écoutez-le »

Nous aussi, tout particulièrement durant ce temps du Carême, Jésus nous demande d’être avec lui.
Nouvelle Transfiguration,
Il va nous révéler sa présence par le pain partagé et le vin.
Le départ dont il parlait avec Moïse et Elie,
Il va le revivre pour nous en se donnant pour nous en nourriture.
Avec Lui, communions à la volonté de Dieu Père de sauver tous les hommes, en commençant par nous, en l’écoutant et en le suivant.

Bien plus que d’obéir à des commandements,
Bien plus que d’apprendre des valeurs au catéchisme,
Il s’agit d’accueillir le Seigneur qui se fait proche de nous et nous parle constamment.
Il s’agit de découvrir combien Il a un cœur de Père pour chacun de nous et pour nous tous.
Pendant ce Carême prenons le temps d’être attentifs à ce qui nous révèle ces délicatesses dont Dieu Père nous entoure.

Découverte du cœur de Dieu que nous faisons progressivement tout au long de notre vie de chrétien.
Découverte que nous approfondissons ensemble quand nous parlons ensemble à Dieu en l’appelant Père.
Découverte que nous allons transmettre officiellement à Françoise Bogou tout à l’heure en parlant à Dieu comme à un Père, devant elle.

Notre Père qui es au cieux,
toi qui aime tes enfants, toi qui es toujours avec eux sur les chemins de cette vie.
Que ton nom soit sanctifié.
Que ton règne vienne,
règne de bonté, de pardon, de miséricorde qui abolit toute division.
Que ta volonté soit faite,
ta volonté de nous rendre libres pour pouvoir participer à ta vie qui est amour et accepter d’être tes fils, pour former ensemble un seul Corps, dans un seul Esprit, celui de ton Fils.

Sauvés lorsque nous croyons que Dieu nous aime,
Sachant qu’avec Lui, rien n’est jamais perdu,
qu’avec Lui, tout mal est vaincu,
la paix qu’Il nous donne au plus profond de nous-mêmes,
transfigure notre regard, notre visage,
libère notre cœur pour accueillir l’autre tel qu’il est.
Certains, autour de nous, dans la famille, dans le quartier, peuvent apprécier de rencontrer des personnes accueillantes, profondément en paix, souriantes
et touchés ainsi par la lumière de la Bonne Nouvelle se dire, comme les apôtres, qui ne savaient pas trop ce qu’ils disaient :
« Il est heureux d’être ici, dressons trois tentes ».

Le Seigneur nous demande de redescendre avec Lui dans la plaine partager notre joie, notre paix.
Par le prêtre, il nous enverra vers les autres à la fin de la messe en nous disant : « Allez dans la paix du Christ ».

Père Jean-Pierre Ledoux

2013 01 27.C.3°dim.Luc1, 1-4, 4,14-21

Bonne Nouvelle pour les pauvres.

On sent en lisant ce début de l’évangile de Saint Luc,
que quelque chose d’important, de nouveau,
se passe en Palestine
Luc, le médecin, homme de science, se doit de les consigner par écrit.
L’événement important, c’est Jésus, homme renommé dans toute la région,
La puissance de l’Esprit de Dieu est avec lui,
Par la suite, les chrétiens sauront qu’il est le Fils de Dieu.

La finale de l’évangile :
« cette parole de l’Ecriture que vous entendez,
c’est aujourd’hui qu’elle s’accomplit »
nous annonce que cet événement important,
c’est aussi aujourd’hui, parmi nous, qu’elle s’accomplit,
présence de Jésus-Christ ressuscité auprès de chacun de nous,
qui nous rassemble en un seul corps,
présence que nous allons célébrer dans l’Eucharistie.

Tout de suite, Il nous dit sa mission.
Le Seigneur, Dieu le Père, a mis son Esprit en lui,
pour que toute sa vie, toutes ses actions
soient emportées dans le souffle du Père,
animé par l’Esprit du Père, ce qu’il annonce est vraiment une nouvelle :

L’Esprit de Dieu ne l’envoie pas rassembler des foules autour de Lui,
l’Esprit de Dieu ne l’envoie pas organiser tous les hommes dans une même famille,
l’Esprit de Dieu le pousse vers les prisonniers, vers ceux que la société met à l‘écart,
l’Esprit de Dieu le pousse vers les aveugles qui à l’époque n’étaient pas productifs dans la société,
ils faisaient la manche dans la rue,
l’Esprit de Dieu le pousse vers les opprimés, ce ne sont pas eux qui peuvent lui donner de la publicité.
L’Esprit de Dieu le pousse à annoncer la Bonne Nouvelle aux pauvres, à tous ces exclus :
Bonne Nouvelle pour eux,
le Seigneur pense d’abord à eux et leur accorde une année de bienfaits.

Bonne Nouvelle pour les prisonniers, les aveugles, les opprimés, les pauvres, mais et nous alors ?
La Bonne Nouvelle ne serait-elle pas pour nous ?
Bonne question !
Sommes-nous dans la liste de ceux à qui la Bonne Nouvelle est annoncée ou pas ?
En fait, c’est à nous de savoir avec qui nous placer.

Avons-nous quelque chose de semblable avec les prisonniers ?
Ne sommes-nous parfois enfermés chez nous, d’une manière ou d’une autre,
au point de ne pas pouvoir sortir de chez nous pour aller chez les autres ?
Ne nous sentons-nous pas enfermés
dans une situation que nous avons créée par les milles choix de notre vie passée.
Lorsque nous prenons conscience des liens qui nous entravent,
Notre réaction n’est-elle pas parfois de rester emprisonnés dans de stériles regrets
qui nous tournent vers le passé qu’on ne peut plus changer.
Bonne Nouvelle, nous ne sommes pas seuls,
le Seigneur se fait proche des prisonniers,
si nous reconnaissons avec confiance sa présence,
si nous reconnaissons devant Lui
que nous sommes prisonniers,
le Seigneur nous ouvre un avenir,
Il nous dit : nous sommes libres.
Poussés par le Souffle de Dieu,
nous pouvons sortir, aller vers les autres, créer du nouveau.

Pouvons-nous nous trouver parmi les aveugles ?
Nos habitudes, nos certitudes
Ne nous empêchent-elles pas de voir la lumière que le Seigneur nous propose ?
Acceptons d’ouvrir les yeux :
« Les aveugles verrons la lumière. »

La Bonne Nouvelle
c’est que le Seigneur est attentif à chacun des plus pauvres que nous sommes,
et nous-mêmes sommes appelés à avoir cette même attention aux plus petits.
Cette même qualité de cœur
va peu à peu créer des relations de proximité
dans le plus grand respect de chacun et la plus grande liberté
non pas rassemblement organisé de l’extérieur
mais unité vivante des membres d’un corps animé par un seul Esprit
dont nous parle St Paul dans la deuxième lecture.

« Cette parole de l’Ecriture que vous entendez,
c’est aujourd’hui qu’elle s’accomplit »
Entendons cette parole pour qu’elle s’accomplisse en nous.
En toute confiance,
tournons-nous vers celui qui, généreusement,
nous annonce une année de bienfaits accordée par le Seigneur.

P. Jean-Pierre Ledoux

13 01 20.C.2°dim. Jean, 2,1-11 Cana

Quand des gens disent : « c’est ou c’était la volonté de Dieu. »
De quel événement parlent-ils ?

Les gens ont répondu : un décès, un événement pénible, douloureux.

Cette réaction peut nous montrer comment les gens,
et peut-être nous, voyons Dieu.
Réaction qui vient de l’enseignement et de la pratique de l’Eglise pendant de nombreux siècles
où on a montré Dieu comme celui qui envoyait en Enfer ceux qui rataient une messe le dimanche,
où on a montré l’importance de faire des sacrifices, de souffrir
où on a surtout parlé des souffrances de la croix
sans trop donner d’importance à la résurrection.

La volonté de Dieu ?
Aime-t-il vraiment la souffrance ?
Voyons comment Marie, la première en chemin ressent et vit cette volonté de Dieu.
Elle dit à son Fils : « Ils n’ont plus de vin ».
Jésus lui réponds : « Femme, mon heure n’est pas encore venue ! »
Ainsi renvoyée, elle aurait pu penser : « débrouillez-vous ».

Mais elle connaissait le cœur de son fils,
il ne pouvait pas laisser les gens dans la honte,
de plus elle partageait cette volonté de son Fils de sauver la situation.
« Faites tout ce qu’il vous dira »

Les cuves de pierre servaient aux purifications des juifs avant de prendre le repas,
Ces cuves représentaient la recherche de Dieu de tout le peuple.
Ils emplirent les cuves jusqu’au bord.
Dans notre recherche de Dieu, donnons jusqu’au bord l’eau de notre vie,
le Seigneur la transformera en vin de sa vie.
C’est ce qu’Il va faire au cours de cette Eucharistie.

La volonté de Dieu, manifestée dans son Fils ?
Depuis les origines, Il a fait ce qui est Bon pour l’homme
Afin de le rendre Saint comme lui-même est Saint.

« Femme, mon heure n’est pas encore venue ! »
« Faites tout ce qu’il vous dira »

Père Jean-Pierre Ledoux

2013 01 13.C. Baptême du Seigneur.

Luc, 3,15-16 ; 21-22 Le Peuple était en attente

Le peuple est en attente :
les soldats romains occupent le pays,
le roi Hérode gouverne avec une main de fer,
rien ne va plus.

Les prophètes se souviennent,
ils aident le peuple à se souvenir :
lorsque le peuple était en esclavage en Egypte,
Dieu s’est fait proche de lui pour le sauver,
Aujourd’hui encore, Dieu a la même attitude,
le prophète Isaïe dit à ceux qui sont déportés à Babylone :
« Consolez, consolez mon peuple,…
Voici votre Dieu, il vient avec puissance, son bras est victorieux,
Il rassemble les agneaux, il les porte sur don cœur,
il prend soin des brebis qui allaitent leurs petits. »

Au temps de Jean-Baptiste,
des hommes quittent tout pour attendre Dieu,
ils quittent la ville pour aller au désert,
dans des monastères comme celui de Qumran
que nous aurons l’occasion de visiter lorsque nous irons en Terre Sainte.
Ils savent que Dieu va venir faire quelque chose de grand,
ils attendent la venue du Messie.

Il y-a-t-il une attente en nous ?
Ou bien, les mains, le ventre, la tête, le cœur plein
de certitudes, de ressentiments, de préoccupations, de richesses
comblés, repus, nous n’attendons plus rien ?
Tout à l’heure, Françoise attendait à la porte de la chapelle.
Depuis un an, deux ans, depuis toujours,
elle attend de faire plus profondément corps avec Jésus-Christ par le baptême.
Chacun de nous : savons-nous sentir, nommer l’attente qui est en nous
Croyons-nous que le Seigneur va venir nous combler bien au-delà de ce que nous attendons ?

Pour chacun de nous, c’est comme pour les prophètes, c’est comme pour le peuple,
ils attendaient le Seigneur parce qu’ils l’avaient déjà reconnu à l’œuvre dans son histoire.
Pour être en attente du Seigneur,
pour que nos prières, pour que la messe aient du gout pour nous,
il nous faut déjà avoir reconnu sa présence active dans les années de notre vie
« tu ne me chercherais pas si tu ne avais pas déjà trouvé » dit Saint Augustin.

Si nous nous souvenons des signes qu’Il nous a faits et auxquels nous avons répondu,
si nous nous souvenons des signes qu’Il nous a faits et auxquels nous n’avons pas répondu,
nous serons en attente de Lui,
car nous le saurons : ce que le Seigneur a fait pour nous n’est qu’un début
et Il veut nous partager encore plus largement l’immensité lumineuse de sa vie.

« Moi, je vous baptise avec de l’eau,
Mais il vient celui qui est plus puissant que moi.
Lui vous baptisera dans l’Esprit Saint et le feu. »

« Alors le ciel s’ouvrit »
Dieu prend toujours l’initiative lorsque notre attente lui laisse la place de venir
et ce qu’il nous donne va beaucoup plus loin que ce que nos efforts peuvent nous donner.
Comme le dit Saint Paul :
« Dieu notre Sauveur a manifesté sa bonté et sa tendresse pour les hommes,
Il l’a fait dans sa miséricorde et non pas à cause d’actes méritoires que nous aurions accomplis. »

Dieu dit à Jésus, et à chacun de nous qui sommes unis à Jésus :
« C’est toi mon Fils bien-aimé, en toi j’ai mis tout mon amour. »

Lors de son baptême, à Pâques, Françoise va répondre :
« Oui, je crois Dieu que tu m’aimes, je crois que tu es un Père pour moi et je veux être ton enfant ».
Réponse qu’avec elle nous exprimerons lorsque nous renouvellerons les promesses de notre baptême,
C’est ce que déjà nous allons dire en proclamant notre foi par le « Je crois en Dieu le Père. »

Père Jean-Pierre Ledoux

12 12 09.C.2°Avent. Luc 3, 1-6

Préparez le chemin du Seigneur

Quand Saint Luc précise " en l’an 15 du règne de Tibère...ce n’est pas pour nous donner un cours d’histoire, mais pour nous faire comprendre que l’évangile est enraciné dans son temps et que la foi n’est pas une vision virtuelle du monde mais une réalité qui se vit dans l’histoire de chacun de nous. Nous pourrions dire aujourd’hui en 2012 sous la présidence.... Benoit XVI , le père LEDOUX et tant d’autres prophètes crient « préparez le chemin du Seigneur » Des malheurs, nous en vivons comme autant du prophète BARUC, comme au temps de Jean Baptiste avec l’oppression romaine : Guerres au moyen orient, le chômage qui augmente, nos difficultés matérielles croissantes. Ce qui est terrible nous dit Jean baptiste, ce sont les malheurs, mais aussi ce confort dans lequel nous nous installons parfois pour oublier, dans nos habitudes, nos replis sur soi (les statistiques montrent que les français regardent 3 heures par jour la télé 1h internet) dans des pratiques figées ou nous ne sommes plus habité par Dieu. Comme les hébreux, nous sommes alors comme en exil. Outre le confort qui nous éloigne de Dieu, la peur de la critique, l’impression que le mal est toujours triomphant sont aussi des facteurs de repli sur soi. Quand nous lisons les journaux ou quand nous regardons la télévision, nous ne voyons souvent que ce qui va mal, la violence, le racisme, la crise économique. Ce temps de l’Avent nous invite à revenir à l’évangile pour apprendre à voir le monde avec le regard de Dieu, un regard plein d’amour et d’espérance. Avec le Christ, nous pouvons être sûrs que le mal n’aura pas le dernier mot. C’est l’amour qui vaincra. Alors, pourquoi avoir choisi le désert et non le Centre ville, le 164 rue de Saussure ou les grands magasins ? Le désert ; rien n’y pousse ; on peut y mourir de faim et de soif. D’abord dans la Bible, le désert c’est le lieu de la conversion (il a fallu 40 ans au désert pour converti le cœur des hébreux). Comme les hébreux, nous sommes invités à découvrir que c’est le lieu de passage obligé pour celui qui veut renouveler sa foi en Dieu. Il nous faut aller au désert pour accueillir Celui qui doit venir. La question n’est pas d’aller dans le désert de la Judée ni celui du Sahara. Ce qui nous est proposé, c’est de nous retirer loin des bruits de ce monde, loin des spots publicitaires qui ont tendance à prendre une place de plus en plus envahissante dans notre vie. Aller au désert, c’est nous dépouiller de toute chose superficielle pour ne retenir que l’essentiel. La véritable conversion passe par un dépouillement de notre cœur et de notre esprit. Produisons du fruit qui exprime notre conversion nous dit encore Jean Baptiste. Prier tous les jours et aller à la messe c’est bien. C’est même vital pour notre foi. Mais les fruits que Dieu attend de nous, c’est ce bonjour à notre voisin désagréable, c’est cette pièce donné avec le sourire et une parole bienveillante aux de plus en plus nombreux SDF de la porte d’Asnières, c’est aussi le courage de pardonner à celui qui nous a blessé, à la chapelle, au bureau, en famille ; c’est aussi lutter contre tout ce qui détruit une personne, un groupe ou une société (débat sur l’euthanasie, l’avortement, le mariage pour tous). On nous parle parfois de bombes et de roquette. C’est vrai qu’elles existent et elles font très mal. Mais les bombes qui détruisent le plus notre monde, c’est l’égoïsme, l’indifférence à l’autre, l’injustice sociale. Préparer la venue du Seigneur dans notre vie et notre monde, cela passe par des gestes d’accueil, de partage et de réconciliation.

Michel de la Giraudiere - Diacre permanent

12 12 02.C.1°Avent. Luc 21, 25-28 – 34-36

Votre rédemption approche

Nations affolés par le fracas de la mer et de la tempête,
Peur dans la crainte les malheurs arrivant sur le monde,
Fracas des armes à Gaza, en Syrie, en Egypte, au Kivu,
peur en Corse, à Marseille.
Malheurs qui nous sont lointains,
Ils frappent nos frères chrétiens du Moyen-Orient, ce sont nos frères.
Mais combien d’inquiétudes, de fracas, de tumulte, de malheurs dans nos familles,
dans nos vies, en nous-mêmes, combien d’incompréhensions, de divisions, de souffrances.

Au milieu des bouleversements de notre vie,
tranquille, paisible, fort, solide, comme un roc.

Le Fils de l’homme vient dans la nuée.
Nuée, signe de la présence de Dieu, qui se fait proche de nous,
au sommet du mont Sinaï, Il passe Alliance avec son Peuple,
La nuée, c’est l’Emmanuel, Dieu qui vient vivre avec nous.
Dans la nuée, le Fils de l’homme, c’est Jésus ressuscité,
le premier homme qui est et vit maintenant pleinement en Dieu,
premier né d’une multitude de frères dont nous sommes.

Le Fils de l’homme vient avec grande puissance,
Cette puissance d’amour que Jésus déploya
lorsque crucifié sur la croix, Il continua à aimer les chefs du peuple de l’Alliance qui le rejetaient,
lorsque crucifié sur la croix, Il continua à pardonner à ceux qui le clouaient sur la croix.
Amour tout-puissant que Jésus-Christ reçoit du Père,
Lors de son repas pascal, Jésus rend grâces à Dieu
de cette toute puissance d’amour qu’il reçoit du Père pour vivre sa Passion :
« il prit le pain, il rendit grâces »
« il prit la coupe, il rendit grâces ».
Puissance d’amour de Dieu
qui se manifeste
en un bébé, un enfant,
Dieu nous aime tellement
qu’il a voulu vivre notre vie depuis le début jusqu’à la fin.

Le Fils de l’homme vient avec grande gloire,
Gloire qui en Jésus-Christ, est le reflet de la vie de Dieu
Reflet de la vie de Dieu que nous pouvons reconnaitre
sur certains visages d’hommes et de femmes que nous rencontrons.

Tu es l’autre que nous attendons !

Les premiers chrétiens croyaient que le retour du Christ dans la gloire
se ferait quelques années après sa résurrection,
après deux mille ans,
l’Eglise sait que le Christ vient chaque jour.

Notre rédemption est proche :
Elle se réalise quand, nous dit St Paul,
nous acceptons d’entrer dans ce mouvement qui vient de Lui :
« Frères, que le Seigneur vous donne,
entre vous et à égard de tous les hommes,
un amour de plus intense et débordant,
comme celui que nous avons pour vous. »
Ainsi nous serons saints,
Et paraitrons debout devant lui.

Durant de temps de l’Avent,
en cette année de la Foi
« veillez et priez ».

Veillez : Il s’agit d’être à l’écoute
de celui qui est toujours en train de venir frapper à notre porte.

Priez : il s’agit de demander cet amour
que nous avons constamment
à recevoir de celui qui, sur la croix,
l’a fait entrer et vivre dans notre humanité.

Il s’agit de rendre grâces pour cet amour qui est sa vie même et qu’il nous donne à vivre entre nous et avec tous les hommes.

Oui, Seigneur, tu es celui que nous attendons.

P. Jean-Pierre Ledoux

2012 11 04.B.31°dim. Marc,12,28-34 Ecoute Israël

Ecoute, Israël.
Israël, c’est le Peuple de Dieu c’est nous.
Ecoute.

Il y a deux ans, avec un ami musulman,
nous venions de présenter l’Islam et la Foi en Jésus-Christ
à un groupe de scouts, lors d’un camp.
Lorsque je reconduisais mon ami à sa voiture,
Il s’arrêta et me dit :
« J’ai oublié une chose importante :
Je n’ai pas dit aux jeunes : « lis »,
lire le Coran, j’imagine »
Et moi, je pensais :
« Ecoute »
Ecoute Israël.

Celui qui lit est maître du texte,
S’il a été distrait en lisant, il peut revenir à la ligne précédente,
Il peut s’arrêter sur un mot.
Celui qui écoute n’est qu’accueil,
Il s’en remet entièrement à celui qui parle,
attitude intérieure tout à fait différente.

Celui qui lit est seul avec sa feuille,
La caricature en est le mari qui lit son journal
et qui n’écoute pas ce que sa femme lui dit.
Celui qui écoute est en communion avec celui qui parle,
en communion avec d’autres, s’ils sont plusieurs à écouter.

Notre foi en Jésus-Christ, héritière de la religion juive,
nous met en écoute :
Ecoute de Dieu.
Ecoute des autres.
Ecoute du monde.

Ecoute de Dieu,
« Ecoute, Israël,
Le Seigneur notre Dieu est l’unique Seigneur.
Tu aimeras le Seigneur ton Dieu de tout ton cœur,
de toute ton âme, de tout ton esprit, et de toute ta force. »

C’est en peuple que nous écoutons cette Parole
que Dieu nous adresse
au cours les célébrations eucharistiques,
comme maintenant.
C’est aussi en peuple que nous la transmettons,
aux générations qui nous suivent, aux enfants
dans les familles d’abord,
en apprenant aux enfants
à se mettre à l’écoute de Dieu qui leur parle,
puis à l’Eveil à la Foi, au catéchisme, à l’aumônerie, au catéchuménat
dans la communauté chrétienne.

C’est aussi en peuple que par notre attitude
nous transmettons la parole de Dieu à ceux qui nous entourent,
en écoutant et observant,
le commandement qui est égal au premier :
« Tu aimeras ton prochain comme toi-même ».

Ecoute des autres :
Le Concile du Vatican II,
a fait passer l‘Eglise d’une attitude de défensive
contre le monde, contre les autres religions
à une attitude d’écoute.

Se mettre à l’écoute des autres,
se faire proche d’eux
être attentif à leurs questions, à leurs souffrances, à leurs joies.
C’est ce qu’a fait la Parole de Dieu,
le Verbe de Dieu s’est fait chair,
Il a habité parmi nous.

Restons à l’écoute du Seigneur
et, avec lui, restons à l’écoute des autres.

P. Jean-Pierre Ledoux

2012 11 01 Toussaint

Tout à l’heure, ensemble, nous chanterons :
« Saint, saint, le Seigneur, Dieu de l’Univers »

Dieu est saint qu’est-ce que cela veut dire ?
Pourquoi chanterons-nous ainsi tout à l’heure ?
Parce que c’est prévu dans le déroulement de la messe bien sûr,
mais nous pousserons aussi cette acclamation par conviction personnelle,
nous chanterons ces mots en toute sincérité et vérité.

Saint le Dieu de l’Univers ?
Le Dieu invisible s’est rendu visible en Jésus le Fils,
en venant parmi nous, par sa façon, de vivre parmi nous,
Il révèle Dieu.
Ce que nous croyons, c’est que Dieu n’abandonne jamais ce qu’il a créé,
depuis les origines il a fait ce qui était bon pour l’homme, pour que nous soyons saints comme lui-même est saint.

Créateur de l’immense univers,
Dieu se fait proche de chacun de nous en son Fils Jésus-Christ venu en notre monde.
Comme dit Vatican II :
« Dieu invisible s’adresse aux hommes en son surabondant amour comme à des amis,
il s’entretient avec eux pour les inviter à partager sa propre vie. » (Verbum Dei N°2)
Sa Sainteté c’est sa grandeur, sa générosité sans limites.

La sainteté des saints est de croire et d’accueillir cette proximité de Dieu auprès de nous,
cette générosité de Dieu envers nous
au point d’en être heureux, d’en rendre grâces en chantant :
"Saint, saint, saint, Dieu de l’univers »
La sainteté des saints est de laisser cette générosité de Dieu entrer en eux en se faisant proche des hommes.

Les Saints que nous fêtons aujourd’hui,
sont toujours en quête de cette présence de Dieu proche
et unis à Dieu, avec Lui,
en quête d’une attention toujours plus délicate, toujours plus efficace
aux hommes que Dieu nous donne comme frères à aimer.
Ils vivent en plénitude dans la paix et le bonheur que nous présente l’évangile :
« Bieheureux, bienheureux ….. »

L’Eglise nous a donné certains hommes et certaines femmes en exemple de cette sainteté que l’évangile nous décrit :

St François n’avait pas voulu de l’héritage de son père,
il ne possédait rien,
il n’a voulu que ce que Dieu nous donne,
il se réjouissait de la pluie et du soleil, de la chaleur et du froid,
Pauvre, il possédait tout :
« Heureux les pauvres de cœur, le Royaume des cieux est à eux. »

St Vincent de Paul
« heureux les miséricordieux, ils obtiendront miséricorde »

Se Thérèse de Lisieux
« Heureux les cœurs purs, ils verront Dieu. »

Tant d’autres.
Et il y a aussi cette foule immense de tous les Saints qui n’ont pas été nommés personnellement par l’Eglise et dont St Jean nous parle dans la première lecture.

Et il y a aussi nous-mêmes,
lorsque St Paul écrit à des chrétiens, il les appelle « saints »,
« Purifiés dans le sang de l’Agneau »,
C’est par le Seigneur Jésus l’Agneau,
par son sacrifice que nous célébrons maintenant,
en communiant au don de lui-même qu’il nous fait que nous avons part à la sainteté de Dieu.

Appelés à reconnaitre et à accueillir avec action de grâces Dieu qui se fait proche de nous dans notre vie quotidienne,
appelés à nous faire proche de nos frères les hommes quels qu’ils soient,
appelés à la paix intérieure et au bonheur dès aujourd’hui, avec tous les Saints rendons grâces à Dieu.

P. Jean-Pierre Ledoux

12 10 28.B.30°dim.

Marc,10,46-52 "Rabbouni, que je voie"

Qui était le plus aveugle :
Bartimée qui n’y voyait rien
ou la foule qui ne voyait en lui qu’un mendiant handicapé qui n’avait pas à venir les gêner avec ses cris ?

Qui était le plus handicapé dans la vie :
Bartimée qui n’avait pas peur de ce qu’on pouvait penser de lui,
qui criait vers Jésus de tout son cœur et de tous ses poumons, qui jette son manteau, bondit et court,
ou la foule qui avait peur que par ses cris, ce mendiant ne vienne troubler la bonne ambiance du défilé autour de Jésus ?

Soyons bien dans la paix :
que nous nous reconnaissions, en Bartimée ou avec la foule,
l’évangile de ce jour nous rappelle
que le Seigneur Jésus vient sauver l’un et l’autre, si nous nous tournons vers lui avec confiance.

Des gens de Jéricho avaient dit à ce mendiant
« c’est Jésus de Nazareth qui passe »,
le mendiant crie selon ce que les gens lui avait dit :
« Jésus, Fils de David, aie pitié de moi ».
Quand les gens l’interpellent vivement pour le faire taire,
dans une lumière intérieure le mendiant voit que ce Jésus est le Messie, descendant de David,
le Fils de David qui devait venir sauver le peuple,
il ne crie plus vers Jésus, mais vers le Messie :
« Fils de David, aie pitié de moi »

Jésus s’arrête, touché par cette reconnaissance, par cette confiance que ce mendiant met en lui :
« Appelez-le. »
l’attention que Jésus porte à ce pauvre mendiant aveugle retourne la foule :
ce mendiant les gênait, il n’était pas à sa place à côté d’eux,
ils le repoussaient brutalement, ils voulaient l’exclure,
comme et avec Jésus,
ils se font bienveillants envers lui, ils l’appellent,
la confiance du mendiant passe en eux,
ils l’encouragent comme on fait pour un frère :
« confiance, lèves toi, il t’appelle ».
La confiance du mendiant envers Jésus éclate
le mendiant l’appelle « Rabbouni », diminutif familier de Rabbi, que Marie adressera à Jésus lorsqu’elle le reconnaitra ressuscité sous les traits du jardinier, mon cher « Maître ».
cette confiance aimante de l’aveugle
va permettre à la puissance de l’amour qui est en Jésus de se déployer :
l’aveugle est guéri de sa cécité
et la foule est guérie de son aveuglement envers le mendiant.

Ce demi-tour, cette conversion de la foule est le fruit de la collaboration entre le pauvre mendiant et Jésus.
Jean Vanier, le Fondateur de l’Arche, association où des gens bien portants partagent la vie avec des personnes handicapées
a coutume de dire que ce sont les pauvres qui nous évangélisent.
Nous-mêmes, avons coutume de dire que le Seigneur fait de nous ses collaborateurs,
Bartimée collaborateur de Jésus ?
La confiance aimante de Bartimée ouvre les portes à la puissance de Jésus le Fils.

Les évêques réunit à Rome ont cherché comment l’Eglise peut vivre une nouvelle évangélisation
Cet évangile nous montre comment la foi vive d’un homme peut permettre à la p uissance de Dieu d’agir, faisant passer toute une foule
d’un regard de dureté
à un regard de bonté semblable à celui du Christ Messie, Sauveur.
La nouvelle évangélisation commence en chacun de nous.
Comme disait le prédicateur dimanche passé,
l’évangélisation, c’est expérimenter la Bonne Nouvelle pour nous-mêmes d’abord,
avant de vouloir la présenter aux autres,
c’est avoir un regard de bonté envers nous-mêmes,
pour avoir le même regard de bonté envers chacun de ceux que nous croisons.

Au début de la messe nous chantions « Seigneur prends pitié »,
cela ne suffit pas, Jésus demande à Bartimée : « que veux-tu que je fasse pour toi ».
Le plus grand service que nous pouvons rendre aux autres,
c’est, comme Bartimée, de reconnaitre notre aveuglement, qui nous empêche de voir à quel point le Seigneur nous aime,
c’est, nous en remettre à la seule bonté du Seigneur pour nous,
c’est, de nous laisser convertir par lui
en accueillant la lumière de son regard en nous,
en portant le même regard que lui sur le Père et sur les frères qu’il nous donne à aimer.

C’est ainsi que Jésus nous sauve sur la croix,
Il s’en remet entièrement en la Bonté de son Père :
« En tes mains je remets mon esprit. »

P. Jean-Pierre Ledoux

2012 10 14.B. 28°dim. Mc 10, 17-30

le jeune homme riche ?

Le récit de cet évangile nous raconte l’histoire d’un homme qui s’adresse à Jésus en exprimant ses doutes : « Que dois-je faire pour hériter de la vie éternelle ? » Voilà une bonne question qui est celle de chacun de nous. Dans ce dialogue qu’il a avec Jésus, nous découvrons qu’il est un croyant pratiquant, très scrupuleux de suivre les commandements de Dieu, mais le problème c’est qu’il ne vient pas vers Jésus pour que sa foi soit mise en cause mais pour être reconnu dans sa bonne pratique. Dans notre prière, nous nous adressons souvent à Jésus quémandant sa bénédiction sur notre vie de bon pratiquant, qui aide sa vieille voisine, vient la chapelle tous les dimanches, donne au denier du culte. Le Seigneur ne dit pas au jeune homme, tu es un type bien, continue le royaume n’est pas loin. Il veut transformer le cœur de cet homme, de notre cœur parce qu’il sait que nous ne pouvons accéder au bonheur libéré de nos servitudes.

Alors comment libérer l’homme. il n’y a que l’amour qui libère Marc dit « Jésus ayant fixé son regard sur lui l’aima »

A celui qui cherche vraiment Dieu, Jésus exprime avant toute chose l’amour de Dieu. Par cette petite phrase l’Evangile exprime la chose la plus inattendue de la part de Dieu : à tous ceux qui sont accablés par leurs péchés ou par leur indifférence. à tous ceux qui se sont éloignés de Dieu, à tous ceux qui se sentent menacés par le feu de l’enfer, à ceux qui ne réussissent pas à se convertir, à ceux qui sont isolés par la maladie, ou le doute ou la solitude, à ceux qui sont enfermés par leurs richesses dans leur égoïsme et dans leur misère, Jésus affirme qu’ils sont aimés par Dieu Celui qui se sait ainsi aimé ne peut répondre à l’amour que par l’amour. Si le jeune homme riche perçoit cet amour, il pourra entendre avec intérêt ce que Jésus a à dire sur les richesses, et par amour il fera ce qu’il croit bon de faire et même s’il ne peut se résoudre à le faire, il saura qu’il est aimé, et cela change complètement les conclusions que l’on pourrait apporter à l’histoire. Ce qu’il y a de fou de dans cette amour c’est que DIEU nous libère

Pour certains comme les personnes âgées, certains de nos adolescent et Jean Paul pour qui nous avons célébré la messe hier soir, il y a ce sentiment que nous sommes plus aimé et que notre vie n’a plus de sens, alors l’enfermement commence avec cette spirale infernale qui peut nous conduire à ne plus souhaité vivre. Notre mission de chrétien c’est permettre à ces personnes en souffrance ou a ceux qui comme cet homme pieux et riche de savoir que l’amour de Dieu est toujours premier. Dieu l’aime malgré ses blessures, ses découragements son attachement a son argent. Dieu aime d’abord, et c’est ce qui est essentiel à dire à nos frères .

Michel de La Giraudiere - Diacre Permanent

2012 10 07.B. 27°dim. Mc. 10,2-16.

Renvoyer sa femme ?

« Si nous demeurons dans l’amour, nous demeurons en Dieu. Dieu est amour. »
Demeurer en Dieu ?
C’est au cœur de nos relations avec les autres
et tout particulièrement au cœur de la relation homme-femme vécue dans le mariage
que nous pouvons demeurer dans l’amour qui est Dieu.

« Est-il permis à un mari de renvoyer sa femme ? »
demande un Pharisien, et il affirme :
« Moïse a permis de renvoyer sa femme à condition d’établir un acte de répudiation »

Jésus va renverser cet ordre établi.
Il va énoncer une norme nouvelle, révolutionnaire, prophétique,
qui s’enracine dans les origines de la création.
Devant un ordre qui, aujourd’hui, veut s’établir,
la position actuelle de l’Eglise concernant le mariage
qui s’enracine dans la profondeur de la nature humaine.
est, elle aussi, révolutionnaire, prophétique.

Au commencement de la création, Dieu les fit homme-et-femme.
Et dans la diversité homme-femme,
Dieu qui, lui-même, est Père, Fils, Esprit dans l’unité, crée l’unité.
C’est Dieu qui unit,
c’est l’endurcissement du cœur de l’homme
qui provoque séparation, rupture, nous dit Jésus.

Ce qui vaut excellemment pour la relation homme-femme,
vaut aussi pour toutes les relations entre tous les humains.
Combien de couples, combien d’amitiés ont sombré.
par l’endurcissement du cœur qui refuse le pardon, qui refuse d’accepter l’autre,
différent de ce que l’on pensait, de ce que l’on attend, de ce que l’on veut de lui.
Endurcissement du cœur qui fait que l’on se retrouve seul, comme devant un miroir.

Endurcissement du cœur qui est comme une maladie
que nous provoquons et aggravons à chaque fois que nous nous fermons à l’autre,
maladie qui se transmet aussi : dans un milieu dur et hostile, nous pouvons fermer notre cœur et devenir violents.
Les chefs scouts le savent, eux qui se mettent au service des jeunes ce quartier,
pour les aider à dépasser cet endurcissement du cœur,
pour leur apprendre à vivre ensemble.

« Si Jésus-Christ a fait l’expérience de la mort,
C’est par la grâce de Dieu pour le salut de tous. », nous dit la deuxième lecture.
Si Jésus-Christ en butte à un endurcissement extrême des cœurs
a vécu sa Passion avec un cœur d’enfant envers son Père, envers ceux qui le maltraitaient, envers tous les hommes,
« c’est pour faire tomber ce qui nous sépare les uns des autres,
ce mur de méconnaissance, de peur, de suspicion, de haine parfois.
Jésus-Christ veut rassembler les uns et les autres en faisant la paix,
il veut réunir les hommes en un seul corps.
En sa personne, il a tué la haine »,
comme dit St Paul dans sa lettre aux Ephésiens ( Eph. 2,13-16)

« L’homme quittera son père et sa mère, il s’attachera à sa femme, tous deux ne ferons plus qu’un »
Le sacrement de mariage est le signe de la puissance de l’amour de Dieu présent au cœur des époux,
qui, de deux êtres aussi différents qu’un homme et une femme, fait un seul corps.
Dans leur diversité, l’union de l’homme et de la femme, l’union des familles,
la lente montée de l’humanité vers son unité, à laquelle tous nous sommes appelés à travailler
sont le signe de cette présence active du Seigneur qui rassemble tous les hommes dans un même corps.

Nous avons la chance dans cette communauté
d’être différents les uns des autres,
nous avons la chance de vivre dans un quartier
où vivent des gens de différentes cultures, de différentes religions,
nous avons la chance de vivre dans un monde
où les moyens de communication rapprochent les différences et les font se côtoyer.

Les enfants sont différents des adultes, ils n’ont rien à faire ici disent les apôtres.
« Laissez les enfants venir à moi » dit Jésus
Ceux qui sont différents de nous, les enfants par exemple,
peuvent nous apporter ce qui nous manque :
« Je vous le dis, celui qui n’accueille pas le Royaume de Dieu à la manière d’un enfant, n’y entrera pas. »

En guérissant l’endurcissement de notre cœur,
en supprimant les prescriptions juridiques de la Loi de Moïse,
en nous rendant un cœur d’enfant,
le Seigneur nous donne un cœur capables d’accueillir en nous la vie de Dieu qui est amour.
Nous devenons capables d’aimer et comme Lui et avec Lui
Capables de devenir des artisans d’unité.

P. Jean-Pierre Ledoux

12 09 16 .B.24°dim. Mc.8,27-35

« Pour vous, qui suis-je ? »

Chemin faisant, Jésus interrogeait ses disciples :
« Pour les gens, qui suis-je ? »

Pendant un camp de jeunes, à la fin du mois d’aout,
un ami musulman répondait à cette question :
« Après Abraham, après Moïse, Jésus est venu, il a été tué et donc n’a pas pu remplir sa mission, enfin Mohammed est venu et a réussi à donner au monde le Livre de Dieu. »
Pierre pensait aussi que si Jésus souffrait et était tué, il ratait sa mission.
Il devait se souvenir avec enthousiasme de ces moments où les foules accourraient pour écouter Jésus parlant depuis sa barque au bord du lac de Galilée.
Mais, déjà beaucoup avaient trouvé ses paroles trop dures et l’avaient abandonné lorsque Jésus déclara vouloir se donner en nourriture,
déjà des observateurs avaient été envoyés de Jérusalem pour surveiller de près les propos de ce prédicateur Jésus.

Jésus dit à Pierre :
« tes pensées ne sont pas celles de Dieu, mais celles des hommes. »
Les pensées des hommes, celles de Pierre, était que le message de Dieu devait s’imposer, c’était évident.
Mais déjà, entre nous, nous n’aimons pas qu’un autre nous impose quelque chose,
et en ces jours qui avoisinent le 11 septembre,
nous voyons bien que vouloir imposer une idée par un film dérisoire méprisant l’autre,
y réagir par la violence en tous points du globe, c’est une impasse.

Quelles sont donc les pensées de Dieu ? Qui peut les connaitre ?

Une deuxième intervention de notre ami musulman peut nous éclairer.
Devant les jeunes, nous nous demandions :
« Musulmans et chrétiens, que pouvons-nous nous apporter les uns aux autres ? »
Notre ami musulman répondait :
« Les chrétiens peuvent nous apporter le respect de la religion des autres », c’est-à-dire le respect de ce qu’il y a de plus profond en l’homme.
Il ne s’agit plus ici d’une idée, mais d’une attitude.

Cette réponse rejoint ce que Jésus-Christ a vécu lors de sa Passion :
Il n’a pas voulu s’imposer aux autres,
il a respecté Pilate, il a respecté ceux qui le clouaient sur la croix,
mieux même, il leur a pardonné, « Père, pardonnes-leur, ils ne savent pas ce qu’ils font »,
envers et contre tout, il les aimait.
Ce respect infini que Jésus porte à chacun de nous, révèle l’amour qu’il nous porte, il ne veut en rien forcer notre liberté.
Sa mission est de nous offrir son Esprit pour que l’amour fort et délicat de Dieu se répande dans le cœur des hommes.

Jésus est mort, mais il est ressuscité, il nous offre son Esprit, sa mission se continue par nous chrétiens, à Thibirine, au Liban, à la Confiance,
et c‘est d’ailleurs parce qu’il a vu des chrétiens continuer la mission de Jésus-Christ, avoir pour les autres l’attitude de respect de Jésus que notre ami musulman a pu dire :
« c’est ce respect des autres que les chrétiens peuvent nous apporter. »
« C’est par mes actes que je te montrerai ma foi », nous dit St Jacques.

C’est vrai que pour vivre ce respect ces autres, il faut souvent renoncer à soi-même, à ses idées, à ses convictions.
Les convictions religieuses sont très profondes en l’homme.
Les chefs des prêtres, les scribes n’ont pas pu abandonner leurs convictions religieuses pour accueillir et respecter Jésus-Christ et son message,
Lorsqu’un membre de notre famille ne suit pas la route demandée par l’Eglise, ne faut-il pas aller au delà de nos convictions religieuses pour vivre ce respect de la liberté de l’autre dans la bonté ?
N’avons-nous pas souvent à renoncer à ce que nous sommes en train de faire, pour accueillir l’autre, pour accueillir une bonne inspiration, pour mettre en premier le service de l’autre.

Jésus nous appelle à le suivre dans ce respect des autres même si les autres n’ont pas ce même respect pour nous, s’ils nous agressent.
Les Chrétiens du Moyen-Orient sont particulièrement appelés à suivre Jésus sur cette route.
Aujourd’hui, au Liban, le Pape va demander à tous les hommes de bonne volonté de vivre ce respect mutuel.

« Il faut que le Fils de l’homme souffre beaucoup, qu’il soit tué et que trois jours après il ressuscite. »
Jésus disait cela dans la région de Césarée de Philippe, région du nord de la Palestine, proche du Liban,
où nombreux étaient les étrangers qui ne croyaient pas au Dieu d’Israël.
Lorsque le Fils de l’homme mourra sur la croix, nous ouvrant à sa vie de Fils de Dieu, en rendant son esprit,
c’est un soldat romain, un païen qui le reconnaitra :
« Vraiment, cet homme était fils de Dieu » (Marc 15,39)
Des gens qui ne pratiquent pas leur religion, comme beaucoup d’habitants de Césarée de Philippe,
des gens de bonne volonté qui n’ont pas notre religion, comme ce soldat romain,
peuvent nous aider, à respecter les autres à la suite de Jésus-Christ à nous ouvrir aux pensées de Dieu, à la Sagesse de Dieu.

Entrainons-nous les uns les autres
à vivre ce respect des autres à la suite de Jésus-Christ,
et, renonçant à nos idées, à accueillir en nous les pensées de Dieu.

Lorsque « le Seigneur Dieu nous ouvre l’oreille »,
lorsque nous suivons ainsi le souffle de l’Esprit,
même dans la difficulté
nous sommes forts :
« Le Seigneur vient à mon secours,
c’est pourquoi je ne suis pas atteint par les outrages,
c’est pourquoi j’ai rendu mon visage dur comme pierre,
je sais que je ne serai pas confondu. »

P. Jean-Pierre Ledoux

2012 09 30.26°dim.B.Marc. 9,38-43 ;45;47-48

« il n’est pas de ceux qui nous suivent. »

Première lecture,
Moïse rassemble soixante dix anciens pour l’aider à animer l’Assemblée du peuple d’Israël,
il prie sur eux, étend les mains sur eux pour qu’ils reçoivent l’Esprit de Dieu.
La réunion terminée, voici que deux hommes
qui n’étaient pas à la réunion se mettent eux aussi à animer le peuple, à dir e la parole de Dieu.
Deux participants de la réunion disent : « Moïse arrête-les ! »

Evangile : Jean, l’un des douze, disait à Jésus :
« Maître, nous avons vu quelqu’un chasser des esprits mauvais en ton nom,
nous avons voulu l’empêcher, car il n’est pas de notre groupe ».

Nous sommes bien comme les gens de Moïse, comme les apôtres.
Nous nous protégeons de tous côtés, nous mettons des barrières, des frontières entre nous.
nous avons peur de perdre notre petit domaine où nous pouvons exercer notre domination, où nous sommes reconnus.
Nous voulons garder nos richesses matérielles, culturelles, spirituelles,
nous avons peur de perdre nos avantages sociaux,
nous avons peur que d’autres viennent en profiter.

Moïse répond : « Serais-tu jaloux pour moi, Ah ! Si le Seigneur pouvait mettre son esprit sur eux,
pour faire de tout son peuple un peuple de prophètes ! »
Jésus répond : « Ne l’empêchez pas, car celui qui fait un miracle en mon nom, ne peut pas aussitôt après mal parler de moi. »

J’espère qu’à la suite Moïse et comme Jésus, vous avez déjà été en admiration
devant les paroles de quelqu’un qui ne fait pas partie de notre famille chrétienne,
mais qui est ouvert à plus grand que lui, même s’il ne lui donne pas le nom de Dieu.
J’espère qu’à la suite Moïse et comme Jésus,
vous avez déjà été en admiration et en action de grâces devant des gens, qui ne font partie du groupe Eglise, mais qui chassent les démons,
en libérant des personnes de ce qui les empêche de vivre,
ou qui sans connaitre l’évangile vivent de sa générosité :
« Celui qui vous donnera un verre d’eau,
ou un plat de dattes le jour de Pâques,
au nom de votre appartenance au Christ,
amen, je vous le dis, il ne restera pas sans récompense. »

Nous avons envie de rester entre nous ? Nous sommes ainsi faits ?
Mais savons-nous qu’en faisant ainsi,
nous pouvons refuser de reconnaitre l’action de l’Esprit de Dieu ?
Savons-nous qu’en faisant ainsi, nous refusons d’entendre
l’Esprit de Dieu qui nous appelle à vivre de sa plénitude ?

Le Seigneur Jésus-Christ
vit en communion avec chacun de nous ici présents,
vit en communion avec chacun de tous les hommes qui peuplent la terre aujourd’hui,
vit en communion avec tous ceux qui nous ont précédés : tous les Saints connus, tous les Saints inconnus,
vit en communion avec tous les hommes qui viendront après nous.

Jésus-Christ, Fils de Dieu vit en communion avec Dieu son Père,
il nous invite à partager sa générosité, sa plénitude de vie. sa sollicitude
pour tous les hommes,
pour chacun des habitants de ce quartier, quels qu’ils soient
pour chacun des habitants du monde,
Lui qui donne son sang pour la multitude.

Nous n’avons pas souvent conscience de cette plénitude de vie où Dieu est Père,
et où tous les hommes sans exception sont frères.
Lorsqu’il nous est donné d’en prendre un peu conscience, elle nous semble tellement loin de nos possibilités.
Certains nous montrent la route, les Saint, les moines de Thibirine.

Le Seigneur nous encourage :
« le Royaume, ça vaut la peine de perdre une main, un pied ou un œil pour y entrer ! »,
L’important n’est pas d’épier les autres pour savoir s’ils font partie du bon groupe,
l‘important est de reconnaitre en nous-mêmes ce qui nous empêche de vivre de cette plénitude
que le Seigneur veut nous partager et de nous en séparer.

« Celui qui veut sauver sa vie la perdra,
mais celui qui perdra sa vie pour moi et pour l’Evangile la sauvera. »
nous disait le Seigneur dans l’évangile, il y a deux dimanches, le 16 septembre.

P. Jean-Pierre Ledoux

09 09 2012.B. 23° dimanche. Marc 7, 31-37

Par le toucher, solidaires du Jésus-Christ.

Jésus va en plein territoire de la décapole,
Décapole veut dire dix villes,
Jésus va donc dans le monde urbain, en dehors du pays des juifs, parmi les gens qui ne croient pas au Dieu unique.

Des gens plein de confiance dans celui qui fait des prodiges, Jésus.
Ils lui présentent un sourd et muet.
Jésus se retire à l’écart,dans ces lieux où souvent la nuit ou le matin il se retire pour rencontrer Dieu son Père.

Les yeux levés au ciel,
comme lorsque sur la croix il remit son esprit au Père,
il soupire,
met ses doigts dans les oreilles du malade, sa salive sur la langue, il voulait unir ce malade à son propre corps, le rendre solidaire de lui pour que sa propre force entre dans ce malade.
« Ses oreilles s’ouvrirent, sa langue se délia » Le malade est guéri.

"Tout ce qu’il fait est admirable !"
Après chaque jour de la création : "Dieu vit que cela était bon."
C’est une vraie création que Jésus réalise en nous rendant solidaire de son corps et en nous partageant sa force, sa vie, tout particulièrement par sa mort sur la croix et de résurrection.

C’est en nous touchant par les sacrements
qu’il nous rend solidaire de Lui, de sa mort, de sa résurrection
Ce qu’il fait maintenant en touchant nos oreilles par sa parole,
Tout à l’heure en se donnant à nous en nourriture.

Et nous, tout à l’heure, après le Notre Père, par notre parole, par notre regard,
en touchant la main de notre voisin,
nous lui transmettrons la paix du Seigneur qui est en nous, nous la partagerons.

De tout temps, l’Eglise, Corps du Christ a eu le même souci que Jésus, de rendre santé et vie à tous.
Quand les missionnaires arrivaient dans un pays, une des premières actions était de mette en place un dispensaire pour soigner les malades,
Ce que l’Eglise fit aussi dans notre pays dans les premiers temps, le nom de nombreux hôpitaux de Paris en témoignent : St Louis, Ste Anne, Sainte Perrine, Saint Joseph, Saint Vincent de Paul, Saint Michel, Hotel Dieu, Notre Dame de Bon Secours…..

Nous allons aussi dans la décapole, dans la ville.
Ensemble Corps du Christ nous nous continuons à toucher les autres au nom de Jésus-Christ pour leur transmettre la vie en plénitude que nous recevons de Jésus-Christ ressuscité.
Touchant leurs oreilles par une parole de bonjour, en nous enquérant de leur santé, voici que leur bouche s’ouvre en un sourire.
Touchant leurs yeux par les lettres que nous leur envoyant à la fin du Ramadan.
Touchant leur bouche en leur offrant un repas, comme au jour de la fête des 50 ans, ou de la fête des Pays des Pays et des Régions.

Et voici que notre communauté est touchée par des croyants d’autres religions,
Lorsque nos yeux lisent leurs carte de vœux le jour de la fête de Noël,
ou qu’à la fin de la veillée pascale, nos bouches goutent les dattes qu’une femme musulmane offre à la communauté.

C’est ainsi qu’avec Jésus-Christ ressuscité,
nous oeuvrons à la création d’un monde nouveau où nous découvrirons que nous sommes tous frères, fils d’un même Père,
et qu’ensemble nous louerons le Seigneur Dieu :
« Tout ce qu’il fait est admirable. »

Père Jean-Pierre Ledoux

2012 06 03. Trinité. Mtt. 28,16-20

« Est-il un peuple qui ait entendu comme toi la voix de Dieu ? »
« Est-il un Dieu qui ait entrepris de se choisir une nation, comme il a fait pour toi ? »
Moïse exulte de joie devant ces prévenances de Dieu pour son peuple.

Aujourd’hui, nous devrions danser de joie bien plus que Moïse.
En effet,
après de nombreux siècles, le Peuple guidé par l’Esprit Saint et par les prophètes,
après la venue de Jésus-Christ, nous qui croyons en sa parole découvrons de plus en plus ce que Dieu a préparé pour nous.
Jésus dit à ses disciples : « de toutes les nations faites des disciples, baptisez-les ».
Baptiser vient du mot grec baptizein qui veut dire plonger : plongez-les, « au nom du Père, du Fils et du Saint-Esprit »
Non seulement Dieu nous parle,
non seulement il nous choisi,
mais encore, Il veut nous plonger dans sa vie de Dieu Père, Fils, Esprit, Il veut nous rendre participants de sa vie.

Tout à l’heure après les jeunes, nous avons regardé longuement la croix,
Jésus, Dieu, Fils, devenu homme se fait solidaire de nous.
Par le don qu’il fait de lui-même sur la croix,
Jésus ressuscité nous introduit avec lui dans la vie de Dieu Père, Fils et Saint Esprit.

La vie de Dieu est amour,
Dieu est Père qui se donne entièrement à son Fils,
le Fils est tout entier à faire ce que veut le Père,
l’Esprit qui est en eux est amour.
Cet élan d’amour de Dieu déborde de partout,
c’est la création : la terre avec la vie des plantes, des animaux, les hommes,
c’est aussi l’Univers qui est encore en pleine expansion et qui nous fait deviner l’immensité de Dieu Amour.
Cet immense élan d’amour de Dieu l’amène à vouloir être l’un de nous
C’est cet amour de Dieu, immense, débordant, créateur, proche et sauveur, que nous sommes invités à vivre.

Lorsque nous aimons en donnant gratuitement, généreusement de nous-mêmes,
nous savons que nous sommes en communion avec le Père qui nous donne cette force d’aimer qui est l’Esprit,
comme il a donnée cette force à Jésus, le Fils, sur la croix.

Chaque fois que nous remercions Dieu seul ou ensemble comme nous le faisons maintenant,
nous savons que nous sommes en communion avec le Fils, Jésus,
et que son Esprit nous rassemble en un seul cœur, en un seul corps.

Vous qui allez faire profession de Foi,
quand vous étiez petits, ce sont vos parents qui vous ont introduit dans l’Eglise par le baptême,
vous êtes grands maintenant.
En affirmant votre foi en Dieu Père, Fils et Esprit,
vous vous engagez à vivre en aimant comme Dieu, faisant corps avec tous les chrétiens,
unis à Jésus-Christ qui nous donne la force d’aimer comme lui, la force de vivre en fils de Dieu.

Vous qui allez communier pour la première fois,
Jésus va se donner à vous en nourriture
Il va vous donner son Esprit, qui est force d’aimer.
Avec Jésus, dans son Esprit,
vous découvrirez la présence attentionnée du Père auprès de vous tout au long de vos journées, tout au long de votre vie
et souvent vous aurez envie de chanter la tendresse de Dieu pour vous et de lui dire « Notre Père »

Père Jean-Pierre Ledoux

2012 05 27.B. Pentecôte. Jean, 15,26-27 ; 16,12-15

Il témoignera en ma faveur.

Il n’y aura pas de grand vent, ni de flammes,
et pourtant, le don de l’Esprit Saint que nous célébrons aujourd’hui
se réalise pour nous, d’autant plus puissant
qu’il est discret comme un léger souffle printanier sur la joue.

Cet Esprit, vous est donné, vous l’avez reçu, il demeure en vous.
A votre baptême, le prêtre a signé sa présence en vous avec de l’huile sur tout votre corps,
A votre confirmation, c’est l’évêque qui a signé sa présence en vous sur votre front.
Si vous êtes réunis ici aujourd’hui, ce n’est pas par habitude, votre engagement dans les paroles, les gestes, les attitudes de la messe signent que l’Esprit demeure en vous et vous a poussé ici.

Cet Esprit, qui est en vous, témoigne en faveur de Jésus,
Qu’est ce que cela veut dire ?
Cela veut dire que ce que vous faites, poussés par l’Esprit montre que Jésus a dit vrai.

Cela veut dire que lorsque poussé par l’Esprit, vous êtes heureux d’avoir partagé ou donné ce que vous avez,
Jésus a dit vrai lorsqu’il a dit :
« Il y a plus de bonheur à donner qu’à recevoir » (Act. 20,35)

Lorsque poussé par l’Esprit, « père des pauvres »,
vous n’avez plus besoin de posséder richesses, estime, pouvoir sur d’autres, pour exister,
mais que votre cœur est libre pour accueillir dans la joie tout ce que Dieu fait,
comme St François qui accueille frère soleil mais aussi sœur pluie,
quand poussé par l’Esprit, votre cœur est libre pour accueillir chacun de tous les autres dans la paix,
cela veut dire que Jésus a dit vrai lorsqu’il a dit :
« Heureux les pauvres en esprit, le royaume des cieux est à eux. » (Mtt. 5,3)

Cela veut dire que lorsque poussé par l’Esprit,
vous pardonnez à un autre et que vous en êtes en paix, comblés
Jésus a dit vrai lorsqu’il a dit :
« Heureux les miséricordieux, ils obtiendront miséricorde » (Mtt.5,7)

L’Esprit témoigne que Jésus est la vérité de l’homme.
Lorsque nous nous laissons conduire par son Esprit,
« amour, joie, paix, patience, bonté, bienveillance » qui sont en nous témoignent que notre vie humaine trouve alors tout son sens, tout son accomplissement.
« Puisque l’Esprit nous fait vivre, laissons-nous conduire par l’Esprit. »

L’Esprit témoigne que Jésus nous fait fils de Dieu avec Lui :
lorsque nous nous laissons pousser par l’Esprit, et que l’Esprit de Jésus demeure en nous, nous sommes engendrés par le Père, nous vivons de sa vie, nous sommes fils du Père.
"aimez vos ennemis, priez pour vos persécuteurs, ainsi serez-vous fils de votre Père qui est aux cieux. » (Mtt. 5,44)
Jésus a dit vrai : Dieu est Notre Père,
l’Esprit de Jésus, le Fils, qui est en nous, crie Père,
ce seront les paroles que nous adresserons à Dieu tout à l’heure, ensemble.

Ensemble, car c’est ce même Esprit qui est en chacun de nous,
en celle ou en celui qui est assis à côté de vous, qui lui aussi est engendré par le Père.
En tous les chrétiens du monde entier qui, avec nous, célèbrent aujourd’hui la Pentecôte.
En tous les hommes de bonne volonté qui nous entourent et qui se laissent pousser par l’Esprit :
ils sont nombreux autour de nous.
Si vous vous laissez pousser par l’Esprit qui est en vous,
vous les reconnaitrez à la paix qui rayonne sur leur visage ou qui parfume leur appartement,
cette paix dont ils vivent et que nous partagons avec eux,
paix qui est signe de la vie de Dieu dont ils vivent aussi.
Nous pouvons alors nous reconnaitre frères,
et pour eux et parfois avec eux, rendre grâces au Seigneur.

L’Esprit en nous est flamme, qui nous pousse à nous faire proches des autres, à parler leur langage.
Le Verbe de Dieu, le premier, s’est fait homme, il a parlé un de nos langages d’homme.
Au jour de la Pentecôte, ceux qui écoutaient les apôtres les entendaient parler dans leur langage.
Les missionnaires apprennent avec passion et enthousiasme le langage des gens dont ils se font proches.
Vous aussi, pouvez parler leur langage :
Langage de la main offerte pour serrer celle des jeunes qui se rassemblent dehors,
langage du sourire, fleur de votre joie intérieure, que vous offrez en même temps que votre bonjour à celui qui passe rapidement sans vous regarder,
langage de l’amitié qui s’inquiète de la santé ou du travail de celui que l’on rencontre et qui s’arrête.
« Qui est faible que je ne sois faible ? Qui vient à tomber qu’un feu ne me brûle ? » (2 Cor. 11,29) disait St Paul.

« J’ai encore beaucoup de choses à vous dire, quand il viendra, lui, l’Esprit de vérité, vous guidera vers la vérité tout entière »
Nous sommes en route,
Nous n’avons pas fini d’explorer et de partager le cœur de Dieu que l’Esprit nous donne à vivre.
De plus en plus,
le souffle de l’Esprit libère notre cœur,
et nous introduit, nous accompagne dans la longue découverte de l’ampleur du Royaume de Dieu qui est à nos côtés.

P. Jean-Pierre Ledoux

2012 05 20.B.7°Pâques. Jean 11, 11-19

« garde-les dans la fidélité à ton nom. »

Je trouve cet évangile difficile à comprendre,
vous-mêmes, y avez-vous compris quelque chose ?
Pourriez-vous résumer en une phrase ce qu’il nous dit ?
Comment cet évangile est-il bonne nouvelle pour vous ?

« A l’heure où Jésus passait de ce monde à son Père »
Après son dernier repas avec ses disciples, où il se donna en nourriture,
à la veille du don total de lui-même sur la croix,
Jésus dit à son Père que la mission qu’il lui a confiée est accomplie,
Le projet du Père est réalisé.

Nous ne pouvons comprendre cet évangile
que si nous constatons en nous-mêmes
que la mission de Jésus-Christ, le Fils, se réalise en nous,
que si le projet du Père se réalise en notre vie.

« Garde mes disciples dans la fidélité à ton nom. »,
Garde mes disciples dans l’attitude du fils dans les bras de son Père,
et qui, dans tous les événements et les choix de sa vie
garde vers son Père un regard permanent plein de confiance.

« Fidélité en ton nom que tu m’as donné en partage »
Fidélité que Jésus, homme, notre frère a reçue en partage et vivait constamment,
puisqu’il est Dieu-Fils,
fidélité qu’il vivait tout particulièrement
aux jours difficiles de sa Passion et de sa mort.

« Pour qu’il soient un comme nous. »
C’est cette confiance, Esprit du fils, qui vit en nous, qui nous unit au Père et au Fils,
La mission du Fils était de nous introduire dans la vie de Dieu.
Ce que Dieu ne pouvait pas faire par force, mais qui se réalise lorsque nous restons dans la fidélité à son nom.

Cette attitude de confiance en Dieu
est réelle en nous lorsque nous avons aussi confiance dans les autres
et que nous avons le cœur ouvert envers eux.
Confiance ne veut pas dire crédulité,
mais ouverture du coeur qui libère la vie en nous et en l’autre.
Jésus savait bien ce qu’il y avait dans le cœur des hommes,
dans le cœur de Pierre qui le trahirait, dans le cœur de Judas,
et pourtant il avait le cœur ouvert envers tous,

La réalité de notre ouverture confiante à Dieu
se vérifie dans la réalité de notre ouverture confiante aux autres.
C’est ce que nous dit la deuxième lecture :
« si nous nous aimons les uns les autres,
Dieu demeure en nous. »
Amour d’autant plus fort et délicat
que l’on sent dans l’autre de l’agressivité contre nous,
agressivité qui est souvent le symptôme d’un mal-être dans l’autre.
« moi, je vous dis : « aimez vos ennemis, priez pour vos persécuteurs ;
ainsi serez-vous fils de votre Père qui est aux cieux. »(Mtt. 5, 44)

Pour demeurer ainsi en Dieu,
pour vivre ainsi de la vie de Dieu avec le Père et avec les autres, comme et en Jésus-Christ,
nous avons besoin de l’Esprit :
« nous reconnaissons que nous demeurons en lui et lui en nous, à ce qu’il nous donne part à son Esprit. »

Ouvrons-nous au don de l’Esprit
que nous allons célébrer au jour de la Pentecôte.

P. Jean-Pierre Ledoux

12 04 05 Jeudi Saint.

Servir, vérité de Dieu, vérité de l’homme.

Du dernier repas de Jésus avec ses apôtres,
les trois évangélistes Matthieu, Marc, Luc retiennent
que Jésus prit du pain et dit : « ceci est mon corps qui est pour vous »
« Ceci est la coupe de mon sang qui sera versé pour vous et pour la multitude »
Jean, lui de ce dernier repas,
ne retient que le geste de Jésus lavant les pieds de ses apôtres.

Lorsqu’il se donne dans ce service de laver les pieds de ses apôtres,
lorsqu’il donne son corps en nourriture,
lorsque son sang est versé le lendemain sur la croix,
Jésus se situe dans la volonté de son Père,
Jésus vit de la vie de son Père qui est de nous donner sa vie pour que nous en vivions.

Après s’être donné entièrement à nous en nourriture, Jésus nous invite à faire comme lui, à vivre en communion avec lui,
Il nous dit par le prêtre :
« Vous ferez cela en mémoire de moi ».
Vous aussi donnez tout ce que vous êtes aux autres,
donnez-vous en nourriture aux autres,
oui, notre vie peut devenir nourriture pour d’autres et les faire vivre, vous en faites parfois l’expérience, j’en suis sûr.
De a même façon, après avoir lavé les pieds de ses apôtres, Jésus dit :
« C’est un exemple que je vous ai donné afin que vous fassiez, vous aussi, comme j’ai fait pour vous. »
Vous aussi donnez-vous vous-mêmes entièrement au service des autres.

« Faire la vaisselle ? Non ! »
« Mettre la table ? ce n’est pas mon tour. »
« C’est toujours moi qui fait tout ici »
« Je ne suis pas ta boniche. »
Souvent, nous avons la même réaction que Pierre,
« Toi, Seigneur, me laver les pieds, cela ne convient pas ! »
Car nous pensons que servir nous diminue, nous dévalorise.

En son Fils, Dieu se mets à notre service,
Dieu a envie de laver les pieds à chacun de nous,
c’est la façon d’être de Dieu.
Etonnés, pas d’accord comme Pierre, heureux,comment faire pour remercier le Seigneur ?

Individuellement, communautairement,
mettons-nous au service de ceux qui nous entourent.
C’est à notre joie d’être leur serviteur, que ceux qui nous entourent découvrirons cette Bonne Nouvelle :
Dieu Lui-même se met à notre service,
En son Fils Il se donne à nous en nourriture,
Il donne sa vie pour que nous vivions.

Aujourd’hui, Jésus nous révèle que servir est la grandeur de l’homme, car Servir, se donner, c’est la vie même de Dieu, qui rayonne dans la vie Jésus.
Servir, se donner, c’est la vie même de Dieu, que le Seigneur nous invite à partager et qui rayonne dans nos vies.

Saint Jean qui, dans le dernier repas de Jésus avec ses apôtres, a seulement retenu le geste de Jésus qui lave les pieds de ses apôtres, a l’intuition de qui est Dieu, il nous ledit dans sa première lettre :
« Dieu est amour » (I jean, 4,16).
Nous le chantons parfois :
Ubi Caritas et Amor, Deus ibi est :
« Là où est la Charité et l’Amour, Dieu est. »
Quand nous voyons quelqu’un vivre l’Amour vrai dans le Don de soi, le Service, nous pouvons adorer, Dieu est là.

Après la messe, pendant le temps d’adoration, prenons le temps de rendre grâces au Seigneur pour ce qu’il est.
Que notre prière s’ouvre à la prière du Seigneur Jésus,
prière peuplée de tous les hommes que son Père veut servir,
prière peuplée de tous les hommes pour qui Il veut livrer son grand combat, pour qu’ils puissent partager sa joie de servir, la joie de se donner. « Père que ta volonté soit faite »

Père Jean-Pierre Ledoux

2012 03 01.B. Rameaux.

Jésus a engagé son grand combat.
Aux yeux de beaucoup, il était vaincu, réduit à rien.
Jésus est victorieux, non pas à cause des souffrances subies, mais par la manière dont il a vécu sa passion.
Nous le savons maintenant, c’est pour chacun de nous qu’Il a ainsi voulu combattre et qu’Il a gagné.

Arrêté, méprisé, battu,
Jésus reste toujours d’une grande délicatesse et vérité
avec ses apôtres, avec Judas, avec Pierre qui le trahira,
avec le grand prêtre et son conseil, avec Pilate.
Arrêté, méprisé, battu, crucifié,
le dialogue continuel de Jésus avec son Père
est visible lorsqu’à Gethsémani, il accepte d’entrer dans ce combat contre le mal.
Son union avec son Père transparait
lorsqu’il parle à ses apôtres, à Pierre, à Judas,
lorsqu’il s’adresse aux autorités religieuses de son pays.
Arrêté, méprisé, battu, crucifié
le mal qui se déchaine injustement contre Lui, n’entre jamais en Lui,
Fils de son Père,
homme, solidaire de tous les hommes
avec force et paix au fond de lui-même,
il est toujours Dieu-Amour.
En Lui, par Lui, c’est Dieu qui combat pour nous.

La façon divine de vaincre de Jésus-Christ
pouvait déjà se deviner dans son entrée à Jérusalem
que nous avons célébrée avec nos rameaux au début de notre Eucharistie.

« N’aie pas peur, fille de Sion ».
La fille de Sion, c’est le peuple de Dieu, c’est vous, c’est nous.
Ton roi, ton Seigneur vient,
non pas comme les puissants de la terre qui font sentir leur pouvoir,
ce qui suscite autour d’eux ressentiments, révoltes violentes.
Ton roi n‘est pas monté sur un cheval de guerre,
il est assis sur un ânon,
Il ne revendique pas le droit d’être traité comme Dieu,
Il prend la condition de serviteur.
Il accepte de donner sa vie,
pour susciter la vie en toi,
pour que la paix se répande entre les hommes.

Nous n’avons pas lu la Passion du Seigneur,
pour que nous le regardions comme des spectateurs,
ou pour que nous nous apitoyions sur lui :
« ne pleurez pas sur moi », dit-il aux femmes que Jésus rencontre sur le chemin de croix.
Ce que nous avons entendu,
nous fait rendre grâces pour le chemin que Jésus nous ouvre, le seul chemin valable pour vivre.
Il nous appelle à prendre ce chemin, en communion avec lui.
Nous le disions dans la prière du début de la messe :
« Dieu,
tu as voulu que notre Sauveur dans un corps semblable au nôtre subisse la mort de la croix.
C’est pour montrer au genre humain » quelle attitude il doit imiter.

A la suite de Jésus-Christ,
vivant sous le regard de Dieu,
ouverts à son écoute,
ouverts à la présence des autres
nous sommes serviteurs les uns des autres,
personne ne peut nous enlever cette joie,
notre visage est fort,
rien de mal ne peut nous arriver,
nous savons que nous ne serons pas confondus.
A la suite de Jésus-Christ,
aucune agressivité, aucune division ne pourra s’insinuer entre nous,
Nous serons capables de vivre en paix et de la partager au monde.

C’est ainsi qu’ au milieu d’une humanité qui se divise et se déchire,
un peuple nouveau est en train de naître,
Eglise qui nait du côté ouvert du Christ,
signe d’unité et de paix.

P. Jean-Pierre Ledoux

2012 02 19.B.7°dim. Mc 2,1-12. Le Paralytique

Devant la maison de Pierre à Capharnaüm, les gens ne s’écartent pas pour laisser passer le malade, ils ne veulent pas perdre une seule parole de Jésus.
Hisser le brancard sur la terrasse d’une maison,
y faire un grand trou,
Pierre, le propriétaire de la maison, sa femme, sa belle mère ne disent rien mais ils ne sont certainement pas d’accord,
y faire passer le brancard,
descendre le paralysé devant Jésus.
C’est du nouveau : on n’avait jamais vu cela,
il fallait oser le faire.

Les quatre hommes qui portent le paralysé ne savent pas que Jésus est le Fils de Dieu.
Ils savent que cet homme, Jésus de Nazareth, ami de Pierre et de ses compagnons, guérit les malades,
sa façon de parler montrequ’il est certainement un prophète.
Ils ont entièrement confiance en lui :
il peut guérir le paralysé.

La présence de Jésus les a ouverts entièrement à la confiance,
voyant leur foi, leur confiance
voyant leur audace, leur dynamisme, leur vitalité qui se déploie, libérés par la confiance qu’ils ont en lui,
Jésus confirme que le péché, qui empêche de vivre, n’existe plus en eux.
Jésus dit : « Mon fils, tes péchés sont pardonnés. »

Le pardon des péchés n’est pas une remise de dette de la part d’un Dieu qui nous en voudrait.
Le pardon nous rétablit dans une relation, confiante, filiale avec Dieu, que Jésus instaure ici par sa simple présence,
le malade peut accueillir l’abondance de la vie de Dieu Père, qui se manifeste dans l’attitude de ses porteurs.

Des scribes pensaient : « Cet homme blasphème, Dieu seul peut pardonner les péchés »
Jésus dit : « Qu’est-ce qui est le plus facile, de dire au paralysé : « tes péchés sont pardonnés » ou de dire : « lève-toi, prends ton brancard et marche. » ?
« je te l’ordonne, dit-il, prends ton brancard et rentre chez toi. »

Comme nous le chantions tout à l’heure,
"à la voix du Dieu vivant, cet homme se lève, retrouve la source de la vie, la source du bonheur, l’espoir des lendemains.
Se lever, c’est déjà participer à la vie nouvelle de Celui qui s’est levé du tombeau.

Nous ici rassemblés en présence de Jésus,
Dans cette célébration,
comme le paralytique porté par quatre hommes,
nous sommes transportés par la foi des autres.

Pendant la semaine, l’animatrice de chants a médité, prié sur les textes de la messe, pour préparer l’animation de cette Eucharistie,
les musiciens ont choisi les morceaux,
la sacristine a tout mis en place,
le prêtre s’est préparé pour la célébration,
chacun de vous entrez le plus pleinement possible dans la célébration, écoutant avec attention, mettant le plus de vérité possible dans vos paroles, dans vos gestes.

Maintenant, le Seigneur dit à chacun de nous :
« Lève-toi, prends ton brancard,
Ne te fais plus porter par les autres.
Lève-toi, c’est maintenant à toi d’être actif dans l’animation de la communauté, dans l’accomplissement de sa mission, dans la préparation de la venue du Seigneur là où tu es.

Le Carême approche :
il y a un gros effort à faire pour certains : si au début de la messe, vous pouviez être aussi nombreux que maintenant !
Si vous arrivez juste à l’heure pour la messe,
c’est trop tard, le chant du début commence déjà quand vous allez vers votre place
Arriver cinq minutes à l’avance pour la messe, peut être une bonne résolution.

Chacun, en famille, qu’allons-nous décider de vivre pour nous préparer à renouveler notre baptême à Pâques, et suivre de plus près le Seigneur dans sa vie de ressuscité ?

En communauté, nous prendrons part à une action de solidarité avec le diocèse de Sangmélima au Cameroun.

« Lève-toi, prends ton brancard et rentre chez toi. »

Père Jean-Pierre Ledoux

2012 03 18.B.4°dim careme jean. 3. 14 à 21 : Croire à l’amour

Notre chapelle qui se vide, nos enfants et petits enfants qui ne pratiquent plus. Notre monde où Dieu est bafoué, les sacrilèges sur les publicités, les spectacles ou jésus est défiguré. Au moyen orient, l’invasion de l’Irak, la déportation des chrétiens, voilà notre histoire qui rejoint celle du peuple juif de cette première lecture.

Nous entendions que 600 ans avant Jésus-Christ, tout le peuple glisse dans le mal et abandonne peu à peu la Loi de sainteté que Dieu leur a donnée. Infidélités, sacrilèges, profanations se multiplient. Le Seigneur, en sa pitié pour son peuple et sa Ville sainte, leur envoie des messagers pour les ramener au droit chemin. Rien n’y fait : on tourne en dérision ces envoyés de Dieu ; on méprise leurs paroles ; on se moque de ses prophètes Et c’est la catastrophe ! C’est l’invasion, la capitulation et la déportation à Babylone ! On pourrait dire que tout, pour le peuple biblique, est irrémédiablement perdu, anéanti. Mais non ! Le Seigneur n’abandonne pas ses amis Il accourt toujours au secours de l’homme qu’il aime ! Et il n’hésite pas à utiliser un païen CYRUS roi de perse, pour ramener les juifs en Israël et leur reconstruire un temple. Nous voyons déjà dans l’ancien testament par la conversion de ce païen l’appel de DIEU à toute l’humanité Quel signe d’encouragement et quelle marque d’espérance pour toutes nos vies qui, d’une façon ou d’une autre, un jour ou l’autre, peuvent connaître infidélité, médiocrité, oubli de Dieu ! Quand bien même elles auraient traversé de longues périodes de doute, de laisser-aller, de révolte même peut-être,

PIA est une amie de notre fille Marion et PIA est morte, il ya 2 ans presque jour pour jour à 20 ans d’une LEUCEMIE. Elle écrivait quelques mois avant durant sa maladie « Ma seule chance de salut, de délivrance, c’est l’acceptation de sa miséricorde ».

Cette acceptation, cette conversion, cette vie dans la lumière, PIA l’a vécu quelques jours avant de nous quitter. Après avoir désiré intensément la Guérison 15 jours avant de partir, au fort de sa souffrance, sa prière est devenue « le ciel ou la guérison ». Elle née au ciel. Elle est exaucée.

La miséricorde franchit le pas de l’amour sans mesure avec le Christ. Car Dieu a tant aimé le monde qu’il a donné son Fils unique et qu’il a permis à PIA de placer toute sa vie dans la miséricorde du père et du fils

Il est intéressant de comprendre les images de l’AT reprises par le Christ dans les évangiles. L’image du serpent de bronze. Très curieux cette comparaison de jésus. Creusons un peu la pédagogie de Dieu. Pour venir en aide à son peuple mordu par des serpents venimeux, lors de sa marche à travers le désert, Moïse façonna donc sur l’ordre de Dieu un serpent de bronze. Il le plaça sur un étendard et si un homme était mordu par quelque serpent, il regardait le serpent de bronze et restait en vie Le sens de l’épisode est clair :le serpent de bronze, sans venin, cloué sur l’étendard d’Israël, guérit, par grâce de Dieu, du venin des serpents brûlants qui rampent dans le sable du désert. Avec le Christ, la figure devient évidente, le symbole prend tout son sens : Fixé dans sa nudité sur l’étendard de la croix, dressé pour notre salut, Jésus qui ne porte en lui le venin d’aucune faute, sauve les hommes du venin de la mort et du péché. Et ainsi, le salut est donné à tous ceux et celles qui contemplent le transpercé.

Dieu nous fait le plus beau cadeau de sa miséricorde. Si tu regardes le Christ tu seras sauvé du venin du péché, de la désespérance

Que nous reste-t-il dès lors à faire pour être sauvés ?

Deux choses, nous dit le Christ, dans l’évangile de ce jour : tout d’abord, croire à l’amour et ensuite, vivre dans la lumière.

Croire à l’amour, c’est nous jeter au pied du père et le sacrement de réconciliation nous entraine dans sa miséricorde

Michel de La Giraudière diacre permanent

2012 02 05.B.5°dim Marc. 1. 29 à 39 : C’est pour cela que je suis sorti

Un jeune trisomique de nos amis s’est fait interpellé par son neveu de 5 ans « Toi Alexis tu es handicapé et trisomique ». Ce jeune trisomique attristé mais lucide dans une intuition extraordinaire, même s’il n’en comprenait pas complètement le sens lui a répondu « tu sais nous avons tous nos pathologies ». Reconnaitre ses souffrances, ses cassures et les présenter au Christ est l’enseignement du livre de JOB et de notre jeune Alexis..

Je suis impressionné par le livre de job, qui nous rejoint, de cette nuit qui n’en finit pas pour ce pauvre homme. En dépit de cette situation de détresse, Job maintient sa fidélité à un Dieu dont les desseins et les actes qui les traduisent, le dépassent, nous dépassent.

JOB crie sa douleur, sa souffrance et demande à Dieu de ne pas l’abandonner. Peu de textes disent la souffrance avec des mots aussi justes, aussi poignants et dramatiques. Toute la souffrance de la condition humaine peut s’y retrouver. Les juifs pensaient que nos bienfaits ou nos malheurs provenaient de nos actions et le livre de Job montre qu’il n’y a pas de relation nécessaire entre le bonheur et la vertu, entre le malheur et le péché, c’est important de ne pas enfermé les gens dans leur histoire. Méfions nous de ces phrases toutes faites « qu’a-t-il fait au bon Dieu pour mériter tout cela.

Cependant, même si chez Job la souffrance est un cri, presqu’une révolte, ce cri est adressé à Dieu et non contre Dieu. Dieu n’attend pas que nous soyons des surhommes, face à nos souffrances, mais que nous puissions lui demander son aide.

Dieu par amour pour nous à envoyé son fils unique Jésus pour qu’il s’approche de l’homme souffrant, lui tende la main et le guérisse. Cette guérison, cette libération du mal, se fait sans paroles inutiles. Il ne se perd pas en de longues justifications ou en commentaires inutiles (pour la belle mère de Pierre il ne dit pas un mot). Nous voulons souvent savoir pourquoi le mal est présent sur notre terre. La seule réponse est : Le Christ a pris sur lui notre faiblesse, il s’est chargé de nos douleurs. Le Christ Jésus, est victorieux de tout ce qui fait mal à l’homme et à tout homme. C’est vrai qu’il n’a pas guéri tous les malades. Ses guérisons étaient des signes de la venue du Royaume de Dieu. Ils annonçaient une guérison plus radicale : la victoire sur le péché et la mort par sa Pâque. Sur la Croix, le Christ a pris sur lui tout le poids du mal et a enlevé le " péché.

Dans cette nuit où se trouvent souvent les hommes, le Christ, lumière, vient apporter sa clarté décisive et faire naître une espérance véritable. Nous avons tous la possibilité de recourir au Christ pour nous guérir, et sans un mot il prend notre main et nous remet debout.

Se laisser guérir par le Christ est essentiel, mais nous avons aussi à être participants de la guérison des autres.

Nous vivons au milieu de la peine et de la souffrance des hommes en même temps que nous portons les nôtres. Le Christ nous invite à participer aussi à sa mission auprès de nos frères qui n’attendent pas de nous de longs discours, mais des gestes tout simples qui viennent de notre cœur et leur expriment ce dont il est plein, de Dieu qui est amour.

C’est dans cet esprit de gestes simples que j’ai été impressionné lors du dernier rdv de paroisses en mission par cette action à ND de la CROIX près de Ménilmontant ou un réseau de 200 veilleurs (sur les 400 paroissiens) se sont engagés non à une bataille contre toutes les misères du monde, mais à être attentif à ceux qui souffrent dans leur immeuble, dans leur quartier.

En conclusion C’est en reconnaissant nos blessures, nos pathologies comme le disait le jeune Alexis, que nous pourront accueillir la guérison que nous offre le Christ. Mais cette reconnaissance, doit nous aider aussi à être attentif à celle de nos frères et à les porter dans nos prières

Michel de La Giraudière, diacre permanent.

2012 01 12.B.3°dim. Marc. 1,14-20 Appel des apôtres

Dimanche passé, quelqu’un d’entre vous, m‘ayant vu célébrer, puis à la fin de la messe être disponible pour beaucoup, me disait à la fin de la messe : « votre vie est très riche. »
C’est vrai.
Ma vie sera encore plus riche quand je serai encore plus à l’écoute du Seigneur qui m’appelle, de multiples fois dans la journée, à partager la préoccupation qu’il a à propos de chacun de vous,
la volonté qu’il a que chacun de vous, que chacun de tous les habitants de ce quartier soit de plus en plus libre pour vivre pleinement, soit heureux et que tous vivent ensemble en harmonie.

Dans la mesure où je réponds à ses appels de me mettre à votre service, je suis uni au Seigneur qui aime chacun de vous et veut vous servir par moi et je suis riche de la richesse de vie du Seigneur qui se fait proche de tous les hommes.
Ce que je dis, chacun de vous, vous pouvez le dire.
Dimanche passé, Philippe Boulland vous adressait une demande pour aider aux devoirs des enfants, trois d’entre vous ont aussitôt répondu.
Dans la mesure où ensemble nous quittons les filets de nos petites préoccupations personnelles, pour répondre à ses appels de nous mettre au service des habitants de ce quartier, nous sommes unis au Seigneur qui veut les servir par nous,
nous participons à la richesse de vie du Seigneur qui se fait proche de tous les hommes.

Vous êtes nombreux à vous dépenser sans compter pour le service de la communauté,
pour le service des habitants de ce quartier,
pour être, avec le Seigneur et au nom du Seigneur serviteurs
dans votre couple, dans vos familles,
dans vos lieux de travail, dans vos lieux de vie,
vous faites tout pour la réussite humaine de vos enfants,
vous partagez les préoccupations des autres parents pour leur enfants, peut être partagez-vous alors l’attention du Seigneur envers eux.
Vous aussi, votre vie est riche dans la mesure où, par votre service, vous faites exister la tendresse du Seigneur pour les autres.

Notre vie est riche aussi par notre participation à l’Eucharistie du dimanche, où nous rendons grâces au Seigneur qui fait de nous ses proches collaborateurs.
Imaginez le dimanche sans Eucharistie : c’est un jour où vous vous reposez, où vous êtes en famille, avec des amis, où vous allez au cinéma ou en promenade et c’est très bien.
Par l’Eucharistie, ensemble, comme des frères vivant de la même vie infinie de Dieu notre Père, nous faisons partie d’une famille élargie aux dimensions du monde, nous écoutons la Parole du Seigneur qui donne sens à notre vie, nous chantons le Seigneur, nous communions au don total de lui-même qu’il fait. notre vie devient riche comme la sienne par le don de nous-mêmes.
L’Eucharistie vient donner un sens, une profondeur une largeur infinie à notre semaine.

Ce que je viens de vous dire est la réalisation pour nous aujourd’hui de l’évangile que nous venons d’entendre.
« Les temps sont accomplis, le Règne de Dieu est tout proche. » Le Règne de Dieu n’est pas dans les nuages, il est d’avoir en nous « les sentiments qui furent dans le Christ Jésus ». (Phil. 2,5)
« Convertissez-vous et croyez à la Bonne Nouvelle »
La Bonne Nouvelle, c’est que notre vie d’aujourd’hui est riche de la vie de Dieu,
mais que nous avons sans cesse à nous convertir, c’est-à-dire à quitter nos petites préoccupations personnelles pour nous tourner sans cesse vers le Seigneur et marcher à sa suite.
C’est ce qu’on fait les premiers apôtres :
Ils étaient empêtrés dans leurs filets, réparer leurs filets, les lancer à l’eau pour avoir du poisson, c’était toute leur vie.
Jésus leur propose une vie bien plus riche :
« Venez derrière moi, je ferai de vous des pêcheurs d’hommes. » Des hommes qui empêchent les autres de sombrer, de se noyer.

Tous les jours, le Seigneur nous adresse le même appel :
« Venez derrière moi »,
prenez sur vous la préoccupation que j’ai que chacun ne se noie pas dans une vie superficielle, mais vive pleinement.
Puisque chaque homme est fait à l’image de Dieu Bon, avec moi, que votre présence libère le fond de bonté qui est en chaque homme, comme dirait le philosophe chrétien Ricoeur.

Dieu très Saint, en nous appelant à suivre ton Fils,
« Tu ne cesses de nous appeler à une vie plus belle. »

Père Jean-Pierre Ledoux.

2012 01 15.B. Joa, 1,35-42 Voici l’agneau de Dieu.

« Voici l’agneau de Dieu » dit Jean-Baptiste à ses disciples.
André et l’autre disciple suivirent Jésus, passèrent la journée avec Lui. Enthousiaste, André va trouver son frère Simon : « nous avons trouvé le Messie. »

Agneau de Dieu ?
Longtemps avant la venue du Seigneur parmi nous, persécuté par ses ennemis, le prophète Jérémie se plaignait en se comparait à :« un agneau qu’on mène à l’abattoir. »(Jer. 11,19).
Jérémie ne savait pas que Dieu était présent dans sa souffrance.

Avec ses apôtres, Jésus annonce la Bonne Nouvelle autour du lac de Génésareth.Devant l’hostilité grandissante des pharisiens et des chefs de la religion, Jésus poussé par l’Esprit de Dieu sent bien qu’il ne leur répondra pas en prenant comme eux une attitude violente, mais qu’il sera le Serviteur de Dieu « muet et n’ouvrant pas la bouche, comme une brebis devant les tondeurs, comme un agneau conduit à la boucherie. »(Is. 53,7) prédit par le prophète Isaïe.
Lorsque Jésus dit à ses apôtres « qu’il lui fallait aller à Jérusalem, y souffrir beaucoup de la part des anciens, des grands prêtres et des scribes. » (Mtt.16,21) Pierre qui avait partagé l’enthousiasme de son frère André en rencontrant Jésus pour la première fois, n’était plus du tout d’accord : « Dieu t’en préserve, Seigneur ! Non, cela ne t’arrivera pas. » (Mtt.16,22) Comme Jérémie, Pierre ne savait pas que Dieu était présent dans cette attitude souffrante de l’Agneau de Dieu.

Jésus se tait devant le tribunal des Juifs, devant Pilate.
Devant la violence qui se déchaine contre lui, Jésus reste inébranlable dans la douceur, la sérénité, le pardon.
Cette force toute intérieure de l’agneau est la puissance de la bonté de Dieu, présent en son Fils Jésus-Christ.
Force divine qui conduira Jésus à la résurrection.
Force divine qu’il partagera avec tous ceux qui le suivent.

L’Agneau de Dieu immolé le jour de la Pâque était devenu nourriture pour que tout le peuple ait la force de sortir du pays d’esclavage et vive libre.
Nous le chantions au début de la messe :
« Peuple de l’Alliance, ton Dieu est ta force. »

« Voici l’agneau de Dieu », vous dira le prêtre avant la communion.
Voici celui qui, comme l’agneau de Pâques, se donne en nourriture pour que nous vivions de sa force, nous le recevronns lors de la communion.
Il ne supprime pas nos difficultés,
il nous donne part à sa force pour les vivre en union avec Dieu, à la façon de l’Agneau de Dieu.
« Peuple de l‘Alliance, marche à la suite de Jésus »

Pour pouvoir suivre le Seigneur, avoir part à sa force, n’aurions-nous pas envie de dire, comme André :
« Maître où demeures-tu ? »

N’entendez-vous pas le Seigneur qui vous dit : « venez et voyez. » ?
Parfois, nous nous plaignons de ne pas bien dormir.
Le petit Samuel, lui, a été réveillé en pleine nuit, Joyeusement, il court auprès du vieux prêtre qui a peut-être besoin de lui.
Une deuxième fois le petit Samuel est réveillé, Joyeusement, il va auprès du vieux prêtre : « tu m’as appelé, me voici. »
Parfois, nous nous plaignons des voisins : Ils font du bruit, ils prennent notre place, ils ne respectent pas notre âge, notre fatigue.
Il comprit que c’était le Seigneur qui appelait l’enfant.
Et Samuel grandit, le Seigneur était avec lui et « aucune de ses paroles ne demeura sans effet », il devint un prophète important pour la vie de tout le peuple.

Etes-vous bien sûrs que le Seigneur ne vous appelle pas,
La nuit dans le secret de votre insomnie ou de votre prière,
le jour, par la bouche, le regard, d’un voisin, d’un jeune, d’un ami, d’un inconnu ?
Etes-vous bien sûrs que l’Agneau de Dieu ne vous appelle pas, A vivre comme lui, à sa suite ?
Même s’il nous dérange, accueillons-le.
Comme Samuel, dès que nous sentons son souffle, aussitôt, laissons-nous pousser par Lui.
De jour, de nuit, mettons aussitôt en pratique ce qu’il nous suggère, ne remettons pas à plus tard, nous pourrions oublier.
Dans la mesure où vous accueillez sa force en vous,
dans la mesure où vous vous laissez pousser par son Esprit, vous découvrirez que le Seigneur est toujours avec vous, il vous rendra doux comme Lui,
Avec Lui, vous serez capable d’accueillir tous les autres.

« Bienheureux les doux, car ils recevront la terre en héritage. »

Père Jean-Pierre Ledoux

2012 01 08 Epiphanie. Mtt. 2,1-12

joie de marcher vers le mystère du Christ.

« Debout, Jérusalem, »
Jérusalem, c’est nous,
« Resplendis, tu seras radieuse, les nations marcheront vers ta lumière, ton cœur frémira et se dilatera »
Comment accueillir en nous cette allégresse ?

L’évangile nous montre d’un côté
ce que nous cherchons, ce que nous désirons,
ce que nous nous souhaitons en ce début d’année :
la très grande joie qu’éprouvent les mages.

D’un autre côté,
Il y a ce qui est source de stress, ce qui peut nous empêcher de vivre : l’inquiétude du roi Hérode bien installé qui possède le pouvoir, l’inquiétude des habitants de Jérusalem avec lui qui en profitent.
« Mais le roi des Juifs, c’est moi, » pense Hérode. Quel est celui qui veut prendre ma place ?
Si nous cherchons à posséder des certitudes, des biens, les autres, à être chef, petit ou grand, avec Hérode, nous aussi, nous pourrions être inquiets d’être détrônés.

De l’autre côté les mages qui marchent.
Marcher, c’est la condition de tous ceux qui quittent leurs certitudes, leurs habitudes pour chercher Dieu :
Abraham, le peuple dans le désert, nous tous à la suite de Marie, la première en chemin.
« Où est le roi des Juifs qui vient de naître ? » demandent les mages.
Comme bagages, les mages ont quelques trésors :
de l’or, de l’encens, de la myrrhe, c’est pour donner à celui qu’ils cherchent.
« Bienheureux les pauvres ! », ceux qui n’ont rien et qui donnent le peu qu’ils ont.

Les mages, avaient vu se lever une étoile, ils se sont mis en route pour quelque chose de tout nouveau, qu’ils ne connaissaient pas encore très bien.
Ils voient une grande ville.
Le roi qu’ils cherchent a du naître là-bas, dans un palais.
Ils interrogent le peuple de Dieu : « Où est le roi des Juifs qui doit naître ? »
Le peuple de Dieu leur transmet la parole du prophète Michée : « C’est à Bethléem qu’il doit naître »,
Nous aussi, ce matin, nous avons rejoint le peuple de Dieu dans cette chapelle, et nous écoutons la parole de Dieu qu’il nous transmet pour savoir où et comment rencontrer celui qui vient.

Quand ils revoient l’étoile, ils éprouvèrent une très grande joie.
En voyant l’enfant dans une mangeoire, dans une étable, ils abandonnent les idées qu’ils avaient sur ce roi, ils adorent.

Les mages avaient l’étoile qui leur faisait signe et les guidait.
Aujourd’hui, nous avons d’autres signes : l’Eucharistie du dimanche en premier qui nous désigne ce quelque chose de tout nouveau, que nous aussi nous ne connaissons pas encore très bien, ce vers quoi nous marchons,
C’est le mystère du Christ, toujours différent de ce que nous pensions.

Ce mystère, c’est que les païens, ceux qui ne sont pas chrétiens sont associés au même héritage que nous par l’annonce de la Bonne Nouvelle.
Saint Paul parle au présent :
« Les païens sont associés au même héritage »
La Bonne Nouvelle ? Nous en avons célébré le début à Noël : Dieu se fait proche de nous au point de se faire homme pour nous faire fils comme Lui.
Dans la mesure où, faisant corps avec Jésus-Christ,
nous nous faisons proches de ceux qui ne sont pas chrétiens,
nous les regardons comme des frères
concrètement, nous leur annonçons cette Bonne Nouvelle : par nous, Dieu se fait proche d’eux et les regarde comme ses fils.

Aujourd’hui donc, ceux qui ne sont pas chrétiens sont associés au même corps que nous par l’annonce de la Bonne Nouvelle :
dans la mesure où, faisant corps avec Jésus-Christ,
nous faisons corps avec eux,
par nous, ils font corps avec Jésus-Christ, le Fils.

Cela demande une conversion de nous-mêmes, de notre regard. « Jérusalem élargis l’espace de ta tente, déploie la toile, allonge les cordages, renforce les pieux » dit le prophète Isaïe dans son chapitre 54. que tous trouvent place dans notre cœur, qui se dilatera.
Car ce mystère, c’est nous qui avons la charge de l’annoncer.

Hier, avec assurance, de grands jeunes gens sont venus nous demander à la porte de la chapelle si Jésus a annoncé la venue d’un plus grand prophète que lui, ou si dans la bible est annoncée la venue d’un autre prophète, sans le savoir, ces jeunes font référence au Deutéronome chapitre 18, verset 18,
Mais surtout, en nous interrogeant, leur assurance ne cache-t-elle pas une question en eux ?
Ne sont-ils pas comme les mages qui demandent : « où doit naître le roi des Juifs ? »
Mais surtout, n’est-ce pas votre façon de vivre en les accueillant comme des frères qui leur pose question ?

« Grande est la force de l’amour
Pour attirer vers toi, Seigneur
Celui qui cherche encore le jour
comme à tâtons.

En notre temps,
point d’autre signe n’est donné
du Dieu fait chair,
ni d’autre étoile
que l’amour
pour mener l’homme à l’Enfant.

Où resplendit la charité,
Le cœur bientôt reconnaitra
dans la ténèbre ou la clarté
que Dieu est là. » (hymne dü temps de Noël.)

Père Jean-Pierre Ledoux

2012 01 01.B. Marie Mère de Dieu. Luc 2 16,21

Le jour de la naissance de Jésus, l’ange du Seigneur n’avait pas donné d’ordre aux bergers, il leur a simplement annoncé :
« Dans la cité de David, un Sauveur vous est né, qui est Christ Seigneur. Et ceci vous servira de signe : vous trouverez un nouveau-né enveloppé de langes et couché dans une crèche. »
Les bergers ont entendu cette parole, ils ont cru, ils ont parlé ensemble, ils se sont levés, ils se sont mis en route :
« Allons à Bethléem et voyons ce qui est arrivé et que le Seigneur nous a fait connaitre. »

A leur tour les autres personnes de cet évangile ne font qu’être très sensible à la Parole de Dieu qui leur est adressée : « tout le monde s’étonnait de ce que racontaient les bergers. »
Ils s’étonnaient, car ils ne connaissaient pas l’Acteur principal de tous ces événements, l’Acteur principal de cet évangile qu’on ne voit pas : le Seigneur Dieu le Père qui se donne à nous en son Fils, et qui annonce cette bonne nouvelle.
Il respecte infiniment chacun de ceux à qui il s’adresse et chacun accueille avec enthousiasme ce Don de Dieu, cette Bonne Nouvelle et agit en conséquence.

Chacune des personnes de cet évangile agit comme Marie, la première en chemin, lorsqu’attentive à la parole du Seigneur, elle dit : « je suis la servante du Seigneur, qu’il me soit fait selon ta parole. »
Marie, elle, « retient tous ces événements et les médite dans son cœur, » Quand fut arrivé le huitième jour, celui de la circoncision :
les parents de Jésus, « donnent à l’enfant le nom donné par l’ange avant sa conception »
Jésus reçoit le nom que Dieu son Père lui donna par l’intermédiaire de l’ange.

En ce premier jour de l’année, voici un beau programme qui nous est proposé :
En chaque jour de cette année, le Seigneur Dieu veut se donner à nous en son Fils.
Nous pourrons l’accueillir si nous sommes attentifs à Dieu qui se fait proche de nous chaque jour et qui nous parle, particulièrement lorsque nous avons des décisions petites ou grandes à prendre, reconnaissant sa voix qui est souvent faible, ténue comme un léger zéphyr, et spontanément, comme les bergers, décidant selon la parole reçue, nous levant, nous mettant en route.
Comme tout le monde présent devant la crèche, être joyeusement étonné de cette présence du Seigneur dans les multiples préoccupations de nos journées, dans les moments heureux et dans les moments difficiles.
Comme Marie retenir tous ces événements et les méditer dans notre cœur.

Ce bon programme,
c’est chaque jour, à chaque moment, croire que nous sommes fils, et être fils attentifs à la parole de son Père.
Nous le sommes, puisque, en certains moments heureux ou malheureux, des paroles de prières montent à nos lèvres vers Notre Père.
Comme nous dit Saint Paul :
« Voici la preuve que vous êtes des fils : envoyé de Dieu, l’Esprit de son Fils est dans nos cœurs et il crie vers le Père en l’appelant « Abba ! » »
En vivant ce programme, dans tout ce que nous ferons et serons, nous mettrons au monde cet enfant de Dieu que nous sommes.

Le monde qui nous entoure en reste aux apparences,
il ne connait pas Celui qui nous parle,
il ne connait pas Celui qui transforme le monde par l’action de ceux qui reçoivent sa parole et s’empressent joyeusement de la mettent en pratique. Le monde qui nous entoure s’étonnera alors de ce qu’il verra et l’appréciera.

Père Jean-Pierre Ledoux

2011 12 25.B. Noël. Luc, 2.1-14

Dans nos prières, nous nous adressons souvent au Dieu tout-puissant,
nous pensons à juste titre que le Seigneur est tout-puissant, à tel point que beaucoup se demandent pourquoi il y a tant de mal dans le monde si Dieu est tout-puissant.
De quelle puissance s’agit-il ?
Dans la Bible, l’amour de Dieu est souvent comparé à l’amour d’un homme pour sa femme, pour ses enfants, il est capable de tout pour son conjoint, pour ses enfants,même s’il ne peut pas supprimer la maladie, la mort.

Dieu a été capable de tout pour l’homme.
En regardant la crèche, nous pouvons reconnaitre que son amour pour nous est capable de tout :
se dépouillant du rang qui l’égalait à Dieu,
Il s’est fait homme pour vivre avec nous, et nous partager ce qu’il est.

Devenu homme, bébé dans la crèche, il dépend entièrement de ses parents,
il reçoit tout.
Son état de bébé nous montre qui Il est : le Fils qui reçoit tout de son Père.
Et ce qu’il reçoit, c’est l’amour que le Père a pour Lui, et pour nous qu’il fait ses frères par sa naissance parmi nous.

En fait pour être sensible et reconnaitre l’amour qui pousse Dieu à se faire homme, nous avons à recevoir cet amour que Dieu nous donne, et être prêts à aimer.
Car la connaissance de Dieu n’est pas une affaire d’idée, c’est une affaire de cœur,
Hérode avait des tas d’idées sur le Messie, il était entouré de savants qui lui dirent même où il devait naitre : à Bethléem, mais Hérode n’a pas connu le Sauveur.
L’aubergiste qui avait d’autres préoccupationsen est aussi l’exemple vivant, il n’a pas connu le Fils de Dieu.

Avec l’aubergiste, avec tous ceux qui cherchent la puissance de ce monde.
L’empereur Auguste, le Gouverneur de Syrie Quirinius,
Hérode qui n’hésitera pas à tuer pour garder le pouvoir, font partie du monde des puissants auquel nous participons
lorsque nous avons besoin de dominer des autres pour exister,
lorsque nous entrons dans ce jeu de la puissance en ayant peur des autres.
Monde qui met des barrières, des grilles, pour se protéger des autres.

Le monde nouveau que le Fils fait homme inaugure dans sa personne par sa naissance est tout différent : pour le Seigneur de l’Univers, pas de palais, pas de foules pour l’accueillir,pas de sirènes, pas de gyrophares, pas de protection.
On peut se demander pourquoi le Seigneur se fait si souvent proche des petits, des pauvres,
c’est que comme eux, Il a tout à recevoir,
avec eux, il se sent en famille.
Au jour de sa naissance, il se situe avec les migrants qui ne trouvent pas de place dans l’hôtellerie.
Ceux qui le reconnaissent, ce sont des bergers, qui passaient la nuit dans les champs à garder les troupeaux.
Il vient inaugurer le monde nouveau de ceux qui choisissent d’aimer à la suite du Seigneur
où la puissance, telle que nous l’entendons, n’existe pas.
Dans ce nouveau monde, il n’y a que l’amour capable de tout, invincible, pour se faire proche de ceux qu’il aime, vivre avec eux, se donner à eux.

Dieu le Fils, dévoile aujourd’hui en sa personne, un bébé dans une crèche, la fraternité qu’il crée entre les hommes, aimés par un même Père qui nous tutoie, nous ses fils.
Dans la mesure où nous tutoyons comme un frère tout homme que nous rencontrons au cours de nos journées, dans la rue, dans le métro, dans la famille, dans le quartier, se dévoile à nos yeux le monde fraternel que le Sauveur vient inaugurer. Nous demeurons en Dieu qui, le premier, les tutoie et nous pouvons tutoyer Dieu : « Que ton nom soir sanctifié, que ton règne vienne. »

Non seulement le Seigneur nous fait entrer dans ce monde nouveau,
Mais encore il nous appelle à en être les bâtisseurs.

Nous ne voulons pas que Noël ne soit qu’un souvenir agréable de notre enfance.
Après la naissance du Seigneur, nous voulons dimanche après dimanche célébrer toute sa vie, ses paroles, ses actes et surtout sa mort et sa résurrection, pour, avec lui, bâtir ce monde nouveau d’abord dans notre vie.

Ton amour, plus fort que la mort, Seigneur,
Dévoile à nos yeux un monde fraternel de fils aimés du Père.
« Gloire à Dieu au plus haut des cieux
Et paix sur la terre aux hommes qu’il aime. »

P. Jean-Pierre Ledoux

2011 12 18.4°Avent. Luc, 1,26-38 Annonciation

« Moi j’habite dans une maison construite en bois de cèdre, et l’arche de Dieu habite sous la tente ! »
Pour David, ce n’est pas normal : Il veut construire une maison pour Dieu. Devant cette délicatesse de David, Dieu laisse déborder sa générosité.
Il rappelle à David ce qu’il a fait pour lui :
« Je t’ai pris derrière le troupeau, pour que tu sois le chef de mon peuple Israël, j’ai été avec toi dans tout ce que tu as fait »
Et Dieu dit tout ce qu’il fera pour David :
« Je te ferai un nom aussi grand que celui des plus grands de la terre ».

David voulait faire une maison pour Dieu,
c’est Dieu qui fera une maison à David, une famille qui durera après sa mort :
« Je te donnerai un successeur qui sera né de toi,
je serai pour lui un père, il sera pour moi un fils.
Ta maison et ta royauté subsisteront toujours devant moi. »

L’évangile nous annonce la réalisation de cette générosité de Dieu :
Le successeur de David, c’est Jésus né de « Marie accordée en mariage à un homme de la maison de David ».
« Je serai pour lui un père, il sera pour moi un fils. », dit Dieu à Marie :
Dieu sera le Père de Jésus, fils de David.

Quelle différence entre ce que voulait faire David et ce que fait Dieu :
Pour l’arche de Dieu, demeure de Dieu parmi son peuple, David voulait faire une maison en bois précieux.
Pour demeurer parmi les hommes,
Dieu Lui-même se fait homme pour vivre avec nous.
On l’appellera Emmanuel, c’est-à-dire « Dieu avec nous. » :
C’est la venue du Fils parmi nous.

Cette action de Dieu dépasse tout ce que David pouvait désirer, penser, organiser, construire
Cela vaut pour la promesse à David,
Cela vaut pour le salut du monde entier.
Cela vaut pour notre vie de tous les jours.
Cette action de Dieu peut se déployer chez les petits et les pauvres qui n’ont pas de pouvoir, chez ceux qui acceptent de laisser Dieu agir.

Le récit de l’annonciation de l’évangile commence par le mot vierge, et se termine par le mot « femme stérile ».
Pour réaliser son œuvre, Dieu choisit ce qui n’a aucune importance aux yeux du monde :
Déjà, pour le faire roi, Dieu avait choisi David, le petit dernier qui était en brousse derrière les chèvres,
Dieu s’adresse maintenant à Marie.
Les jeunes filles de ce temps là n’avaient aucun droit, de plus Marie n’était pas encore mariée.
« Le Seigneur est avec toi. » Marie a tellement cru en ces paroles qu’elle en fut toute bouleversée,elle se demande ce que peut bien signifier cette salutation.
Quand l’ange lui dit qu’elle sera la mère du « Fils du Très-Haut qui règnera pour toujours sur la maison de Jacob »,elle fait confiance, elle demande seulement comment cela se fera.

« Le Seigneur est avec vous. » « Le Seigneur soit avec vous »
Plusieurs fois dans la célébration le prêtre vous adresse cette même salutation, croyez vous en la réalité de ces mots qui vous sont dit de la part du Seigneur au point d’en être bouleversés comme Marie ?
Ce que l’ange dit à Marie, la première en chemin, le Seigneur nous le dit aussi :
« Le Seigneur est avec vous. »
« tu vas concevoir et enfanter un fils »
La fête de Noël, est bien plus que l’anniversaire de Jésus, c’est à nous maintenant de mettre au monde le Seigneur, dans nos vies d’abord et, faisant corps avec Le Seigneur, de le rendre présent autour de nous.
Comme dit Christian de Chergé, dans son livre, L’invincible espérance :
« De naissance en naissance »,
on pourrait dire : de fête de Noël en fête de Noël,
« nous allons bien finir, nous-mêmes, à mettre au monde cet enfant de Dieu que nous sommes. »
l’Incarnation, pour nous, c’est de laisser la réalité filiale de Jésus s’incarner dans notre humanité. » (Bayard/Centurion, 1997, p. 294)

Pour cela, situons-nous comme la première en chemin, Marie,
« je suis la servante, je suis le serviteur du Seigneur. »
Le serviteur n’est pas inactif, il écoute ce que le Seigneur lui dit au cœur, il a la souplesse de ne pas suivre ses propres réactions, ses propres projets, fussent-ils, comme pour David, des projets pour faire une maison à Dieu, pour faire le bien en nous, autour de nous.
Comme Marie, le serviteur s’empresse de faire ce que lui suggère le Seigneur.
Et ce qui adviendra sera tout à fait différent, infiniment mieux, d’un autre monde que ce que nous avions désiré, pensé, prévu, voulu construire.

« Je suis la servante du Seigneur. »
« Rien n’est impossible à Dieu. »

P. Jean-Pierre Ledoux

2011 12 11.B.3° Avent. Il se tient au milieu de vous-gaudate.

En ce troisième dimanche, l’avent s’habille de joie ! « Je tressaille de joie dans le Seigneur » s’exclame Isaïe. Cette joie n’est pas un simple sentiment d’eu¬phorie passagère. C’est une joie profon¬de telle que Dieu la souhaite pour nous. Saint Paul en fait même un commande¬ment à une communauté en butte à la persécution ! « Soyez toujours dans la joie, ... c’est ce que Dieu attend de vous dans le Christ Jésus. »

Même dans l’évangile de ce jour, la joie est en demi teinte. Il faut savoir lire entre les lignes. Il y a Jean, la voix qui crie dans le désert. Par sa présence, il annonce le messie, l’envoyé de Dieu. Il accepte de disparaître pour que Jésus transparaisse. Pour ceux qui comprennent et accueillent cette Venue, elle est source de joie. Jean rend témoignage à la Lumière. Humblement. Il reconnaît qu’il n’est pas le Messie, il ne se reconnaît même pas digne de défaire la courroie de sa sandale, tant il mesure la distance qui le sépare de celui qu’il an¬nonce. Il a cependant pour mission de baptiser dans l’eau pour préparer sa ve¬nue : « Au milieu de vous se tient celui que vous ne connaissez pas ».L’accueillir, apprendre à le connaître, avoir foi en lui sera notre joie !

Nous pourrions dire qu’en ces temps difficile, nous n’avons pas envie d’être joyeux car le monde ne tourne pas rond que la guerre sévit dans de nombreux pays. Nous pouvons aussi parler du chômage, du pouvoir d’achat qui baisse des maladies. Saint Paul nous dit que nous avons a vivre de cette joie. Alors quelle est cette joie ? Est-elle celle des lumières artificielles mis en valeur par les magasins ou cette affiche de Dysneyland ou un enfant montre sa joie d’aller dans ce parc d’attraction. Cette joie est-elle bonne pour l’homme ? Oui et non

Oui car la joie n’est pas réservée aux chrétiens. De nombreux non chrétiens expérimentent ces joies. Joies naturelles : apprendre à goûter simplement les multiples joies humaines sur nos chemins. Joie de la nature, d’un repas familial ou amical partagé, joie du travail soigné, joie du sourire, du partage ".

Non car ces joies naturelles déconnectés de leur source, Dieu, peuvent nous plonger dans un quête de joie factice et uniquement tournés sur notre plaisir. Le philosophe Nietzsche athée ne s’y trompait pas quand il disait : "Je croirai aux chrétiens quand ils auront des airs de sauvés ". Alors rentrons dans la joie de Dieu avec Saint Thérèse :

Il est des âmes sur la terre Qui cherchent en vain le bonheur Mais pour moi, c’est tout le contraire La joie se trouve dans mon cœur Cette joie n’est pas éphémère Je la possède sans retour Comme une rose printanière Elle me sourit chaque jour.

Ce qui est essentiel pour Dieu c’est de nous voir heureux, de nous associer à sa joie. Le véritable amour nous conduit à accepter d’être des gens heureux. La religion chrétienne n’est pas la religion du repli sur soi mais de l’ouverture à Dieu et au prochain, religion ou la tristesse est dépassée et transformée en joie. Ce qui est paradoxal et absolument contraire à ce que prône notre époque : La joie chrétienne a une caractéristique unique, celle de pouvoir cohabiter avec la souffrance, car elle est entièrement fondée sur l’amour. Dieu est proche, il est plein de compassion, il est un Père miséricordieux qui nous suit avec amour en respectant notre liberté : tout cela est le motif d’une joie profonde que les diverses péripéties de la vie quotidienne ne peuvent entamer. En effet, le Seigneur qui nous « est proche », au point de se faire homme, vient transmettre sa joie, la joie d’aimer. C’est le seul moyen de comprendre la joie sereine des martyrs y, le sourire des saints de la charité face à celui qui souffre : « Nous ne saurons jamais tout le bien qu’un simple sourire peut être capable de faire. » disait Mère Teresa Un sourire qui n’offense pas mais qui console les plus pauvres, ceux que la joie a dé¬sertés. Mission délicate ! I1 serait inju¬rieux de dire à celui qui souffre : « Sois dans la joie, Dieu t’aime ». Notre amour, notre délicatesse, nos actes, par¬fois notre silence, ont à lui manifester l’Amour de Dieu. A travers nous, il de¬vrait pouvoir découvrir que Dieu souffre de sa souffrance, que Dieu ne veut pas le mal, qu’il le combat, qu’il veut pour tous la joie née de l’amour partagé. Cette joie, partageons-la concrètement avec les plus pauvres.

Et mère Thérésa La joie est prière, la joie est force, la joie est amour.

Le christ à plusieurs reprises précise à ses disicples : " Si vous gardez mes commandements, vous demeurerez dans mon amour … Je vous dis cela pour que ma joie soit en vous et que votre joie soit parfaite. Soyons comme Marie qui n’habite pas les beaux quartiers de Nazareth, mais le domicile des pauvres gens.Elle nous enseigne à recevoir la vie quotidienne simplement. Elle nous montre la joie dans les signes de la présence de Dieu, dans la vie normale, à tout instant, en méditant tout cela dans son cœur » Ayons donc le profond désir sur ce chemin de Noêl de vivre davantage dans la joie

Michel de La Giraudiere Diacre Permanent

2011 11 27.B.2°Avent.

Dimanche passé, nous commencions à vivre ensemble une nouvelle aventure, tout au long de cette année liturgique : l’évangile d’aujourd’hui nous dit que cette aventure sera celle de la Bonne Nouvelle de Jésus-Christ, Fils de Dieu à accueillir, à célébrer, à vivre.

Nous qui sommes chrétiens depuis longtemps, vous qui vous préparez au baptême : si l’on nous demandait de dire en trois mots en quoi Jésus-Christ est une bonne nouvelle pour nous, que dirions-nous ?

Pour Jean-Baptiste, c’est clair : « Moi, je vous ai baptisés dans l‘eau, lui vous baptisera dans l’Esprit Saint. »

« Lui vous plongera dans l’Esprit-Saint » : Officiellement, nous avons été plongés dans l’Esprit Saint, par le baptême, puis par la Confirmation.
L’Esprit Saint est la vie de Dieu Père qui se donne entièrement à son Fils.
L’Esprit Saint transforme un bout de pain en la présence de Jésus-Christ, après que le prêtre ait demandé au Père : « Envoie ton Esprit Saint afin qu’il sanctifie nos offrandes, que ce pain et ce vin deviennent le Corps et le Sang du Christ Notre Seigneur. »
L’Esprit Saint est la vie de Dieu Fils qui se donne entièrement à son Père, en nous prenant tous et toute la création avec Lui.
Nous entrons dans ce mouvement de don, d’action de grâces du Fils quand par nos « amens », nous nous unissons aux paroles du prêtre :
« Par Le Fils, avec Lui, en Lui, à Toi Dieu le Père tout-puissant, en l’unité du Saint Esprit, tout honneur et toute gloire pour les siècles des siècles. »

Nous venons de dire que la présence et l’action en nous du Saint-Esprit nous sont révélées par les gestes et les paroles des sacrements de l’Eglise : Baptême et Eucharistie.

Mais l’Esprit Saint sanctifie toute notre vie, tout ce que nous faisons, lorsque nous restons plongés en Lui et que nous nous laissons guider par lui. D’où l’importance de veiller, comme nous le demandait l’évangile de dimanche dernier, veiller pour être sensible au léger souffle de l’Esprit qui nous pousse à agir.
Mais nous savons bien avec Saint Paul qu’en nous, la chair complote contre l’Esprit.
Lorsque, souffrant d’une blessure connue ou inconnue encore ouverte en nous, nous sommes poussés par la peur, l’impatience, le besoin de dominer, l’agressivité, lorsque nous agissons avec force et brutalité, lorsque en nous, nous sentons rancœur, agressivité, disputes, tous ces fruits de la chair que décrit St Paul dans sa lettre au Galates chapitre 5 et qui nous empêchent d’être à l’écoute de l’Esprit Saint en nous,
alors avec simplicité, comme tous ceux qui venaient de Judée, de Jérusalem à Jean-Baptiste, reconnaissons nos péchés, demandons au Seigneur de nous replonger dans son Esprit et Lui qui écrit droit sur des lignes courbes demandons Lui de réparer les dégâts que nous aurions pu faire chez les autres.
Alors, à nouveau plongé dans l’Esprit Saint, nous pourrons goûter ses fruits : « charité, joie, paix, longanimité, serviabilité, bonté, douceur, maîtrise de soi. » comme nous dit saint Paul dans ce même chapitre 5 de sa Lettre aux Galates.

L’Esprit Saint nous donne aussi de reconnaitre ceux qui sont guidés par Lui. Dimanche passé, nous respections chaque offrande faite par les gens dans les magasins lors de la Collecte de la Banque Alimentaire, y reconnaissant une offrande sanctifiée par l’Esprit de don qui animait le donateur.

Préparer les chemins du Seigneur.
Mais depuis toujours, nous sommes plongés dans son Esprit, le Seigneur nous entoure au plus profond de nous-mêmes.
Préparer les chemins du Seigneur,
N’avons-nous pas plutôt à préparer notre chemin vers Lui en lui demandant d’enlever ce qui nous empêche de le rejoindre au plus profond de nous-mêmes, et d’être attentif au léger souffle de l’Esprit qui éclaire et guide nos choix.
Nous pourrons alors suivre alors la première en chemin, Marie, qui au fond d’elle-même, a su reconnaitre la parole qui lui fut dite de la part du Seigneur et à qui elle a dit : oui.
Nous pourrons aussi suivre son époux Joseph qui a reconnu que l’enfant que Marie portait était le fruit de l’Esprit Saint et qui a dit : oui, je t’accepte avec l’étranger, avec l’enfant.

Père Jean-Pierre Ledoux

2011 11 27.B.1°Avent. Veillez.

« Prenez garde, veillez. »
« Ce que je vous dis là, je le dis à tous : veillez. »
« Veillez donc, car vous ne savez pas quand viendra le moment. »

Il peut arriver à l’improviste et vous trouver endormis :
« Veillez », c’est l’inverse d’être endormi.
Veiller, c’est être dans la nuit et attendre quelqu’un dont on est sûr qu’il va venir et que la nuit en sera toute illuminée.
« Veillez à bien faire ce travail » : veiller c’est être attentif et mettre toute son attention, tout son cœur à faire quelque chose. Veiller, c’est vivre activement,
Celui qui veille est bien présent, il est fort, enraciné sur ses deux pieds, tendu vers celui qui vient, Il a confiance en ce qui va arriver, cette espérance décuple son activité, mais il ne s’impose pas, il ne maîtrise rien il dépend de ce qui va arriver.
« Veillez donc, car vous ne savez pas quand viendra le moment. »

Comme les trois dimanches précédents, l’évangile commence par ces mots :
« Jésus parlait à ses disciples de sa venue »
Sa venue, c’est lorsque l’on veille qu’elle se produit ;

Les vierges sages qui veillaient pour accueillir celui qui vint au milieu de la nuit, ont fait tout ce qu’il fallait pour que l’huile ne manque pas dans les lampes, de même nous, dans la mesure où nous veillons pour préparer la venue du Seigneur.
Les serviteurs qui avaient reçu trois ou cinq talents ont fait tout ce qu’il fallait pour que les talents que le maître leur avait donnés portent du fruit. Celui qui veille, présent au monde, va être attentif, sensible à la faim de l’autre, il va faire un avec la volonté du Seigneur si sensible aux petits et aux pauvres.

La venue du Seigneur, elle est en nous d’abord :
c’est lorsque prenant en nous l’attention que le Seigneur Jésus a pour chacun de ceux que nous rencontrons, surtout les petits , les pauvres, nous découvrons alors que le Seigneur est proche de nous, que nous dialoguons constamment avec Lui.
La venue du Seigneur est d’abord cette union, cette connivence continuelle avec le Seigneur.
Ensuite, la venue du Seigneur, pour les autres, dans la mesure où nous faisons corps avec Jésus-Christ, c’est nous qui la réalisons en nous faisant proches des autres. Ensembles, nous sommes le Corps de Jésus-Christ, c’est par nous que le Seigneur se fait proche des hommes.
Enfin, si le Seigneur Jésus-Christ vient en nous avec son Esprit, nous savons reconnaitre la présence de Jésus-Christ même en ceux qui ne le connaissent pas :
hier, participant, en communauté, à la collecte de la Banque alimentaire, nous avons pu être témoins de gestes de générosité.
Hier, par deux fois, une femme musulmane est descendue de son étage de la rue de la Crèche pour venir apporter des denrées à la chapelle : « je suis pauvre, nous sommes tous pauvres mais si on a le cœur bon, on vit bien. »« c’est bien ce que vous faites ! »
En faisant la collecte dans les magasins, vous aussi avez été témoins de tant de gestes de générosité.
Hier soir, il restait quelques petits sacs de denrées donnés lors de la collecte dans les magasins. On aurait pu les prendre, un kilo de sucre, une plaque de chocolat, ce n’était pas grand chose. Mais non, ce matin, l’un d’entre vous, Jean, s’est levé tôt pour aller porter ces quelques sacs à la mairie, relai de la Banque Alimentaire.
Je vais vous expliquer pourquoi :
tout à l’heure, un bout de pain va devenir le Corps du Christ parce que, sur lui, une parole de don aura été dite : « ceci est mon corps donné pour vous »
Ces petits sacs qui étaient restés étaient aussi venus d’un don, bien sûr pas d’un don total comme celui de Jésus-Christ, mais ils étaient le fruit d’un geste situé dans la ligne du don de Jésus-Christ, et c’est pour cela que nous ne pouvions pas le garder pour nous. L’hostie consacrée c’est sacré, ces denrées données étaient sacrées.

Pour ce qui est de notre relation à Dieu et aux autres, un homme est notre modèle.
Jésus-Christ.
Il est le grand veilleur, Il nous montre ce qui est le plus important : la veille de son arrestation, au jardin des oliviers il dit à ses apôtres :
« Veillez avec moi. »
Au plus profond de la nuit,
Au plus profond de l’angoisse,
Au plus profond de la solitude,
Avec grande confiance :
Il restait uni à son Père
« Père que ta volonté soit faite »
Sur la croix, dans la nuit, dépouillé de tout, il s’en remet à Dieu :
« Je remets mon esprit entre tes mains. »

Alors veiller c’est quoi pour nous ?
Trois aspects de notre vie, la première rendant les autres possibles :
En veillant, nous ouvrons la porte au Seigneur qui est toujours proche de nous, nous vivons en dialogue constant avec Lui : être unis au Seigneur, c’est le plus important.
Alors, en veillant, unis au Seigneur, personnellement et en communauté présents au monde et aux autres, nous réalisons la venue du Seigneur auprès des autres.
Alors, en veillant, unis au Seigneur, nous reconnaissons la présence du Seigneur dans les actions et les attitudes des autres, et nous rendons grâces.

P. Jean-Pierre Ledoux

2011 11 20 Christ Roi de l’Univers. Mtt.25,31-46

« Chaque fois que vous l’avez fait à l’un de mes frères, c’est à moi que vous l’avez fait. »

Faut-il prendre cette parole au sens littéral, superficiel, et essayer de reconnaitre le Seigneur dans un autre ?
Cette Parole a-t-elle un sens plus profond, plus large ?

Jésus parlait à ses disciples de sa venue. Depuis plusieurs dimanches, Jésus nous dit quand et comment sera sa venue.

Sa venue, c’est quand ?
C’est « Chaque fois » que nous donnons à manger à qui avait faim,
« Chaque fois » que nous accueillons un étranger,
« Chaque fois » que nous visitons un malade ou un prisonnier.
La venue du Seigneur ce n’est donc pas à la fin du monde ni à notre mort, mais à chaque fois que, par compassion, nous nous faisons proche d’un autre.

Sa venue, c’est comment ?
« Chaque fois que vous l’avez fait à l’un de mes frères. »
Jésus nous dit que le petit, l’étranger, le malade, le prisonnier est son frère. Il les porte en son cœur, comme le bon berger qui aime tendrement ses brebis.

En ayant de la compassion,
En nous faisant proches d’un petit,
En aimant tendrement ceux qu’il aime comme ses frères, nous sommes unis au Seigneur.
La venue du Seigneur, sa présence en notre vie, c’est quand nous partageons ses sentiments.

« Ayez entre vous les sentiments qui furent dans le Christ Jésus. », nous dit Saint Paul dans sa lettre aux Philippiens, en nous disant comment le Fils de Dieu a quitté sa condition divine pour devenir homme,
Etant devenu homme,
Il est devenu serviteur.

Une des raisons pour lesquelles Jésus aime tellement les petits, les pauvres, c’est que lui, Fils de Dieu, leur ressemble :
Fils de Dieu, il n’a rien, il reçoit tout de son Père,
Il quitte tout ce à quoi il a droit et se donne entièrement à son Fils, par son Fils, dans sa création, dans sa présence auprès de nous.
Dieu est Pauvre, les pauvres sont vraiment ses frères.

En nous oubliant nous-mêmes pour nous faire proches des autres,
nous aussi nous devenons pauvres au moins pour un moment,
nous participons à la venue du Seigneur dans le monde aujourd’hui,
nous la faisons exister.
Car ensemble, nous sommes réellement le Corps du Christ,
Alors approchons-nous des autres avec infiniment de respect, de délicatesse, de tendresse, le respect, la délicatesse, la tendresse même que le Christ a pour les autres, ses frères.

« Recevez en héritage le Royaume préparé pour vous depuis la création du monde. »
Quel est cet héritage ?
C’est d’avoir un cœur qui, comme Jésus, considère comme un autre soi-même tout autre,
celui que l’on rencontre dans la rue, celle qui tient la caisse au super marché, le petit frère, la grande sœur, l’étranger, le pauvre, l’enfant, le vieillard malade, le prisonnier
« Ce que vous faites à l’un de ces petits qui sont mes frères, c’est à moi que vous l’avez fait. »
Jésus considère chacun de ces petits comme un autre lui-même.

C’est ainsi que nous participons à sa Royauté :
« En prenant en nous les sentiments qui furent dans le Christ Jésus. »
en nous faisant proches des autres,
en les considérant comme des autres nous-mêmes,
en nous mettant à leur service.

P. Jean-Pierre Ledoux

2011 11 13.A.33°dim. Mtt. 25,14-30 Les talents.

« Jésus parlait à ses disciples de sa venue. »

Dans cet évangile,
Jésus nous dit quand et comment sera sa venue pour nous.

Dans cette parabole : un homme rate la venue de Jésus,
deux hommes accueillent sa venue.
Dans quel groupe d’homme nous reconnaitrons-nous ?

Un homme dit :
« J’ai eu peur ».
Souvenez-vous d’un moment où vous avez eu peur, même un peu seulement.
Quand on a peur, on prend toujours les mauvaises décisions :
« J’ai eu peur, j’ai été enfouir ton talent dans la terre »
C’est justement ce qu’il ne fallait pas faire.

Quand on a peur d’un autre,
on se trompe toujours sur lui.
Pensez à quelqu’un de qui vous avez peur,
vous vous trompez sur lui, il n’est pas comme vous pensez :
« Tu es un maître dur » ?
Non, le maître fait attention à donner à chacun ce qu’il peut porter, pas plus, il confie généreusement tous ses biens à ses serviteurs, il est bon. Cet homme, qui a peur, ne se rends pas compte du cadeau que le maître lui fait en lui confiant un talent, en lui faisant confiance.
Un talent c’était beaucoup : le salaire de quinze années d’un ouvrier.

Lorsqu’on a peur d’un autre, on se protège, on se coupe de lui :
« Voici ton talent ».
Lorsque le maître dit :
« Enlevez-lui son talent », il ne lui enlève rien, car cet homme n’avait pas accepté ce talent, il l’avait enterré.
Lorsque le maître dit :
« Jetez-le dehors, là où il y aura des grincements de dents »,
En fait cet homme était déjà resté hors de la convivialité avec le maître.
« Tu as ce qui t’appartient », je n’ai rien à voir avec toi, disait-il.

Cet homme a raté la venue du Seigneur.

Le problème est que lorsque nous avons peur,
nous somme tellement pris par elle,
que nous ne nous rendons pas compte qu’elle nous fait faire les mauvais choix.
Ce n’est qu’après que cet homme s’en est aperçu :
« J’ai eu peur ».
Il en parle au passé, comme pour s’excuser.

D’où l’importance d’être à l’écoute de la venue du Seigneur
Avec une disponibilité, d’une spontanéité à s’engager
Dès qu’elle se manifeste en nous, dans des événements, par des personnes.

Les deux autres hommes,
il y a beaucoup moins de choses à en dire :
ils sont simplement heureux.
Ils reçoivent les talents et « aussitôt », se mettent au travail :
Ces deux hommes ressemblent à la femme vaillante dont nous parlait la première lecture,
« Son mari peut avoir confiance en elle »,
« Elle fait provision de laine et de lin, ses mains travaillent avec entrain,sa main saisit la quenouille, ses doigts dirigent le fuseau. »
Comme pour cette femme vaillante avec son mari, sans qu’il y ait de paroles, on sent que ces deux hommes sont en connivence avec le maître.
Le maître ne leur avait pas dit qu’il fallait gagner d’autres talents, le maître n’avait même pas exprimé son désir, ils l’ont deviné,
ils ont simplement agi avec, au cœur, la joie de faire plaisir au maître.
Ils ne disent rien sur lui, simplement :
« Seigneur tu m’as donné deux, cinq talents, voilà, j’en ai gagné deux, cinq autres. »

« Ce n’est pas en me disant Seigneur, Seigneur, qu’on entrera dans le royaume des cieux, c’est en faisant la volonté de mon Père qui est aux cieux. » (Mtt. 7,21) Le Seigneur vient pour nous faire entrer dans son Royaume, dans sa vie.
On sent en ces deux hommes la douceur, la force des fruits de l’Esprit dont nous parle Saint Paul dans sa lettre aux Galates :
« Joie, paix, serviabilité, bonté, confiance dans les autres » Gal.5, 22
Ces deux hommes parce qu’ils ont vécu la générosité, ont accueillis la venue du Seigneur, et ils vivent dans sa joie.
« Entre dans la joie de ton maître »,
Ils vivent dans la joie de Dieu.

Aujourd’hui,
le Seigneur nous confie ce qu’il a de plus précieux :
nous-mêmes, nos journées à vivre dans sa joie,
le petit frère, la petite sœur, le grand frère, la grande sœur à aimer,
le conjoint, les enfants à faire grandir,
la communauté,
ceux que nous rencontrons au travail, au collège, dans le quartier,
les pauvres,
l’Eglise,
sa maison, comme nous le chantions en refrain du psaume, c’est-à-dire, tous les hommes, sa famille.

Trois Bonnes Nouvelles que cet évangile !
Première Bonne Nouvelle : la venue du Seigneur ? Il est toujours présent.
Sa venue, c’est lorsque nous nous engageons dans sa volonté.
Deuxième Bonne Nouvelle : si nous acceptons la confiance qu’il nous fait, nous sommes délivrés de la peur, toutes nos possibilités sont libérées, nous agissons avec joie, audace, efficacité.
Troisième Bonne Nouvelle : ce que sa venue nous confie fait de nous ses collaborateurs qui œuvrent en connivence avec Lui dans sa joie pour le service des hommes.

P. Jean-Pierre Ledoux

2011 10 23.A.30°dim. Mtt.22,34-40 Tu aimeras le Seigneur ton Dieu.

La grande nouveauté que Jésus apporte par rapport à la Loi, c’est qu’il rapproche les deux commandements de l’amour de Dieu et de l’amour du prochain,

Il y avait des centaines de commandements, d’obligations, pour les juifs. Un spécialiste de la Loi interroge Jésus :
Quel est le plus grand commandement ?
Jésus lui rappelle ce cri de Dieu que Moïse transmettait au peuple et que nous trouvons dans le Deutéronome, un des premiers livres de la Bible :
« Ecoute Israël », Israël c’est son peuple, aujourd’hui, c’est nous.
« Ecoute Israël »,
« Ecoute », Yahvé notre Dieu est le seul Dieu. Tu aimeras le Seigneur ton Dieu de tout ton cœur, de toute ton âme de tout ton esprit. »

La grande nouveauté que Jésus apporte par rapport à ce commandement de la Loi, c’est qu’il rapproche les deux commandements de l’amour de Dieu et de l’amour du prochain,
Jésus, Fils de Dieu, aimant Dieu son Père, uni à son Père, aimait tous les hommes avec Lui.
Jésus aimant les autres, demeurait uni avec Dieu son Père qui aimait les personnes dont il se faisait proche.
L’un et l’autre commandement, l’amour de Dieu et l’amour du prochain, existaient dans la Loi,Jésus met ensemble ces deux commandements et Il dit même que le second est semblable au premier :
« Voici le second commandement qui lui est semblable : Tu aimeras ton prochain comme toi-même. »
« comme toi-même. », pour pouvoir aimer les autres, il s’agit donc en premier de s’aimer soi-même, et c’est peut-être le plus difficile.

L’amour de Dieu, est force pour aimer.
Dans la mesure où nous sommes enracinés dans la relation avec le Seigneur, souvent par l’intermédiaire de l’Eglise, des sacrements, de personnes spirituelles, nous pouvons faire l’expérience que le Seigneur nous accueille tels que nous sommes aujourd’hui.
Dans l’action de grâces, nous nous accueillons alors nous-mêmes comme nous sommes.
La paix intérieure nous est donnée, unifiant toutes nos capacités dans le don de nous-mêmes, nous permettant d’être tout entier dans ce que nous pensons, organisons, faisons,
notre cœur est grand ouvert pour nous, pour le Seigneur, pour tous les autres
notre regard sur les autres, notre attitude envers eux ne dépend plus de leur condition : bonne santé ou malade, de leur attitude : accueil ou agressivité,
On aime de l’amour même de Dieu qui coule en nous.

« Tu aimeras ton prochain comme toi-même », dans l’évangile de St Luc, le docteur de la Loi qui avait posé la question à Jésus veut se justifier et demande :
« mais qui est mon prochain ? »(Luc 10,29)
Jésus lui répond par la parabole du bon samaritain : beaucoup passent à côté du blessé. Un samaritain se fait proche du blessé.
Jésus nous dit par là que l’important n’est pas d’être juif pratiquant ou païen comme ce samaritain, chrétien ou musulman, mais de se faire proche de l’autre, de vivre ainsi en Dieu.

Saint Paul nous parle aussi de l’Amour dans sa 1° lettre aux Corinthiens. Paul a fondé beaucoup de communautés, il avait à faire vivre ensemble beaucoup de gens, il leur disait :
« Quand je distribuerais tous mes biens en aumônes, quand je livrerais mon corps aux flammes,
si je n’ai pas la charité,
je ne suis rien. »
Quand je donnerais tout mon temps pour la fête des Pays et des Régions, pour la collecte de la banque alimentaire,
si je ne suis pas d’abord attentif à l’autre qui survient,
je ne suis rien.
Quand je travaillerais beaucoup pour préparer mes homélies,
si je ne suis pas d’abord attentif à l’autre qui survient,
je ne suis rien.
Le Pape Benoît XVI, à Fribourg, se plaignait que l’Eglise d’Allemagne était très bien organisée, mais que manquait la Force, qui vient de la docilité à se laisser guider par l’Esprit de Jésus qui est attention aimante aux autres.

« La charité est serviable, excuse tout, croit tout, espère tout, supporte tout. » nous dit Saint Paul (I Cor.14).

Si l’amour de Dieu est force pour aimer l’autre,
l’amour des autres est le révélateur que nous sommes dans l’amour de Dieu, c’est le sens de ce que dit St Jacques : "celui qui dit aimer Dieu et n’aime pas son prochain est un menteur," disons qu’il se fait illusion sur lui-même.

Dieu nous ne le voyons pas, l’amour de Dieu nous ne le voyons pas, la Bible nous parle d’un feu, d’un vent, d’un amant,
Jean dans sa lettre nous dit que « Dieu est Amour », mais c’est en Jésus-Christ que l’amour de Dieu devient visible.

Dans son évangile, St Jean va plus loin dans la révélation :
Non plus seulement aime ton prochain comme toi-même, mais
« Aimez-vous les uns les autres comme je vous ai aimé. »
(1 jean 3,16) : « A ceci nous avons connu l’Amour, Celui-là a donné sa vie pour nous, et nous devons nous aussi donner notre vie pour nos frères. »

L’amour a fait les premiers pas :
aujourd’hui, dans notre communauté, dans notre Assemblée, à la fin de la messe, faisons un premier pas vers une personne que nous ne connaissons pas encore,
nous serons ainsi en union d’esprit avec tous les missionnaires qui ont fait beaucoup de pas pour rencontrer des gens qu’ils ne connaissaient pas, dont ils ne connaissaient pas la langue.
Faire un pas vers l’autre renouvelle l’action du Fils venant nous rencontrer et vivre avec nous.
Le don que nous ferons pour eux à la quête sera une autre expression de notre solidarité avec tous les missionnaires.

Prenons le temps de vivre en grâce avec le Seigneur,
prenons le temps de vivre en grâce avec nos frères.

Jean-Pierre Ledoux

2011 16 .A.29°dim.Mtt.22,15-21 Rendez à César.

Non pas : « oui ou non » mais « oui et oui ».
Chrétiens et citoyens,
être vrais, aller jusqu’au bout de notre générosité
dans la chapelle et au dehors.

Les Pharisiens et les Hérodiens ne s’entendaient pas, mais ils se retrouvaient dans une même haine contre Jésus, ils viennent ensemble pour tendre un piège à Jésus :
« Est-il permis de payer l’impôt à l’empereur, oui ou non ? »

Les Hérodiens étaient partisans d’Hérode Antipas, roi du pays soutenu par l’occupant romain.
Si Jésus disait de ne pas payer l’impôt, ils étaient bien placés pour le dénoncer aux Romains comme organisant la révolte contre Rome.

Les Pharisiens, scrupuleux observateurs de la Loi, étaient bien vus du petit peuple et avaient une grande influence.
Si Jésus répondait « payez l’impôt » les disciples de Pharisiens diraient au peuple : il collabore avec l’occupant, ils mettraient toute la population contre Jésus.

Et ils commencent à dire à Jésus :
« Tu es toujours vrai, tu enseignes le vrai chemin de Dieu, » : tu es vrai. tu ne te laisses influencer par personne. » : tu es libre.
Tu es vrai, tu es libre :
Qualités qui sont celles de Dieu et celles d’un envoyé de Dieu.
Mais la parole des Pharisiens ne s’enracine pas dans leur cœur, Il y a une division entre leur parole et ce qu’ils veulent vraiment.

« Rendez à César ce qui est à César et à Dieu ce qui est à Dieu »,
Cela veut-il dire qu’il y a un domaine de notre vie qui relèverait, de notre état de citoyen dans la République laïque et un autre domaine qui relèverait de notre relation à Dieu, de notre union à Jésus-Christ ?

La réponse de Jésus nous situe à un niveau plus profond qui réunit profondément en nous ces deux domaines :
« rendez à César », et « rendez à Dieu ».
« Rendre », c’est l’attitude du Fils qui rend tout à son Père.
La vie en union avec Jésus-Christ, le Fils, se situe dans le fait de rendre : Rendre à Dieu, rendre à César.
La vie en union avec Jésus-Christ se situe aussi dans le fait d’être vrai, vrais citoyens, vrais croyants.
Nous sommes attentifs dans la chapelle à ce que les paroles de nos chants s’enracinent au plus profond de nous-mêmes,
soyons vrais aussi à l’extérieur.
Il ne s’agit pas de rendre à César ou à Dieu, mais de rendre à César et à Dieu,
il ne s’agit pas d’un « oui ou non » mais d’un « oui et oui ».
il s’agit d’être vrais et d’aller jusqu’au bout de notre engagement généreux que ce soit de rendre à Dieu et de rendre aux autres, à la société,
c’est la même attitude de vérité, l’une ne va pas sans l’autre.
La même vie de Dieu qui demeure en nous, nous la vivons dans la chapelle et nous la vivons à l’extérieur.

L’habitude de tricher pour contourner le fisc et payer mois d’impôts,va contre cet engagement généreux dans la vie de la société.
Vous me direz, qu’est ce que viennent faire les impôts dans une homélie : C’était la question posée à Jésus dans cet évangile.

Mais notre engagement dans la vie de la société ne consiste pas seulement à payer les impôts.
Toutes les questions qui se posent à la société sont nos questions :
La trop grande différence de vie entre nos pays développés et les pays émergents, la famine en Somalie
L’accueil de ceux qui viennent chez nous pour mieux vivre,
L’harmonie, la bonne entente dans notre pays, dans notre quartier, entre gens de culture, de religions différentes
sont notre affaire.

Jésus-Christ compte sur nous pour vivre, pour agir dans la société en nous laissant guider par son Esprit,
et ainsi éclairer notre société de l’intérieur par son Esprit.
Nos anciens l’ont fait, la devise de notre République,
« Liberté, égalité, fraternité »
est toute imprégnée de saveur évangélique, faisait remarquer le Pape Jean-Paul II, le 8 août 1979, lors de sa première visite apostolique en France.

Hier, tout particulièrement, nous–mêmes, en animant, en communauté, la fête des Pays et des Régions,
cette convivialité que nous vivons dans la chapelle autour de la table du Christ,
nous avons voulu la partager avec les habitants du quartier.

C’est un aspect de la mission à laquelle le Seigneur nous envoie.
L’annonce de la Bonne Nouvelle dans les pays lointains est aussi notre affaire.
Ce dimanche ouvre la semaine missionnaire,
dimanche prochain, nous donnerons généreusement à la quête qui ira soutenir les missionnaires.

Unis à Jésus-Christ ressuscité,
notre vie n’est pas « oui ou non »,
notre vie est « oui et oui »
dans un don de nous-mêmes de plus en plus généreux dans tous les domaines de notre vie.

Père Jean-Pierre Ledoux

2011 09 25.A. 26°dim. Mtt.21,28-32 : Votre coeur a besoin de changement.

Cette Parole de Dieu nous dit que nous avons toujours à nous convertir.
Mais, elle est dure,
Jeudi, les jeunes de l’aumônerie qui travaillaient sur cet évangile n’arrivaient pas à lire le mot « prostituées ».
Les chefs des prêtres et les anciens devaient faire ce qu’ils pouvaient pour que les cérémonies religieuses du temple soient belles, pour bien offrir les sacrifices,Jésus ne leur dit pas qu’ils n’entreront pas dans le Royaume de Dieu,mais qu’ils seront derrière les publicains et les prostituées.

Deux parties dans cet évangile :
Première partie :
le premier fils s’est repenti et va travailler à la vigne du père, il fait la volonté du père.
Seconde partie :
les chefs des prêtres et les anciens ne se sont pas aperçu que leur cœur avait besoin de changer pour faire la volonté de Dieu,Ils ne se sont pas repentis pour croire à la parole de Jean Baptiste.
Croire en la parole de Jean Baptiste et faire la volonté du père semble être une seule et même attitude.

En parlant ainsi, Jésus pensait peut-être à Marie-Madeleine dont il dit :
« Ses nombreux péchés lui seront pardonnés car elle a beaucoup aimé »
En parlant ainsi, Jésus pensait peut-être au publicain Mathieu, lorsque Jésus l’appelle, il suit Jésus. Dans sa joie, il organise un repas où il invite tous ses amis.
A ceux qui reprochent à Jésus de manger avec les publicains et les pécheurs, Jésus répond en citant le prophète Osée :
« C’est la miséricorde que je veux,
Non les sacrifices »
Par les sacrifices, l’homme se tourne vers Dieu,
Jésus dit que ce n’est pas ce que Dieu désire.
Par la miséricorde, l’homme se tourne vers l’autre homme,
Jésus dit que c’est ce que Dieu veut.
Se tourner veut dire se convertir.

C’est ce que le Seigneur a fait, dans sa lettre aux Philippiens, St Paul nous le rappelle :
« Lui qui était dans la condition de Dieu, n’a pas revendiqué son droit d’être traité à l’égal de Dieu. »
Il s’est tourné vers l’homme,
il se fait proche de nous, l’un de nous,
« Il a pris la condition de serviteur, Il s’est abaissé en devenant obéissant jusqu’à mourir sur une croix. »

Déjà 800 ans avant la venue de Jésus-Christ, Amos disait :
« Je hais, je méprise vos fêtes,
pour vos solennités je n’ai que dégoût,
vos sacrifices de bêtes grasses je ne les regarde pas.
Eloigne de moi le bruit de tes cantiques,
Mais que le droit coule comme l’eau
et la justice, comme un torrent qui ne tarit pas. »

Cela veut-il dire que le Seigneur détourne son regard de cette célébration que nous vivons chaque dimanche, qu’Il n’aime pas nos chants, nos prières de ce matin ?
Tout dépend de la façon dont, chacun, nous participons à l’Eucharistie.

Ce matin, nous avons commencé par écouter et croire à la parole qui nous demande de faire la volonté du Seigneur.
Puis l’un d’entre nous va faire pleinement la volonté du Père,
il va se donner entièrement pour la vigne,
il va se tourner vers les hommes,
il va se donner en nourriture à chacun d’entre nous,
Jésus-Christ, ressuscité, par la bouche du prêtre, dira sur le pain :
« ceci est mon corps donné pour vous. »
par la bouche du prêtre il dira sur le vin :
« ceci est mon sang versé pour vous et pour la multitude. »

Si au cours de la messe, si en recevant la communion,
Nous nous contentions de nous tourner vers Dieu,
mais que nous ne nous tournons pas vers les autres,
nous risquerions d’être comme le fils qui dit :
« Oui, Seigneur », mais qui ne va pas travailler à la vigne.
Mais si, après la messe, j’accepte en moi une force qui porte mes pas vers l’autre,
si je laisse déborder en moi une tendresse qui me rend solidaire des autres,
la conversion demandée par Jean Baptiste se réalise en moi par la force de Jésus-Christ ressuscité.
Elle est détaillée dans l’évangile de St Luc :
« Que celui qui a deux tuniques partage avec celui qui n’en n’a pas, De même celui qui a de quoi manger fasse de même. »
Alors, je communie au Seigneur qui, en moi, se donne en nourriture pour la multitude.

Nous faisant communier à sa Force qui nous fait travailler pour que le droit soit pour tous,
Nous faisant communier à sa tendresse,
Par nous, le Seigneur ressuscité continue sa présence aux hommes,
« Dans le Christ on se réconforte les uns les autres,
on s’encourage dans l’amour,
on est en communion dans l’Esprit,
on a de la tendresse et de la pitié.
Que chacun de vous ne soit pas préoccupé de lui-même mais aussi des autres.
Ayez entre vous les mêmes sentiments qui furent dans le Christ Jésus. » nous dit St Paul.

Pour avoir les mêmes sentiments que Jésus-Christ,
Pour aimer comme Lui,
nous avons toujours à mieux aimer
en délicatesse,
pour accueillir en frères tous ceux que nous rencontrons.
Nous avons toujours à nous convertir, à nous tourner vers eux. comme Matthieu le publicain,
Avec joie, suivons le Seigneur.

Père Jean-Pierre Ledoux

2011 09 11.24°dim.Mtt.18, 21-35.

Combien de fois dois-je pardonner.

Être poire ou être fort ?

Combien de fois dois-je pardonner :
sept fois ?
sept fois, à la même personne,
sept fois pour une injustice,
pour un manque de respect, une incivilité qui se répète ?
Ce serait être poire

« Non pas sept fois, mais soixante dix fois sept fois », nous dit Jésus.
A la même personne, pour une même injustice !
Le ferions-nous ? C’est carrément exagéré,
Comme est exagérée la réponse du roi :
Il lui par-donne. Dans le mot par-donner,
le préfixe « par » signifie « au dessus », « plus », « au-delà » de donner.
Le serviteur ne demande au roi que de prendre patience, il lui remboursera sa dette.
Le roi lui donne au delà, au dessus, plus, que ce que le serviteur lui demande : il lui remet sa dette.
Le roi peut le faire, il est fort, puissant, riche.

Il est puissant, riche non pas tellement d’argent, mais de pitié, il le dit à son serviteur :
« Tu devais avoir pitié de ton compagnon comme moi-même j’avais eu pitié de toi. »
Pour faire comme le roi, pour pardonner,
il faut être riche, puissant, fort, non pas tellement d’argent,
mais riches, puissants, forts de cœur.

Mais que se passe-t-il dans la parabole ?
Le serviteur ne pardonne pas à son tour.
« Dans sa colère, son maître le livra aux bourreaux jusqu’à ce qu’il eût tout remboursé. »

En fait cette parabole décrit ce que nous vivons.
Jésus nous le dit : « le Royaume des cieux est comparable à ce roi qui voulait régler ses comptes avec ses serviteurs ».
Le Royaume des cieux c’est ici et maintenant.
Peut être, n’avons-nous pas conscience de la dette que le Seigneur nous a remise,
Lui qui présent à tous les moments de notre vie nous fait participer à sa force de résurrection et nous a fait devenir ce que nous sommes aujourd’hui.
Il peut arriver que nous soyons comme le serviteur, incapables de pardonner.
« C’est ainsi que mon Père du ciel vous traitera, si chacun de vous ne pardonne pas à son frère de tout son cœur »
Nous pouvons expérimenter la vérité de cette parole, si nous ne pardonnons pas à notre frère de tout notre cœur :
impatiences, énervements, rancunes viennent assombrir notre cœur, ternir sa paix, entraver notre vie, nos relations avec les autres.

Si nous n’arrivons pas à pardonner à une seule personne,
c’est que nous n’arrivons pas à entrer dans le Royaume de Dieu.
Et c’est bien normal,
car pas plus qu’un chameau en peut entrer par le trou d’une aiguille (Mtt.19,24)
nous ne pouvons pas entrer dans le Royaume de Dieu par nos propres forces.
Si nous n’arrivons pas pardonner,
nous faisons l’expérience d’être comme ce serviteur qui doit à son maître une somme colossale qu’il n’arrivera jamais à rembourser et qui n’a plus qu’à demander au roi de lui remettre sa dette.
Nous faisons l’expérience d’être celui qui a tout à recevoir du roi et tout particulièrement cette plénitude de vie, cette richesse de cœur, cette puissance de cœur si bien décrite par Saint Paul dans sa lettre à la communauté chrétienne de Corinthe :
« L’Amour excuse tout, croit tout, espère tout, supporte tout. »( I Cor 13,7)

Pardonner, c’est aimer celui qui nous a fait du mal avec un cœur de père, avec un cœur de mère, avec la tendresse du cœur de Dieu.
Une mère me disait comment elle pardonnait à son fils adolescent, rebelle :
« Je sais que tu fumes en cachette, je ne suis pas d’accord, c’est mauvais pour toi,
je sais que maintenant tu es en train de me mentir, cela me fait mal, je ne peux pas le supporter,
mais je t’aime et je t’aimerai toujours. »
Si on aime ainsi, tout en respectant sa liberté, on fera tout pour l’autre se corrige, vive pleinement, lui aussi.

Pardonner, c’est être fort, c’est accepter d’être hissé au niveau de Dieu, du Père.
C’est être libre,
c’est être fort de la fore même de Dieu.
C’est demeurer en Dieu.

Tout à l’heure nous dirons :
Pardonnes-nous comme nous pardonnons à ceux qui nous ont offensés,
Non pas puisque nous pardonnons,
ce serait alors un marchandage, pardonnes-moi, puisque je pardonne,
mais comme nous pardonnons :
c’est-à-dire, nous avons accepté d’être accueilli dans le Royaume de Dieu où il n’y a plus que don et pardon.

Père Jean-Pierre Ledoux

2011 09 04.A.23°dim.Mtt.18,15-20

Si ton frère a péché.

Etonnant, cette importance que Jésus donne à cette attention au péché de l’autre dans une communauté.
Va lui parler seul à seul.
S’il ne t’écoute pas, prends une ou deux personnes.
S’il refuse, dis-le à la communauté.
S’il refuse encore considère le comme un païen, c’est-à-dire qu’il ne fait plus partie de la communauté.

Le péché est une peur de se quitter pour aller plus loin, un repli sur soi-même, un refus de vivre pleinement de la vie que Dieu nous donne.
Or, nous formons un corps,
ce qui arrive à l’un d’entre nous dans la communauté touche chacun de nous.
Tout refus de vivre d’un membre, le repli de l’un sur lui-même, empêche la vie de circuler librement dans le corps tout entier, empêche le corps entier de vivre pleinement. Le refus de vivre de l’un de nous est l’affaire de chacun de nous.

St Paul a eu pleinement conscience « un membre souffre-t-il ? Tous les membres souffrent avec lui.
Un membre est-t-il à l’honneur, tous les membres prennent part à sa joie » I Cor. 12,26.
Quelqu’un ne vit-il pas pleinement dans une communauté qu’il a fondée, et voici Saint Paul inquiet.
Nous vivons de la vie du corps tout entier qu’est la communauté, qu’est l’Eglise, nous pouvons en avoir conscience lorsqu’une célébration nous donne la paix, la force, la joie.
Les jeunes qui ont participé aux JMJ à Madrid ont pu aussi en faire l’expérience, Amélie pourra nous le dire.

La tête de ce Corps que nous formons est Jésus-Christ qui nous donne part à sa force de ressuscité.
A chacun de nous de prendre conscience de cette présence de Jésus-Christ à sa vie.
Si nous lui présentons nos fautes, nos refus de vivre comme nous le faisons au début de l’Eucharistie, Jésus-Christ peut les transformer en vie nouvelle.

Jésus-Christ nous donne part à son action, nous rend solidaire de son action :
« tout ce que vous aurez lié sur la terre sera lié dans le ciel, tout ce que vous aurez délié sur la terre sera délié dans le ciel. »
Je vous l’ai déjà dit, cette phrase s’adresse aux prêtres qui pardonnent les péchés, mais aussi à chacun d’entre nous lorsque nous nous accueillons les uns les autres, lorsque nous nous pardonnons les uns aux autres, lorsque nous nous aidons les uns les autres à vivre toujours plus pleinement de la vie que Jésus-Christ nous a acquise par sa résurrection.

Ce qui vaut pour la vie en Eglise vaut aussi pour la vie avec tous les hommes du quartier, du monde.
Individuellement, et surtout ensemble, Corps du Christ, nous sommes appelés à construire le Corps du Christ dans le monde, nous sommes appelés à aider les hommes à accueillir pleinement la vie que Dieu veut leur donner comme à nous. Car Dieu aime tous les hommes comme il nous aime.
« Tout ce que vous aurez lié sur la terre sera lié dans le ciel, tout ce que vous aurez délié sur la terre sera délié dans le ciel. » Tous ces liens que nous tissons entre nous, tous ces liens que nous tissons avec les gens qui n’ont pas la même religion que nous, qui sont en dehors de l’Eglise, durerons éternellement car Dieu veut rassembler tous les hommes sous une seule tête : le Christ.

Durant toute cette année nous avancerons dans ces deux aspects de notre vie :

En communauté et personnellement nous accueillerons plus largement la vie que Dieu nous donne :
Des événements nous y aiderons : l’ordination diaconale d’Antoine le mois prochain, le 8 octobre, nous accompagnerons le baptême de Marie Chantal et sa fille vers le baptême à Pâques.
Notre vie communautaire s’enracine dans la célébration eucharistique où nous communions à la vie de Jésus-Christ ressuscité : tous vous serez invités à participer aux répétitions de chants, aux rencontres liturgiques où ensemble, nous cherchons à mieux nous engager dans la célébration.
Nous serons rattachés à la paroisse Saint François de Sales. Nos locaux remis à neuf par leurs soins durant l’été nous montrent à quelle générosité nous allons être réunis, et quelle générosité nous sommes invités à vivre avec eux. Notre vie en Eglise ne pourra que grandir en largeur et en profondeur.

Généreusement, Ensemble, en Corps, nous ferons des pas vers les autres pour leur offrir la vie que Dieu veut donner à chacun de tous les hommes, ses enfants.
Pour nous, très bientôt, le samedi 15 octobre, il y aura la fête des Pays et des Régions, la Banque alimentaire, les rencontres que nous pourrons faire.
Pendant l’été les chefs scouts ont fait un travail considérable dans ce sens : en trois camps, 34 jeunes du quartier, de 8 à 14 ans, garçons et filles, en grande majorité musulmane ont pu apprendre à vivre ensemble, à dominer les peurs, les violences, ont pu goûter la joie de l’effort, la joie qu’il y a à vivre sobrement en harmonie avec la nature que Dieu nous donne, ils ont pu apprendre à remercier. Les chefs ont pris contact avec les familles, leur facilitant la rencontre avec l’Eglise que nous constituons ici.

Tout au long de cette année avec Jésus-Christ ressuscité, accueillons ensemble et partageons toujours plus largement plus généreusement la vie de Dieu. _ « Quand deux ou trois sont réunis en mon nom, je suis là au milieu d’eux. » pour sauver le monde.

P. Jean-Pierre Ledoux

2011 06 19 .A. Sainte Trinité. Jean 3,16-18 Dieu a tant aimé le monde

Vous qui faites Professions de foi, Premières communions, vous êtes accueillis dans l’intimité du Seigneur.

Nicodème, homme riche et sage, croyait en Dieu,
il vient de nuit à Jésus,
il voulait savoir qui était Jésus.
Cet évangile est une partie de la réponse que Jésus lui fait.
« Dieu a tant aimé le monde qu’il a donné son Fils unique »

Mercredi, ce n’est pas Nicodème, c’est un jeune du catéchisme qui était étonné : Pourquoi, on dit « tu » en parlant à Dieu ?
Ce jeune avait raison, ce n’est pas normal,
On dit « tu » à son père, à sa mère, à ses frères, à ses sœurs, à ses amis, mais on dit « vous » à la maîtresse, au Président Directeur Général, à Monsieur le Maire, aux gens importants. Il y a soixante dix ans, quand j’étais enfant, on ne disait pas « tu » à Dieu.

Pourtant, bien avant que ne soit né, il y a bien plus longtemps, Moïse parlant à Dieu lui dit « tu », et, comme on donne son nom à un ami, Dieu donne son nom à Moïse.
Et lorsque les apôtres demandent à Jésus comment parler à Dieu, Jésus leur dit : vous lui direz, « tu »,
« Que ton nom soit sanctifié, que ton règne vienne, que ta volonté soit faite….. »
Dieu aime tant chacun de nous, qu’Il invite chacun de nous à entrer dans son intimité, à le tutoyer, à partager sa vie.

Ile dit à Moïse :
« Le Seigneur est un Dieu tendre, et miséricordieux, lent à la colère, plein d’amour et de fidélité. »
Il faut du temps à l’humanité,
il faut du temps à chacun de nous, de nombreuses années parfois, pour croire ce que le Seigneur nous aime au point de se faire proche de nous, de nous demander de le tutoyer, de marcher à côté de nous sur la route de la vie.

Or si on ne croit pas, on se ferme à Dieu, on n’accueille pas son amour, mais, « tout homme qui croit en lui, ne périra pas, mais il obtiendra la vie éternelle. »
Si nous croyons que Dieu nous aime, nous reconnaitrons les signes qu’il nous fait, nous ferons l‘expérience qu’il nous aime,nous vivrons en restant en communion avec Lui,
en étant heureux et en paix en sa présence,
en étant heureux et en paix en la présence des autres : « soyez dans la joie, encouragez-vous, soyez d’accord entre vous, vivez en paix, et le Dieu d’amour et de paix sera avec vous. » nous dit St Paul dans la deuxième lecture.

C’est pour cela qu’il est important pour vous de faire votre profession de foi.
C’est devant nous tous que vous allez professer votre foi,
mais c’est aussi et surtout à vous-mêmes que vous allez affirmer votre foi,
ce moment est une étape important dans votre vie en profondeur, dans votre vie de relation avec le Seigneur.

Devenus grands,
vous allez prendre à votre compte les promesses faites au jour de votre baptême.
Vous allez dire devant la communauté et affirmer à vous-mêmes, que Dieu vous aime.
Vous allez dire quelle place, le Seigneur qui vous aime tant, occupe dans votre vie.
« Dieu a tant aimé le monde qu’il a donné son Fils unique, tout homme qui croit en lui, obtiendra la vie éternelle. »
En disant votre foi, en acceptant d’être aimé par Dieu, vous entrez dans la vie éternelle.

Dans la première lecture Moïse demande à Dieu de venir marcher au milieu de nous. »
Et le Seigneur est venu marcher au milieu de nous.
« Dieu a tant aimé le monde » qu’il a donné son Fils unique.
Il s’est fait l’un de nous : Jésus-Christ.
Il a voulu rester avec nous tout le temps,
Il a fait ce repas où il se donne en nourriture.
Vous qui allez faire votre première communion, vous êtes invités à ce repas du Seigneur.
Vous allez y recevoir pour la première fois le Seigneur Jésus ressuscité qui vient demeurer en vous, pour que vous deveniez comme Lui, pour que vous partagiez sa vie.
« devenez ce que vous recevez, devenez le Corps du Christ », chante-t-on parfois.

La communion nous rend semblables au Seigneur.
MoÏse Demandait à Dieu : « Daigne marcher au milieu de nous ».
En réalité, devenu comme lui, quand nous lui parlons dans la prière, quand nous collaborons avec lui, en nous faisant proches des autres, nous découvrons qu’il marche côte à côte avec nous sur la route de la vie.

Aujourd’hui, nous célébrons la Sainte Trinité,
Dieu qui est Père, Fils, Esprit Saint.
Dans votre profession Foi, en affirmant que Dieu vous aime, vous acceptez d’être aimé et accueilli dans la vie de Dieu, Père, Fils, Esprit.
En faisant votre première communion, vous recevez en vous le corps de Jésus-Christ ressuscité, avec Lui, Jésus-Christ, le Fils, vous aimez le Père dans l’Esprit, avec Lui, vous vous faites proches et aimez tous ceux qui vous entourent.

Père Jean-Pierre Ledoux

2011 06 12.A.Pentecôte.Jean 20,19-23.La Paix soit avec vous. Pardonner.

Pentecôte, l’Esprit nous rend bons comme Dieu est Bon, capables de pardonner.

C’est dans la synagogue de Nazareth que Jésus annonce sa mission :
« L’Esprit du Seigneur est sur moi,
Il m’a envoyé porter la Bonne Nouvelle aux pauvres,
annoncer aux captifs la délivrance,
aux aveugles le retour à la vue,
rendre la liberté aux opprimés
proclamer une année de grâce du Seigneur. »
Toute sa vie, Jésus-Christ, par sa façon d’être, de parler a combattu ce qui empêche l’homme de vivre pleinement, pour que soit manifestée la bonté, la vérité de Dieu qui fonde la bonté, la vérité de l’homme.
Tout particulièrement lors du dernier combat de Jésus-Christ, que nous avons célébré à Pâques.
Nous avons pu croire que le mal qui était dans le cœur des hommes,
nous avons pu croire que la méchanceté, la jalousie, la haine qui étaient dans le cœur de ceux qui frappaient son corps jusqu’à la mort avaient gagné,
mais jamais ce mal ne put pénétrer en lui.
Jésus est toujours resté bon, pardonnant et aimant, vainqueur du mal : L’Esprit de Dieu est toujours resté en lui,
Jésus est ressuscité.

Il dit à ses apôtres :
« Il est bon pour vous que je m’en aille, car si je ne m’en vais pas, l’Esprit ne viendra pas. Si je pars, c’est pour vous l’envoyer. » (Jean16, 7) « De même que le Père m’a envoyé, moi aussi, je vous envoie. »
Aujourd’hui, l’Esprit de Jésus-Christ va être donné à Anushcka,
Il va être donné à Ange,
il nous est donné, pour qu’à notre tour, membres du Corps du Christ, nous vivions de cet Esprit de Dieu, qui libère la vie et réunit les hommes en un seul corps.

C’est ce que nous dit l’évangile, aujourd’hui :

« Tout homme à qui vous remettrez ses péchés, ils lui seront remis. »
Remettre les péchés, pardonner les péchés. On pense parfois, que cette parole de Jésus s’adresse aux prêtres,
Comme si chacune des paroles de l’évangile n’étaient pas pour chacun de nous, de vous.

En réalité :
pour pouvoir vivre avec bonheur dans votre couple, dans votre famille, dans votre milieu professionnel, à l’école, dans votre quartier, dans la communauté, chacun de vous avez besoin d’avoir le pouvoir d’empêcher le mal d’entrer en vous, vous avez besoin d’avoir le pouvoir de remettre les péchés, de pardonner.
Il est vrai que parfois, nous n’y arrivons pas.
C’est pour cela qu’avant de nous donner le pouvoir de remettre, de pardonner les péchés,
Jésus souffle sur les apôtres.
A la création du monde, la bible nous présente l’image de Dieu, qui, comme un potier, crée l’homme en le façonnant avec de la terre.
Puis, « il insuffla dans ses narines une haleine de vie, et l’homme devint un être vivant ».
Ici aussi Jésus répand sur les apôtres son souffle.
C’est une nouvelle création.
En nous donnant son souffle, son Esprit de Bonté, Il fait de nous des créatures nouvelles, capables de vivre en plénitude, capables de vaincre tout mal, capables de donner, de pardonner.

C’est cette créature nouvelle que va devenir Anuschka aujourd’hui, et Ange l’année prochaine par le baptême, c’est cette créature nouvelle que nous sommes devenus par le baptême et que nous avons à déployer dans toute notre vie.

Jésus commence par nous dire : « La Paix soit avec vous »
Ce n’est que dans la mesure où nous sommes profondément en paix avec nous-mêmes, avec Dieu, que nous pouvons pardonner aux autres.
Ce n’est que dans la mesure où nous accueillons la surabondance de vie qui vient de l’Esprit de Dieu que le mal ne peut plus nous atteindre.
Ce n’est que dans la mesure où nous sommes situés dans ce monde généreux de don et de pardon qu’est le Royaume de Dieu, que tout à l’heure nous pourrons dire en vérité à Dieu Père :
« pardonne-nous nos offenses comme nous pardonnons à ceux qui nous ont offensés. »

C’est en participant à la vie de l’Eglise, en recevant ses sacrements, comme Anushka qui va recevoir le baptême, c’est en faisant mémoire de la mort et de la résurrection du Christ dans l’Eucharistie, c’est en participant à la prière, à l’action de l’Eglise, Corps du Christ, que, de façon privilégiée, nous vivons en communion avec le Seigneur et que nous pouvons vivre en plénitude de son Esprit.
A nous maintenant de recevoir cette paix des enfants de Dieu,
qui rétablit l’harmonie au plus profond de nous-mêmes,
qui permet à toutes nos possibilités de se déployer sans limites,
qui nous donne de répandre cette paix autour de nous dans toutes les sociétés où nous vivons.
Le monde en a tellement besoin.

« Heureux, les artisans de paix, ils seront appelés fils de Dieu »
Fils vivants de l’Esprit du Fils qui nous rend semblables à notre Père :
« Soyez bon comme votre Père céleste est bon. », nous dit Jésus.

Père Jean-Pierre Ledoux

2011 06 05.7°dimPâques.Jean17,1-11La Vie Eternelle c’est te connaitre

Jésus-Christ nous partage sa vie de ressuscité, vivons dans la Bonté et l’action de grâces.

Il y a cinq jours, une personne me disait : l’évangile de ce dimanche est très difficile à comprendre.
Les gens qui ne croient pas y comprendraient-ils quelque chose ?
Nous-mêmes, pouvons-nous comprendre ce qui nous y est révélé ?
Dans l’évangile de dimanche passé, Jésus nous disait : « Le monde est incapable de recevoir l’Esprit, car il ne le connait pas, mais vous vous le connaissez parce qu’il est en vous. »

En fait, l’évangile d’aujourd’hui n’est pas à comprendre, c’est une prière de Jésus à son Père, une prière que Jésus nous partage, qui nous révèle les relations entre le Père et le Fils, une prière dans laquelle nous sommes invités à entrer.

Dans cette prière Jésus, notre frère, parle d’égal à égal avec Dieu son Père :
« Père, l’heure est venue, glorifie ton Fils afin que le Fils te glorifie »
« Je t’ai glorifié, glorifie-moi. »
« Donne-moi la gloire que j’avais auprès de toi avant le commencement du monde. »
« Tout ce qui est à toi est à moi. »

Nous sommes aussi présents dans cette prière : Jésus parle de nous à son Père.
« J’ai fait connaitre ton nom aux hommes que tu as pris dans le monde pour me les donner. », c’est nous.
« Ils étaient à toi, tu me les as donnés. », c’est nous.
« Je leur ai donné les paroles que tu m’avais données : ils les ont reçues. », c’est nous.
« Ils on gardé fidèlement ta parole. »
« Ils ont cru », c’est nous.

Jeudi, nous célébrions l’Ascension, l’entrée plénière de Jésus, notre frère, dans la vie de Dieu Fils, Père, Esprit.
Jésus, homme comme nous, notre frère, n’est plus dans le monde, face à face avec Dieu, Il est en Dieu et connait Dieu.
Il reste solidaire avec nous qui sommes dans le monde, nous lui sommes toujours présents avec tout ce qui fait notre vie quotidienne.
« Je ne suis plus dans le monde, eux ils sont dans le monde »dit Jésus à son Père en parlant de nous.
Il veut nous partager les fruits de son Ascension : la connaissance qu’il a de Dieu aujourd’hui. « Le Fils donnera la vie éternelle à tous ceux que tu lui as donnés, or la vie éternelle c’est de te connaitre toi le seul Dieu, et de connaitre celui que tu as envoyé, Jésus-Christ. »

Jésus est solidaire de nous,
Et nous l’avons ou nos parents l’ont officiellement affirmé lors de notre baptême,
ce que Marie-Chantal va affirmer lors de son baptême,
ce que nous affirmons à chaque fois que nous faisons le signe de croix,
c’est que nous accueillons cette solidarité de Jésus-Christ avec nous et que nous voulons la vivre.
Dans la mesure où nous vivons avec le Seigneur ressuscité, tout particulièrement dans la prière personnelle, dans les célébrations eucharistiques, le Seigneur nous donne d’entrer dans la vie éternelle, qui est connaitre Dieu.

« Père, l’heure est venue, glorifie ton Fils. »,
« afin que ton Fils te glorifie, en accomplissant l’œuvre que tu m’avais confiée »,
Donne à ton Fils ta bonté toute puissante pour qu’il puisse affronter le mal,
En restant Bon jusqu’à verser son sang, afin de manifester au monde que ta Bonté est au dessus de tout.
C’est cette œuvre de Jésus-Christ que le prêtre manifeste en élevant
Le vin consacré, et le pain consacré,
sang et corps de Jésus-Christ séparés,
qui ont vaincu le mal et qui ouvre les portes de la vie au monde : « Par Lui, avec Lui et en Lui, tout honneur et toute gloire, à Toi, Dieu le Père Tout-Puissant », et tous unis à Jésus-Christ le Fils, nous entrons dans cette action de grâces par les paroles du « Notre Père ».

« Je trouve ma gloire en eux »
D’ordinaire notre attitude envers Dieu se vérifie dans l’attitude que nous avons envers les autres.
Notre action de grâces envers Dieu se révèle vraie lorsque nous rendons grâces à ceux qui nous entourent.
Attitude d’action de grâces pour tous et pour tout, quoiqu’il arrive.
St Paul ne disait-il pas dans la deuxième lecture :« Si l’on fait souffrir l’un de vous, comme chrétien, qu’il rende gloire à Dieu. »
Action de grâces continuelle qui nous tient dans la paix et la joie profonde et que rend possible notre union à la Bonté de Jésus-Christ ressuscité et vivant, assis à la droite du Père. Le monde a tellement soif de cette manifestation de la Bonté de Jésus-Christ.

Père Jean-Pierre Ledoux

11 05 29.6°Pâques.Jean14,15-21Si vous m’aimez vs serez fidèles à mes commandements.

A l’heure où Jésus passait de ce monde à son Père. Sachant qu’il allait affronter : désir de puissance, agressivité, jalousie et toutes les forces du mal qui sont dans l’humanité et qui ont en nous leurs racines.
Confiant qu’avec la bonté toute puissante de l’Esprit de Dieu en lui, le mal ne pourrait pénétrer en son cœur, et qu’il allait tout réconcilier par le sang de sa croix, après le dernier repas, Jésus parle longuement à ses disciples, il les introduit dans la vie qu’ils auront, avec Lui, lorsqu’il aura vaincu toutes les forces du mal.
Par ces paroles qu’il nous adresse aujourd’hui Jésus nous révèle la profondeur de vie que nous avons avec Lui, Ressuscité qui nous libère de tout mal qui nous empêche de vivre.

Jésus, homme, notre frère, a pleinement accueilli l’Esprit de Dieu en lui, à sa demande le Père donne à tous les hommes et à chacun de nous l’Esprit de vérité.
Jésus nous dit : « vous le connaissez parce qu’il demeure auprès de vous, et qu’il est en vous. »
Jésus parle au présent : « vous le connaissez ».
J’ai envie de vous demander : « c’est vrai ce que dit Jésus ? Vous connaissez l’Esprit ? ».

Jésus connaissait l’Esprit, Il savait que les œuvres qu’il faisait venaient de l’Esprit de Dieu. _ A Nazareth, il le dit :
« L’Esprit du Seigneur est sur moi, il m’a envoyé porter la bonne nouvelle aux pauvres, annoncer aux captifs la délivrance, aux aveugles le retour à la vue, la liberté aux opprimés. »
Lorsque Jean le Baptiste en prison envoie demander à Jésus : Tu ne fais rien, on ne parle pas de toi, tu ne changes rien, « es-tu celui qui doit venir ? »
Jésus réponds : « allez dire à Jean ce que vous voyez : les aveugles voient, les boiteux marchent, les lépreux sont guéris, les sourds entendent, la Bonne Nouvelle est annoncée aux pauvres. »
Le signe de la présence de l’Esprit c’est : les aveugles voient, les boiteux marchent, les lépreux sont guéris, les sourds entendent, la Bonne Nouvelle est annoncée aux pauvres.

Dès la résurrection de Jésus, les disciples animés du même Esprit accomplissaient de nombreux signes : « Beaucoup de possédés étaient libérés, beaucoup de paralysés et d’infirmes furent guéris, et il y eut dans cette ville une grande joie. », vous aussi, vous connaissez l’Esprit de vérité du Seigneur. Comme Jésus, vous êtes en union avec l’Esprit, Il vous pousse à être ouverts, attentifs aux autres, sans juger, accueil, écoute bienveillante seulement, sans chercher autre chose que le plus grand bien de l’autre.
Comme pour Jésus, comme pour les premiers disciples, l’Esprit vous pousse à vous faire proches des pauvres, par votre présence, des gens sont libérés de ce qui les empêchent de vivre, à votre contact, la Bonne Nouvelle réjouit ceux qui vous entourent.Vous aussi vous voyez Jésus vivant¸ vivant dans son Esprit.

Vous le connaissez, c’est une question d’expérience pour chacun de nous, « parce qu’il demeure auprès de vous, et qu’il est en vous. »
vous le connaissez et c’est pour cela qu’après la communion certains d’_ entre vous nous dirons ce que l’Esprit Saint fait au milieu de nous.
Nous aurons alors l’occasion de rendre grâces pour toutes ces œuvres que l’Esprit réalise dans notre communauté, nous rendrons grâces pour sa présence en nous.

Dimanche passé, après l’évangile, dans un groupe de réflexion, certains disaient que les liens du sang nous unissent dans nos familles, mais que les liens de l’Esprit qui nous réunissent dans nos amitiés, dans notre co_ mmunauté, dans l’Eglise, sont parfois plus forts, plus sûrs, plus profonds, plus larges que ceux de la famille, et c’est vrai car ils sont vie de l’Esprit de Dieu. Tous ici, nous connaissons l’Esprit, nous reconnaissons sa présence agissante en nous, dans les autres. Plus que d’un même sang, nous sommes vivants d’un même Esprit : l’Esprit de fils.

« En ces jours-là, vous reconnaitrez que je suis en mon Père » que vous êtes en moi, et moi en vous. » _"Celui qui m’aime sera aimé de mon Père".Jésus nous donne un Esprit de fils. _Tous les dimanches, nous sommes attentifs à mettre toute l’expérience de notre vie avec Dieu dans les paroles que nous disons à Dieu dans le Notre Père.

Père Jean-Pierre Ledoux

2001 05 15.4°dimdePâques.Jean10, 1-10 BonPasteur.

« Celui qui entre par la porte, c’est lui le berger. » « Je suis la porte des brebis. »
Comment Jésus peut-il être celui qui passe par la porte et être la porte elle-même ?

« Celui qui passe par la porte, c’est lui le berger. »

« Celui qui entre dans la bergerie sans passer par la porte, mais qui escalade par un autre endroit, celui-là est un voleur et un bandit, il ne vient que pour voler, égorger et détruire. »
En 600 avant Jésus-Christ, le Seigneur, se plaignait par son prophète Ezéchiel : ceux qui devaient prendre soin de son peuple, ne pensaient qu’à s’enrichir :
« vous n’avez pas soigné la brebis qui était malade, pansé celle qui était blessée, vous n’avez pas ramené celle qui s’égarait, cherché celle qui était perdue, vous les avez traités avec violence et dureté ».
Ils avaient choisi la force des armes, ils avaient abandonné la protection de Dieu : le peuple avait été écrasé par les ennemis et emmené en déportations à Babylone :
« Mes brebis se sont dispersées, faute de pasteur, mon troupeau erre partout sur les montagnes et sur les collines élevées, mon troupeau est dispersé sur toute la surface du pays, nul ne s’en occupe et nul ne se met à sa recherche. » (Ez. 34) Les brebis ce sont nous, ce sont les personnes dont nous avons la responsabilité, les personnes dont nous nous faisons proches.
« Je viendrai, je prendrai moi-même soin de mon peuple. » dit le Seigneur, « je chercherai celle qui est perdue, je ramènerai celle qui est égarée, je panserai celle qui est blessée, je guérirai celle qui est malade »
Jésus, berger doux et humble de cœur, entre par la porte, comme tout le monde, sans bruit, il est en lien vivant avec chacun de nous, connaissant chacun de nous par son nom, ce qui arrive à l’un de nous, le touche profondément. Il se fait solidaire de nous.
« le bon pasteur donne sa vie pour ses brebis. » « Je suis venu pour que les hommes aient la vie, pour qu’ils l’aient en abondance. » Jésus est la porte par laquelle nous entrons dans la vie de fils de Dieu.

« Je suis la porte des brebis. »

L’espérance des disciples d’Emmaüs était morte, Jésus leur révèle sa présence en leur expliquant la parole de Dieu, en partageant le pain, leur espérance ressuscite. Jésus disparait à leurs yeux. La Force du ressuscité entre en eux, ils passent la porte de leur maison et repartent à Jérusalem faire communauté avec les autres disciples : « il est ressuscité ! » Eux aussi étaient ressuscités, la vie du ressuscité était passée en eux !
Ressuscité, il est devenu la porte des brebis.
Tout ce qu’il est devient notre si nous acceptons cette solidarité avec Lui, dans la mesure où nous faisons corps avec lui, nous entrons dans sa vie de Fils de Dieu ressuscité, nous affirmons notre solidarité avec lui par le baptême.
C’est ce que disaient Céline et Pierre dimanche passé : « Le Christ ressuscité est en chacun de nous, nous reconnaissons sa présence en tous, baptisés ou non, et par le sacrement de baptême, nous l’affirmons pour Julia. » par le baptême, nous affirmons sa présence. Unis à lui, comme par une porte, nous entrons pleinement dans la vie de Dieu.
Chaque fois que nous faisons le signe de la croix, ce raccourci de notre baptême, par la croix et la résurrection de Jésus-Christ nous entrons comme par une porte dans la vie de Dieu Père, Fils, Saint-Esprit.
Chaque fois que nous participons à l’eucharistie et que nous communions à son corps et à son sang de ressuscité, nous sommes introduit dans la vie du Fils de Dieu.
« Si quelqu’un entre en passant par moi, il sera sauvé », « il pourra aller et venir, et il trouvera un pâturage. »
« Je suis venu pour que les hommes aient la vie, pour qu’ils l’aient en abondance. » Jésus est la porte, pour que passant par lui, nous vivions pleinement, librement, de la vie de Dieu.

En acceptant d’être solidaire avec notre berger, nous acceptons aussi son souci : « j’ai encore d’autres brebis qui ne sont pas de cet enclos, » qui sont dans d’autres religions, qui ne croient pas, « celles-là aussi, je dois les mener ; elles écouteront ma voix, il y aura un seul troupeau, un seul pasteur. »(Jean10,16)
Désormais, passant par la porte qui est Jésus-Christ ressuscité, c’est à nous qu’il revient de nous faire proches des autres, de prendre soin des autres, au nom de Jésus-Christ, le Bon Pasteur.

Père Jean-Pierre Ledoux

11 05 08.A. 3ème dimanche de pâques - Les disciples d’Emmaus ;Lc 24, 13-35

Aujourd’hui est le jour du baptême de notre fille Julia. Nous sommes heureux que ce baptême ait lieu dans cette chapelle Notre-Dame de la Confiance, avec la marraine, Aurélie, le parrain, Jean-Louis, les membres proches de notre famille et de nos amis, et avec la communauté de notre paroisse. Ce jour est important pour nous et vous dire tout ce que représente le baptême et en particulier le baptême de Julia aujourd’hui et en ce lieu n’est pas facile. Aussi nous voulions essayer de le faire au travers de l’Evangile et de la lecture de ce jour.

Les disciples d’Emmaus parlaient entre eux de la mort de Jésus. Alors qu’ils sont rejoints par Jésus, ils ne le reconnaissent pas. L’Evangile dit : "leurs yeux étaient aveuglés". Aveuglés comme les notres, des yeux qui ne voient que la surface des choses. L’homme qui les a rejoint ne ressemble pas à Jésus. Chemin faisant, il leur parle des Ecritures. Ses paroles sont celles d’un homme éclairé. Il leur dit que "c’était écrit" : le Christ livré, mort sur la croix, puis ressuscité, de nouveau en chair. Ils l’invitent à manger car sa compagnie leur est agréable. L’Evangile nous dit : Lorsqu’il rompt le pain, les disciples reconnaissent Jésus. C’est alors qu’il disparaît. Sans doute auraient-ils aimé lui poser de nombreuses questions, lui témoigner leur joie de le revoir, mais il est déjà reparti. Alors "à quoi cela sert" de ressusciter si ce n’est pas pour retrouver ceux que l’on aime ? Le Christ ressuscité, il est là, puis plus là... il apparaît, disparaît... on ne le reconnaît pas... qui est-il ? Peut-être simplement faut-il lire l’Evangile différemment : les disciples mangent en compagnie de leur invité. Ce dernier rompt le pain, le bénit, le partage avec eux. Ses paroles, son amitié, cette communion, tout leur rappelle les moments forts partagés avec Jésus. Finalement, il n’est plus là mais ils se rendent compte que cette rencontre était riche de la présence du Christ. Ils trouvent alors, comme nous, une réponse : le Christ ressuscité était là. Et le Christ ressuscité, c’est cela : un être de chair, un moment, en lequel le Christ est présent. Et que font les disciples lorsqu’ils comprennent cela ? ils retournent à Jérusalem pour retrouver les 11 apôtres. Car c’est là qu’est le Christ ressuscité : en chacun des membres de l’Eglise naissante qui font corps. Les paroles de Pierre dans la 1ere lecture nous disent : « ce Jésus, Dieu l’a réssuscité ; nous tous en sommes témoins. Elevé dans la Gloire par la puissance de Dieu, il a reçu de son Père l’Esprit Saint qui était promis, et il l’a répandu sur nous : c’est cela que vous voyez et que vous entendez. » Que faisons nous aujourd’hui ? Nous nous rassemblons pour célébrer le Christ ressuscité et nous allons, comme les disciples d’Emmaus à la rencontre de l’Eglise vivante. Nous venons dire que le Christ ressuscité est en chacun de nous et que nous reconnaissons sa présence en tous, baptisés ou non, et par le sacrement de baptême, nous l’affirmons pour Julia. Pour nous deux, notre Eglise vivante c’est vous, chacun très particulièrement, c’est vous et les instants que nous partageons avec vous et qui nous éclairent. Et nous voulions que Julia devienne un membre de la communauté chrétienne dans cette chapelle, simple, vivante, chaleureuse, accueillante et ouverte.

Comme pour les disciples, Jésus est celui qui vient à notre rencontre et nous accompagne sur nos chemins, pour nous éclairer. Et de la lumière, nous en avons bien besoin face à nos doutes, nos incohérences, dans notre monde cahotique. Le parrain et la marraine de Julia ont ce don d’éclairer notre chemin et ont notre confiance dans cette mission que nous leur confions d’éclairer le chemin de Julia, avec vous tous. Nous voulions les faire entrer dans la vie spirituelle de notre enfant. Nous souhaitons que ce baptême résonne comme une déclaration d’amour, de l’amour de Dieu, que nous reconnaissons en vous, dans notre mariage, dans le cadeau que constituent les naissances de nos enfants, et ce sacrement à la vie de Dieu qui commence est le début d’un chemin que nous choisissons pour Julia et qu’elle sera libre plus tard de continuer elle-même à sa façon.

Céline et Pierre Génin, parents de Julia, baptisée du jour.

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11 05 01.A. 2ème dimanche de pâques - La miséricorde divine ;Jn 20, 19-31

En ce premier dimanche après Pâque, l’Eglise nous invite à tourner notre attention vers le mystère de la divine Miséricorde institué suite à la béatification de sœur Faustine en 2000 Ce fut en la Vigile du Dimanche de la Miséricorde 2005 que Jean-Paul II rejoignait la maison du Père. C’est en ce jour de la miséricorde que Jean Paul II est béatifié

Nous pouvons parfois penser que la miséricorde est d’un autre âge. Aujourd’hui nous avons besoin d’amour, de fraternité, de solidarité voir de pardon mais pas de miséricorde.

Et pourtant notre époque a tellement besoin de cette miséricorde divine qui s’exprime avant tout à l’égard de l’homme blessé, défiguré par le péché.

Mais qu’est ce que la miséricorde ? Le mot miséricorde veut dire : qui a le cœur sensible au malheur d’autrui, à la misère. Dieu a un cœur sensible à la misère, à notre misère, à nos souffrances, à nos péchés. Pour définir la miséricorde, Faustine disait que l’amour est la fleur et la miséricorde, le fruit. Si Dieu a voulu la création et nous, ses créatures, c’est par débordement d’amour et celui-ci est une manifestation de sa miséricorde, pour que nous puissions participer à son bonheur éternel.

Le Christ nous invite aussi dans ce texte à vivre de cette miséricorde : « Recevez l’Esprit Saint. Tout homme à qui vous remettrez ses péchés, ils lui seront remis ». Dieu et M et nous sommes aussi participants de sa miséricorde. À travers ces paroles de Jésus qui donne aux apôtres le pouvoir de pardonner, nous percevons que le véritable sens de l’événement de la résurrection c’est le triomphe de la Miséricorde divine qui engloutit le péché, pardonne et sanctifie le pécheur.

Thomas, lui qui comme beaucoup avait abandonné le Seigneur durant sa Passion, demandait un « signe » pour oser croire non seulement en la réalité de la résurrection mais surtout en la Miséricorde. Le Seigneur lui donne sa miséricorde en lui présentant ses plaies et son côté ouvert. Thomas peut alors accueillir la grâce. Ses yeux s’ouvrent et il peut prononcer la plus belle confession de foi des évangiles : « Mon Seigneur et mon Dieu ! ».

Comment vivre de cette miséricorde aujourd’hui dans nos vies. Quand la blessure est trop forte, quand le pêché nous oppresse, faisons appel à la miséricorde divine. Le Christ prend sur lui nos larmes, nos souffrances, nos blessures pour construire une Eglise qui ne sera que dans la miséricorde. Le pardon et l’amour n’aurait pas suffit au RWANDA, seul la miséricorde de Dieu peut nous reconfigurer comme enfants de Dieu. La côte d’Ivoire aura aussi ce chemin à faire. Il y a 10 jours j’ai enterré un fils d’amis qui n’as pas supporté la vie et s’est donné la mort à 32 ans, presque l’âge du Christ. Il n’y a qu’une chose à faire demander miséricorde au Seigneur car seul son cœur offert sur la croix peut nous guérir.

A notre échelle aussi quand avec nos enfants ou nos conjoints, nos voisins tout devient difficile, demandons au Seigneur sa miséricorde. Nous pouvons demander au Seigneur sa miséricorde, mais nous pouvons participer à son action miséricordieuse comme sœur Faustine nous y invite. Aide-moi, Seigneur, pour que mes yeux soient miséricordieux, pour que je ne soupçonne et ne juge jamais d’après les apparences extérieures, d’après la couleur de la peau, mais que je discerne la beauté dans l’âme de mon prochain et lui vienne en aide. Hier à l’église de la trinité, lors de la veille de prières pour JPII, un homme a témoigné. Il a dit « ce qui m’a fait revenir au Christ, ce n’est pas des paroles, mais uniquement un regard illuminé par l’amour de Dieu. Soyons ces regards d’amour pour nos frères.

Aide-moi, Seigneur, pour que ma langue soit miséricordieuse, afin que je ne dise jamais de mal de mon prochain, mais que j’aie pour chacun une parole de consolation et de pardon. Ca c’est vraiment difficile et ce combat est celui de chaque jour et pour moi le premier.

Quand nous sentons le doute monter en nous, quand tout est trop dur, soyons comme Saint Paul ; plongeons notre cœur dans sa miséricorde en lui disant « mon Seigneur et mon Dieu ».

Michel de La Giraudiere - Diacre Permanent

11 04 21.A. Jeudi Saint I Cor.11,23-26 ; Joa,13,1-15.

Chaque fois que vous mangez ce pain et que vous buvez à cette coupe, vous proclamez la mort du Seigneur. Tout à l’heure, à la communion, lorsque vous mangerez ce pain et que vous boirez à cette coupe, vous proclamerez la mort du Seigneur. Vous montrerez à tous que la mort du Seigneur révèle sa grandeur, Vous rendrez visible pour tous qui est Dieu.

Alors que devant la croix, tous voyaient l’échec, la mort, C’est lorsqu’il est sur la croix que le Seigneur Jésus manifeste qui est Dieu, Quelle est sa grandeur : Il est Celui qui donne sa vie pour que nous ayons la vie. Lorsque l’on mange ce pain et que l’on boit cette coupe, nous manifestons qui est Dieu : Il est Celui qui se donne en nourriture, pour que nous ayons la vie.

Jésus sachant que l’heure était venue de passer de ce monde à son Père, Sachant que le Père a tout remis entre ses mains, sachant qu’il est le fils qui reçoit tout se son Père, Sachant qu’il retourne à Dieu, sachant qu’il est le Fils qui aime Dieu son Père, Il quitte ses vêtements comme le lendemain avant d’être cloué sur la croix et il entre dans la vie de Dieu : devenu serviteur, Il lave les pieds de ses disciples Ce faisant, il retourne à Dieu, il est pleinement Fils de Dieu, manifestant qui est Dieu : Serviteur.

Comme ceux qui étaient devant la croix, Pierre voyait l’échec dans le fait d’être serviteur, il ne voulait pas accepter. « Si je ne te lave pas, tu n’auras pas de part avec moi » lui dit Jésus.

Dans les autres évangiles, c’est après s’être donné en nourriture que le Seigneur dira : « faites cela en mémoire de moi. » Dans St Jean, c’est après avoir lavé les pieds de ses disciples que Jésus dira :« Je vous ai lavé les pieds, vous aussi vous devez vous laver les pieds les uns aux autres. » Faites vous aussi comme j’ai fait pour vous. En vous donnant les uns aux autres, en vous mettant au servi ce les uns des autres, vous avez part avec Jésus à la vie de Dieu.

« mes pensées ne sont pas vos pensées », dit le Seigneur C’est en acceptant d’entrer dans ce monde exactement à l’inverse de ce que nous pensons, de ce que tous pensent, que nous manifestons qui est Dieu.

Ce nouveau monde, cette terre promise que l’on peut atteindre en mangeant la chair et le sang de l’agneau, C’est ce monde animé par l’Esprit de Dieu où on est serviteur, où l’on donne sa vie pour les autres, où on devient nourriture pour les autres.

Ce qui nous met les uns contre les autres, c’est de vouloir posséder les autres, notre peur est d’être moins que les autres, d’être mangé par les autres, vivre avec Dieu c’est se donner en nourriture.

Dans la mesure où nous voulons être serviteurs les uns des autres nous pouvons être assis à la même table dans une paix profonde, c’est ce que nous signifions par cette grande table où nous sommes tous rassemblés, table que nous voudrions encore plus grande pour y inviter tous les hommes de ce quartier, nous mettant ensemble à leur service.

Père Jean-Pierre Ledoux

2011 04 17. A. Dimanche des Rameaux Phillip.2, 6-11, Passion StMtt.

« Devenu homme, il est devenu obéissant jusqu’à mourir et à mourir sur une croix. » Beaucoup autour de nous se posent des questions : Peut-on croire en la bonté d’un Dieu Père qui laisse ainsi mourir Dieu son Fils ? Peut-on faire confiance à un homme traité d’imposteur par les chefs de son peuple, et qui échoue dans sa mission et dans sa vie ?

Parce qu’il nous aime, Dieu en son Fils a eu envie de vivre avec nous, plus que cela, il a voulu vivre avec nous pour nous donner de vivre comme lui, le Fils, obéissant, se laisse entrainer dans cet élan d’amour, il se fait homme. Homme, il est toujours resté fidèle à cet élan qui venait du plus profond de lui-même qui le portait à être bon, à se faire proche, à se donner, à aimer, même ses ennemis. Homme il est toujours resté fidèlement Dieu qui est Elan d’amour, Bonté. Cela s’est vu dans toutes ses actions, dans toutes ses paroles qui nous sont transmises dans les évangiles. Homme, il a même voulu entrer librement dans ce qui nous fait le plus souffrir : La jalousie, l’agressivité, la violence, l’injustice, la souffrance injuste, la mort injuste, la mort tout court. Là encore, il est resté obéissant à cet élan qui du plus profond de lui-même le portait à aimer, élan d’amour qui s’appelle Dieu.

Lorsqu’il était cloué sur la croix, on a pu croire que la violence, l’injustice, la mort, l’avaient emporté, mais parce qu’il est resté obéissant jusqu’au bout à cet élan d’amour qui était en lui, et qui est Dieu Il est ressuscité, car Dieu ne meurt pas.

Jésus-Christ est passé au travers du mal sans en être contaminé, sans y succomber. Homme, atteint par le mal, il ne l’a pas laissé entrer en lui, Il a continué à y être Bon, Don Pardon, Aimant, il a continué à y être Dieu. Le mal n’est pas entré en Lui, Jésus-Christ est victorieux du mal, et Dieu l’a ressuscité, l’a élevé au dessus de tout : « Jésus-Christ est Seigneur » pour tout être vivant.

Ressuscité, il donne la possibilité à nous, à tout être vivant, d’être victorieux du mal, nous aussi, en obéissant à son Esprit qu’il met en nous. A nous d’obéir à cet Esprit de Jésus-Christ qui, du plus profond de nous-mêmes, nous pousse à être bon, à aimer, même nos ennemis. C’est ainsi que par nous, les chrétiens, ses disciples, sa mission continue à se déployer dans le monde.

Père Jean-Pierre Ledoux

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20 11 04 10.A.5°Carême.

Jean 11, 1-45 : Résurrection de Lazare.

Au début de l’évangile de dimanche passé, les apôtres demandaient à Jésus :
« Pourquoi cet homme est-il né aveugle ? »
Jésus répondait : « l’action de Dieu devait se manifester dans cet aveugle. »
Aujourd’hui, Jésus dit à ses apôtres :
« la maladie de Lazare n’est pas pour la mort, elle est pour la gloire de Dieu. »

Lorsque tout s’écroule, mais que l’on reste enraciné dans la confiance en Dieu, la puissance de Dieu peut se déployer.
Tout s’était écroulé dans la famille de Marthe et de Marie, Lazare, leur frère, avait été emporté par la maladie.
Jésus demande à Marthe, la sœur de Lazare : « Je suis la résurrection et la vie, celui qui vit et qui croit en moi ne mourra jamais, crois-tu cela, »
« Je crois » répondit Marthe :
la puissance de Dieu peut alors se déployer : Lazare sort du tombeau.

Lazare qui sort du tombeau annonce la résurrection de Jésus-Christ.
Après son dernier repas avec ses amis, Jésus entre librement dans la violence.
Tout son être, toute son action restent enracinés avec confiance en Dieu son Père qui est Bonté, Don, Pardon.
Au cœur de la violence qui se déchaine contre lui, Jésus n’est que Bonté, Don, Pardon.
La violence l’emporte, la mission du Fils s’écroule, réduite à néant.
Sur la croix, Jésus s’en remet entièrement à son Père.
La puissance de Dieu se déploie : Jésus ressuscite.

Vous qui demandez l‘Onction des malades,
vous êtes associés de plus près à Jésus-Christ
qui sur la croix s’en remet entièrement à son Père :
« Père entre tes mains je remets mon esprit ».

Dans la mesure où votre impuissance qui atteint le cœur même de votre vie, vous amène à vous confier entièrement à Dieu, vous laissez grande ouverte votre porte à l’Esprit du Fils.
Au moment où tout s’écroule,
parce que vous vous en remettez entièrement à la Bonté de Dieu,
l’action de Dieu, la Gloire de Dieu peut se manifester en vous.
L’Onction qui représente la Force et la Paix de l’Esprit de Dieu pourra déployer sa puissance.

« Puisqu’habite en vous l’Esprit de celui qui a ressuscité Jésus d’entre les morts,
Celui qui a ressuscité Jésus d’entre les morts donnera aussi la vie à vos corps mortels, par l’Esprit qui habite en vous. »

Nous membres de son corps,
la maladie n’est pas le seul mal auquel nous sommes confrontés en dehors de nous et surtout en nous.
Il y a aussi l’égoïsme, l’agressivité, la peur, la violence, et toutes nos faiblesses que décrit St Paul dans son épître aux Galates au chapitre 5.
Dans la mesure où nous ne nous laissons pas entrainer dans la violence, dans le mal, dans ce que St Paul appelle « l’emprise de la chair »,
dans la mesure où restons enracinés avec confiance en Dieu, qui est Bonté, Don, Pardon,
dans la mesure où nous restons sous l’emprise de l’Esprit de Dieu,
au moment où la violence, le mal semble l’emporter,
la puissance de Dieu pourra se déployer.

Si l’Esprit de Dieu habite en nous,
Esprit de Bonté, Esprit de Don, Esprit de Pardon,
Esprit filial de confiance en Dieu,
aveuglement, violence, maladie, mal, mort
deviennent le lieu de la manifestation de l’action de Dieu, le lieu de la Gloire de Dieu.

Au début de la messe nous chantions : "Joie de l’épreuve." Oui, joie, car Il est toujours avec nous. "Bénis sois-tu Seigneur !"

Père Jean-Pierre Ledoux

2011 04 03.A.4°Carême.Jean.9,1-41.guérison de l’aveugle né.

Aujourd’hui l’évangile nous révèle que seul Jésus est la vraie lumière. L’épisode se déroule à Jérusalem, un jour de sabbat, au moment de la fête des tentes, fête religieuse juive, et nous allons voir trois attitudes face à cette lumière : L’attitude des pharisiens. Ils refusent de « voir » le miracle, autrement dit refusent de « croire » en Jésus et en sa mission de salut ? Celle des parents qui ne veulent pas faire de vagues, qui sont un peu lâche pour ne pas perdre leur place dans la synagogue et qui biaise avec la vérité. Des ventres mous en fait. Celle de l’aveugle qui chemine et qui se laisse convertir par le Christ. Il est intéressant de noter la progression de la vision de foi de cet homme dont les yeux se sont ouverts. Dans son chemin de conversion, Il parle successivement d’un homme appelé Jésus puis, d’un prophète devant les Pharisiens. Et puis quand Jésus lui pose la question décisive : "Crois-tu au fils de l’Homme ?" il dit "Je crois, Seigneur". C’est donc tout un chemin de foi que cet homme parcourt et sa fidélité tient bon devant l’adversité et l’incrédulité. Ce qui permet à cet homme d’entrer dans la lumière de Jésus, c’est la disponibilité de son esprit et de son cœur. Il est prêt à recevoir, à se mettre en route, à changer sa vie. Il est prêt à témoigner s’il le faut, à se compromettre, même s’il lui en coûte une exclusion. Et nous, où en sommes-nous de notre illumination par la foi ? Sommes-nous prêts à rayonner autour de nous de ce feu qui nous habite ? Adolescent j’ai été très impressionné par l’histoire de Jacques Lebreton. À dix-huit ans, en 1942, il est engagé volontaire en Égypte. Son régiment qui lutte contre l’armée allemande est derrière la ligne de front en train de décharger des munitions. Un camarade - il ne saura jamais pourquoi - dégoupille une grenade et la lui met dans les mains. Aussitôt, il regarde partout, tout autour. Du seul côté où il n’y a pas de soldats, se trouve un camion citerne. Que faire ? Il se couche sur la grenade juste avant qu’elle n’explose. Quand Il se réveille, il n’a plus ni ses yeux ni ses mains. La révolte, puis il décide de se battre et il se mariera et aura cinq enfants. Un chemin de conversion après des années de communisme le conduira même au diaconat en 1974. Il ne voit pas et pourtant il vit dans la lumière du Christ. Pour Jacques Lebreton « la pire infirmité c’est d’être amputé de Dieu » Nous sommes tous aveugles de naissance et nous nous reconnaissons bien dans l’itinéraire de l’aveugle né : les doutes, les questions et les épreuves surmontées nous font grandir dans la foi. Jésus donne à certains la lumière extérieure à d’autres permet la cécité (comme Jacques Lebreton) pour nous conduire à la seule vrai lumière, celle de la foi. Pour nous croyants, c’est la foi qui permet d’ouvrir les yeux du cœur et de bien voir. Voir "avec les yeux de la foi" transforme toute la vie. Nous fêtons la mi-carême, faisons le point sur ces 3 semaines passées et notre chemin vers la lumière de Pâques. Peut-être sommes nous satisfaits, mais si nous avons laissé passer ces semaines dans l’étourdissement de nos vie matérielles, il n’est pas trop tard pour vivre ce temps de carême car il n’y a que le Christ qui peut nous combler de joie.

Michel de La Giraudière diacre permanent

2011 03 27.A.3°Carême.Jean.4,5-42.Samaritaine.

Don de Dieu, l’Esprit nous fait devenir source d’eau vive : vérité de l’homme, image de Dieu.

« Si tu savais le don de Dieu »
Savez-vous le don que Dieu vous a fait ?
Il ne s’agit pas de réciter ici une réponse de catéchisme, mais de reconnaître le fruit de sa présence auprès de vous tout au long de votre vie
Don différent pour chacun d’entre nous.
Reconnaître ce don, vous aidera à reconnaitre sa présence tout au long de vos journées,vous aidera à reconnaître le don qu’il veut vous faire.

Qu’en est-il pour la Samaritaine ?
Cinq fois,
la Samaritaine avait couru de mari en mari sans être satisfaite, qu’il s’agisse de maris ou de faux dieux, c’est la même soif :
la recherche insatisfaite de la Samaritaine n’a jamais été comblée. Elle était toujours avide d’eau, mais aussi de reconnaissance, de sécurité, de bonheur, d’amour et aussi de vérité.
Jésus ne va pas combler ce vide,
au contraire il lui dit :
« donne-moi à boire »

« Si tu savais le don de Dieu », lui dit Jésus,
« Si tu connaissais celui qui te dit « donne-moi à boire »
C’est toi qui lui aurais demandé et il t’aurait donné de l’eau vive. »
« une eau jaillissante pour la vie éternelle. »
L’eau vive que Jésus donnerait à la Samaritaine,
C’est son Esprit qui la ferait devenir source à laquelle pourraient venir se désaltérer ceux qui seraient assoiffés de reconnaissance, de sécurité, de bonheur, d’amour et aussi de vérité.
Devenir source pour les autres enlèverait toute soif à la Samaritaine, Comblerait sa vie.

Quant à nous, écoutons cette parole que le Seigneur nous adresse :
« Si tu savais le don de Dieu »
Tout à l’heure, à la messe,
lorsque le Seigneur se sera rendu visible sous la forme du pain et du vin partagé, donné pour nourrir en nous sa vie,
le prêtre vous dira de la part du Seigneur :
« Faites ceci en mémoire de moi »
Avec le Christ, dans son Esprit, donnez-vous totalement aux autres, devenez, vous aussi, nourriture pour les affamés de reconnaissance, de sécurité, de bonheur, d’amour et aussi de vérité.
Votre vie en sera comblée, d’une plénitude de plus en plus vaste et profonde.
Plénitude même de Dieu qu’Il nous appelle à partager avec Lui, chacun selon nos possibilités.
« Si tu savais le don de Dieu »

La Samaritaine cherche la vérité :
« Seigneur, je le vois, tu es un prophète.
Alors explique-moi : nos pères ont adoré Dieu sur la montagne qui est là, et vous, les Juifs, vous dites que le lieu où il faut l’adorer est à Jérusalem. »
De tout temps, les peuples ont eu besoin d’enfermer Dieu dans un lieu,
ce besoin de posséder Dieu, d’adorer Dieu ici ou là, peut être la source de tensions, de divisions même entre les personnes et les peuples.
« Femme, crois-moi :
l’heure vient où vous n’irez plus sur cette montagne ni à Jérusalem pour adorer le Père, mais l’heure vient, et c’est maintenant, où les vrais adorateurs adoreront le Père en esprit et vérité. »

« Ne te replie pas sur toi-même, comme si Dieu faisait ainsi !
C’est quand tu aimes que tu es en Dieu,
Ouvre ton cœur, fais comme lui. »
Avec la Samaritaine, ouverts les uns aux autres, nous sommes tous en marche
vers une plus grande vérité de Dieu,
vers une plus grande vérité de nous-mêmes.

« Si tu savais le don de Dieu »
Poussé par l’Esprit, Jésus s’adresse à une femme, qui plus est à une Samaritaine,
c’était interdit par la religion, ça rendait impur.
Quand les disciples reviennent, ils sont tout étonnés, gênés, ils n’osent pas lui poser de questions.
Jésus parle à une femme……, à une Samaritaine…….. !

« j’ai une nourriture que vous ne connaissez pas,
Faire la volonté de celui qui m’a envoyé et accomplir son œuvre. »
Ce que Dieu veut, c’est ce qui est bon pour nous et pour les autres.
Lorsque Jésus avait faim au désert, tenté de transformer des pierres en pain,
Il dit : « l’homme ne vit pas seulement de pain mais de toute parole qui sort de la bouche de Dieu. »
Jésus se laisse pousser par l’Esprit de vérité, c’est la source de sa liberté.

« Si tu savais le don de Dieu. »

Père Jean-Pierre Ledoux

2011 03 20.A.2°Carême.Mtt.17,1-9.Transfiguration.

Avec Jésus dans la Lumière, collaborons au projet de Dieu sur tous les hommes.

Le jour de son baptême, une voix disait de Jésus,
homme au milieu de la foule de ceux qui venaient à Jean le Baptiste,
« Celui-ci est mon fils bien-aimé qui a toute ma faveur. »
Parole que Dieu Père dit à propos de chacun de nous à notre baptême.
« Celui-ci est mon fils bien-aimé »

Au désert, pendant quarante jours,
Jésus, répond en Fils à cette parole de Dieu Père,
par trois fois, homme, il s’engage dans cette vie de Fils de Dieu,
agissant selon ce qui était écrit de Dieu.
Nous aussi pendant ces quarante jours de Carême,
nous voulons répondre en fils à Celui qui se fait notre Père.

Aujourd’hui,
Dieu Lumière habite visiblement le Fils, Jésus-Christ,
illumine son visage et même ses vêtements.
Dieu Lumière, qui précédait et guidait les Hébreux dans le désert,
Dieu Lumière qui brilla sur la montagne du Sinaï lors de la première alliance de Dieu avec les hommes.
Car Dieu est inséparable de ce qu’Il veut faire pour chacun de nous et pour son peuple, les hommes.
Et Jésus accepte d’être celui qui réalise le projet de Dieu :
Rétablir l’homme dans son amitié avec Lui.
Par Jésus-Christ et en Jésus-Christ,
Homme Fils de Dieu, le projet de Dieu se réalise.

Situé au centre de l’histoire des hommes, dans la lumière de Dieu,
Jésus parle avec Moïse et Elie « de son départ qu’il allait accomplir à Jérusalem »
nous précise St Luc dans ce même récit de la transfiguration.
Par sa mort, il allait accomplir ce que Moïse et Elie avait commencé.
Lors de la troisième tentation, dans le désert,
Jésus avait refusé de prendre tous les royaumes de la terre pour en être le chef.
En se donnant entièrement,
Elevé sur la croix, il attirera tous les hommes à lui.
« Je suis la lumière du monde » dit Jésus.

« Seigneur, il est bon que nous soyons ici ! »
Pierre et ses compagnons ressentent le bonheur qu’il y a à être ainsi dans la lumière de Dieu,
Et la nuée lumineuse les couvrit de son ombre.
Cette nuée lumineuse qui est présence de Dieu
nous couvre aussi lors de nos célébrations,
même si nous ne la voyons pas.
Le Seigneur va se rendre visible à nous sous l’aspect du pain partagé et du vin versé,
Il se donne à nous, se fait nourriture pour nous
et nous précède sur notre chemin des quarante jours du Carême.

En communiant à Jésus-Christ, en faisant corps avec Lui
Devant Dieu, qui depuis le jour Le jour de notre baptême nous dit :
"tu es mon fils bien-aimé",
nous pourrons choisir d’être des fils aimants,
dialoguant avec Lui tout au long de nos journées.

Dieu est inséparable de ce qu’Il veut faire pour chacun de nous et pour son peuple, les hommes : rétablir tous les hommes dans son amitié.

En communiant à Jésus-Christ, en faisant corps avec Lui,
nous nous engageons à réaliser avec Lui le projet de Dieu sur nous et sur tous les hommes.
Vous ne vivez pas en consommateurs d’Eglise,
vous êtes des fils qui se passionnent et s’engagent pour réaliser le projet du Père.
vous vous engagez activement dans les célébrations,
vous vous mettez au service de la communauté et de sa mission dans le quartier,
vous vous mettez au service des hommes en dehors de la communauté.

« Vous êtes la lumière du monde », nous dit Jésus dans Mtt. Chapitre 5.
Avec toutes les femmes et tous les hommes de bonne volonté du quartier, de nos immeubles, de l’école, du collège, de vos lieux de travail, soyons des fils de lumière,
en étant par Jésus-Christ avec Lui, en Lui, les fils bien-aimés du Père.

Père Jean-Pierre Ledoux

2011 03 13.A.1°Carême.Mtt.4,1-11.Tentations De Jesus

Avec Jésus choisir la générosité généreuse des fils de Dieu

La première lecture veut nous expliquer pourquoi le mal est dans le monde et pénètre jusqu’au plus profond de nous-mêmes.
Symbole de tous les hommes, Adam, prit le fruit de l’arbre que Dieu avait interdit.
Et, en l’humanité, en chacun de nous, existe ce désir de prendre, de prendre par la force, de conserver, de manger même ce qui est interdit, même ce qui n’est pas juste.
Or, la vie de Jésus-Christ, Dieu rendu visible dans la vie d’un homme, nous le montre : Dieu n’est pas dans cette force.
D’où ces divisions entre nous, les hommes, et Dieu,
D’où ces divisions entre l’homme et la femme, ces divisions des hommes entre nous, avec toutes sortes de violences dont nous pouvons parfois ressentir les racines au fond de nous-mêmes, et que l’actualité nous montre toujours bien présentes dans le monde, autour de nous, dans notre quartier.

« Tous sont devenus pécheurs parce qu’un seul homme a désobéi, de même tous deviendront justes parce qu’un seul homme a obéi, » nous dit St. Paul.

Comme pour chacun de nous, au jour de notre baptême, Dieu avait dit de Jésus :
« Celui-ci est mon Fils bien-aimé qui a toute ma faveur »
Comme nous, choisi, aimé par Dieu, Jésus, devait encore se laisser regarder, guider par son Père,
tout au long de ses journées,
dans tous les événements de sa vie,
comme un fils bien-aimé qui reçoit tout de son Père.

1° tentation : Fils d’Adam, comme nous le rappelle la généalogie de Jésus dans St Luc, au désert, quand il eût faim,
Jésus a été tenté de faire comme son ancêtre : prendre.
Si tu es le Fils de Dieu, prends, profite,
« ordonne que ces pierres deviennent des pains. »
Jésus répond : « Ce n’est pas seulement de pain que l’homme doit vivre, mais de toute parole qui sort de la bouche de Dieu. »,
le fils ne prend pas, il est à l’écoute, il reçoit.
il attend comme nos ancêtres attendaient la manne, cette nourriture que Dieu leur donnait chaque matin dans le désert.

2° tentation : Si tu es le Fils de Dieu, jette-toi du haut du temple, Dieu te sauvera.
Nous connaissons tous ce genre de marchandage qui veut forcer la main à Dieu :
ma grand’mère était malade, j’ai prié, elle est morte quand même, Dieu ne m’a pas exaucé, je ne crois plus en Dieu, je ne viens plus à l’église.
Jésus répond : « Tu ne mettras pas à l’épreuve ton Dieu, tu ne forceras pas la main de Dieu »
Au jardin des oliviers, avant d’être arrêté, Jésus a prié pour que la mort violente ne l’atteigne pas, mais il dit : « que ta volonté soit faite ».
Sur la croix, il crie le psaume : « mon Dieu, mon Dieu pourquoi m’as-tu abandonné ? » Mais ce psaume se termine dans la confiance.
Le Fils vit dans la confiance avec Dieu,
Ce que l’on vit avec Dieu, on le vit aussi avec les autres.

3° tentation :
« Si tu te prosternes pour m’adorer », si le but de ta vie c’est d’être chef petit ou grand, je te donnerai le monde entier.
Jésus répond : « C’est Dieu seul que tu adoreras », puisque Dieu est « aimer », le but de ta vie c’est de te donner à aimer toujours plus, de te donner toujours plus à servir avec Lui.

Deux attitudes devant Dieu et devant les hommes :

D’un côté :
prendre,
de l’autre :
recevoir.

D’un côté :
forcer la main,
de l’autre :
confiance.

D’un côté :
Pouvoir,
de l’autre :
aimer, servir.

Jésus passe d’un monde où l’on prend par force, monde de violence, monde de mort à un monde de gratuité généreuse envers Dieu, envers les autres,
Il passe au monde du Fils qui se donne entièrement avec confiance à son Père.
Il nous veut nous faire passer avec lui dans ce monde de vie.

Maël au début de la messe a bien résumé la gratuité généreuse de la famille de Dieu dans laquelle il veut entrer : prière et amitié avec tous et vous aussi qui vous préparez à être baptisés.

De chacun de nous qui sommes baptisés, de chacun de vous qui vous préparez au baptême, Dieu dit : « celui-ci est mon fils bien-aimé »
Pendant ce Carême, avec Jésus-Christ, choisissons d’entrer dans ce monde de gratuité généreuse des fils de Dieu, c’est d’ailleurs ce que nous faisons maintenant dans cette Eucharistie où nous chantons la gloire de Dieu.
C’est ce que nous faisons lorsque avant de prendre le repas, les familles chrétiennes ont l’habitude de remercier Dieu, on appelle cette prière qui est souvent un chant : le benedicite.
C’est ce que nous faisons lorsque nous faisons toujours les premiers pas vers les autres.

Père Jean-Pierre Ledoux

2011 03 06.A.9°dim.

Mtt.7,21-27 Une foi en actes.

Qu’est ce que le Christ veut dire dans ce texte déroutant : J’imagine mon arrivée devant Jésus ou je dirai Seigneur, j’ai été un diacre efficace, j’ai fait régulièrement mes homélies, j’ai participé à la banque alimentaire et le Seigneur me dira. Je ne te connais pas, éloignes toi de moi.

Dans l’évangile d’aujourd’hui, Jésus se tourne vers ceux qui le suivent et c’est en prenant en compte leur qualité de disciples qu’il s’adresse à eux et pour nous de Chrétien : « Ce n’est pas en me disant : ‘Seigneur, Seigneur’, qu’on entrera dans le Royaume de Dieu mais c’est en faisant la volonté de mon Père qui est dans les Cieux ». Le message est clair et sans détour : il n’est pas suffisant pour le disciple de confesser en parole que Jésus est Seigneur ; il faut aussi le confesser en acte.

Jésus ne s’adresse pas seulement à ceux « qui disent et ne font pas ». Puisqu’il évoque ceux qui font des miracles, chassent les démons, qui plus est en son nom. Ils ont beaucoup fait mais ont peut-être trop peu laissé le Christ agir en eux. Voilà le problème que Jésus pointe ici du doigt. A la lumière de ces paroles, je peux m’interroger sur mes réelles motivations • Est-ce que moi diacre je ne fais pas mes homélies pour soigner mon image de marque • Est-ce que je fais pas mes prières pour que Dieu fasse ma volonté. • Est que je ne place pas mon orgueil en premier

Jésus nous aide dans cet examen de conscience « Quiconque écoute ces paroles que je viens de dire et les met en pratique, peut se comparer à un homme avisé qui a bâti sa maison sur le roc ». Jésus insiste sur le fait que les actes que nous posons doivent être le fruit de l’écoute de ses paroles. Le véritable chrétien garde la Parole, la conserve et la repasse sans cesse dans son cœur comme un trésor à ne pas perdre pour pouvoir dire comme Saint Paul : « Ce n’est plus moi qui vit c’est le Christ qui vit en moi ».

Ecouter ainsi la Parole c’est lui obéir. Nous comprenons aussi qu’il ne s’agit pas ici d’une obéissance formelle mais d’une obéissance qui manifeste notre attachement à celui qui prononce cette Parole et qui à travers elle nous fait le don de sa Loi de vie (cf. 1ère lect.). Cette obéissance qui naît de l’écoute de la Parole et nous conduit à nous attacher à Celui qui en est l’auteur est l’expression de la foi véritable, la foi vivante de la charité, la seule qui puisse nous sauver

Construire notre vie dans la foi sur le Roc du Christ nous entraine vers une rencontre personnelle avec le Christ et nous serons ainsi de vrais disciples qui ne se contentent pas d’appeler extérieurement « Seigneur, Seigneur » mais qui de l’intérieur se laisse habiter et conduire par toi dans un engagement renouvelé au cœur de ce monde.

Michel de La Giraudière - Diacre Permanent

2011 03 06.A.9°dim.

Mtt.7,21-27 Une foi en actes.

Qu’est ce que le Christ veut dire dans ce texte déroutant : J’imagine mon arrivée devant Jésus ou je dirai Seigneur, j’ai été un diacre efficace, j’ai fait régulièrement mes homélies, j’ai participé à la banque alimentaire et le Seigneur me dira. Je ne te connais pas, éloignes toi de moi.

Dans l’évangile d’aujourd’hui, Jésus se tourne vers ceux qui le suivent et c’est en prenant en compte leur qualité de disciples qu’il s’adresse à eux et pour nous de Chrétien : « Ce n’est pas en me disant : ‘Seigneur, Seigneur’, qu’on entrera dans le Royaume de Dieu mais c’est en faisant la volonté de mon Père qui est dans les Cieux ». Le message est clair et sans détour : il n’est pas suffisant pour le disciple de confesser en parole que Jésus est Seigneur ; il faut aussi le confesser en acte.

Jésus ne s’adresse pas seulement à ceux « qui disent et ne font pas ». Puisqu’il évoque ceux qui font des miracles, chassent les démons, qui plus est en son nom. Ils ont beaucoup fait mais ont peut-être trop peu laissé le Christ agir en eux. Voilà le problème que Jésus pointe ici du doigt. A la lumière de ces paroles, je peux m’interroger sur mes réelles motivations • Est-ce que moi diacre je ne fais pas mes homélies pour soigner mon image de marque • Est-ce que je fais pas mes prières pour que Dieu fasse ma volonté. • Est que je ne place pas mon orgueil en premier

Jésus nous aide dans cet examen de conscience « Quiconque écoute ces paroles que je viens de dire et les met en pratique, peut se comparer à un homme avisé qui a bâti sa maison sur le roc ». Jésus insiste sur le fait que les actes que nous posons doivent être le fruit de l’écoute de ses paroles. Le véritable chrétien garde la Parole, la conserve et la repasse sans cesse dans son cœur comme un trésor à ne pas perdre pour pouvoir dire comme Saint Paul : « Ce n’est plus moi qui vit c’est le Christ qui vit en moi ».

Ecouter ainsi la Parole c’est lui obéir. Nous comprenons aussi qu’il ne s’agit pas ici d’une obéissance formelle mais d’une obéissance qui manifeste notre attachement à celui qui prononce cette Parole et qui à travers elle nous fait le don de sa Loi de vie (cf. 1ère lect.). Cette obéissance qui naît de l’écoute de la Parole et nous conduit à nous attacher à Celui qui en est l’auteur est l’expression de la foi véritable, la foi vivante de la charité, la seule qui puisse nous sauver

Construire notre vie dans la foi sur le Roc du Christ nous entraine vers une rencontre personnelle avec le Christ et nous serons ainsi de vrais disciples qui ne se contentent pas d’appeler extérieurement « Seigneur, Seigneur » mais qui de l’intérieur se laisse habiter et conduire par toi dans un engagement renouvelé au cœur de ce monde.

Michel de La Giraudière - Diacre Permanent

2011 02 27.A.8°dim.

Mtt.6,24-34 Aucun Homme ne peut servir deux maîtres.

« Ne vous faites pas tant de souci pour votre vie au sujet de la nourriture, au sujet des vêtements, regardez les oiseaux du ciel, ils ne font ni semailles ni moisson »
Cet appel de l’évangile est-il valable aujourd’hui pour des pères et mères de famille qui ont à prévoir ce dont les enfants auront besoin cet hiver ou cet été et plus tard ?
Cet appel de l’évangile est-il valable en ce temps où nous prenons davantage conscience que ce sont nos actes, nos paroles qui ont des effets sur les autres proches et lointains ?

Dans l’éducation des enfants, dans la présence due aux vieux parents aux grands parents, dans la vie de relation avec les amis, avec les autres, dans notre vie sociale, ne nous arrive-t-il pas d’avoir des soucis, des regrets, ne nous arrive-t-il pas de dire : « je me reproche de n’avoir pas fait, je me reproche d’avoir dit, je me reproche ….. »

« je me reproche.. »
Quel est donc ce « je » qui me fait des reproche,
quel est donc ce maître exigeant auquel je me soumets, qui me fait regretter, qui me fixe sur un acte passé pour lequel je ne puis plus rien,
maître qui me fait souffrir, qui m’empêche de voir l’avenir avec confiance ?
Quel est donc ce maître possessif, tyrannique, même, que nous-mêmes, l’image que nous voulons montrer aux autres ? nous servons ?
Ne serait-ce pas nous-mêmes, l’image que nous voulons avoir de nous-mêmes aux yeux des autres, ou à nos propres yeux ?
Qui nous libérera ?

"Aucun homme ne peut servir deux maîtres : Dieu et l’argent", mais nous ne pouvons pas non plus servir Dieu et soi-même.

St Paul, disait dans la deuxième lecture :
« je ne me juge pas moi-même »
« ma conscience ne me reproche rien. »

Paul ne se reproche rien car il se considère comme serviteur du Christ pour travailler avec lui à mettre paix sur terre.
il se considère comme intendant des mystères de Dieu : révéler sa Présence aux hommes.

Comme St. Paul,
nous pouvons aussi nous considérer comme Serviteur du Christ pour l’éducation des enfants, pour susciter l’harmonie sociale dans notre famille, dans la communauté, au travail, à l’école, dans le quartier.
Nous nous pouvons aussi nous considérer comme intendant des mystères de Dieu : révélation de sa Présence à nous-mêmes et aux autres,
par la qualité de notre participation à la célébration de la messe ce matin,
par notre délicatesse et notre générosité envers tous ceux que nous rencontrons dans la famille, dans le quartier, à l’école, au travail.

Il peut nous arriver de manquer de délicatesse, de faire des gaffes, de ne pas être à la hauteur, dans nos relations sociales, dans l’éducation des enfants, dans ce que nous entreprenons.
Dans la mesure où nous sommes serviteurs et intendants des richesses de Dieu,
nous pouvons nous retourner vers Lui notre Maître, reconnaitre notre insuffisance, notre péché même, car bien souvent les gaffes que nous faisons, les faux pas dans notre vie sociale sont dus à un repli sur nous-mêmes dans la gestion des richesses que le Seigneur nous donne à gérer.

« Une femme peut-elle oublier son petit enfant, ne pas chérir le fruit de ses entrailles ? Même si elle pouvait l’oublier, moi, je ne t’oublierai pas. », dit le Seigneur.

Notre Maître sait écrire droit sur des lignes courbes, nous pouvons lui demander de réparer les dégâts que nous avons fait,
si nous sommes souples sous le souffle de son Esprit,
si nous le laissons guider nos pieds et nos mains,
nous serons souvent joyeusement étonnés de la façon avec laquelle le Seigneur transforme ce que nous avons cassé en bonté, paix, harmonie.

Choisissons de servir le Seigneur,
bien plus que celui de tous les maîtres auxquels nous nous soumettons d‘ordinaire,
son « joug est doux », son « fardeau léger » ( Mtt.11,30)
il nous ouvre à un avenir lumineux, comme celui des lys des champs que vous voyez représentés dans ce bouquet.
A Sa suite, avec Lui, nous goûterons les béatitudes : « Bienheureux, bienheureux…."

Père Jean-Pierre Ledoux

11 02 13.A.6°dim.Mtt.5, 13-37.

Si tu te souviens que ton frère a quelque chose contre toi.

Comme pour les trois dimanches passés, l’évangile de ce dimanche est tiré du chapitre 5 de St Matthieu qui développe les Béatitudes.

« Je ne suis pas venu abolir, mais accomplir la Loi ».
Nouvelle Loi donnée par Jésus, les Béatitudes, remontent jusqu’à la source de la Loi donnée à Moïse :
l’Esprit même de Dieu, qui introduit dans sa liberté et son bonheur ceux qui se laissent guider par Lui.
Liberté qui nous donne d’être plus pleinement humain, fils de Dieu créés à son image.

L’évangile d’aujourd’hui nous fait entrer dans le détail :

Dans la Loi de Moïse il a été dit :
Pour faire croire à un mensonge, n’y ajoute pas le nom de Dieu :
« tu ne feras pas de faux serments »
Jésus dit :
« ne fais aucun serment ».
Même quand ta parole est vraie, n’appelle pas au secours l’autorité de Dieu,
toi-même, donne force à ta parole, par ton engagement dans ta parole.
La Parole de Dieu s’est engagée dans une vie d’homme :
Jésus-Christ qui a réalisé jusqu’au bout sa parole.
Comme Lui, avec Lui, engages-toi dans ta parole :
« Que ton oui soit oui, que ton non soit non ».
Force, Liberté que personne, rien, même pas la mort ne peut te ravir.

Dans la Loi de Moïse, il a été dit : « tu ne commettras pas d’adultère. »,
Interdiction d’un geste.
Jésus dit :
« Tout homme qui regarde une femme et la désire, a déjà commis l’adultère avec elle dans son cœur. »
Comme nous le dit Ben Sirach le Sage dans la première lecture : « Le Seigneur a mis devant toi l’eau et le feu, la vie et la mort, »
Choisis.
En partant de ta situation d’aujourd’hui,
Non pas celle où tu voudrais être, non pas celle où tu devrais être.
Car on ne naît pas saint, il faut souvent beaucoup de dizaines d’années, avec parfois beaucoup de péripéties et de détours pour y tendre.
Jésus t’invite à faire un choix profond qui oriente toute ta vie et lui donne son unité.
Ne te laisses pas entraîner, disperser, déchirer par les diverses forces qui sont en toi.
Librement, mets ces forces qui sont au fond de toi au service de ce que tu as décidé de vivre,
donnes-toi pleinement dans ce que tu veux vivre.
Unification de toi-même, source de liberté, de paix, de bonheur.

Dans la Loi de Moïse, il a été dit : « tu ne commettras pas de meurtre, et si quelqu’un commet un meurtre, il en répondra au tribunal. »
Jésus dit :
non seulement, si tu as quelque chose contre ton frère,
mais « si tu te souviens que ton frère a quelque chose contre toi, laisse ton offrande, là devant l’autel, va d’abord te réconcilier avec ton frère, et ensuite viens présenter ton offrande. »
Le Seigneur nous appelle à cette attention délicate à l’autre qui se vit dans le Royaume de Dieu.

Par ces Béatitudes, Jésus nous propose une grande liberté
qui nous donne de nous engager tout entier dans nos paroles
qui nous donne d’unifier notre vie
dans une grande délicatesse au service nos frères.

Mais de nous-mêmes, nous ne pouvons pas accéder à cet état de vie.
« Alors que nous étions perdus,
incapables de nous rapprocher de toi
tu nous as aimé du plus grand amour »,
tu nous a envoyé ton Fils.

Lorsque nous accueillons l’Envoyé du Père,
Lorsque nous sommes en communion avec Jésus-Christ dans la Force de son Esprit,
nous pouvons marcher sur ce chemin des Béatitudes.
C’est pour cela que nous nous rassemblons chaque dimanche Pour écouter Sa parole et Le recevoir en nourriture.

Père Jean-Pierre Ledoux

11 02 06.A.4°dim.Mtt.5,13-16
Vous êtes le sel de la terre
- Vous êtes la lumière du monde

L’évangile de ce dimanche,est la suite et le développement de l’évangile de dimanche passé.

« Vous êtes le sel de la terre »,
Si le sel fait sentir son goût dans un aliment, c’est trop salé, ce n’est pas bon.
Quand le goût du sel disparait, le goût de l’aliment donne toute sa saveur.

Souvenez-vous dimanche passé :
La Loi donnée à Moïse parlait de Dieu,
« Tu adoreras le Seigneur ton Dieu. »
Dans la nouvelle loi des béatitudes,
comme le sel, Dieu disparait.
En son Fils Jésus, Dieu ne parle plus de Lui,
Il ne parle que du bonheur de l’homme à faire grandir.

Ainsi fait l’Eglise, elle n’existe que pour faire jaillir, grandir un esprit de fils de Dieu
en chacun de vous, en chacun de nous, en chaque chrétien, en chaque homme.
Ainsi fait notre communauté,
lorsqu’elle soigne la qualité des messes du dimanche,
lorsqu’elle se met au service de la convivialité des habitants du quartier.
Ainsi font les chefs scouts, pour que s’épanouisse dans chaque jeune,
quelque soit sa religion,
sa capacité à vivre la générosité, la fraternité propre aux enfants de Dieu.

Pour agir, le sel se fond dans les aliments.
Nous aussi, sel de la terre.
« N’ayons pas peur de vivre au monde,
Dieu nous a devancé »
Le premier, le Fils de Dieu quitte le rang divin pour venir vivre avec nous,
tout à l’heure, à la communion, Jésus-Christ viendra au cœur de chacun de nous en se faisant notre nourriture.
A la suite de Jésus-Christ, immergeons-nous dans le monde,
ne nous protégeons pas des autres en mettant des étiquettes : Jeune, musulman, noir, blanc,
rencontrons les comme des hommes, comme des autres nous-mêmes, comme des frères.

« Si le sel se dénature, il n’est plus bon à rien. »
Pour rester sel, pour garder en nous cette capacité de bonifier la terre,
nous avons besoin de rester constamment dans la lumière du Seigneur Jésus-Christ ressuscité,
c’est ce que nous faisons, chacun, en faisant la prière le soir, avant de nous coucher, en Lui parlant tout au long de nos journées,
c’est ce que nous faisons ensemble en nous rassemblant chaque dimanche pour écouter Sa parole et Le recevoir en nourriture.

« Vous êtes la lumière du monde ».
Nous avons l’habitude d’évoquer la présence de Jésus-Christ ressuscité par la flamme d’un cierge.
Autrefois, dans le désert, une flamme de feu jaillit au milieu d’un buisson, Moïse y reconnait la présence de Dieu.
C’était au mont Sinaï, en Egypte, Dieu dit :
« j’ai vu la misère de mon peuple qui réside en Egypte. J’ai prêté l’oreille à la clameur que lui arrachent ses surveillants,…Je suis résolu à le délivrer. »
Parole toujours actuelle.
Une lecture littérale de la Bible peut mener à des erreurs dangereuses, pour chacun et pour la société.
Ce qui est toujours vrai, c’est que le Seigneur veut délivrer, faire participer à sa liberté
chacun de tous les hommes, y compris les Egyptiens, y compris les Tunisiens, y compris nous-mêmes.
Liberté intérieure et aussi liberté extérieure que réclame souvent le Pape Benoît XVI.

Autrefois le Seigneur confia la libération de son peuple à Moïse,
Aujourd’hui, comme à Moïse, le Seigneur nous confie son peuple, sa libération,
vous avez entendu ce que nous dit le prophète Isaïe dans la première lecture :
« Si tu fais disparaitre de ton pays le joug, le geste de menace, la parole malfaisante,
si tu donnes de bon cœur à celui qui a faim, et si tu combles les désirs du malheureux,
ta lumière se lèvera dans les ténèbres et ton obscurité sera comme la lumière de midi. »

Être lumière, comment faire ?
Tout d’abord, disparaître le joug, le geste de menace, la parole malfaisante en nous-mêmes.
Ne sommes-nous pas souvent paralysés par la peur du regard des autres,
Ne sommes-nous pas esclaves de l’agressivité que la peur de l’autre fait naître en nous ?

Laissons grandir en nous la liberté intérieure.
Nous savons combien la rencontre d’une personne vraiment libre peut nous mettre à l’aise, peut libérer ce qu’il y a de meilleur en nous.
C’est ce qu’on vécu les apôtres, de manière exceptionnelle, en rencontrant cet homme vraiment libre : Jésus-Christ.

Enracinons notre liberté en celui qui peut nous la donner,
en ayant avec Lui une mentalité de serviteur de nos frères :
nous le chantons : « Servir Dieu rend l’homme libre comme lui »
J’espère que vous en avez déjà fait l’expérience.

Vous connaissez certainement des gens qui cherchent du goût, du sens à la vie,
vous connaissez certainement des gens qui marchent dans les ténèbres.

« Vous êtes le sel de la terre »
« Vous êtes la lumière du monde »

Père Jean-Pierre Ledoux

11 01 30 .A.4°dim. Mtt. 5, 1-12 Les Béatitudes.

Bienheureux ceux qui, avec Jésus, sont pauvres de cœur, ils vivent dans le Royaume de Dieu.

Autrefois, c’est sur la montagne que Dieu donna La Loi à Moïse,
aujourd’hui, c’est sur la montagne que Jésus proclame les béatitudes : Nouvelle Loi donnée par Jésus.
Les béatitudes remontent jusqu’aux sources de la Loi :
elles proviennent de l’Esprit même de Dieu qui est l’esprit du royaume de Dieu.
Dans l’évangile de Saint Matthieu, tout le chapitre 5, qui suit les béatitudes, montre comment l’esprit nouveau du royaume de Dieu accomplit et dépasse la première loi donnée à Moïse.

Les dix commandements donnés à Moïse demandaient d’adorer Dieu et de respecter un minimum d’obligations morales pour pouvoir vivre en société.
Proclamant les béatitudes, Jésus ne commande rien, il ne parle plus de Dieu, il ne parle que de l’homme.
Comme si Jésus ne pensait plus qu’à l’homme.
Comme si, depuis que son Fils s’est fait homme, Dieu Père, que l’on si fort peut blesser en blessant l’homme, ne pensait plus qu’à faire participer l’homme à son bonheur.

Et nous qui, par le signe de la croix que nous avons fait tout à l’heure, sommes introduits dans l’intimité de Dieu Père, Fils, Esprit ;
nous qui, par la célébration de cette Eucharistie, sommes accueillis dans le mystère de Dieu,
nous sommes aussi emportés dans ce même amour,dans cette même tendresse que Dieu a pour chacun de tous les hommes.

Si pour exister, nous avons besoin de commander, de nous montrer supérieur, d’être chef petit ou grand, plus intelligent, plus riche que l’autre, nous ne pouvons pas entrer en relation vraie avec l’autre :
l’autre va se défendre, il va se fermer devant notre suffisance, l’agressivité n’est pas loin.
Avec un tel esprit, impossible de bâtir une famille harmonieuse.
Avec un tel esprit, impossible d’entrer dans le Royaume de Dieu :
« il est plus facile à un chameau de passer par le trou d’un aiguille, qu’à un riche d’entrer dans le Royaume de Dieu. »

« Heureux les pauvres de cœur » : le Royaume de Dieu est à vous. Dieu lui-même est tellement pauvre de cœur qu’Il ne parle même plus de lui, dans sa nouvelle loi, le Fils de Dieu ne parle plus que du bonheur à donner à l’homme.

Le pauvre de cœur est celui qui ne retient rien, celui qui donne tout ce qu’il a, tout ce qu’il est,
comme Dieu qui, tout à l’heure, en son Fils, va se donner à nous en nourriture pour que nous ayons la vie en surabondance, pour que nous vivions de sa vie.
Le pauvre de cœur peut tout donner car, rien ne lui est dû, il reçoit tout avec joie et action de grâces.
Le Fils reçoit tout de son Père et il redonne tout ce qu’il est.
« Heureux les pauvres de cœur, le Royaume des cieux est à eux ».

Accueillir tout ce qui arrive avec joie et action de grâces.
Ce n’est guère dans l’air du temps, ce n’est guère dans l’esprit du monde, qui veut trier, prendre seulement ce qui lui semble bon, comme Adam et Eve cueillant le fruit de l’arbre interdit.

Accueillir l’enfant qui vient. Aujourd’hui, ce n’est pas toujours dans l’esprit du monde, avec toutes les souffrances sur plusieurs générations qui découlent de ce refus.
Accueillir le petit frère, la petite sœur qui vient. Ce n’est pas toujours facile, réticences qui entrainent des souffrances parfois pendant toute la vie.
Accueillir le voisin qui n’est jamais comme on voudrait qu’il soit. Ce n’est pas toujours un réflexe habituel, refus source de cloisonnements, de méconnaissance, de peurs dans la société.
Accueillir l’autre qui vient ou qui téléphone quand on a vraiment autre chose à faire. Il vaut mieux le faire sinon, on construit la solitude, celle de l’autre et la nôtre de demain, peut-être.

« Heureux les pauvres de cœur, le Royaume des cieux est à eux. » :
cette parole n’était pas non plus dans l’air du temps de Jésus, et pourtant la foule sentait que cette parole disait bien la vérité de l’homme. L’homme assis qui leur parlait vivait de ce qu’il disait. Jésus a toujours accueilli l’autre avec action de grâces, même quand l’autre l’agressait avec la violence de la croix.

Hector a tout reçu de vous, ses parents, aujourd’hui parmi nous, il est l’image de la pauvreté. Or c’est lui, avec ses sœurs Chloé et Fanny qui font que vous, Julie et Christophe, êtes père et mère. Et cette plénitude de la maternité et de la paternité, que vous vivez, est faite du don de vous-mêmes à vos enfants dans l’accueil de ce qui arrive quotidiennement.
« Heureux les pauvres de cœur, le Royaume des cieux est à eux. »

Vous présentez Hector au baptême, en son nom vous accueillez avec joie et action de grâces tout ce que Dieu lui donne, vous l’introduisez dans la vie de Dieu pour qu’il soit comme un fils qui reçoit tout de son Père et vous l’aiderez à grandir dans cet esprit.
Pour son bonheur, vous engagez Hector dans cette vie de pauvre de cœur qui fut celle de Jésus le Fils.
Vous engagez Hector dans cette famille de saints qui ont vécu la pauvreté de cœur, source de bonheur, et que nous allons prier maintenant.

« Heureux les pauvres de cœur, le Royaume des cieux est à eux. »

Père Jean-Pierre Ledoux

libérateur, Robin des Bois, non agneau de Dieu

Les juifs attendaient un libérateur qui expulserait l’envahisseur ROMAIN, nous si Jésus revenait nous attendrions un ROBIN DES BOIS luttant contre l’exclusion la pauvreté, le racisme Nous avons tous une idée de Jésus apportant un immense message d’amour et la tentation est de le réduire en médecin du monde en lutteur des exclusion ou en Hérault des bonnes causes. Jean Baptiste EYRAUD Le fondateur du DAL (droit au logement) précisait sa vision du Christ « La figure du Christ martyr ne m’inspire pas beaucoup et cela donne aux églises un air lugubre. Ce qui m’a beaucoup touché en lui, c’est l’idée de partage et son engagement aux lisières de la société dans les milieux sociaux défavorisés et marginalisés. Il ne faut pas oublier que Jésus est né dans un squat. »

Jean Baptiste nous présente Jésus non comme libérateur, ni robin des bois, mais comme Agneau de Dieu, immolé pour le monde. Quel paradoxe !

Pour les juifs l’agneau est essentiellement l’animal du sacrifice et jésus s’est identifié à cet agneau pour nous remettre avec le père, non pas que la miséricorde infinie de Dieu eut besoin de ce sang versé pour pardonner à l’homme pécheur. Il aurait pu nous pardonner comme le père de l’enfant prodigue….sans rien exiger en retour. L’explication n’est pas dans la justice de Dieu, mais dans l’amour infini d’un Dieu qui va au-delà de la justice. Dans ce don de sa vie aux hommes, nous comprenons bien que Jésus devient bien le libérateur, mais celui de nos cœurs englués dans le péché. Il est bien le robin des bois des pauvres, des martyrisés, non seulement pour leur apporter le réconfort, mais pour leur apporter sa vie ou la croix est le chemin qui peut nous faire découvrir l’amour du père.

Alors pour nous aujourd’hui que l’agneau de Dieu nous conduise au don de nous même par amour de nos frères. Que nous sachions dans notre vie quotidienne présenter à chacun de nos frères ce Dieu Humble et qui nous aime Jusqu’à la folie de la Croix.

Michel de La Giraudière

11 01 09.A. Le Seigneur illumine tout ce qui nous habite

Le Baptême du Seigneur. C’est toi qui viens à moi. En ces temps-là, le pays était sous la botte des romains, le roi Hérode collaborait avec l’occupant, cruel, il mettait en prison ou tuaient ceux qui pouvaient s’opposer à lui. Beaucoup soupiraient après la venue du Sauveur promis par les prophètes.

« Repentez-vous, car le Royaume des Cieux est tout proche. » De bouche à oreille, le cri de Jean le Baptiste se répandait dans les rues, les marchés, les maisons de la ville de Jérusalem et de tout le pays. Tous ceux qui désiraient être prêts pour accueillir le Sauveur, tous ceux qui aspiraient à la paix, au bonheur du Royaume des Cieux venaient auprès de Jean le Baptiste pour être plongé par lui dans l’eau du Jourdain en confessant leurs péchés.

Par sa mère Elisabeth, Jean savait bien que Jésus, son cousin, était le Messie que tout le peuple attendait depuis si longtemps. L’Envoyé de Dieu. Un jour, parlant de Jésus à ceux qui lui demandaient si lui, Jean, n’était pas le Christ, il dira : « moi, je vous baptise dans l’eau, mais il vient celui qui est plus puissant que moi, lui vous baptisera dans l’Esprit-Saint et le Feu. »(Luc, 3,16) Jean savait bien que son baptême dans l’eau du Jourdain n’était qu’une préparation à la venue du Messie et que lui-même avait besoin d’être plongé par Jésus dans le baptême d’Esprit-Saint et de Feu.

Un jour, Jean voit Jésus parmi tous ceux qui viennent à lui. Jésus n’avait pas besoin de purification, ni de conversion, Jean refuse de plonger Jésus dans l’eau du Jourdain : « C’est moi qui ai besoin de me faire baptiser par toi, et c’est toi qui viens à moi ! » Jésus répond : « pour le moment laisse faire, c’est de cette façon que nous devons accomplir parfaitement ce qui est juste. »

Qu’est ce donc qui est juste aux yeux de Jésus et qu’il doit accomplir parfaitement ?

Ce qui est juste dans l’attitude de Jésus Fils de Dieu, c’est qu’il exprime l’attitude même de Dieu son Père vis-à-vis de chacun de nous : Sans bruit, sans violence, avec infiniment de respect et de discrétion, comme sur la pointe des pieds, Il vient rencontrer chacun de nous au plus profond de nous-mêmes, là où nous sommes sans défense et fragiles : « il ne criera pas, il ne haussera pas le ton, on n’entendra pas sa voix sur la place publique. » Sans juger, sans rien forcer, avec grande délicatesse, Il vient rencontrer chacun de nous tels que nous sommes, là où nous en sommes de notre vie, de notre ouverture à Lui, aux autres : « il n’écrasera pas le roseau froissé, il n’éteindra pas la mèche qui faiblit. » Il veut prendre avec lui toutes nos détresses cachées ou connues : « Il ouvrira les yeux des aveugles, il fera sortir les captifs de leur prison et, de leur cachot, ceux qui habitent les ténèbres », comme dit le prophète Isaïe dans la première lecture.

Comme nous l’avons fait au début de la messe en chantant : « Seigneur prends pitié. », laissons-nous approcher par le Seigneur avec tous nos soucis, avec tout ce qui nous inquiète, en toute vérité, nous n’avons pas besoin de nous cacher : cette blessure qui nous fait mal du massacre de nos frères chrétiens d’Irak, d’Egypte, du Pakistan, la situation de tel enfant, de tel jeune, de tel ou tel membre de notre famille, la difficulté à supporter la solitude ou au contraire la difficulté à vivre avec tel ou tel, notre désir et notre impossibilité d’être meilleur, telle rencontre difficile à faire, souci de santé, difficultés de tous genres. Jésus-Christ vient rencontrer tout ce qui est en nous, aujourd’hui.

Si nous nous laissons approcher par lui, Parce qu’il est ressuscité, tout ce que nous vivons prend alors une autre dimension, Puisqu’il est avec nous, rien ne peut plus nous nuire, « mon joug est léger » nous dit-il Tout, en nous, peut devenir lumière et entrée dans une vie nouvelle.

Alors que nous sommes très fort pour nous séparer les uns des autres, Il se fait proche de chacun de nous, quelque soit notre religion, « Dieu ne fait pas de différence entre les hommes : mais quelque soit leur race, Il accueille les hommes qui l’adorent et font ce qui est juste ».

Avec Jean le Baptiste, Sachons nous étonner de tant de prévenance, disons à Jésus, j’ai besoin d’être baptisé, et : « c’est toi qui viens à moi ! » Avec Marie, disons notre joie profonde : « mon esprit trésaille de joie en Dieu mon Sauveur, Parce qu’il a jeté les yeux sur son humble servante. »

« Celui-ci est mon Fils bien-aimé ; en lui j’ai mis tout mon amour. » Jésus avait pris sur lui tout ce qui fait notre humanité, aussitôt le Père le désigne comme son Fils, Fils qui rend visible l’Amour que Dieu a pour chacun de nous.

« Celui-ci est mon Fils bien-aimé ; en lui j’ai mis tout mon amour. » Par notre baptême, nous avons été plongés dans la vie de Jésus-Christ, par le signe de la croix de Jésus-Christ que nous avons fait en commençant notre Eucharistie nous sommes entrés avec Jésus dans la vie du Père et du Fils et du Saint Esprit. Unis à Jésus-Christ nous pouvons aussi entendre pour nous cette parole de Dieu Père : « Tu es mon Fils bien-aimé. »

L’Esprit de Dieu qui descend sur Jésus nous est aussi donné. Cet esprit d’amour peut transformer toutes nos préoccupations, les changer en début de vie nouvelle.

Là où Jésus passait, il faisait le bien, et il guérissait tous ceux qui étaient sous le pouvoir du démon. Car Dieu était avec lui. » J’ai besoin d’être baptisé, et c’est toi qui viens à moi.

Père Jean-Pierre Ledoux

Noël 2010. Isaïe. Dieu se fait proche.

l’Amour se fait proche. Au temps d’Isaïe, les rois de Damas et de Samarie avaient fait alliance et allaient attaquer Jérusalem. Pour contrer ces attaquants Jérusalem veut s’allier à la puissante Assyrie. Pour Isaïe le prophète, ce n’est pas la bonne solution, Le salut ne peut pas venir d’une alliance avec des puissants contre d’autres, mais de Dieu seul. Le Peuple qui marchait dans les Ténèbres, verra une grande lumière, promet le prophète.

C’est parfois plus fort que nous, marchant à tâtons comme des aveugles dans les ténèbres, Comme le reprochait Isaïe à Jérusalem, nous ne trouvons pas la bonne solution, celle de Dieu, lorsque la peur de l’autre nous empêche de faire un pas vers lui, et élève des barrières autour de nous comme en Palestine, lorsque nous laissons pénétrer dans nos cœurs une agressivité cousine de celle qui se déploie en Irak, en Côte d’Ivoire, au Soudan.

Les ténèbres, la violence continue à vouloir séparer entre eux les hommes que Dieu veut rassembler dans son intimité. Honnêtement, nous ne pouvons pas fêter Noël, aujourd’hui, ici, sans nous reconnaître solidaires des chrétiens de Bagdad, qui, ne célébreront que discrètement la venue du Sauveur, par peur des attentats. L’enfant Jésus aussi était menacé dès sa naissance. Le Peuple qui marchait dans les Ténèbres, verra une grande lumière, promet le prophète. Lumière radieuse qui était celle des sourires profonds des moines de Tibhirine, lorsqu’ils eurent décidé de rester jusqu’au bout proches des gens de leur village, d‘être fidèles à cette alliance. Grande lumière qui aujourd’hui éclaire, guide et fortifie un grand nombre, telle est la gloire de Dieu qui se répand sur toute la terre.

Aujourd’hui, jour de fête, voici que toutes nos peurs disparaissent comme brouillard qui s’évapore. Ce qui nous serrait le cœur a disparu, la générosité jaillit en nous, déborde de notre cœur, nous faisons des cadeaux, nous faisons le premier pas vers l’autre Les ténèbres ne sont plus, c’est la lumière, les lumières de la fête dans les rues n’en sont qu’une pâle illustration.

Que se passe-t-il ? Dieu nous aime tellement qu’il se fait proche de nous, qu’il vient vivre avec nous, Il nous sauve, Il nous partage sa lumière, sa vie. Dieu se fait enfant, un enfant à faire grandir avec beaucoup de tendresse, de délicatesse, d’attention « Merveilleux-Conseiller ! » : cet enfant nous libère, nous dilate le cœur, il est : « Père-à -jamais ! » du meilleur qui naît du plus profond de nous.

Qui est cet enfant, ce fils, donné au plus profond de chacun de nous ? Peut-être comme l’hôtelier de Bethleem, ne l’avons-nous pas reconnu, Peut-être comme l’hôtelier de Bethleem, ne l’avons-nous pas accueilli alors qu’il passait auprès de nous. Il faut un cœur de pauvre comme celui des bergers pour reconnaître la joie pour tout le peuple, le Sauveur donné par Dieu, en cet enfant si petit, emmailloté, couché dans une mangeoire.

La bonne nouvelle ? C’est que l’autre, quel qu’il soit : époux, parent, grand frère, voisin, est devenu un enfant à respecter, à aimer, à faire grandir. La bonne nouvelle ? C’est que Dieu nous donne un cœur à la dimension du sien pour les aimer. C’est avec joie que les bergers ont découvert l’enfant-Dieu, « ils s’en retournèrent louant et glorifiant Dieu pour tout ce qu’ils avaient vu et entendu, en accord avec ce qui leur avait été annoncé. ». Nous étions aussi en joie quand nous avons donné à un voisin un cadeau choisi avec soin. Joie, quand nous avons téléphoné longuement à une personne seule, Joie quand nous avons écouté cet enfant, ce jeune, à qui nous avons fait confiance Joie quand nous nous avons été visiter ce malade. Joie, car nous aimions avec le cœur du Fils de Dieu.

Lorsque, comme Dieu qui se fait proche, nous nous faisons généreusement proches des autres, c’est la paix, la joie, tout s’éclaire, pas forcément facile mais limpide, c’est la lumière de Dieu en nous.

Dieu s’est fait enfant, il y a deux mille ans, en Palestine, à Bethléem, aujourd’hui, mort, ressuscité, il revient toujours se faire proche de chacun de nous. Nos yeux ne le voient pas Dieu, nos yeux ne le voient pas Jésus-Christ ressuscité, nous ne pouvons pas voir l’Amour fait homme, pas plus que nous ne voyons l’amour de notre conjoint, l’amour des membres de notre famille, l’amour de nos amis Nous en voyons les signes, nous croyons les signes qu’ils nous font : les paroles qu’ils nous disent, les gestes qu’ils nous font.

Il n’y en n’a qu’un, Jésus-Christ, qui puisse se faire proche de nous au point de se donner totalement à chacun de nous en nourriture. Tout à l’heure, nous le reconnaitrons au signe qu’il nous fera par le prêtre, « ceci est mon corps donné pour vous, Ceci est mon sang versé pour vous » Pain rompu et partagé, Amour qui se donne.

Dieu se fait proche de nous, laissons-nous approcher par Lui. Alors, en son Nom, en son Esprit, faisons-nous généreusement proches des autres. « Gloire à Dieu au plus haut des cieux, et paix sur la terre aux hommes qu’il aime. »

Père Jean-Pierre Ledoux

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10 12 19 .C. 4ème dimanche Avent « Saint Joseph était un homme juste. »

Saint Joseph était un homme juste.

Ce matin, je voudrai m’arrêter sur une phrase de l’évangile « Saint joseph était un homme juste ».Cette affirmation nous fait sortir de notre lecture au 1er degré de ce passage, c’est-à-dire du doute de joseph sur l’intégrité de Marie. Rappelons que le Juste dans l’écriture c’est celui qui « met sa joie et sa confiance dans le Seigneur » qui rend à Dieu ce qui est à Dieu et aux hommes ce qui est aux hommes.

Marie a du certainement expliquer à Joseph la vision de l’ange. Joseph qui était juste et était imprégné de l’attente du messie n’a pas mis en doute que c’était l’action de Dieu qui avait permis que Marie soit enceinte, mai il ne se sentait pas digne de prendre la place comme Père de Jésus.

Il pensait la répudier en secret pour qu’elle ne soit pas lapidée. Mais il savait que ce stratagème serait de courte durée car tout le voisinage se poserait des questions, puisque Marie était fiancée à Joseph. Le temps qu’il gagnait était pour laisser l’initiative à DIEU, car Joseph était complètement dans la confiance sur ce qui se passerait.

Joseph vit donc dans la crainte de Dieu. La crainte de Dieu, ce n’est pas un sentiment de peur, de terreur, mais un sens profond de l’immensité, de la transcendance divine, une sorte de vertige. On pourrait presque lui faire dire les mots du centurion : « Seigneur, je ne suis pas digne que tu entres sous mon toit ». Voilà ce que craint Joseph ; recevoir l’œuvre du Saint Esprit chez lui, prendre soin de Dieu, le Messie dans sa maison, chez lui Joseph, impossible ! Il faut que Dieu lui-même apaise cette crainte : « Tu crains Dieu, très bien, bravo. C’est pour cette raison que toi, tu prendras soin de lui, bien mieux que tous ceux qui s’estiment des justes et qui se saisissent de Dieu ».

Une des questions que peut nous poser cet évangile • Comment nous aussi être des justes comme joseph Un homme juste, ce n’est pas uniquement celui qui pratique la justice, c’est « celui qui trouve sa joie dans le Seigneur », Quelle joie vivons nous au fond de notre cœur en ce temps de Noël. La joie superficielle d’un fête matérielle ou cette joie profonde de Jésus qui vient habiter chez nous. N’attendons pas la vision de l’ange pour éclairer notre engagement. C’est au travers de nos frères que le Seigneur nous parle et viens nous demander d’accueillir les petits les pauvres, une personne isolé, un enfant qui a besoin de notre réconfort.

« Que Saint Joseph nous ouvre à l’accueil de nos frères en ces jours de Noël, qu’il fasse de nos cœurs une crèche ou l’enfant – roi trouvera son repos et sa joie.

Michel de La Giraudière – Diacre permanent

10 11 21.C. Christ-Roi de l’Univers. Luc, 23,35-43 « Le prince de ce monde va être jeté bas. Elevé de terre, j’attirerai tous les hommes à moi. »

( Jean 12,31)

Un gouffre entre deux univers :
un univers au pied de la croix, celui du prince de ce monde jeté bas, un univers sur la croix, Jésus élevé de terre attire tous les hommes à lui.

Au pied de la croix :
Les ricanements, les moqueries, les injures cherchent à abaisser, à éliminer l’autre.
Lorsque nous en sommes la cible, nous sentons combien ces attaques peuvent faire de mal, autour de nous, nous en sommes témoins tous les jours, elles déclenchent l’agressivité, la violence, la mort.
Les chefs religieux qui étaient au pied de la croix étaient en recherche de Dieu, Cette recherche « fait fausse route chaque fois que certains membres de l’humanité au nom même de Dieu, s’arrogent le droit d’en anéantir d’autres. » (Mgr. Jaeger) c’est encore le cas dans l’actualité de la vie du monde, dans l’actualité de nos vies personnelles, parfois.

En haut, sur les croix,
le premier malfaiteur interpelle Jésus : « N’es-tu pas le Messie ? Sauves-toi et nous avec. » Pour lui, le Messie serait celui qui vient nous tirer d’une mauvaise situation par un coup de baguette magique.
N’entendons-nous pas parfois, autour de nous, ce même genre de prière : J’ai prié pour que ma grand-mère, pour que mon fils ne meurent pas, et ils sont morts. Jésus n’est pas venu pour supprimer la mort, mais pour la vivre avec nous pour la faire déboucher sur une vie plus belle.

Que se passe-t-il pour le second malfaiteur ?
Il a vu cet homme condamné injustement, Du haut de son gibet,
Il l’a vu surpasser sa souffrance pour pardonner à ceux qui le clouaient sur la croix.
Il voit cet homme qui, au milieu des injures, malgré l’injuste douleur Est en paix, prie Dieu. Comme le centurion romain qui s’écriera « vraiment cet homme était le Fils de Dieu », devant celui « qui est l’image du Dieu invisible », _ le second malfaiteur est rempli de respect pour cet immense mystère de Dieu qu’il pressent à côté de lui.

Il reproche à son compagnon : « Tu n’as donc aucune crainte de Dieu ! »
La présence de Dieu qu’il reconnait obscurément, illumine sa situation actuelle : La paix qui est en Jésus le pénètre, il est en paix, réconcilié avec lui-même, Il reconnait sa faute, accepte son supplice, la mort Il ne demande pas à être sauvé de la situation actuelle « nous avons ce que nous méritons » en paix, il peut compatir, à la souffrance injuste que subit Jésus. _ « Mais lui n’a rien fait de mal. »
La Grâce de Dieu va s’engouffrer par cette faille. Il fait simplement confiance à Jésus qui meurt avec lui sur la croix : « Jésus souviens-toi de moi quand tu viendras inaugurer ton Règne. » « Amen, je te le déclare, aujourd’hui avec moi, tu seras dans le Paradis. »
Premier né d’entre les morts, Jésus entraîne cet homme dans sa résurrection, Jésus, tête du Corps, introduit cet homme dans la communion avec Dieu et avec tous ses Saints.

Aujourd’hui, Jésus-Christ nous fait contemporains de son sacrifice par le geste et les paroles du prêtre dans cette Eucharistie.
Aujourd’hui, Jésus-Christ continue le salut du monde, par les membres de son Eglise, par tous les hommes dociles à son Esprit, qui œuvrent à mettre plus de justice, plus de respect mutuel, plus de liberté, plus d’amour dans le monde pour répandre dans tout l’Univers son « Règne de vie et de vérité, Règne de grâce et de sainteté, règne de justice d’amour, et de paix. »( Préface)
Reconnaissons sa présence, Laissons-nous illuminer par Lui qui est « l’image du Dieu invisible ». Nos difficultés, nos souffrances, nos morts reprendrons leur vraie dimension de porte qui s’ouvre sur une vie plus belle, nous serons « arrachés au pouvoir des ténèbres »et pourrons accueillir sa paix.

C’est en venant vivre nos vies, nos difficultés, nos morts, en les transformant de l’intérieur que Jésus-Christ Roi de l’Univers, est venu rétablir l’alliance entre Dieu et nous les hommes,
Jésus-Christ Roi de l’Univers, inaugure des relations nouvelles entre les hommes et Dieu, et entre les hommes, des relations qui « rassemblent, pacifient, épanouissent »(Mgr. Jaeger) et qui permettent au Corps tout entier d’accueillir la vie de Dieu Père. _ « Il a voulu tout réconcilier par lui et pour lui, sur la terre et dans les cieux, en faisant la paix par le sang de la croix. »

Père Jean-Pierre Ledoux

2010 11 14 33°dimanche. Année C Luc, 21,5-19. Ou est-il ton Dieu ?

Dans cette description apocalyptique le Christ n’est pas dans l’art divinatoire ou la prédiction de l’avenir style Nostradamus ou madame Soleil, mais il veut nous sortir de nos vies matérielles, idolâtres... Il veut nous encourager à chercher dans nos vies, ce qui vraiment compte. « Où est-il ton Dieu ? » Dans le temple de Jérusalem que les apôtres admiraient pour ses fastes ? Dans l’argent, le pouvoir que nous admirons souvent aujourd’hui « Où est-il ton Dieu ? » C’est la question que pose en fait ce langage d’une rare violence. Cette soif du pouvoir que nous admirons conduit parfois à des guerre fratricides et il y a 3 jours nous commémorions le 11 novembre, fin de la guerre de 14-18 qui nous donne chaque année l’occasion de prier pour les morts des derniers conflits et de faire mémoire de ces sacrifices dramatiques. Saint Paul nous rappelle dans sa lettre aux Ephésiens ce qu’est le vrai combat : « Revêtez l’équipement de Dieu pour le combat, afin de pouvoir tenir contre les manœuvres du démon…. Tenez donc, ayant autour des reins le ceinturon de la vérité, portant la cuirasse de la justice, les pieds chaussés de l’ardeur à annoncer l’Évangile de la paix, Prenez le casque du salut et l’épée de l’Esprit, c’est-à-dire la parole de Dieu ». On trouve dans cette liste de catastrophes décrites dans l’évangile de vraies perles, des petites paroles comme ça, au passage qui sont des paroles de réconfort ou des conseils de sagesse et de foi. Par exemple : « ne vous laissez pas effrayer », parole de consolation, comme quand on essaie de rassurer quelqu’un en lui disant : « n’aies pas peur ». Ce n’est évidemment pas un commandement ni même un conseil, c’est plutôt de l’ordre de la compassion. « Prenez garde de ne pas vous laisser égarer ». C’est par votre persévérance que vous obtiendrez la vie ». Tant il est vrai que l’infidélité ou le manque de constance sont en nous source d’errance et de tristesse. Puisque le Christ nous donne tous ces conseils, demandons-lui de savoir les entendre et de les mettre en pratique dans notre vie de quartier, dans notre communauté.

Michel de La Giraudière – Diacre permanent

2010 11 07

32°dimanche. Année C

Luc, 20,27-38. Il est le Dieu des vivants

Vivre pour Dieu, c’est avec Jésus crucifié vivre les béatitudes.

Mardi, nous étions en communion avec tous les défunts qui nous ont précédés. La question des Sadducéens à Jésus rejoint peut-être la nôtre : que deviennent ceux et celles qui nous ont quittés ? La réponse de Jésus est claire : « Le Dieu d’Abraham, Le Dieu d’Isaac, Le Dieu de Jacob n’est pas le Dieu des morts, mais le Dieu des vivants, tous vivent pour lui. » Abraham, Isaac, Jacob sont vivants, tous ceux qui sont décédés après eux, vivent pour Dieu et sont vivants. Eux vivent pour Dieu dans la Lumière. Nous, nous vivons pour Dieu sans Le voir, nous vivons pour Dieu en lui faisant confiance, à travers des signes et par notre vie.

Vivre pour Dieu ? Qu’est-ce à dire ? Vous-mêmes, vous l’avez dit au commencement de notre Eucharistie : En faisant le signe de la croix. « Au nom du Père », qui se donne à son Fils et à nous, unis à Jésus-Christ, « et du Fils » qui se donne à nous. « et du Saint Esprit » donné par Jésus-Christ pour élargir notre souffle aux dimensions du sien.

Par la Croix de Jésus-Christ que nous avons tracée sur notre corps, nous entrons dans la vie de Dieu qui est don de soi. La puissance de cette vie de Dieu a été manifesté par Jésus-Christ : affrontant librement la violence, c’est le Don-de-soi, la Bonté de Dieu qui a été victorieuse : « Victoire, tu régneras, ô croix, tu nous sauveras. »

La première lecture nous présente : d’un côté, le Roi Antiochus qui, avec son pouvoir, veut contraindre, forcer. Puissance qui, ne respectant pas la liberté de l’autre, est inefficace : Antiochus n’obtiendra pas ce qu’il veut, les jeunes ne lui obéiront pas. L’usage de la force, de la puissance, enferme le violent en lui-même. La violence, souvent aveu d’impuissance, est la dernière arme de ceux qui sont encore faibles : le roi Antiochus et tout son entourage furent étonnés par le courage et la force de ces jeunes, déjà un léger frémissement chez ceux-là.

De l’autre côté, les sept frères, des pauvres qui n’ont que leur confiance en Dieu qui a promis la résurrection en la vie éternelle. des pauvres qui choisissent de vivre pour Dieu.

Le cri des chrétiens de Bagdad que nous avons écouté au début de la messe nous rappelle que la lutte entre la violence et la Bonté de Dieu est toujours engagée dans le monde, dans notre vie personnelle.

Paul, lui aussi, était de la haute société juive, connu, respecté par les autorités de son pays. Avec force et puissance, il voulait supprimer cette religion qui naissait, s’écartant de sa vérité. Il était parti à Damas pour ramener les chrétiens enchainés à Jérusalem. L e Christ le rencontre : « Je suis Jésus que tu persécutes » A ce moment là, les chrétiens étaient mal vus, persécutés, comme ils le sont aujourd’hui aux yeux des islamistes à Bagdad. Sa condition sociale respectable n’a plus aucun intérêt aux yeux de Paul. « Je considère tout cela comme des balayures, en vue d’un seul avantage : le Christ. » il se range avec Jésus-Christ du coté des pauvres et rejoint les chrétiens.

Nous-mêmes, en famille, à l’école, au travail, il peut nous arriver de vouloir faire sentir notre pouvoir : être l’ainé, avoir plus de santé, avoir mieux réussi dans la vie ou plus fréquemment, vouloir montrer que nous avons raison, surtout si nous sentons que l’autre nous traite injustement, qu’il a tort, ou que nous ne pouvons pas le supporter. Sachons alors vivre pour Dieu, Souvenons-nous que l’emploi de la force, pour contraindre, pour montrer que nous avons raison ne portent pas de fruits qui durent. Souvenons-nous que c’est la Bonté de Dieu qui en définitive est gagnante en nous-mêmes d’abord, et c’est le plus important, chez les autres ensuite, peut-être, d’une manière ou d’une autre. Souvenons-nous que nous sommes héritiers de la résurrection, appelés à avoir part au monde nouveau et même à le construire dès maintenant. Choisir de vivre pour Dieu nous fait expérimenter la croix. Lorsqu’elle est portée en communion avec le Seigneur Jésus qui a vaincu la mort, elle est difficulté, souffrance et force et paix, tout à la fois. « Victoire, tu régneras, ô croix tu nous sauveras. », dans la célébration de l’Eucharistie, dans notre vie quotidienne.

Vivre pour Dieu, c’est choisir de vivre les béatitudes : « Heureux les pauvres de cœur, le Royaume des cieux est à eux. » « Heureux les doux, ils obtiendront la terre promise » « Heureux les miséricordieux, ils obtiendront miséricorde. » « Heureux ceux qui sont persécutés pour la justice : le Royaume des cieux est à eux ! »

Père Jean-Pierre Ledoux

2010 10 17

29°dimanche. Année C

Luc, 18,1-8 Parabole de la Veuve qui demandait justice

En priant le Père, nous faisons corps avec le Fils, Jésus-Christ, Sauveur.

Dans l’évangile de dimanche passé, les dix lépreux sont guéris, dans sa joie, le lépreux samaritain n’écoute que son cœur, Comme disait Michel dans son homélie, Il fait demi-tour, avec gratitude, il tombe la face contre terre devant Jésus. et entre dans une relation immédiate et directe avec Jésus, relation vivante, relation vivifiante.

Dans l’évangile d’aujourd’hui, Pour être tranquille, même un juge malhonnête finit par rendre justice à la pauvre veuve, nous dit Jésus. Le Seigneur a un cœur de Père pour nous. Par le sang de son Fils Jésus-Christ, Il nous a fait ses fils. Il ne peut que nous écouter, se laisser toucher par nos prières.

Jeudi à l’aumônerie, un jeune nous disait : « Prier, mais quand je suis dans la mouise, le Seigneur n’est pas là. » Si ce jeune croit de tout son cœur que Dieu a fait de lui son fils, s’il adresse à Dieu ces mêmes paroles qu’il nous disait, ce jeune ne serait-il pas écouté par le Seigneur ? Son cri rejoindrait la prière des fils d’Israël dans les psaumes 69, 74, 38,… de la Bible : « Je suis entré dans l’abîme des eaux, le flot me submerge, Je m’épuise à crier, ma gorge brûle, Les yeux sont consumés d’attendre le Seigneur. » (ps.69, 3, 4) Tous ces psaumes se terminent par un cri de confiance au Seigneur.

« Dieu ne fera-t-il pas justice à ses élus, qui crient vers lui jour et nuit ? Est-ce qu’il les fait attendre ? Je vous le déclare : sans tarder, il leur fera justice. » Il leur fera justice, il ne donnera pas forcément ce que nous demandons, Mais il nous donnera ce qui est bon pour nous : Son Esprit qui nous permettra de nous situer et de réagir de façon juste dans nos difficultés. Habitués à avoir tout, tout de suite, Nous n’obtiendrons peut-être pas tout de suite, car le Seigneur nous respecte trop pour faire à notre place, Il nous donne la sagesse, la force, Il nous accompagne pour que nous fassions à notre rythme, Il est à nos côtés, n’est-ce pas pour nous aider à gagner nous-mêmes ce que nous demandons ?

La première lecture nous révèle que si nous entrons ainsi dans la prière, c’est tout le peuple qui en est fortifié. Quand Moïse laissait retomber ses mains et arrêtait de prier, Le peuple perdait pied, quand Moïse tenait les mains élevées, priait, la puissance du Seigneur se répandait sur tout le peuple.

Si notre relation avec le Seigneur devient plus forte, plus habituelle, si nos décisions, nos attitudes, nos paroles, nos gestes sont davantage illuminés par notre relation avec le Seigneur, Ce sont les autres, ceux que nous connaissons, ceux que nous rencontrons, ceux que nous ne connaissons pas, qui reçoivent aussi l’Esprit du Seigneur.

Nous sentons tous combien les chrétiens qui se donnent entièrement à la prière, les moines, tirent tout le corps que nous formons vers le Seigneur. Nous avons tous senti combien tel ou tel dont la vie est enracinée dans le Seigneur nous a tiré vers une union plus grande avec le Seigneur. Maintenant même, nous le sentons bien, si à la messe, nous sommes distraits, remuons, bougeons nos feuilles, C’est toute la célébration de la messe qui sera moins forte, moins profonde pour toute la communauté. Si chacun de nous s’engage entièrement dans les paroles, dans les gestes de la messe, c’est tout le corps tout entier que nous constituons, qui reçoit plus pleinement l’Esprit du Seigneur.

Quand nous prions, nous sommes unis à tous les chrétiens. Le prêtre vous le dira tout à l’heure : « prions ensemble, au moment d’offrir le sacrifice de toute l’Eglise. » Et vous, qui êtes dans le monde et savez combien il a besoin d’être sauvé, Vous insisterez : « pour la gloire de Dieu et le salut du monde »

Quand Moïse priait, tenait les mains élevées, c’est sur tout le peuple que la puissance du Seigneur se répandait. Quand nous célébrons le sacrifice de Jésus-Christ, c’est ce quartier, c’est le monde entier, qui en reçoit les fruits.

Père Jean-Pierre Ledoux

2010 10 10

28°dimanche. Année C

Guérison des dix lépreux

Quel est le parallèle entre l’appel au Diaconat et ces dix Lépreux. Le Seigneur m’envoie aussi me faire voir à la communauté chrétienne et c’est par la reconnaissance de l’église que je suis Diacre. Mais la question qui m’est posé n’est pas de savoir si je serais reconnu, mais si je suis prêt comme le samaritain à faire demi-tour et à me jeter aux pieds de jésus ? On ne s’engage pas dans l’église parce qu’on est parvenu au but, à la sainteté, mais pour y parvenir. L’engagement vient nous soutenir pour ne pas perdre courage. Nous avons besoin de l’église qui nous accueille et qui nous soutient. La lèpre c’est notre pêché d’orgueil, d’égoïsme qui nous isole de Dieu et des Hommes. Notre engagement est un engagement de pauvres qui vient demander au Seigneur de guérir notre relation à lui et à nos frères. Un Lépreux se rencontre que c’est Jésus qui l’a guéri et il revient rendre gloire à Dieu.

Dans nos vie, combien de guérison (la réconciliation avec un conjoint, un ami, la joie retrouvé après une souffrance….), nous apparaisse après coup être l’œuvre de Dieu. Sommes nous comme ce samaritain ou alors comme ces 9 lépreux qui avaient tous des raisons valables de ne pas revenir Absence de ces 9 lépreux ? Peut-être pas ! retard seulement ! Tous avaient probablement une bonne raison de ne pas faire demi-tour L’un a pu dire : « Je ne voulais pas me contenter de remercier Jésus avec des paroles creuses ; je voulais lui faire un cadeau, mais je suis pauvre et je n’ai rien trouvé qui fut digne de lui… »

L’autre a pu penser « En principe, j’avais bien l’intention de dire merci à Jésus. Quand je suis allé me montrer aux prêtres, j’étais guéri, certes, mais je ne savais pas si cela durerait. Maintenant que j’en suis sûr, Jésus est parti… » Le diacre que je suis se serait aussi dit : Avec tout mon travail, cette homélie a préparé et ces réunions, cela suffit au bon Dieu et j’aurais bien le temps d’aller dire merci à Jésus, mais Jésus poursuit son chemin

Et puis après tout, n’est-ce pas Jésus lui-même qui les avaient envoyés se faire … voir aux prêtres ! … D’ailleurs, en plus de l’ordre exprès de Jésus, la loi juive elle-même l’exigeait d’aller voir les prêtres ! Tous ces hommes, les dix, partent sur l’ordre de Jésus. Et ce n’est qu’en chemin qu’ils sont guéris et s’en aperçoivent. Et là, que fait le Samaritain ? Il fait demi-tour !! Demi-tour ! Demi-tour, vous le savez c’est tout simplement le mouvement de la conversion ! Mais de quoi s’est-il donc détourné notre Samaritain ? Et vers quoi a-t-il orienté sa nouvelle route ! Il s’est détourné des rituels, ceux-là mêmes que sans doute, quelques instants plus tôt, il devait considérer comme intangibles ! Ne se tenait-il pas, avec les autres, à l’écart, conformément à ce qui est prescrit, précisément par les règlements religieux avec lesquels il vient de rompre en se détournant ! Par quelle urgence a-t-il été saisi pour enfreindre la loi qu’il suivait semble-t-il avec une telle docilité ? L’urgence de dire, tout simplement, merci. L’urgence de la reconnaissance immédiate, et du témoignage ! Et si Jésus en nous demandant de venir à la messe, nous demandait de faire demi-tour, (pas de rentrer chez nous !) mais, sortir de nos rituels, de nos conscience de bons pratiquants et d’entrer dans une relation, immédiate et directe avec lui. Une relation vivante. Une relation vivifiante ! Le salut dans ce texte n’est, plus offert aux seuls bons pratiquants catholiques, mais d’abord à tous ceux qui sont capables de se laisser bousculer par la joie de l’évidence nouvelle, cette découverte de la rencontre et de rendre gloire à Dieu ! Pour être sauvé, en somme, il faut se reconnaître comme guéri. Et comme guéri par Dieu.… et être capables d’en rendre grâce dans la spontanéité Ce récit est une invitation à découvrir, dans nos vies ce qui nous donnerait envie, là, maintenant, tout de suite, de faire demi-tour et de nous retourner vers Dieu, et de lui dire, tout simplement, merci !!

Michel de la Giraudière

2010 10 03

27°dimanche. Année C

Luc,17,5-10 Grain De Moutarde Senevé

« la foi, si vous en aviez gros comme une graine de moutarde, vous diriez au grand arbre que voici « déracine-toi et va te jeter dans la mer », il vous obéirait. » Et au chapitre 13 : « le royaume de Dieu est semblable à un grain de sénevé qu’un homme a pris et jeté dans son jardin, il pousse et devient un arbre. »

La force qui est dans une foi pas plus grosse qu’une petite graine, capable de soulever des montagnes, c’est celle de l’Esprit Saint. La force qui est dans l’Eglise pas plus grosse qu’une petite graine, capable de la faire grandir et devenir un grand arbre, c’est celle de l’Esprit Saint.

La foi, la confiance nous ouvre à la force et à la fécondité de l’Esprit Saint, la foi se reçoit. L’Eglise que nous avons à constituer entre nous ici et à étendre autour de nous, ce n’est pas par notre force qu’elle grandira, elle est un don de l’Esprit Saint, nous la recevons.

St Marc au chapitre 4, verset 26 le dit : « Il en est du Royaume de Dieu comme d’un homme qui aurait jeté du grain en terre : qu’il dorme ou qu’il se lève, la semence germe et pousse, il ne sait comment. »

« Si le grain de blé tombe en terre et meurt, il porte beaucoup de fruits ». Nous sommes les fruits de la mort sur la croix et de la résurrection du Seigneur Jésus. Le signe de croix fait avec confiance, nous introduit dans la maison de Dieu. Nous prenons part à son repas, et nous sommes introduits dans l’intimité des relations entre le Père, le Fils et le Saint-Esprit.

L’Eucharistie nous rend présent le sacrifice de lui-même que Jésus fait de lui-même pour que nous vivions de sa vie de Dieu.

L’esprit Saint fait de nous des serviteurs, c’est notre dignité d’homme. Nous sommes des serviteurs quelconques, cela ne veut pas dire des serviteurs sans valeur, Mais des serviteurs comme les autres qui sont aussi animés par l’Esprit du Seigneur. Serviteurs, les Pharisiens se considéraient meilleurs serviteurs que les autres, souvenez-vous la prière du Pharisien : « je te remercie, Seigneur que je ne suis pas comme ce publicain ». Serviteurs, notre joie n’est pas d’être meilleur que d’autres, mais mûs par l’Esprit du Seigneur d’être serviteur avec Lui.

Père Jean-Pierre Ledoux

 
 
Publié le dimanche 8 septembre 2013

 
 
 
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