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Les homélies des "archives" : de Pâques 2014 à Noël 2015

 

2015 12 25 Noël. Je vous annonce une grande joie il vous est né un Sauveur, le Christ, le Seigneur.

Un jour en montagne,
nous étions dans la grisaille du brouillard,
On n’y voyait pas à deux mètres.
Pendant un instant le brouillard se déchire,
dans l’échancrure, un sommet blanc de neige se détache sur le ciel bleu.
Le brouillard inquiétant se referme,
mais nous savions qu’un autre monde existe,
proche, lumineux.

Brouillard ?
Pour Marie et Joseph :
L’Empereur l’a commandé, il faut obéir, aller se faire recenser
recensement, ils ne sont qu’un numéro sur un papier.
Ils viennent de loin, ce sont des migrants,
pas de place pour eux dans la salle commune.

Brouillard ?
Aujourd’hui, il couvre la société :
Jeunes sans avenir,
violence qui inquiète, meurtrit, bouleverse chacun, la France et le monde.
Brouillard qui pénètre dans nos vies personnelles, familiales, professionnelles,
tant de relations pourraient être meilleures.

Un autre monde existe.
L’ange l’annonce aux bergers :
« Je vous annonce une grande joie,
qui sera une grande joie pour tout le peuple :
Aujourd’hui vous est né un Sauveur qui est le Christ, le Seigneur. »
Alors, « le peuple qui marchait dans les ténèbres a vu se lever une grande lumière,
Et sur les habitants du pays de l’ombre, une lumière a resplendi. »
Un autre monde existe.

Un monde de liberté :
Ce sont les bergers eux-mêmes qui décident de se mettre en route,
personne ne le leur a commandé :
« Allons donc à Bethléem et voyons ce qui est arrivé
et que le Seigneur nous a fait connaitre. »
Réponse libre de l’homme devant l’initiative d’amour de Dieu qui se fait homme.

Un monde où chacun est unique.
D’un côté, les puissants qui vivent dans les palais,
réduisent les autres à un numéro.
Dans l’autre monde,
Chacun, même le plus petit, est important :
les bergers dormaient dehors,
c’est à eux que le Seigneur fait connaitre la bonne nouvelle
Le signe qui est donné :
Un nouveau-né emmailloté et couché dans une crèche.
Ce qui comte, c’est que ce bébé est le Christ,
Dieu, Fils de Dieu, l’Aimé de Dieu, l’Oint de Dieu, celui sur lequel repose l’Esprit de Dieu.
S’il vient c’est pour que nous soyons fils comme lui et avec lui.
Chaque homme est alors à respecter infiniment.

Un monde de joie.
D’un côté, il faut obéir à l’empereur, au gouverneur,
Dans l’autre monde,
Dieu se fait l’un de nous,
c’est l’enthousiasme, la joie, la louange
celle des anges, celle des bergers :
« ils s’en retournèrent glorifiant et louant Dieu
pour tout ce qu’il avaient vu et entendu. »

Un monde de lumière qui vit des fruits de l’Esprit de Dieu
décrits par Paul dans sa lettre aux Galates :
Joie, paix, longanimité, confiance dans les autres…
Le Fils de Dieu encore bébé dans son humanité
suscite autour de lui ce monde nouveau
pour ceux qui l’accueillent.

Aujourd’hui, où est-il ce monde de lumière ?
Caché dans une grotte ?
Il est au plus profond de nous-mêmes,
là où le Seigneur veut naitre, demeurer et agir,
discret comme dans la crèche,
Il a tellement de respect pour notre liberté.

Peut-être allons nous penser, mais moi, je ne suis pas digne,
je suis pécheur, je ne suis pas un saint,
Léon Bloy dénonçait l’origine du brouillard qui enveloppe nos vies :
« Il n’y a qu’une tristesse, c’est de n’être pas des saints »,
oui, mais le Seigneur nous aime tels que nous sommes,
et il l’a dit, il vient pour les pécheurs.
l’ange annonce aux bergers : « Aujourd’hui vous est né un Sauveur qui est le Christ ».
Adorons le Sauveur qui vient déchirer le brouillard de nos vies
pour nous faire entrer et vivre dans la lumière de son Esprit.
Comme les bergers, venons à lui avec tout ce que nous sommes,
particulièrement avec ce qui a à être sauvé.

Tout à l’heure nous dirons :
« Seigneur je ne suis pas digne de te recevoir,
mais dis seulement une parole et je serai guéri ».
Souvenons-nous que le Seigneur est né à Bethléem,
et que Bethléem veut dire : maison du pain.
Ce pain qui est le Seigneur lui-même qui se fera notre nourriture
pour répondre à nos faims,
pour que nous vivions avec lui dans la lumière.

P. Jean-Pierre Ledoux

2015 12 06.C. 2°Avent. Parole de Dieu adressée à Jean dans le désert.

Baruch, l’auteur de la première lecture est en déportation à Babylone,
loin de son peuple, loin du Temple, pour lui la vie est dure,
la lettre pleine de joie qu’il envoie à Jérusalem nous situe dans un autre monde :
« Debout Jérusalem, regarde vers l’Orient : vois tes enfants rassemblés par la parole du Dieu saint :
tu les avais vu partir à pieds, emmenés par les ennemis
et Dieu te les ramène, portés en triomphe, comme sur un trône royal. »

D’où vient cet enthousiasme qui illumine la souffrance qu’endure Baruch avec tous les exilés ?
Baruch cite 12 fois le nom de Dieu.
Baruch prévoit 12 interventions de Dieu qui prend soin de son peuple.
Dieu va revêtir le peuple de son manteau de gloire.
« Dieu va déployer ta splendeur »
« Dieu te donnera ces noms : « Paix de la Justice » « Gloire de la piété envers Dieu. »
Dieu abaissera les montagnes pour faciliter la marche de son peuple.
Dieu les conduira dans la joie.
L’assurance, la paix, la joie de Baruch s’enracine
dans cette certitude que Dieu aime son peuple, l’accompagne et va le sauver.

Au temps de Jésus comme au temps de Baruch,
l’histoire de la famille humaine était dure, bouleversée.
L’évangile nous présente deux mondes :

d’une part un monde de pouvoir établi sur la force qui contraint.
L’empereur Tibère, devient tyran cruel après l’assassinat de son fils.
Ponce Pilate abandonne Jésus à ses ennemis tout en se lavant les mains.
Hérode le Grand massacre ses propres fils pour garder le pouvoir.
Caïphe, décide la mort de Jésus, persécute les chrétiens.

D’autre part, à côté de cette agitation sanglante,
un monde de relation d’amour fondée sur la liberté intérieure :
Jean, fils de Zacharie, lévite, à la suite de son père aurait pu être célébrant dans le Temple.
Poussé par amour pour Dieu,
Jean, homme libre, trouve plus important d’aller au désert pour écouter la parole de Dieu.

Désert ?
Fait-on cinquante pas dans un désert de dunes de sable,
on est situé dans un silence de coton.
Aucun écho de bruits, de tous côtés, une même couleur jaune, _un calme, qui amène à rentrer en soi-même,
dans la profondeur de nous-mêmes où le Seigneur veut demeurer et nous parler.

Désert ?
Autrefois, au cours de sa marche dans le désert,
le peuple fit l’expérience de la présence de Dieu
qui se met au service de son peuple,
lui préparant nourriture et boisson : la manne, les cailles, l’eau,
lui donnant une Loi pour vivre.

Dans le désert, la parole de Dieu fut adressée à Jean, fils de Zacharie.

Quelles que soient les difficultés de notre société ou de notre vie personnelle,
en ce temps d’Avent, nous aussi allons au désert.
Désert ?
Au milieu du bruit du monde, réserver des temps de silence pour nos oreilles et pour notre cœur.
Deux minutes au réveil, ou avant de se coucher,
un temps sans télé, sans ordinateur, en marchant, dans le métro,
à chacun de voir comment suivre l’invitation de Jean :
la conversion,
prendre un temps pour se tourner vers Dieu qui vient à nous,
cultiver la relation d’amour que Dieu a envers nous,
vivre déjà dans le monde nouveau instauré par Jésus-Christ.

« Préparez le chemin du Seigneur ».
En fait le Seigneur est déjà présent au cœur de notre vie,
A nous, de rendre droits les sentiers qui nous conduisent vers Lui.
Comme pour Baruch, comme pour Jean,
nous sera alors donné de reconnaitre avec quelle délicatesse il se met à notre service
au cœur même des difficultés qui nous assaillent.

Dimanche passé, pour préparer la venue du Christ,
la Parole nous invitait à travailler au rassemblement de tous les hommes autour de Jésus,
nous ne le pouvons que si nous sommes portés
par la volonté de bonté libératrice du Seigneur
à laquelle nous communierons si nous Le rencontrons au plus profond de nous-mêmes.

Que votre amour pour le Seigneur, pour son projet d’amour pour les hommes
« vous fasse progresser dans la pleine connaissance
et en toute clairvoyance pour discerner ce qui est important.
Ainsi serez-vous purs et irréprochables pour le jour du Christ. » (Phil. 1,9-10)

P. Jean-Pierre Ledoux

2015 11 29 .C.1°Avent. Luc, 21,25-28,34-36. On verra le Fils de l’homme venir dans la nuée.

Dans l’évangile, Jésus nous parle de sa venue,
en latin cela se dit « adventus », qui devient « Avent »
Jésus nous parle de sa venue, de l’Avent.

Dans le désert, une nuée coiffe le sommet du Sinaï :
c’est Dieu qui vient vivre avec son peuple.

« On verra le Fils de l’homme venir dans une nuée, avec puissance et grande gloire. »
Désormais, dans la nuée, ce n’est plus Dieu,
c’est le Fils de l’homme qui vient, car le Fils de Dieu s’est fait homme.
Dans sa faiblesse, par sa vie, par sa parole, par sa mort, par sa résurrection,
Il manifeste la puissance d‘amour qu’est Dieu.

La deuxième lecture nous dit : « la venue de notre Seigneur Jésus se fera avec tous les Saints. »
La venue du Fils de l’homme se fera désormais avec tous les membres de son corps.

La nuée, la gloire, la puissance qui accompagne le Fils de l’homme,
c’est l’Esprit d’amour qui jour après jour travaille notre cœur, travaille le cœur de tous les hommes,
nous fait travailler à l’unité du genre humain.
La venue de Jésus-Christ n’est-elle pas l’accomplissement du projet de Dieu :
« Ramener toutes choses sous une seule tête, le Christ. » ( Eph.1, 10)

Cet accomplissement du projet de Dieu, cette venue de Jésus,
se réalise dans un grand bouleversement du monde :
« Les nations seront affolés et désemparés…,
Les hommes mourront de peur dans l’attente de ce qui doit arriver au monde. »
Nous y sommes :
ébranlement de toutes nos certitudes, de toutes nos sécurités quotidiennes.
Reconnaissons que parfois nous avons peur, avouons-le, la vérité rend libre.
C’est comme si l’Eglise, comme si nous-mêmes,
comme si tous les hommes de bonne volonté
avaient à vivre maintenant la confiance en son Père que Jésus avait sur la croix.
« Quand ces événements commenceront », c’est maintenant,
« Redressez -vous et relevez la tête, car votre rédemption approche ! »,
déjà ressuscités avec Jésus-Christ, nous ne craignons pas la mort.

Une fois pour toutes Jésus-Christ a tout réconcilié en lui par le sang de sa croix.
Par sa chair crucifiée, il a fait tomber ce qui sépare les peuples, le mur de la haine,
Il voulait rassembler les uns et les autres en faisant la paix, et créer en Lui un seul Homme nouveau,
Les uns comme les autres, il voulait les réconcilier avec Dieu par la croix. (Cf. Eph. 2,14 sq.).

C’est à nous maintenant de faire mûrir les fruits de sa croix, que nous célébrons dans cette eucharistie.
« Faites de nouveaux progrès, nous vous en prions dans le Seigneur Jésus. »
« Ayons un amour de plus en plus intense et débordant entre vous et à l’égard de tous les hommes », nous dit St Paul.
Travaillons au rassemblement de tous les hommes avec enthousiasme, énergie,
il y a de quoi faire, c’est une œuvre passionnante.

Mais pour que ces mots ne restent pas sans effet,
pour que notre prière porte des fruits,
pour que les paroles de notre chant du début de la messe,
« préparez le chemin du Seigneur » ne soient pas que des mots vides :

en ce premier dimanche de l’Avent,
que chacun de nous se demande comment, dans sa vie personnelle, il travaille à la venue du Christ,
que fait-il pour être artisan de paix et rassembler les hommes ?

La Communauté aussi peut se poser la question :
en communauté, que faisons-nous pour faire mûrir les fruits de la croix de Jésus-Christ dans le quartier ?

Il y a les scouts :
jeunes chrétiens et musulmans apprennent à vivre ensemble, à servir ensemble, à respecter la prière des autres.
Quand des membres de la communauté rejoindront les chefs provenant des quatre coins de Paris, qui se dévouent auprès des jeunes du quartier,
ce sera vraiment une action de la communauté.
Il y a de la place, c’est passionnant !

Les Parents Seuls :
des mamans chrétiennes et musulmanes cherchent ensemble à résoudre leurs difficultés.

Les Dimanches de la Confiance,
où chrétiens et musulmans sortent ensemble de la solitude.

La Tente des belles histoires :
adultes de la communauté, jeunes de l’aumônerie
sont au service de la créativité des enfants chrétiens et musulmans.

Hier, chrétiens, musulmans, jeunes d’ici, jeunes de Ste Ursule,
nous nous sommes mis ensemble au service des pauvres
en allant faire la collecte de la Banque Alimentaire.

Pour ceux qui ne savent pas comment rencontrer les familles qui nous entourent, et créer des liens avec eux,
un service prend de l’ampleur dans la chapelle : le soutien scolaire,
des jeunes de Ste Marie des Batignolles, des adultes de la Confiance l’assurent, vous pouvez les rejoindre.
Un autre service vient d’être créé :
l’alphabétisation des personnes adultes.
Si vous voulez vous mettre au service des gens du quartier
et construire une relation avec eux,
il y a de la demande.
Pour ces deux dernières actions, soutien scolaire et alphabétisation,
vous pouvez vous adresser à Sophie Launois.

En attendant de célébrer à Noël la venue de Dieu dans notre monde dangereux,
reconnaissons les signes de la venue du Seigneur,
profitons de ce temps de grâces, travaillons à sa venue, elle est de tous les temps !
« Restez éveillés et priez tout le temps !
Ainsi vous aurez la force de vous tenir debout devant le Fils de l’homme. »,
et d’être avec Lui lors de sa venue.

P. Jean-Pierre Ledoux

2015 11 15.B. Soyons dans l’espérance.

Dans cet évangile il y a d’abord les mauvaises nouvelles : « Les terribles détresses, le soleil qui s’obscurcit, la lune qui perd son éclat... » Marc a écrit son évangile dans les années 60, a une période difficile : La persécution de Néron avait failli faire disparaître l’Église naissante : le premier pape, Pierre, a été crucifié la tête en bas, Paul a eu la tête tranchée, les chrétiens de Rome ont été brûlés vifs.

Le prophète Daniel évoque aussi un temps de détresse, dans un contexte de persécution pour le peuple Juif.

Et pourtant en regardant de plus près, il sont pleins d’espérance. D’abord St Michel qui vient délivrer le peuple élu et ensuite la victoire remportée par le Christ sur le péché, à l’heure de l’amour vainqueur pour l’éternité. Etre dans la crainte ou la peur serait une mauvaise interprétation de l’évangile car lorsque le Fils de l’Homme reviendra dans la gloire, il ne sera pas différent de ce qu’il a été lorsqu’il a vécu parmi nous sur la terre. Il sera toujours un Dieu plein d’amour, de compassion, de sollicitude, de miséricorde.

Nous devons aborder la scène du jugement dernier avec une grande joie et avec une sérénité pleine de lumière puisque le Christ est venu sauver le monde. « Dieu a envoyé son fils dans le monde, non pas pour juger le monde, mais pour que par lui le monde soit sauvé », dit Jésus à Nicodème. (Jean 3, 17)

Oui, le texte d’aujourd’hui est une invitation non à la peur mais à l’espérance. . » Nous pouvons nous demander pourquoi Saint Marc évoque le figuier. Le figuier est un arbre important dans la bible et a plusieurs significations. Ici c’ est un arbre messianique. Il annonce la venue du messie car il est un des premiers arbres à fleurir en février.

Voilà ce que Jésus dit à ceux qui vivent des drames comme les attentats de ce WE comme les guerres fratricides au moyen orient, comme la mort brutal d’un proche, quand on entre dans la nuit totale, comme le jour où Marie a reçu dans ses bras son fils mort, l’événement le plus douloureux que puisse vivre une mère. Il dit à ses disciples : le jour où des choses aussi terribles arriveront ne vous laissez pas écraser par la souffrance mais recevez la comme un signe de la présence toute proche, ma venue à votre porte. Intérieurement tenez bon, confiance, j’arrive pour vous libérer de la mort. Gardez courage, restez debout intérieurement confiant dans ma venue. C’est la foi de Jésus lui-même lorsqu’il voit venir la catastrophe pour lui à travers le fait d’être rejeté et mis à mort. C’est notre foi ; elle ne tient que sur la parole de Jésus.

Il ya 2 ans nous avons tous été bouleversé par le décès de Sophie Morinière 21 ans qui se rendait à Rio au JMJ pour voir le pape. Le 17 juillet 2013, en Guyane étape du pèlerinage vers le brésil, un accident a décidé que son chemin sur la terre s’arrêtait là. Ce témoignage de Marine qui a retrouvée la foi peut nous éclairer sur cette espérance du Christ qui vient dans nos vies.

« Je voulais vous dire que l’ai retrouvé la foi le 17 juillet. J’étais une chrétienne en danger, perdue même, et le drame de la perte de Sophie m’a bouleversée ; la tristesse et l’incompréhension m’ont submergée, mais rapidement est venue l’émotion de comprendre, enfin, que l’Amour du Seigneur est en chacun de nous, infiniment ! Si vous aviez vu l’émotion des Guyanais dans la cathédrale lors de la veillée pour Sophie ! Ils ne la connaissaient pas, mais leur tendresse et leur solidarité dans cette épreuve m’ont ouvert les yeux et le cœur sur le message du Christ : nous sommes les bien-aimés de Dieu, et la vie sur terre n’est qu’un passage dont nous devons nous efforcer de vivre dans la plus grande charité possible. (…). Je voulais vous dire que Sophie rayonne sur des vies dont vous n’avez même pas connaissance…

Soyons comme Marine, comme Marie et les apôtres, quand la détresse submerge nos vies, soyons attentifs aux feuilles du figuier. Sa floraison au cœur de nos hivers nous dévoile que Dieu par son fils est toujours présent dans nos vies. Que l’Eucharistie de ce jour nous fortifie dans l’espérance.

Michel de la Giraudiere - Diacre permanent

2015 11 01.B. Toussaint. Bienheureux.

L’évangile d’aujourd’hui nous décrit comment nous sommes, comment nous serons,
nous qui mettons notre espérance en Dieu.
Jésus l’annonce :
ceux qui le suivent sont ou seront heureux.

Nous ne sommes pas meilleurs que les autres,
notre vie est la même que celle de tous les autres,
mais nous sommes profondément heureux
parce que tels que nous sommes,
même incapables de nous rapprocher de Lui,
Dieu Père nous aime d’un grand amour,
et nous invite à vivre en communion avec Lui.

Fête de la Toussaint.
A dire notre joie au Seigneur,
nous sommes foule, aujourd’hui sur terre,
il y a tous ceux qui dans les temps anciens
ont eu conscience que Dieu les accompagnait, les libérait :
Abraham, Moïse, tous les fils d’Israël .
Lors de la Pâque,
le sang de l’agneau pascal
mis sur le linteau des portes de leurs maisons, les protégea de la maladie.
Dieu les fit sortir du pays d’esclavage.
Ils chantaient Dieu par des psaumes
que redisent aujourd’hui, tous les jours, les moines, les prêtres, les diacres, des chrétiens,
tout à l’heure c’est un psaume que nous avons chanté après la première lecture comme nous le faisons à toutes les eucharisties.

Dans cette foule du ciel et de la terre, il n’y a pas que les enfants d’Israël,
nous aussi, libérés de nous-mêmes, devenus pauvres de cœur,
Marqués du signe de la croix que nous traçons chaque jour sur notre corps,
ce sceau, que nous recevons la première fois au baptême,
nous transforme lentement en enfants de Dieu,
nourris du corps et du sang de Jésus-Christ, le Fils,
nous avons le cœur habillé de la joie gagnée par Jésus-Christ sur la croix,
« nous avons lavé nos robes dans le sang de l’Agneau ».

Dans cette foule,
nous pouvons reconnaitre Brigitte Cahen.
Elle avait souffert longuement de sa maladie.
Insomnie, elle ne peut pas dormir ?
D’habitude, dans ce cas là, on se plaint : j’ai mal dormi.
Elle en profite pour écrire son bonheur à Dieu :
heureuse de ce qu’elle a vécu.
elle remercie Dieu, pour tout ce qu’Il lui a donné de vivre.

Dans cette foule du ciel et de la terre,
Il n’y a pas que ceux qui font officiellement parti du Peuple de Dieu par le baptême.
Il y a une foule immense que nul ne pouvait dénombrer,
de toutes nations, tribus, peuples et langues.

J’y vois ce jeune musulman débordant de bonheur,
le scoutisme lui a fait découvrir le bonheur
qu’il y a à donner le meilleur de soi-même aux autres.
Il a quitté la fac, une formation vers une profession rentable
pour passer sa vie en étant utile à la société, aux autres,
il veut animer des jeunes, leur donner une âme.
Il y trouve tant de bonheur qu’il ne sait comment, ni qui remercier.
Même s’ils ne connaissent pas le nom du Seigneur,
ceux qui sont pauvres de cœur, ceux qui lâchent tout pour partager la générosité de Dieu,
partagent son bonheur.

Je vois aussi ces femmes musulmanes, heureuses,
touchées par la tendresse que Dieu leur manifeste par une chrétienne, par des chrétiennes,
qui se font proches d’elles pour aider leurs enfants à réussir.
Les Miséri-cordieux qui, avec Dieu,
ont le cœur tourné vers la misère, vers les besoins des autres
sont heureux et répandent le bonheur autour d’eux.

« Bienheureux les pauvres de cœurs, car le Royaume des Cieux est à eux ».
Le pauvre de cœur, a bien conscience de recevoir de Dieu,
directement ou par les autres, ce qu’il est, ce qu’il fait de bien.
Il se laisse toucher par Lui, par les autres, et s’en remet à la seule bonté de Dieu.
Le cœur doux, ne s’affirme pas par la force mais par l’attention délicate à l’autre.
Le cœur pur ne se replie pas sur lui-même, il est ouvert à la vie de Dieu en lui, aux autres.

Le Royaume de Dieu, c’est vivre dans cette générosité
qui soutend toutes les béatitudes.
Générosité qui nous fait quitter nos petites limites, nos petites habitudes
pour aller à la périphérie de nous-mêmes,
vivre toujours plus largement la respiration de Dieu lui-même,
et en partager le Bonheur.

« Réjouissez-vous, soyez dans l’allégresse,
car votre récompense est grande dans les cieux »
Même si « ce que nous serons n’a pas été clairement manifesté. »
Même si notre générosité a des failles plus ou moins grandes,
même si, donc , notre bonheur est imparfait,
ce n’est pas demain, « votre récompense est grande »,
c’est au présent, c’est maintenant.
« Les cieux », c’est là où le Seigneur veut faire sa demeure maintenant,
au plus profond de nous mêmes.
« Votre récompense est grande dans les cieux »

P. Jean-Pierre Ledoux

2015 10 04. B. 27°dim. Ils ne sont plus deux mais une seule chair.

Notre Dieu en trois Personnes : Père, Fils, Saint Esprit,
unis dans un élan d’Amour unique.
Le Seigneur Dieu est Relation d’Amour entre trois personnes.
Il nous a créés à son image, des êtres de relation à vivre en aimant.
Le Seigneur dit :
« Il n’est pas bon que l’homme soit seul »,
c’est contre sa nature, et le Seigneur nous fit homme-et-femme.

« L’homme s’attachera à sa femme tous deux deviendront une seule chair. »
Du temps de Jésus, avant St Paul, donc,
le mot chair désigne notre nature humaine, créée par Dieu,
où l’esprit et le corps ne font qu’un,
La chair, c’est tout nous-mêmes,
c’est notre d’existence dans la condition humaine.
Et Dieu vit que cela était bon.

« Ainsi ils ne sont plus deux mais une seule chair. »
« Tous deux ne feront plus qu’un » dit la première lecture.
Pour l’homme et la femme,
il s’agit de devenir une seule chair, un seul être.
Il y faut du temps, il y faut l’aide de Dieu,
qui nous offre la force de son Amour pour aimer.
Les couples qui ont vécu ensemble des dizaines d’années
peuvent comprendre ce que veut dire devenir un :
même sans se parler, ils partagent la condition humaine de l’autre,
ils sentent ce que l’autre sent, vit.
Parmi nous, ils sont l’image de ces trois Personnes qui sont Un seul Dieu.

Recevant en eux l’Amour qui est Dieu, ils nous le font gouter.
Lorsque j’allais célébrer le mariage d’une nièce, son fiancé me disait :
Il faut que tu dises que nous serons les ambassadeurs de Dieu l’un pour l’autre.
Ambassadeurs de Dieu l’un pour l’autre et aussi pour d’autres :
ils participent à l’action créatrice de Dieu,
en donnant la vie à des enfants, en les élevant,
en les accompagnants durant toute leur vie.

Mais, moi,
mais nous qui ne sommes pas mariés,
qui d’une manière ou d’une autre avons été amenés à vivre seuls,
faits aussi à l’image de Dieu,
reflétons-nous cette image de Dieu que nous sommes ?
Sommes-nous ambassadeurs de Dieu pour certains ?
Participons-nous aussi à l’action créatrice de Dieu ?

Brigitte Cahen n‘était pas mariée.
Elle a donné beaucoup d’elle-même à la communauté, à ses neveux aussi.

Si tous nous sommes bouleversés par son départ,
c’est que vivant de l’amour de Dieu,
Brigitte se faisait proche de chacun.
Elle devint une, non pas avec une seule personne
mais avec tous les membres de la communauté,
avec des familles de la communauté, avec les habitants du 164.
On peut dire qu’elle était image de Dieu pour beaucoup.

Elle était aussi ambassadeur de Dieu :
son sourire, qu’il faisait bon rencontrer,
qui s’enracinait dans la relation qu’elle vivait avec Dieu,
était un reflet de l’Amour de Dieu pour nous.

Sa vie a été féconde :
Elle a été l’âme de la communauté,
nous transmettant sa joie de louer Dieu.

A chacun de nous de vivre tellement unis à Dieu,
que nous sachions nous faire proches des autres,
reflétant son image, messagers de l’amour de Dieu pour eux.

Ensemble en tant que communauté,
nous sommes nombreux, différents,
mais, unis par le Seigneur qui se donne à nous tout particulièrement dans nos célébrations
nous reflétons l’image de Dieu.
Par les activités que nous menons ensemble au service du quartier,
nous sommes ambassadeurs de l’Amour de Dieu pour les gens qui nous entourent.

Grâce au Seigneur, ne faire qu’un,
être ensemble ambassadeurs de l’Amour du Seigneur pour les gens,
c’est passionnant, source de paix, de joie profonde, nous aimons en rendre grâces,
en louer le Seigneur pour ce qu’il est et qu’il nous donne en partage : sa vie, son amour.

P. Jean-Pierre Ledoux

Si vous voulez lire les homélies des dimanches précédents, veuillez cliquer ici.

15 09 27.B. 26°dim. Mc. 9,38-48. aimer les fragments de vérité partout où nous pouvons les découvrir.

« Les apôtres sont fiers de leur appartenance au groupe de jésus, mais aussi un peu jaloux de ceux qui auraient la même place qu’eux. Voir d’autres, faire des miracles leur parait impensable, car eux seuls sont avec le Christ.

Jésus remet les pendules à l’heure. Il s’efforce de leur faire découvrir que celui qui agit en son nom peut être en communion avec lui. Pour Jésus, la personne qui fait appel à lui ou qui fait le bien selon l’évangile sans forcément se réclamer de son groupe ne peut pas, en même temps, être dans le mal.

Nous avons entendu l’autre jour une conférence du père Lepeu des missions étrangères de Paris sur l’église en Chine.

En chine Il ya les clandestins et l’église officiel. A première vue nous serions avec cette église du silence, et nous aurions rejeté les officiels inféodés au parti communiste. Les choses ne sont pas si simples car dans cette église officielle, il ya des prêtres qui vivent une vraie foi même s’ils ne font pas partie du groupe des clandestins rattachés à Rome. Depuis quelques années, l’église a compris que l’esprit de Dieu souffle ou il veut et admet ces 2 églises. Le Vatican cherche à les faire dialoguer tout en faisant attention de ne pas cautionner le régime communiste.

Un autre exemple qui m’a marqué, est l’intervention sur RND d’un pasteur évangéliste qui disait que la plupart des communautés chrétiennes avaient déserté les cités du 93 et qu’eux les évangélistes y étaient et y faisaient des miracles. Cette affirmation m’a choquée comme les apôtres. L’évangile nous dit « celui qui n’est pas contre nous est pour nous »

Ce qui est aussi important c’est que le Seigneur nous a créés à son image et à sa ressemblance, et nous sommes images du Seigneur et nous avons tous dans le cœur ce commandement : fais le bien et ne fais pas le mal. Tous. » N’y aurait-il pas là, pour nous, un appel "à aimer les fragments de vérité partout où nous pouvons les découvrir" (vatican 2), que ce soit dans une autre confession ou une autre religion, que ce soit dans un autre point de vue ou une autre forme de spiritualité ? Y compris « les non-catholiques » : tous « peuvent faire le bien »

Je me souviens de Dominique Savreux seul à l’hôpital qui avait comme voisin un vieux musulman. Cette famille musulmane venait tous les jours avec abondance de nourriture et donnait à Dominique la même chose qu’à leur Père. Dominique faisait partie de leur famille. « aimer les fragments de vérité partout où nous pouvons les découvrir »

Cette fermeture des apôtres qui fait penser que le bien est réservé à certaine catégories, et est un mur qui porte à la guerre. C’est ainsi que certains pense : tuer au nom de Dieu... Comment notre vision de Dieu peut-elle se déformer à ce point ?

Si Jésus invite à se couper la main ou le pied, arracher l’œil, si jamais ils entraînent au mal, ce n’est pas un appel à l’autodestruction, mais une exigence brûlante d’enlever de notre vie toutes les occasions les plus proches et les plus subtiles de pécher. Saint Jacques aussi nous appelle aussi à quitter nos idoles, celle de l’argent et du matérialisme.

Jésus ne nous demande pas de faire des miracles, mais de tourner notre cœur vers lui et qu’ainsi notre main soit tendu vers l’autre, que notre œil se tourne pour sourire à nos frères.

M. de La Giraudiere - Diacre Permanent

2015 09 20.B. 25° dim. Mc. 9, 9-37. Ils avaient peur de l’interroger.

Dimanche passé, lors de la messe et du baptême de Marie Allih, je me mettais un peu à la place du témoin musulman.
Il était en présence de gens, nous autres, qui parlions à Dieu en le tutoyant,
toutes nos paroles, toutes nos prières montraient que unis à Jésus-Christ, nous étions en Dieu :
« Dieu de tendresse, sans te lasser tu offres ton pardon,
tu invites l’homme à s’en remettre à ta seule bonté,
tu fais ce qui est bon pour l’homme afin de le rendre saint comme toi tu es saint. »

Notre façon d’être situé en Dieu, de lui parler devait lui être étrangère.
Pour lui, je pense, que Dieu est Dieu tout puissant devant qui, il faut se soumettre. C’est tout.
Je l’imaginais pensant que notre familiarité avec Dieu n’avait aucun sens.
Et moi, je ressentais davantage tout au long de cette Eucharistie,
que par et avec Jésus-Christ, nous étions situés ensemble en Dieu,
dans la lumière de son Esprit, devant Dieu Père,
faisant Corps en Jésus-Christ.

La rencontre avec les croyants des autres religions
nous fait davantage ressentir et toucher du doigt
le don que le Seigneur nous fait de nous incorporer dans sa vie dès maintenant.

L’évangile d’aujourd’hui nous montre
les disciples tout à fait étrangers, eux aussi, à ce que vit, à qui est Jésus. « Le Fils de l’homme est livré aux mains des hommes ;
ils le tueront et, trois jours après sa mort, il ressuscitera. »
Pour les disciples, ces paroles étaient incompréhensibles :
les foules courraient après Jésus pour écouter sa parole, pour être guéri,
comment pourrait-il être ainsi traité par les hommes !
Les disciples sentent obscurément
qu’ils sont devant une réalité qui les dépasse,
Instinctivement ils redoutent d’avoir à entrer eux-mêmes dans ce don de soi-même.
Ils ont peur de l’interroger, ils restent en silence.

Un peu plus tard, rentrés dans la maison de Pierre, lorsque Jésus les interroge :
« De quoi discutiez-vous en chemin ? »
Une fois encore, les disciples restent en silence, ils se rendent bien compte
que leurs préoccupations sont tout à fait étrangères à ce que vit et annonce Jésus.
Ils avaient discuté entre eux pour savoir qui était le plus fort,
ils étaient soumis à la Loi du plus fort,
elle était leur cadre de vie.

Loi du plus fort qui régit la plupart de ceux qui nous entourent,
« Au collège, qui nique qui ? », se demandent les jeunes.
"Qui commande ici ?"
Loi du plus fort qui entre parfois subtilement en nous,
qui est source de tant d’agressivité, de heurts, de malheurs, évoqués dans la première lecture :
« Attirons le juste dans un piège, …regardons comment il s’en sortira
Soumettons-le à des outrages, à des tourments, nous saurons ce que vaut sa douceur. »

St Jacques nous en parle aussi :
« Vous êtes jaloux et vous n’arrivez pas à vos fins,
alors vous entrez en conflit et faites la guerre. »

La réponse de Jésus :
Il prend un enfant, il le place au milieu d’eux, et leur dit :
« Quiconque accueille en mon nom un enfant comme celui-ci,
c’est moi qu’il accueille,
et celui qui m’accueille, ce n’est pas moi qu’il accueille, mais Celui qui m’a envoyé »
Le mot accueille revient quatre fois.
Devant sa vie que Dieu nous offre gratuitement,
qui dépasse ce que nous pouvons imaginer,
il s’agit d’accueillir, il s’agit d’avoir l’attitude d’un enfant qui accueille,
sans arrière pensée, avec simplicité et remerciements. »

Les apôtres se tenaient en silence devant Jésus,
ensuite de chute en relèvement, de reniement en pardon reçu,
restant à la suite de Jésus-Christ envers et contre tout,
« A qui irions-nous, Seigneur, tu as les paroles de la vie éternelle. »
l’Esprit leur donnera de faire corps avec Jésus-Christ ressuscité.
Le temps est venu pour nous d’accueillir sa parole,
de lui réponde en acte, et ainsi de vivre comme Lui :
« Si quelqu’un veut être le premier, qu’il soit le serviteur de tous. »

Alors nous saurons écouter, accueillir
« la sagesse qui vient d’en haut, pure, pacifique bienveillante conciliante, pleine de miséricorde et féconde en bons fruits »,
fruits de cette communion avec Jésus-Christ que nous célébrons dans l’eucharistie
et que nous voulons partager avec les autres, même s’ils ne le connaissent pas.

P. Jean-Pierre Ledoux

15 09 13.B. 24°dim. Mc. 8,27-35. C’est par mes œuvres que je te montrerai la Foi.

« Tu es le Christ ! » La Foi de Pierre est vive,
dans l’évangile de St Matthieu, entendant cette réponse de Pierre, Jésus plein de joie lui dit :
« Tu es heureux, Simon fils de Jonas,
car cette révélation t’est venue non de la chair et du sang, mais de mon Père qui est dans les cieux. »
Devant cette Foi donnée par Dieu son Père à Pierre, Jésus lui confie les clefs du Royaume des Cieux.

Pourtant, juste après, Jésus qui venait d’admirer la Foi de Pierre et de lui confier son Eglise,
traite durement Pierre de Satan ! « Passe derrière moi, Satan » !
Pourquoi ce changement brutal ? Que s’était-il donc passé ?

Jésus avait expliqué aux apôtres qu’il devrait beaucoup souffrir, être rejeté, être mis à mort,
Pierre alors a dit à Jésus qu’il se trompait, il réprimande Jésus,
pour réussir ta mission, tu ne dois pas faire comme cela.
D’après l’idée qu’il se faisait du Christ, le Christ ne devait pas souffrir ainsi, cela n’était pas possible.
Pierre qui avait reconnu Jésus comme le Christ,
se faisait du Christ une idée selon la tradition de sa famille, selon la tradition des hommes :
« Tes pensées ne sont pas celles de Dieu, mais celle des hommes. » lui dit Jésus.
Pierre avait suivi Jésus depuis longtemps, mais il ne le connaissait pas encore,
il se faisait de fausses idées sur Lui et sur Celui qui l’envoyait : Dieu.

Dans la première lecture, Isaïe nous dit que
quotidiennement Jésus est à l’écoute de Dieu : « Le Seigneur m’a ouvert l’oreille ».
Uni à son Père, Jésus a entendu, senti, compris à quel point Dieu aimait les hommes.
Jésus le Fils a reçu cet amour de Dieu Père en lui.
Isaïe nous parle du chemin que cet amour de Dieu pour les hommes fait prendre à Jésus.
« Et moi je ne me suis pas dérobé. J’ai présenté mon dos à ceux qui me frappaient,
et mes joues à ceux qui m’arrachaient la barbe. Je n’ai pas caché ma face devant les outrages et les crachats. »
L’agressivité, la violence n’est jamais entrée en lui.
En lui, il n’y avait qu’aimer, pardonner même quand la violence se déchainait contre Lui.
Ce que fait Jésus, il le reçoit du Père, c’est la vie de Dieu,
La vie de Dieu qui est en Jésus le ressuscite.
La force de Dieu est en Jésus :
« Je ne suis pas atteint par les outrages, j’ai rendu mon visage dur comme pierre. »
Car, « Il est proche celui qui me justifie ».
Cette Force divine, Jésus la met à notre disposition.

Nous n’aurons peut-être pas à aimer les autres jusqu’à ce point,
mais nous avons à découvrir que Dieu est Amour,
en recevant cet amour de Dieu pour les hommes et en en vivant avec Jésus-Christ.
Si le Seigneur vous ouvre l’oreille et met en votre cœur une pensée de paix envers votre plus grand ennemi,
ne vous dérobez pas ! Tout de suite en pratique !
Si le Seigneur vous ouvre l’oreille et met en votre cœur une pensée généreuse :
ne vous dérobez pas ! Tout de suite en pratique !
Peu à peu c’est l’Amour qui gagne, se propage sur toute la terre
C’est notre mission de baptisés qui suivons Jésus-Christ,
c’est ce que font ceux nombreux,
qui même s’ils ne connaissent pas Jésus-Christ
même s’ils ne sont pas chrétiens,
se laissent guider par l’Esprit de Jésus-Christ.

Pierre aussi avec les autres apôtres est à l’écoute de Jésus depuis longtemps,
et pourtant, il a encore des pensées d’homme,
il a encore de fausses idées sur Dieu, sur Jésus, Fils de Dieu.
Il gardera longtemps ces idées,
Lors du denier repas de Jésus avec ses apôtres, la veille de la Passion,
lorsque Jésus se fait serviteur qui lave les pieds de ses disciples, Pierre dit :
« Toi, Seigneur, me laver les pieds, non, jamais ! »

Nous ne sommes pas meilleur que Pierre, nous nous faisons toujours des idées sur Dieu,
St Jacques n’y va pas de main morte :
« La foi si elle n’est pas mise en œuvre, est bel et bien morte. » nous dit-il.
Nous aussi nous avons besoin de rester à l‘écoute du Seigneur,
nous avons besoin de vivre avec le Seigneur particulièrement le dimanche, en écoutant sa Parole,
en célébrant le don de lui-même qu’il fit lors de son dernier repas, pour peu à peu agir comme lui.
nous avons besoin d’accueillir dans le cœur et dans les mains l’amour du Seigneur
envers ceux que nous rencontrons, envers ceux qui sont dans le besoin.
Alors s’établira une connivence entre nous et le Seigneur,
qui nous pardonne quand nous n’arrivons pas à le suivre,
nous le connaitrons alors de mieux en mieux.

Par le baptême,
vous avez choisis d’introduire Marie-Elly dans la communauté des disciples de Jésus-Christ,
en son nom, vous allez proclamer la Foi que nous avons reçue des apôtres.
Vous vous engagez à aider Marie-Elly à mettre en œuvre cette Foi,
en se mettant à l’écoute de la Parole du Seigneur, chez vous, au catéchisme,
en apprenant à Lui parler dans la prière, chez vous, à l’église.

En accueillant en elle les sentiments qui sont dans le Christ Jésus
envers elle, envers tous les hommes,
en les mettant en pratique,
Marie-Elly découvrira qui est le Seigneur,
elle découvrira qui elle est elle-même :
une enfant que Dieu appelle à un vie toujours plus belle
en aimant Dieu,
en aimant le cadeau qu’il nous fait de sa création,
en aimant tous les humains.

P. Jean-Pierre Ledoux

2015 09 06. B.23°dim. Mc. 7,31-37 avec sa salive, touche la langue, Effeta.

Accueillir la générosité du Seigneur, en vivre.

« Les aveugles voient, les sourds entendent, le boiteux bondit comme un cerf, le muet crie de joie, l’eau jaillit dans le désert. »
Important : dans cette vie jaillissante, le Prophète Isaïe reconnait l’action de Dieu :
« Dieu vient lui-même et va nous sauver. », nous dit-il.
« Le Seigneur donne du pain aux affamés, redresse les accablés, protège l’étranger, soutient la veuve et l’orphelin. »
Nous aussi reconnaissons l’action de Dieu lorsque des populations entières
commencent à s’ouvrir à la souffrance des migrants, à les nourrir, à interpeller pour eux les pouvoirs publics.
C’est ce que nous avons chanté dans le psaume.

Aujourd’hui nous sommes réunis pour chanter la générosité du Seigneur.
si nous voulons que notre eucharistie soit vraie,
ce n’est pas seulement parce que le Seigneur a été généreux dans l’histoire, envers d’autres,
c’est parce que le Seigneur ne change pas.
La générosité qu’il a eue dans l’histoire, qu’il a eu envers d’autres, il l’a aussi envers nous.

Si nous avons envie de chanter la générosité du Seigneur envers nous
c’est parce que nous connaissons les moments où le Seigneur nous appelé avec force
les moments où le Seigneur a été délicatement généreux envers nous, nous en faisons mémoire.

Dans l’évangile, Jésus ouvre les oreilles, libère la langue d’un sourd muet.
Pour le guérir, avec sa salive, il lui touche la langue,
c’est comme si sa salive était un médicament,
c’est comme si son corps était un médicament,
c’est comme si Jésus voulait transmettre la force, la bonne santé, la paix de son corps au malade.

Dans l’évangile avant de guérir le sourd et muet,
Jésus a les yeux levés au ciel vers son Père,
Le Père créateur présenté sous l’image du potier dans la Genèse
avait soufflé sur l’homme qu’il avait modelé de la terre pour lui donner son Esprit,
c’est le Père qui va guérir, il s’agit d’une nouvelle création par le Père.
Jésus soupire, il donne son souffle, son esprit
Comme le Père l’avait fait en créant l’homme.
Si nous accueillons son Esprit, nous sommes créés à nouveau, refaits à son image.

Jésus soupire, il donne son souffle, son esprit.
C’est ce qu’il a fait aussi pour nous, sur la croix,
Il donne son corps, il donne son Esprit, sa vie.
Tout à l’heure, dans le signe de l’Eucharistie que nous célébrons,
Jésus-Christ va nous donner son corps à manger
pour que nous puissions recevoir sa force, son Esprit,
pour que nous puissions être et agir comme lui.
A la consécration après avoir dit :
ceci est mon corps donné pour vous,
ceci est mon sang versé pour vous,
il nous dira par le prêtre : « faites ceci en mémoire de moi. »

Nous pouvons faire comme lui en nous laissant pousser par son Esprit.
Vous donner vous mêmes entièrement aux autres,
vous le faites déjà dans vos familles, à l’école, au travail, dans la communauté, dans le quartier :
parents pour vos enfants, enfants pour vos frères, pour vos amis, pour les gens du quartier….
Reconnaissons que cet amour vient de Lui et rendons-Lui grâce.

Effeta : ouvre-toi,
laisse-toi toucher par lui,
sois à l’écoute de son Esprit.
Alors tu reconnaitras sa présence,
ton cœur ouvert sera heureux devant Lui et ouvrira ta bouche pour Le remercier
C’est en remerciant, en rendant grâces que nous nous ouvrirons à être généreux comme Lui,
c’est le sens de l’encyclique du Pape : Laudato si,
Le cœur ouvert,
tu accueilleras le don de la création sans gaspiller, sans abîmer la terre,
tes yeux s’ouvriront, tu reconnaitras un frère dans celui que tu rencontres.
tes mains s’ouvriront pour le soutenir.

C’est aussi ce que Saint Jacques nous conseille dans sa lettre :
Laissons s’exprimer la générosité que le Seigneur nous met dans le cœur.
Ouvrons le même regard que Dieu a sur ceux que nous rencontrons.
Les Migrants ?
Nous ne pouvons peut-être pas faire grand-chose,
Mais nous pouvons changer notre façon de penser à eux, de les regarder.
Dieu n’a-t-il pas choisi ceux qui sont pauvres aux yeux du monde
pour en faire des riches dans la Foi, héritiers du Royaume.

P. Jean-Pierre Ledoux.

2015 06 07 .B. St Sacrement. Mc. 1412-16, 22-26 Premières communions, Professions de Foi.

« Tu nous as faits pour Toi, Seigneur, et notre cœur est sans repos tant qu’il ne repose en Toi ». disait St Augustin, Depuis toujours, les hommes cherchent à vivre avec Dieu.

Dans la première lecture, Moïse tue des taureaux pour en offrir le sang à Dieu, ce sang appartient désormais à Dieu. Le sang c’est la vie, Moïse en asperge le peuple. Le peuple, aspergé par le sang qui appartient à Dieu, le sang de l‘Alliance, sera uni dans une même vie avec Dieu, sera uni à Dieu. Et le peuple dit : « Tout ce que le Seigneur a dit, nous le mettrons en pratique. » Nous vivrons comme Dieu le veut, à la façon de Dieu.

La deuxième lecture nous dit que cette tentative de Moïse pour faire participer le peuple à la vie de Dieu n’est pas très efficace. C’est Jésus-Christ qui, solidaire de tous les hommes, va aller jusqu’au bout de la volonté de Dieu, va faire ce que Dieu veut, va vivre à la façon de Dieu. Poussé par l’Esprit, lui le Fils, il se donne corps et âme dans la lutte contre le mal, ressuscité il a vaincu le mal, il vit pleinement de la vie de Dieu avec le Père et l’Esprit, et il nous fait solidaire de lui, particulièrement par le sacrement du baptême.

L’évangile parle de l’Eucharistie que nous allons vivre maintenant. Nous allons célébrer le don que Jésus fait de lui-même pour vivre la volonté de Dieu qui est bonté pour nous. En communiant à son corps et à son sang, Nous serons unis à Lui, Fils de Dieu qui reçoit la vie de Dieu son Père.

Jessica, Aude Sarah, il y a deux mille ans, lors de la fête de la pâque où le peuple célébrait la sortie du pays d’esclavage, avant de se donner entièrement à corps perdu dans sa lutte contre le mal, Jésus au cours de son dernier repas avec ses apôtres a voulu rester présent à tous les hommes qui viendraient au cours des siècles. Il vous aimait, il nous aimait déjà chacun au cœur de son peuple, au point de vouloir nous entrainer chacun dans sa victoire contre le mal.

Et maintenant ressuscité, Il se fait proche de vous, de nous, il se fait nourriture pour que sa générosité, sa paix, sa joie vous nourrisse, vous transforme et soit chaque jour la lumière de votre vie.

En demandant au Seigneur que par la force de son Esprit ce pain et ce vin devienne le Corps et le Sang du Christ, nous lui demanderons aussi que la force de ce même Esprit descende sur notre vie, et fasse que nous devenions les membres de son Corps, vivant de sa vie.

C’est en voyant comment Dieu se faisait proche d’eux et les sauvait à main forte et à bras étendus, que nos ancêtres ont eu Foi en Dieu. Maëlle, Oceane, Rodrigue, Roxane, à travers ce que vous avez déjà vécu à la maison, à l’école, au caté, à l’aumônerie, vous aussi avez pu faire l’expérience que le Seigneur Jésus se faisait proche de vous, transformait tout mal en bien si vous le lui demandiez. Vous avez pu faire l’expérience qu’en étant serviteurs, servantes, en vous donnant généreusement comme lui, sa joie et sa paix vous emplissait le cœur. Vous pouvez maintenant dire votre Foi en Dieu.

Dans l’évangile, vous avez certainement remarqué des signes discrets du monde nouveau que Jésus vient faire naitre. C’est un homme qui porte une cruche, en Israël c’était le rôle des femmes. Les Juifs célèbrent et prient au temple, Jésus inaugure le mémorial de son sacrifice dans la pièce d’une maison. Ce monde nouveau, c’est maintenant à nous à le mettre au monde, en étant artisans de paix. Monde nouveau où l’Esprit d’Amour fait fondre divisions et violence et rassemble les hommes.

Père Jean-Pierre Ledoux

2015 05 24 Pentecôte

2015 05 31 TRINITE

Dans le parcours de notre vie, si ardu soit-il, mettons nos pas à la suite des apôtres qui ont perçu la lumière de l’Esprit, le feu de l’amitié du Christ et le rayonnement de l’amour de Dieu. Si l’on veut comprendre Dieu et saisir ce qu’il y a d’important dans la vie, il nous faut un peu de silence, de contemplation, de prière. C’est parfois, dans nos villes, difficile à réaliser, mais c’est indispensable pour rentrer en relation avec ce Dieu trinitaire. La fête d’aujourd’hui nous pose à nouveau la question : Qui est Dieu pour nous ? Quel rôle joue-t-il dans nos vies ? Cette célébration nous rappelle que Dieu est amour, qu’il est relation et communauté. C’est le sens de la Trinité. Dieu peut donc être expérimenté plus facilement en famille, en paroisse, en groupes d’amis, car il est unité dans la diversité. Tous ceux qui aiment, les mamans que nous fêtons aujourd’hui, les familles, les couples de fiancés qui sont heureux, sont capables de se faire une idée de la Trinité et d’en témoigner. Plus l’amour grandit entre les personnes, plus l’amour est fort, plus il est capable de vivre une communion, une unité totale et en même temps de respecter totalement la personnalité de chacun. Un geste trinitaire nous met aussi en relation avec DIEU. Ce geste du signe de la croix est un peut automatique et un enfant en parlait avec humour comme du « numéro de téléphone » de Dieu ! Il est vrai que, quand on veut l’appeler, se mettre en sa présence. Nous traçons ce geste de la main droite, et la conversation, la prière peut commencer. Il y a quelques semaines, nous étions à l’église de la rue DARU ou se rassemble la communauté orthodoxe et il passait leur temps à se signer. Ils ont conservé les gestes des premiers temps de l’église. Les orthodoxes font le signe de la croix avec trois doigts, parce qu’on le trace en invoquant la Trinité. Le signe de la croix est tracé de haut en bas, et est ensuite coupé de droite à gauche, parce que Jésus-Christ est descendu du ciel en terre et a passé des Juifs a toutes les nations. La première ligne verticale « c’est le premier commandement « aime ton Dieu ». la seconde ligne c’est le deuxième commandement « Aime ton prochain comme toi-même » . Quant au fait de nommer à un moment précis de ce geste, les trois personnes de la trinité cela aussi à une signification, nous réaffirmons ainsi deux points essentiels de notre foi : d’une part la Sainte Trinité - Père, Fils et Saint- Esprit - et le salut de l’humanité entière par la croix du Christ. Chacun accueille ainsi la croix dans sa vie et accepte de s’unir au sacrifice d’amour de Jésus qui vient sauver le monde. Certaines communauté religieuse vont jusqu’ à descendre la main jusqu’au sol au lieu de leur poitrine, ce qui exprime bien ce Dieu qui s’abaisse jusqu’ à nous. Un prêtre nous racontait qu’à NOTRE DAME une femme musulmane en visite dans notre cathédrale lui a dit « Comment pouvez vous croire à un Dieu unique en trois personnes ». Il lui a demandé ce que fait une mère quand son petit enfant tombe à terre et se fait mal. « Je me baisse pour prendre mon enfant et le consoler » dit-elle . Le prêtre lui a alors expliqué que DIEU qui est amour est comme cette mère, il ne peut pas voir l’homme blessé sans venir le consoler et donc il s’abaisse en envoyant son fils et vient prendre sur son cœur chaque homme blessé en nous donnant son Esprit Saint. Cette femme a été touché par cette explication simple de la trinité qui n’enlève rien à ce mystère mais nous aide à découvrir la tendresse de Dieu relation qui nous accompagne tout au long de notre vie. « Je suis avec vous tous les jours jusqu’à la fin du monde. » Puisque Dieu est venu est avec nous, nous nous demandons ce qu’il nous reste à faire, puisque que Dieu nous a sauvé. Un prêtre posait la question aux chrétiens de sa paroisse : « Où est Dieu ? » Ils répondirent : « Dieu est partout ». Le prêtre répliqua : « Non, Dieu est là où on le laisse entrer ». Faire le signe de la croix, c’est relativement simple, il nous reste juste à entrebâillé la porte de notre cœur pour vivre de l’amour trinitaire.

Michel de la Giraudiere - Diacre Permanent

« L’esprit de Vérité vous conduira vers la vérité toute entière »

Dans la première lecture, lettre aux Galates, St Paul nous dit que le fruit de l’Esprit est
« Amour, joie, paix, patience, bonté, bienveillance, fidélité, douceur, maitrise de soi. »
La vérité toute entière où nous conduit l’Esprit
n’est donc pas une idée, une conviction à défendre,
la vérité où il nous conduit est une attitude, une façon d’être avec les autres.
Pour nous qui sommes faits à l’image de Dieu, relation entre le Père, le Fils et l’Esprit,
La vérité de notre être vers lequel l’Esprit nous conduit,
c’est la qualité de notre relation avec Dieu, avec les autres.

Comme le dit St Paul dans son épitre aux Romains chapitre 14,
la vérité de nos vies d’hommes et de femmes,
c’est que nous ne vivons pas pour nous-mêmes.
C’est dans la mesure où nous vivons pour les autres,
parfois dans les tribulations, parfois en portant la croix,
que nous trouvons paix, joie dans l’accomplissement plénier de nos existences,
les parents en font l’expérience quotidienne.

C’est ce que nous célébrons aujourd’hui :
les apôtres étaient réunis tous ensemble,
La peur les empêchait de vivre, les enfermait dans la tristesse.
L’Esprit Saint leur est donné :
« Alors leur apparurent des langues qu’on aurait dites de feu,
qui se partageaient, et il s’en posa une sur chacun d’eux. »
c’est à chacun d’eux que l’Esprit est donné.
Un nouveau souffle, un nouveau courage, un enthousiasme,
submerge chacun, libère la vie de chacun.
Ils ouvrent portes et fenêtres,
parlent avec fougue et joie de celui qui les fait vivre : Jésus-Christ ressuscité.

Dans le récit des Actes des Apôtres,
le mot « chacun » revient plusieurs fois :
c’est dans la mesure où chacun de nous,
sommes à l’écoute de l’Esprit Saint pour l’accueillir
que nous vivons pleinement, que nous réalisons la vérité de notre être
et qu’alors, ensemble, nous faisons corps.

C’est ce que nous vivons dans l‘Eucharistie :
comme les apôtres nous nous trouvons réunis tous ensemble,
et, c’est dans la mesure où chacun, accueillant l’Esprit du Fils,
entre personnellement dans la célébration,
qu’ensemble nous faisons corps en Jésus-Christ.
Cela se réalise particulièrement lorsque nous parlons à Dieu
avec les paroles du Notre Père.
C’est dans la mesure chacun parle à Dieu Père en vérité
que nous faisons profondément corps en vérité en le Fils Jésus-Christ.

Les actes des apôtres continuent le récit :
Les Apôtres « se mirent à parler en d’autres langues
et chacun de tous ceux qui étaient venu de partout à Jérusalem pour la fête
les entendaient parler dans leur propre dialecte. »
« Comment se fait-il que chacun de nous les entende parler dans sa langue maternelle. »
S’étonnaient-ils.

Le jour de la Pentecôte, pour les gens venus de partout à Jérusalem,
la vérité toute entière est que les apôtres parlent la langue que leur mère leur avait apprise,
cette langue par laquelle, petits enfants, ils avaient exprimé leur confiance
en apprenant à dire : « papa », « maman »,
cette langue dans laquelle ils avaient fait les premiers pas dans l’amour des autres.

Comme les apôtres, nous sommes parfois paralysés par la peur :
Peur des autres, peur de les gêner, peur du regard des autres…..chacun a ses peurs.
L’Esprit Saint balaye ces peurs,
nous devenons capables
de considérer chacun de ceux que nous rencontrons comme le frère né de notre mère.
Comme les apôtres nous lui disons des mots
qui, comme une langue maternelle, lui parlent au cœur,
des mots qui suscitent confiance, liberté.
A son regard qui se met à briller,
nous reconnaissons que la lumière de Dieu s’allume en lui
et que nous sommes bien, tous deux, fils du même Père.

Jésus dit : « Tout ce que possède le Père est à moi ».
Ce que possède le Père, c’est de se donner entièrement.
Pouvoir ainsi se donner, c’est ce que reçoit et vit le Fils, Il l’a manifesté sur la croix.
Ce que le Fils a ainsi reçu de son Père : il nous le donne par son Esprit.

La vérité est que aimés de Dieu,
son Esprit nous donne à chacun la capacité de nous donner, nous aussi,
et d’accomplir ainsi nos vies en plénitude.
La vérité est que chaque homme que nous rencontrons est aussi un frère aimé de Dieu.
Voilà la vérité que l’Esprit nous entraine à vivre dans la paix, dans la joie.

P. Jean-Pierre Ledoux

2015 05 14 .B. Ascension Marc, 16,15-20

« Il est bon pour vous que je m’en aille,
car, si je ne m’en vais pas, le Paraclet, l’Esprit Saint ne viendra pas à vous,
si je pars, je vous l’enverrai. » (Jean15, 7)
Maintenant, il y a un homme qui est pleinement au cœur de la Trinité,
qui vit pleinement de la vie de Dieu,
qui reçoit pleinement l’Amour de Dieu Père et qui Lui rend pleinement cet Amour,
car cet homme est le Fils de Dieu,
Dieu lui-même qui vit de cet Amour qu’est l’Esprit Saint.
Les Apôtres en ont été témoins et nous l’ont transmis.

Et comme devenu homme,
le Fils s’est fait solidaire des tous les hommes,
Comme le Fils s’est fait solidaire de chacun de nous,
Cet Esprit qu’il reçoit désormais en plénitude, il le répand sur nous, sur chacun de nous,
Et comme l’Esprit agissait en Jésus, ainsi il agit en nous.
Comment agit-il ?

Lorsqu’il était sur la terre, en Palestine,
après le baptême de Jean,
l’Esprit Saint descendit sur lui sous l’apparence d’une colombe,
Lorsque le Père, dans l’Esprit Saint, affirma son Amour pour son Fils :
« Celui est mon Fils bien-aimé » (Mtt. 3,17)
La réponse d’amour de Jésus à son Père fut de Lui rendre pleinement cet Amour, d’en vivre.
« L’Esprit le pousse au désert. »(Marc.1, 11)
« Jésus fut conduit au désert par l’Esprit. » (Mtt. 4,1)
Jésus se laisse entièrement pousser par l’Esprit Saint d’Amour et fait ce que veut le Père.

« Il ne vous appartient pas de connaitre les temps et les moments,
mais vous allez recevoir une force. »
« Un autre te mènera où tu ne voudrais pas. »(Jean21, 18)
Homme, c’est ce que Jésus –Christ a vécu toute sa vie :
Homme, il ne connaissait pas ce qui allait arriver,
mais une force était en lui qui le poussait.

Beaucoup de ceux qui cherchaient Dieu se laissèrent pousser par l’Esprit,
sans savoir pourquoi, ni où ils allaient :
Siméon vint au temple poussé par l’Esprit (Lc. 2,27)
Abraham quitta son pays sans savoir où il allait.

Reconnaissons l’Esprit de Jésus dans cette force qui nous pousse.
Reconnaissons-y la présence du Seigneur
qui ne nous laisse pas orphelins,
qui travaille avec les apôtres, qui travaille avec nous,
L’Esprit nous situe dans la confiance,
et nous amène à vivre en rendant grâces
pour la Terre Promise que nous découvrons en marchant poussés par l’Esprit.

P. Jean-Pierre Ledoux

15 04 19.B. 3°Pâques Luc, 24, 35-48 « c’est bien moi, conversion en mon nom, vous êtes témoins. »

La nouvelle circulait très vie dans la communauté : Il est ressuscité !
Dès le lendemain du sabbat, le dimanche matin donc, comme maintenant,
des femmes avaient commencé à le dire, on ne les avait pas crues.
Pierre et Jean avaient couru au tombeau,
ils avaient trouvé toutes choses comme les femmes avaient dit.
Pierre était perplexe, Jean, lui, avait cru.
En pleine nuit, des disciples avaient couru d’Emmaüs à Jérusalem,
Jésus leur était apparu, ils l’avaient reconnu à la fraction du pain. Il était aussi apparu à Pierre.
Les Apôtres étaient encore en train de parler, Jésus fut présent au milieu d’eux.
Ce n’était plus une nouvelle, c’était la réalité.

Ce que les apôtres ont vécu, nous le vivons dans notre communauté.
Pendant ces temps où nous célébrons la résurrection de Jésus-Christ,
j’ai remarqué lors d’échanges au cours de réunions,
que plusieurs d’entre nous avaient reconnu l’action du Christ ressuscité,
dans la générosité d’un marchand qui offre une paire de sandales pour un baptême,
dans la force étonnante d’une parole prononcée,
dans la délicatesse d’une invitation à un repas,
dans la prévenance d’un jeune qui ouvre une porte à une personne âgée,
dans l’arrêt subit d’une affection corporelle.

Oui, le Seigneur ressuscité est bien le Fils de Celui
qui prend soin de son peuple, fatigué de manger toujours la même chose,
Dieu lui donna la possibilité de faire des grillages de cailles dans le désert.
Oui, Jésus-Christ ressuscité n’a pas changé, Il est bien Celui qui, au bord du lac de Tibériade,
dès qu’Il voyait un malade, voulait le guérir, même le jour du Sabbat.
Oui, la tendresse de Dieu enveloppe toujours son peuple et chacun de nous.
A nous de le reconnaitre et de lui rendre grâces
comme et à la suite de nos ancêtres dans la Foi.

Une remarque :
C’est en Eglise que les Apôtres reconnaissent la présence de Jésus-Christ ressuscité :
pour partager la nouvelle, pour en vérifier la réalité, les apôtres étaient réunis.
De même pour nous : c’est en réunion, en communauté, en cellule d’Eglise,
que nous reconnaissons, vérifions la présence de Jésus-Christ ressuscité,
ce qui nous empêche de nous perdre dans des imaginations.

C’est parce que les apôtres ont rencontré Jésus-Christ ressuscité qu’ils ont pu en être les témoins.
C’est dans la mesure où nous rencontrons Jésus-Christ ressuscité que nous pourrons en être les témoins.

Jésus dit aux apôtres : « la paix soit avec vous. »
Résultat : « ils sont saisis de frayeur et de crainte »
Il leur faut du temps pour croire,
D’ailleurs plusieurs fois Jésus leur a reproché : « comme vos cœurs sont lents à croire ! »
Pour nous aussi, il nous faut du temps pour croire, il nous faut l’accompagnement de l’Eglise.

Il ouvrit leur intelligence à la compréhension des Ecritures :
« Il faut que s’accomplisse tout ce qui a été écrit à mon sujet
dans la loi de Moïse, les Prophètes, les Psaumes. »

Croire à la résurrection de Jésus-Christ,
c’est croire, avec action de grâces,
au projet de Dieu dans le monde
que le Fils, Dieu fait homme,
Serviteur de Dieu, le Seigneur Jésus-Christ est venu accomplir.

Croire c’est, en communion avec Jésus-Christ ressuscité,
être soi-même serviteur de Dieu et de son projet,
en étant serviteur des hommes.

Jésus se fait présent à ses apôtres,
Et pourtant, il leur dit : « quand j’étais avec vous »,
il leur parle au passé, il n’est plus avec eux comme avant.

Désormais,
c’est par ses disciples, par l’Eglise, par nous
qu’il sera présent au monde.
Bien plus que d’annoncer une bonne nouvelle,
il s’agit pour nous
de rendre présente la réalité de la tendresse de Dieu
pour tous ceux que nous rencontrons,
et qui sont des fils aimés de Dieu, des frères.

P. Jean-Pierre Ledoux

2015 04 05 dimanche de Pâques.

Il est ressuscité, il vous précède en Galilée, le carrefour des nations. Il vous précède sur les routes du monde.

« Aimez vos ennemis, priez pour vos persécuteurs,
ainsi serez-vous fils de votre père
qui fait se lever son soleil sur les méchants et sur les bons » (Mtt.5)
Jésus nous précède,
ce conseil que Jésus-Christ nous donne en St Matthieu,
il l’a lui-même vécu durant sa passion.
En cette situation extrême, rejeté par son Peuple qu’il venait sauver, condamné injustement,
fort de l’Esprit de Dieu son Père,
Jésus-Christ restaure en lui-même, en sa personne, en son humanité
la bonté du cœur de l’homme comme il en était à l’origine,
comme Dieu le voulait en créant l’homme à son image et à sa ressemblance,
La première lecture de la création que nous venons d’entendre nous le rappelait.

Jésus-Christ est ressuscité, la Bonté a gagné,
par ses disciples, elle se répand dans le monde qui se divise et se déchire,
le feu que nous avons allumé dehors en est le signe.
La foi de nos frères chrétiens d’Orient en est un signe combien plus fort !

Jonathan, Daniel, Johan, Carlène, Killian, par le baptême que vous allez recevoir,
Vous allez être plongés en Jésus-Christ ressuscité,
demeurez unis à Jésus-Christ,
parlez-lui, écoutez dans votre cœur résonner la parole de Dieu
que le prophète Ezéchiel nous transmettait :
« j’ôterai de votre chair le cœur de pierre, je vous donnerai un cœur de chair »,
un cœur capable de bonté envers vous-mêmes et envers les autres,
et « vous serez mon peuple, et moi, je serai votre Dieu »
Par le baptême, vous entrez dans le peuple
qui accueille la bonté de Dieu, qui en vit et qui la répand dans le monde.

Nelson Mandela, un grand Chrétien écrivait :
« Je souhaite que les Sud-Africains n’abandonnent jamais leur croyance en la bonté,
qu’ils chérissent cette foi dans les êtres humains
comme étant le fondement de notre démocratie. »
« La bonté de l’homme est une flamme qu’on peut cacher mais qu’on ne peut éteindre » disait-il encore.
Venant d’un homme, profond disciple de Jésus-Christ, qui a fait l’expérience de l’humiliation, de la souffrance
pendant de nombreuses années, particulièrement en prison,
cette affirmation a la force de la vérité.

Oui, nous croyons en la Bonté de Dieu qui se répand dans le cœur des hommes.
En y croyant, nous ouvrons maintenant, sur terre, un chemin de vie,
fondement du « vivre ensemble », de notre société, de la démocratie,
que dans notre devise nationale, nous nommons :
« Fraternité » des fils d’un même Père.

Célébrer Pâques n’est ce pas,
à la suite de Jésus-Christ, choisir de croire en l’homme,
choisir de croire en la bonté de Dieu qui sommeille en l’homme, en la nôtre et en celle de tout autre ?
Choisir de croire que nous sommes capables de bonté
capables d’accueillir les autres, quelles que soient nos différences.
Choisir de croire en la flamme de la bonté qui danse en chaque personne,
même si elle n’est plus qu’une petite lueur.
Croire ainsi, c’est croire en la victoire du Crucifié et vivre dans la puissance de Son Esprit.
Notons les expressions de bonté qui nous sont adressées.
Notons les paroles, les gestes de bienveillance autour de nous,
Rendons-en grâces au Seigneur, source de toute bonté. 4

Soyons pleins de bienveillance les uns pour les autres en notre communauté, en notre quartier.
Créons un climat d’attention, d’intérêt les uns pour des autres,
inventons des actions pour que la bonté s’étende entre nos voisins.
Allons à la rencontre des personnes différentes de nous, en particulier par la culture et la religion.
Demandons au Seigneur de savoir écouter son Esprit.

La bonté qui vous habite, qui s’étend autour de vous
dont je suis tous les jours le témoin émerveillé,
est le beau fruit du combat
que Jésus-Christ Notre Seigneur ressuscité a gagné sur la croix.
Acclamons-Le pour sa victoire, rendons-lui grâces,
et, avec ceux qui vont être maintenant baptisés,
mettons nos pas dans ses pas.

P. Jean-Pierre Ledoux

2015 03 22.B. 5° Carême. Si le grain ne meurt pas, il reste seul, s’il meurt il porte beaucoup de fruit.

« Qui aime sa vie, la perd. »
Cette parole d’évangile est-elle pour nous ?
Qu’en pensez-vous ?
Est-ce que vous aimez votre vie ?
En tous cas, moi, j’aime ma vie.
Quel est donc le sens de cette parole ?
« Qui se détache de sa vie en ce monde la gardera pour la vie éternelle »
Nous le disons parfois dans la prière de la messe :
« Tu ne cesses de nous appeler à une vie plus belle », à partager ta vie.
Pendant le Carême nous voulons faire attention au Seigneur qui nous appelle à vivre unis avec Lui.

Jésus nous ouvre le chemin.
Après le dernier repas qu’il prit avec ses apôtres, à Gethsémani, la veille de sa mort,
se présente à Jésus la possibilité de fuir ce qu’il sent tout proche : la confrontation finale avec la dureté de cœur des hommes.
« Père sauve moi de cette heure. »
Mais Jésus sent qu’il doit rester à Jérusalem,
Il sent qu’il doit rester dans le jardin des Oliviers, là où on va venir l‘arrêter.
Poussé par l’Esprit d’Amour du Père pour tous les hommes,
il sent que, pour vaincre le mal qui est dans le cœur des hommes, il doit l’affronter lui-même.
« Père sauve moi de cette heure ?
Mais non, c’est pour cela que je suis parvenu à cette heure-ci. »
C’est pour cela que, Fils de Dieu, Il est venu vivre avec nous.
C’est librement qu’il va risquer sa vie et la donner.

Uni à Dieu son Père,
ayant décidé de combattre le mal, appelé ici le monde,
Jésus sait que désormais,
par la puissance de Dieu son Père,
le mal, le monde est vaincu.
« Maintenant a lieu le jugement du monde,
Maintenant le prince de ce monde va être jeté dehors. »

Quelques Grecs qui croyaient en Dieu unique des Juifs
étaient monté à Jérusalem pour adorer Dieu.
Ils veulent voir Jésus.
Jésus dit : « Le Fils de l’homme doit être glorifié »
Ils sont venus adorer Dieu.
Dieu qui est Amour tout-puissant,
va se voir, va se manifester dans le Fils de l’homme,
dans le don total de sa vie que Jésus va faire
pour éradiquer du cœur de tout homme le mal qui empêche de vivre.

« Si quelqu’un veut me servir, qu’il me suive », dit Jésus.
Les Chrétiens d’Orient n’ont pas renié leur foi en Jésus-Christ.
Ils vivent douloureusement cette union à la Passion de Jésus-Christ.
Tout à l’heure à la quête, nous leur montrerons que nous sommes avec eux en les aidant concrètement.
Mais nous aussi
plutôt que chercher à garder notre vie, notre tranquillité,
ça vaut la peine, comme et avec Jésus,
de partager son Amour de Dieu pour tous les hommes
de nous laisser pousser par son Esprit,
qui nous ouvre à l’attention délicate envers chacun de tous les hommes,
en donnant librement et gratuitement pour eux
de notre énergie, de notre tendresse, de notre temps, de notre vie.
Nous n’y arrivons pas, demandons au Seigneur de nous partager la force qu’il nous a gagné sur la croix.

« Si le grain de blé tombé en terre ne meurt pas, il reste seul »,
celles et ceux qui, à un moment de leur vie, ont souffert d’être seuls
savent que rester seul est pénible, l’homme n’est pas fait pour vivre seul.
« Si le grain meurt il porte beaucoup de fruit »,
par Jésus-Christ, la vie éternelle, qui est celle de Dieu,
commence, pour nous, dès maintenant,
nous unit à tous les hommes,
élargit notre vie aux dimensions du monde entier,
aux dimensions de l’Amour de Dieu Père.
C’est dans cette vie que se préparent à être plongés, baptisés, Jonathan, Carlène, Quillian, Johan, Daniel.

« Moi, quand j’aurais été élevé de terre, j’attirerai à moi tous les hommes »
« Si quelqu’un veut me servir, qu’il me suive. »

P. Jean-Pierre Ledoux

2015 03 15 .B.4° Dimanche de carême.

Homélie : Au cours de sa marche dans le désert, le peuple d’Israël est à bout de courage, il récrimine contre Dieu et contre Moïse. Il connaît la tentation de l’amertume, du retour en Egypte et de la mort, avec les serpents à la morsure brûlante. Dans sa marche dans le désert, finalement, le peuple d’Israël reconnaît son péché. Moïse intercède auprès du Seigneur, et c’est alors qu’il fait à la demande de Dieu, un serpent de bronze et qu’il le dresse au sommet d’un mât. Quand un homme était mordu par un serpent, nous dit le livre des Nombres, et que cet homme regardait vers le serpent de bronze, il conservait la vie. Remarquons ce mot ‘fais’, ‘fais-toi un serpent.’ Il ne s’agissait pas de n’importe qu’elle sorte de serpent. Le serpent par lequel Dieu allait sauver ceux qui mourraient dans le désert devait être fait. Il devait être façonné. Ce verbe ‘faire’ ou ‘façonner’ apparaît dans le NT dans le même contexte. Saint Paul nous dit en Corinthiens : Celui qui n’a pas connu le péché, Dieu l’a fait péché pour nous, afin que nous soyons sauvés du péché. Jésus n’a point connu le péché. Il n’y avait dans sa nature aucun péché, mais Il été fait péché pour nous. La manière que Dieu utilise pour procurer le salut à ceux qui souffrent du péché peut nous paraitre insensée ? Dieu, dans sa toute puissance, peut tirer un bien des conséquences d’un mal causé par ses créatures Des hommes sont en train de mourir de piqures de serpent à cause du péché. Et que fait Dieu ? Dieu élève sur un poteau un serpent de bronze et sur la croix, Son Fils Jésus. Et la Parole de Dieu nous affirme que si nous regardons cette croix, nous serons sauvés. « Je peux dire, je n’ai qu’à regarder cet homme pendu à la croix et je serai sauvé ? Non, ce n’est pas possible, il ya trop de problèmes dans le monde aujourd’hui ? J’ai trop de blessures, de peines. Ne me dites pas qu’un homme mort il y a 2000 ans peut m’aider aujourd’hui ! Il faut être plus raisonnable. On doit d’abord s’occuper de ma blessure. Il faut extraire le poison » Voilà notre réponse et c’est ainsi que nous sommes absorbés par nos problèmes personnels. Tous les jours, on essaie d’extraire le poison. On se débat constamment dans la vie pour nous sauver par nos propres efforts. Ou encore, comme les hébreux, nous disons « pourquoi Dieu nous fait cela, pourquoi n’intervient-il pas. Nous nous trompons d’interrogation, et nous plongeons dans la désespérance. La vraie question pour nous chrétiens, ce n’est pas Pourquoi , mais « comment » vivre ces temps de douleur avec le Christ. Notre famille vit la mésentente, notre couple se disloque, nous ne somme plus assidus à la prière, au carême, en fait tout semble basculer. Regardons la croix avec la certitude que le christ est avec nous et transforme, notre famille, notre couple, notre prière, notre carême.

Le Christ envoi des témoins qui sont aussi élevés comme des serpents de bronze dans nos déserts. Le père KOLBE en 1941 interné à AUSCHWITZ va faire don de sa vie. En effet, un détenu s’étant échappé, dix hommes, choisis au hasard, sont condamnés à mourir de d’inanition dans le bunker de la faim, et parmi eux un père de famille que le Père Kolbe demande à remplacer. Avec les neuf autres condamnés le Père prie et chante, jusqu’au dernier souffle. Nous retrouvons une grande actualité dans ce que disait le père KOLBE quelques années avant « Seul l’amour est une force de création » . A Notre Dame vendredi soir, des témoins de la foi au Moyen orient ont témoigné. « Les chrétiens en IRAK ont préféré tout quitter, et se réfugier dans des conditions dramatiques au Kurdistan, plutôt que d’abjurer leur foi qui est la chose la plus grande pour laquelle il sont prêt à se sacrifier. Leur témoignage s’élève comme la croix du Christ pour que notre foi en occident, à Paris soit transformée.

Ce qu’il ya de pire, ce n’est pas de récriminer contre Dieu, mais d’être indifférent. Le père Kolbe le disait avant la dernière guerre, la sœur libanaise qui a témoigné à ND nous disait en accueillant des jeunes filles violé et torturé dans son dispensaire. Nous cherchons la cause et nous pensons aux terroristes, mais une des raisons de cette violence est notre indifférence. Le pape le redit : l’indifférence envers son prochain et envers Dieu est une tentation réelle même pour nous, chrétiens. C’est pour cela que nous avons besoin d’entendre, lors de chaque Carême, le cri des prophètes qui haussent la voix et qui nous réveillent. Alors durant cette montée vers Pâques, regardons la croix comme signe d’espérance « Et quand nous tournons notre regard vers la croix où Jésus a été cloué, nous contemplons le signe de l’amour, de l’amour infini de Dieu pour chacun de nous. De cette Croix jaillit la miséricorde du Père qui embrasse le monde entier. C’est notre foi : par la Croix du Christ, l’espérance nous est redonnée. La Croix de Jésus est notre seule espérance !

M. de la Giraudiere Diacre Permanent

2015 02 01 .B.4° Dimanche ordinaire Onction des malades.

Lectures :
Isaïe 61, 1-3a : Dieu préfère être malade à la place de ses fils.
Ps. 26(27) Ma lumière et mon salut, c’est le Seigneur
2° lecture : II Cor. 12, 7b-10 Ma puissance se déploie dans la faiblesse. Lorsque je suis faible, je suis fort.
Ev. : Jean 15, 1-8 : ce qui fait la gloire du mon Père c’est que vous portiez beaucoup de fruit.

Homélie : Par le prophète Isaïe, dans son chapitre 49 verset 14,
Le Seigneur nous dit :
« Une femme oublie-t-elle l’enfant qu’elle nourrit,
cesse-t-telle de chérir le fils de ses entrailles ?
Même s’il s’en trouvait une pour l’oublier,
Moi, je ne t’oublierai pas. » (Is. 49,14-15)
Le Seigneur a un cœur de mère, pour chacun de nous.

Lorsque son enfant est malade,
une mère préfèrerait parfois être malade à la place de son enfant.
C’est ce que vit le Seigneur pour nous.
Il a pris sur Lui nos refus de vivre, nos souffrances, nos douleurs pour nous gagner de pouvoir accueillir la plénitude de sa vie qu’il nous offre.
« C’est grâce à ses plaies que nous sommes guéris » (Is. 53,5).
C’est ce que nous vivons dans l’Eucharistie
particulièrement lorsque nous communions à son don de lui-même qu’il fait.

Le Seigneur ressuscité a fait route avec les disciples d’Emmaüs
pour leur révéler, à travers les Ecritures, le projet de Dieu sur le monde.
Par les sacrements de son Eglise, par son Esprit qui habite en nous,
pour nous inviter à prendre notre place dans ce projet de Dieu sur le monde,
Il se fait notre compagnon de route, quotidien, en son Fils Jésus ressuscité,
Compagnon plein de délicatesse qui ne se laisse pas vaincre en générosité.

Prendre notre place dans le projet de Dieu ?
Quelque soit notre état, quelles que soient nos capacités, nos forces,
« cherchons le Royaume de Dieu et le reste nous sera donné par surcroit. »
Cherchons à communier à la volonté de Dieu qui est bon pour nous et pour les autres,
laissons-nous pousser par son Esprit,
et nous découvrons avec bonheur
que de son côté, il prend soin de nous jusque dans les détails de notre vie
pour que la vie nous soit bonne et agréable, comme il le fit à Cana, pour que la fête réussisse.
Et quand le Seigneur agit, ce n’est jamais anodin ni superficiel,
ces noces de Cana annoncent un autre vin qu’il nous donnera : son sang versé pour notre vie.

De son côté Il prend aussi soin de notre santé, de notre confort.
Comme il le fit, un jour, après avoir longuement parlé à de nombreuses personnes.
Le soir venu, Jésus ne voulut pas renvoyer les gens sans leur donner à manger,
« Je ne veux pas les renvoyer à jeun, ils pourraient défaillir en route. »(Mtt. 17,32)
Il multiplia les cinq pains et les deux poissons. Geste qui annonce, là aussi, ce qu’il fera pour nous dans l’Eucharistie.

Le Seigneur est venu pour que nous ayons la vie en surabondance.
Lorsqu’il était parmi nous,
ll se faisait particulièrement proche des malades, de ceux dont la vie faiblissait.
Lorsqu’il envoie les disciples en mission, il leur dit :
« Proclamez que le Royaume de Dieu est tout proche, guérissez les malades. »
La guérison des maladies est un signe de la venue du Royaume de Dieu.

Vous qui êtes âgés, vous qui souffrez dans votre corps, dans la profondeur de votre être,
par le sacrement de l’Onction des malades,
Vous allez pouvoir accueillir en vous l’Esprit de Jésus-Christ, vous allez faire corps avec Lui,
Il veut que vous viviez, Il vous donnera sa Force en partage.

Saint Jean dans son évangile nous dit que le Seigneur veut que nous portions du fruit.
Lorsque nous sommes en bonne santé, et aussi lorsque nous sommes malades.
Le meilleur fruit que nous pouvons porter si nous restons unis à lui,
c’est la paix du cœur qui rayonne autour de nous,
c’est le visage en action de grâces qui pacifie les autres.

Comme Saint Paul, nous pouvons faire confiance au Seigneur qui nous aime et dire :
« J’accepte de grand cœur pour le Christ les faiblesses, les contraintes,
car lorsque je suis faible, c’est alors que je suis fort.
Car la puissance de Dieu donne toute sa mesure dans la faiblesse. »
Et alors nous pourrons chanter avec Marie :
« Il comble de biens les affamés. »

P. Jean-Pierre Ledoux

2015 01 04 .B. Epiphanie Mtt. 2,1-12. L’Epiphanie, c’est aujourd’hui

La première lecture nous situe en 587 avant Jésus-Christ.
Nabuchodonosor, roi d’Assyrie, vient de prendre Jérusalem.
Il emmène à Babylone, un deuxième convoi de déportés, qui rejoint ceux qui ont déjà été emmenée en captivité 10 ans auparavant, l’élite du pays, les hommes en âge de travailler…
Dans ce temps de ténèbres pour le peuple,
le prophète Isaïe sent que Dieu accompagne toujours son peuple, qu’il le sauvera de cette situation pénible,
que l’amour de Dieu pour son peuple éclatera aux yeux de tous :
« Debout, Jérusalem, resplendis,
Sur toi se lève le Seigneur, sur toi sa gloire apparait :
regarde, tous ils se rassemblent,
tes fils reviennent de loin, et tes filles sont portés sur la hanche. »

Le prophète Isaïe prédisait ce qui allait se passer, ce que le Seigneur allait faire pour son peuple.
Par votre baptême, tous vous êtes prophètes,
vous ne prédisez pas l’avenir,
mais vous voyez ce que le Seigneur est en train de faire aujourd’hui, en vous, dans le monde.
Les temps sont difficiles pour beaucoup,
mais par votre foi, vous voyez que toutes les nations sont associées au même héritage : au même corps, au partage de la même promesse, dans le Christ-Jésus.

C’est ce que nous avions exprimé lors de la veillée de Noël :
nous avons reconnu la venue du Sauveur sur notre terre aujourd’hui, _ dans tous ces gestes de générosité que nous avons cité,
dont nous avons été témoins ou que nous avons accomplis nous-mêmes.
Gestes, attitudes, inspirés par l’Esprit de Jésus-Christ,
qui étaient autant de lumières, reflets de la présence du Seigneur
qui règne aujourd’hui par son Esprit répandu sur toute notre terre.
Et toutes « Les nations marcheront vers ta lumière. »

Gestes, attitudes de générosité
qui sont comme autant de trésors provenant de l’évangile
que, Chrétiens, comme les Mages, nous présentons au Seigneur pour lui rendre grâces.
Aujourd’hui, Epiphanie, révélation du Sauveur à toutes les nations,
nos yeux de prophètes voient l’Esprit du Seigneur à l’œuvre chez tous les hommes et pas seulement chez les chrétiens :
« Tu verras, tu seras radieuse,
Les trésors d’au delà des mers afflueront vers toi,
vers toi viendront les richesses des nations. »

Comment reconnaitre si un geste est vraiment inspiré par l’Esprit ?

L’évangile nous en donne la clé.
D’un côté :
les Mages.
Ils viennent de loin, Ils cherchent dans le ciel, ils représentent toute l’humanité à la recherche de Dieu
« Où est le roi des Juifs, nous avons vu son étoile et nous sommes venus adorer. »
Tout est dit clairement, simplement :
« Nous avons vu son étoile » :
les mages ont vu un signe dans le ciel.
Ils ont cru le signe, ils y ont répondu sans tarder.
« Sans hésiter, ils ont quitté leur pays, se sont mis en route.
« quitter », est dans nos gènes de croyants, depuis Abraham,
« Nous sommes venus l’adorer »
« Où est-il : où devons nous aller ? »
Générosité, Simplicité, Clarté, Paix, Joie, Confiance dans les autres.
Les fruits de l’Esprit tels que Saint Paul
nous les présentent dans son épitre aux Galates
se reflètent dans les gestes, dans l’attitude des Mages.

D’un autre côté :
Le roi Hérode entend parler d’un roi des Juifs, mais c’est lui le roi des Juifs !
Et tout Jérusalem, comme on dirait le tout Paris, est bouleversé,
Il va falloir changer.
On ne pourra plus rester entre nous, dans nos vieilles certitudes,
il faudra abandonner les privilèges, le pouvoir. Alors, c’est le secret, le mensonge,
et demain la violence du meurtre des Saints Innocents.
Trouble, mensonge, « haine, jalousie, discorde. »

Le monde, et nous-mêmes aussi, avons souvent du mal à accepter le Sauveur
qui vient bouleverser nos habitudes, nos vieilles certitudes,
car il veut donner une nouvelle dimension, une dimension divine à notre vie.
Les deux esprits se disputent la place en nous,
parfois , nous sommes généreux comme les mages,
parfois, c’est le trouble et le refus.
Heureusement, le Seigneur nous aime tels que nous sommes Et Il nous entraine à sa suite.

Alors, comme les Mages, n’hésitons pas à quitter notre pays,
A reconnaitre et à suivre les signes qu’il nous fait dans la célébration, par les autres, dans sa présence auprès de nous.

« Alors tu seras radieuse, ton cœur frémira et se dilatera »

P. Jean-Pierre Ledoux

2014 12 25 .B. Noël. Luc, 2,1-14 Noël, c’est aujourd’hui.

« Le peuple qui marchait dans les ténèbres a vu se lever une grande lumière,
et sur les habitants de l’ombre, une lumière a resplendi. »
Marie, Joseph, avaient quitté la sécurité de leur village de Nazareth,
fortifiés par l’attente de la venue du Sauveur,
ils avaient longuement marché dans les ténèbres.
Les bergers, guettant l’aurore, veillaient dans les ténèbres,
ils quitteront leurs troupeaux pour répondre à un appel.

Avec Marie, Joseph, les bergers, Chrétiens, dans ce monde de ténèbres, nous quittons nos sécurité, nos certitudes,
pour répondre à une parole,
nous vivons dans l’espérance et la joie :

« Je vous annonce une grande joie, qui sera celle de tout le peuple :
Un Sauveur vous est né,
le fils du Très Haut annoncé à Marie, le Christ, le Seigneur, son nom est proclamé :
"Conseiller merveilleux, Dieu fort, Père à jamais, Prince de la Paix. »
« Vous trouverez un nouveau né emmailloté et couché dans une mangeoire. »

Noël, n’est pas que l’anniversaire d’une naissance.
L’évangile de Saint Jean ne nous parle pas de la naissance de Jésus à Bethléem il y a 2000 ans,
au début de son évangile, il nous parle du Noël d’aujourd’hui :
« le Verbe, le Fils de Dieu, était la vie de tout être,
la vie est la lumière des hommes,
la lumière luit dans les ténèbres et les ténèbres n’ont pas pu l’atteindre. »

Noël, c’est aujourd’hui,
le Seigneur, Lumière du monde, vient nous rencontrer, vient vivre aujourd’hui parmi nous, en nous,
pour nous faire vivre dans sa lumière
qui est paix et joie au fond du cœur.

Noël, c’est aujourd’hui.
Aujourd’hui aussi, dans la rue, nous rencontrons des hommes, des femmes au regard sombre, triste.
Tous les jours la télé nous montre la violence extrême qui refuse l’existence de l’autre.
Au fond de nous-mêmes, les ténèbres rodent autour de la lumière.
« Vous êtes la lumière du monde » nous dit le Seigneur.
Dieu a voulu avoir besoin de Marie pour venir parmi nous,
Dieu a besoin de nous pour que sa lumière se répande dans les cœurs.
Chacune de ces étoiles que nous avons accrochées au plafond, lumière dans notre chapelle, est le rappel d’une rencontre entre le Seigneur et chacun de nous.

Lorsque poussé par son Esprit,
à l’exemple du Fils de Dieu qui ne retint pas pour lui la divinité, pour se faire proche de nous
nous avons su sortir pour nous faire proches d’un autre.
Lorsque à l’écoute de Dieu au fond de nous-mêmes, prompt à lui obéir,
nous avons laissé le Seigneur guider nos pas, nos gestes, nos paroles, dans le don de nous-mêmes,
nous avons bien senti que nous vivions pleinement,
qu’en nous, la vie était lumière.

Vous avez certainement remarqué :
lorsque contents de nous, de Dieu, des autres,
notre sourire s’enracine dans une joie et une paix profonde,
le visage de celui que nous rencontrons s’illumine d’un sourire,
la lumière de Dieu se transmet,
souvent de façon aussi discrète qu’au jour de sa naissance dans la crèche,
de façon aussi respectueuse de l’autre qu’au jour de sa naissance dans une mangeoire.

Heureux d’accueillir Celui qui vient illuminer nos vies,
et accomplissant aujourd’hui la mission des anges qui, il y a 2000 ans, annonçaient la bonne nouvelle aux bergers,
nous pouvons chanter comme eux et avec eux, avec tous les chrétiens, avec tous les hommes de bonne volonté :
« Gloire à Dieu au plus haut des cieux et paix sur la terre aux hommes qu’Il aime. »

Noël, c’est aujourd’hui,
Tous les jours nous transmettons la lumière de Noël, comme nous l’avons évoqué pendant la veillée.
Il y a 2000 ans, le Sauveur entrait dans notre humanité en naissant de la Vierge Marie, nous avons rappelé ce jour en portant l’enfant Jésus dans la crèche.
Aujourd’hui, dans cette eucharistie, Il nous adresse la Parole, il va rendre présent pour nous le don de lui-même qu’il fait, il va nous y entrainer,
nous Le recevrons par la communion, signe et source de notre vie de lumière avec lui.

P. Jean-Pierre Ledoux

2014 12 21. B.4°Avent. Luc 1,26-38. L’Annonciation, c’est aujourd’hui.

Première lecture : Le roi David n’est plus obligé de combattre ses ennemis, de coucher sous la tente, il habite dans sa maison. Mais l’Arche de Dieu était toujours sous la tente. Généreusement, David dit au Prophète Nathan : « Regarde, j’habite une maison de cèdre et l’arche de Dieu habite sous un abri de toile. » Le Prophète Nathan dit à David : « Ce que tu as l’intention de faire, fais-le, le Seigneur est avec toi. » Ce n’est pas du tout ce que Dieu veut. Tout prophète qu’il était, Nathan se trompe, ne transmets pas la parole de Dieu. Cette nuit même la parole de Dieu fut adressée à Nathan. Non, ce n’est pas David qui va construire une maison à Dieu, Dieu rappelle à David tout ce qu’il a fait pour lui, si Dieu dit qu’il va continuer à prendre l’initiative, ce n’est pas pour faire son malin, c’est que Dieu sait que ce qu’il va faire dépasse de beaucoup ce que David pouvait imaginer : David voulait construire un temple pour que Dieu demeure au milieu de son peuple, La maison que Dieu va donner à David, c’est sa descendance, et dans sa descendance, il y aura Jésus et par Jésus la demeure de Dieu sera le cœur de tous les hommes de tous les siècles.

Evangile : Comme toute fille d’Israël, Marie attendait le Messie. Dieu parle à Marie. La promesse faite à David va se réaliser de façon inimaginable. L’enfant qu’elle va concevoir, ne sera pas seulement un descendant de David, Il sera Fils du très Haut, et son règne sera sur tous les hommes.

Généreusement, David avait dit à Nathan, ce qu’il allait faire : une maison pour l’Arche de Dieu. Marie, elle, a peut-être un sens plus aigue de la grandeur de Dieu, elle écoute, accueille, demande seulement comment cela va se passer, a-t-elle quelque chose à faire ? Nathan avait dit à David : « Ce que tu as l’intention de faire, fais-le. », mais Dieu rappelle à Nathan, que c’est Lui qui prend l’initiative. Marie s’en remet entièrement à Dieu : « Je suis la servante du Seigneur ; que tout m’advienne selon ta parole. » Et Dieu vient habiter parmi nous pour réaliser son projet d’amour pour tous les hommes.

Nous chantions au début de la messe : « La première en chemin » Marie est la première parce que nous la suivons. Le chemin qu’elle a pris, nous le prenons derrière elle.

Que s’est-il passé exactement en Galilée, à Nazareth, dans la maison de cette jeune fille vierge promise en mariage à Joseph de la maison de David ? Un ange avec des ailes et des plumes comme nous le représentent tant de peintres, qui comme un gros oiseau serait passé par la fenêtre ? Un homme vêtu de lumière qui serait passé à travers les murs ? Une Lumière ? Le mot Ange vient du mot grec angelo qui a même racine que angile : « nouvelle », si on ajoute ev, qui signifie : bonne, à angile, cela fait « évangile », « bonne nouvelle » L’important, est que Dieu a parlé à Marie, qu’il lui a annoncé une nouvelle, L’important, est que Marie écoutait, que Marie aie dit sa disponibilité : « Je suis la servante du Seigneur, que tout m’advienne selon ta parole. »

Si elle est première en chemin, c’est parce que nous la suivons. Et le chemin par où elle passe, nous y passons aussi, Ce qui lui arrive, nous arrive aussi. Nous avons l’habitude de dire que Dieu nous aime, et c’est vrai. Lorsque nous aimons quelqu’un, nous avons envie de lui parler. Dieu veut aussi nous parler, Il nous parle.

Comment nous parle-t-il ? Pas d’ange avec ailes et plumes, pas d’apparition lumineuse, comme pour Marie, l’important, c’est ce qui nous est arrive au fond du cœur.

Dieu veut tellement respecter la liberté qu’il nous a donnée, qu’il ne veut pas nous forcer, il est très discret, au point que souvent nous ne savons pas qu’il nous parle.

Ne vous est-il jamais arrivé d’être passé à côté de quelqu’un qui avait besoin de votre aide, et de regretter de n’avoir pas reconnu l’appel du Seigneur qui voulait aider cette personne par vos mains, par votre écoute, par votre proximité ?

Dieu qui se fait proche, ce peut être une rencontre qui vient juste au moment où nous en avons besoin, tout simplement parce que quelqu’un d’autre a eu subitement une envie inexplicable de venir nous rencontrer et ce quelqu’un s’est laissé guider par Dieu qui nous exprime ainsi sa tendresse. Quelqu’un qui ne croit pas dirait que c’est une suite de hasards, s’interdisant ainsi de reconnaitre la présence de Dieu à sa vie.

Oui, il nous arrive à tous d’entendre le Seigneur nous parler. Lorsque nous sommes attentifs à agir selon l’Esprit de Dieu qui nous donne de bonnes idées, lorsque, comme Marie, nous aussi, sommes serviteurs du Seigneur alors c’est la paix profonde, la joie de collaborer avec le Seigneur qui nous est présent et nous parle.

Il nous reste alors à partager cette bonne nouvelle avec les autres.

P. Jean-Pierre Ledoux

14 11 16 .A. 33°dim. Mémoire du P.Waille. Mtt. 25,14-30 « Entre dans la joie de ton maitre »

« Très bien, serviteur bon et fidèle, tu as été fidèle pour peu de choses,
je t’en confierai beaucoup, entre dans la joie de ton maitre. »
Pour le Père Waille cette parole de la parabole est réalité.

Alors qu’il était encore parmi nous, le Père Waille était déjà entré dans la joie de son maitre.
En décembre 2012, ne pouvant plus vivre seul dans ses chères montagnes à la Toussuire, il est revenu à Paris, dans la Maison Marie-Thérèse, maison des prêtres âgés. Serein, heureux, il ne se plaignait jamais, étonné qu’on s’occupe de lui. Lui qui avait toujours vécu à la dure, il se disait traité comme un pacha, heureux de la proximité, de l’amitié que, vous les jeunes, vous lui avez rendues ces dernières années.
Vous êtes restés auprès de lui jusqu’au bout, et Audret, qui le veillait lorsqu’il nous quitta, me disait qu’à la fin il dormait paisiblement, jusqu‘à ce qu’il arrête de respirer, visage détendu, souriant, entré dans la joie de son maitre.

Ses derniers moments nous révèlent ce qu’il vivait en profondeur : son union avec le Seigneur.

Il a donné un tiers de sa vie à la communauté. Pendant 30 ans, de 1972 à 2002, Il a profondément marqué la communauté,
il y a encore un ans ou deux, sans s’en rendre compte, pour s’adresser à moi, certains d’entre vous disaient : « Père Waille ».
Il était entièrement disponible à tous dans son accueil sans faille.
Il était, comme le dit l’annonce de son décès par le diocèse : "humble serviteur de l’Evangile, hommes des Béatitudes, il vivait le détachement et la pauvreté. »
Il ne possédait pas les choses, il les utilisait. Il utilisait son scooter pour aller voir les gens, il n’en n’a plus besoin, il le donne.

Le talent que le Seigneur lui avait donné,ce que le Seigneur donne à chacun de nous, d’ailleurs, c’était son Esprit, son Coeur de Père. Le Père Waille a bien su faire porter du fruit à ce talent. Il était un vrai Père pour les jeunes, ce n’est pas pour rien qu’ils l’appelaient ‘le Padre’.Il leur était très présent. Le Seigneur Jésus, lorsqu’il était parmi nous, circulant dans les villages de Galilée, autour du lac, se faisait tout particulièrement proche des malades, des pauvres, le Père Waille aussi se faisait très proche des jeunes en difficulté, il les a emmenés pendant de nombreuses années en camp à la Toussuire pour des séjours d’été. Pour les séjours d’hiver, une pièce de son chalet était un vrai magasin : bottes de neige, skis, traineaux, raquettes, baby-foot. Son cœur était plein de tendresse pour toute créature, il ressemblait à Saint François. A la Toussuire, ce sont surtout les chats errants, malades, aveugles qui trouvaient refuge dans son chalet et nourriture de sa main.

Au cœur du Chalet, une chapelle avec le tabernacle. C’est dans cette chapelle qu’il célébrait la messe, comme ici à la Confiance,et qu’il communiait à la tendresse de Dieu pour les hommes. Lors des semaines saintes, ici, vous les jeunes, vous vous souvenez de la ferveur des veillées de prière du jeudi saint qui duraient toute la nuit, vous relayant à tour de rôle, dormant dans des sacs de couchage dans l’Espace Confiance.

Sa dévotion à Marie était grande. Tous les ans, l’aumônerie faisait le pèlerinage à Lourdes, vous êtes restés fidèles à la récitation quotidienne du chapelet, ce matin, après avoir pris ensemble un petit déjeuner pour retrouver cette chaleur qu’il avait pour vous,vous avez voulu prier le chapelet avant la messe comme il vous l’a souvent demandé. Vous voyez ces vitraux que le Père Waille a fait poser dans la chapelle, ils laissent venir la lumière du soleil jusqu’à nous en lui donnant des couleurs, de même le cœur de père du Padre rendait proche et concrète la bonté de Dieu pour chacun.

Ce n’est pas seulement mercredi matin 29 octobre à l’hôpital du Val-de-Grâce, à l’âge de 89 ans, en la 63° année de son sacerdoce, qu’il nous a quitté. Il y a déjà 12 ans qu’il a quitté la chapelle. Tous les jours à partir de 14h30, il était présent pour accueillir les gens, pour les écouter. Son successeur avait des fourmis dans les jambes, jamais là, toujours dehors. Le Père Waille n’était plus là ! Pour le remplacer, il a fallu une armée de chrétiens bénévoles qui se sont organisés en équipe d‘accueil. Une après-midi d’aumônerie, les jeunes ont fait une révolution, ils se sont réunis pour demander à son successeur d’être présent, un peu comme le Père Waille. Le Père Waille n’était plus là ! Ce talent de Dieu que le Padre vous a fait gouter par la qualité de sa présence,ne le gardez pas entre vous, ne l’enterrez pas comme le troisième homme de la parabole. Cette chaleur, cette proximité de Dieu que le Padre vous a prodiguées, à vous de la vivre avec ceux avec qui vous vivez, avec ceux que vous rencontrez, avec tous ceux qui vivent dans ce quartier, vous faisant proche de chacun comme d’un frère, quelque soit son origine, quelque soit sa religion, allant particulièrement vers ceux qui sont vraiment autres que nous, vers ceux qui sont à la périphérie, comme dit le Pape François. C’est ainsi que nous resterons en communion avec le Padre. Autour de nous, le monde ne sait plus que Dieu l’aime, le monde meurt d’une faim, d’une pénurie de la Bonne Nouvelle. A vous de l’aimer de la part de Dieu. En vous En disant cela, j’ai l’impression de vous parler de la part du Père Waille.

Le Cardinal avait confiée cette communauté au Père Waille, il l’avait reçue du Père Jean Aubin que lui-même avait reçu du Père Malavoy. Il a bien soigné cette petite graine, elle grandit, pousse des bourgeons. Déjà, la communauté reçoit les belles couleurs qui sont dehors,ces belles couleurs venant du monde entier, reflets de la présence de l’Eglise, Corps du Christ, dans toutes les nations. Fidèle à l’Esprit qui animait le Père Waille, à notre tour de faire porter à la communauté des fruits en abondance, dans tout le quartier de la Porte d’Asnières qui est ouvert au monde, ce que vous faites d’ailleurs.

Ce n’est pas l’importance du talent qui compte, cinq, deux ou un, c’est la confiance avec laquelle on le reçoit du Seigneur, c’est l’ardeur amoureuse avec laquelle on lui fait porter du fruit.

« Serviteur bon et fidèle, tu as été fidèle pour peu de choses,je t’en confierai beaucoup, entre dans la joie de ton maitre. »

Par notre Eucharistie, nous allons partager la joie, l’action de grâces du Padre qui avec tous les Saints est devant le Père. Nous rendrons grâces pour tout ce que le Padre nous a transmis. Nous demanderons au Seigneur d’accueillir, nous aussi, pleinement, l’Esprit qu’Il nous donne et de lui faire porter du fruit en abondance.

Père Jean-Pierre Ledoux

2014 11 09. Dédicace Basilique Latran. Détruisez ce Temple, en trois jours je le relèverai.

Le Temple, c’est la demeure de Dieu au milieu de son peuple.
Au cœur du Temple de Jérusalem, dans le Saint des Saints, un coffret recouvert d’une plaque d’or,
l’Arche d’Alliance contient les dix commandements gravés par le doigt de Dieu dans la pierre, et donnés à Moïse sur le mont Sinaï pour le peuple,
c’est le contrat d’Alliance, le contrat de mariage de Dieu avec son Peuple.
L’Arche d’Alliance, ce coffre, c’est le marchepied de Dieu, Il garde sa Parole sous ses pieds.
Par l’Arche d’Alliance, Dieu demeure au milieu de son peuple, le rencontre.
Lors des grandes fêtes, le peuple venait de loin pour prier Dieu.
Plusieurs fois, Jésus vint de Nazareth jusqu’au Temple à Jérusalem, pour rencontrer, écouter, adorer Dieu.

Jésus arrive dans le Temple, il n’y a que bruit, gens occupés à faire du commerce.
la maison de Dieu son Père était devenue une maison de trafic.
Dans ce brouhaha, Dieu son Père ne pouvait plus parler à son peuple, et être entendu.
Au risque de voir la colère des chefs de la religion s’enflammer encore plus contre lui,Jésus chasse tous les marchands hors du Temple.

Cet événement a-t-il quelque chose à voir avec notre vie aujourd’hui ?

Si on demande à des enfants du catéchisme où est Dieu, ils répondent souvent :
« Dieu est dans mon cœur. »
St. Paul disait déjà aux Corinthiens : « N’oubliez pas que vous êtes le temple de Dieu, et que l’Esprit de Dieu habite en vous. »

Chacun, nous sommes le temple de Dieu,
c’est la profondeur de nous-mêmes, où Dieu demeure et veut nous rencontrer pour nous faire exister en vrai fils.
Parfois, nous n’arrivons pas à descendre en ce lieu de nous-mêmes où le Seigneur habite.
Souvent, comme le Temple de Jérusalem, notre cœur est un lieu de trafic où se mêlent mille et une préoccupations, impatiences, inimitiés, peurs,
qui nous empêchent d’être présents à Dieu et à nous-mêmes.
Quelqu’un nous énerve, nous disons qu’il nous met hors de nous-mêmes,
impossible d’écouter Dieu qui nous parle dans la profondeur de nous-mêmes.
Absents de Dieu, nous sommes absents à nous-mêmes.
C’est comme si la demeure de Dieu en nous était enfouie sous les décombres de la présence à nous-mêmes.

« Détruisez ce Temple, et en trois jours je le relèverai. »
Lorsque nous laissant pousser par l’Esprit, nous nous mettons en présence du Seigneur, à son écoute, dans la prière,
Lorsque nous laissant pousser par l’Esprit,nous agissons en son nom,
exultant de joie, nous faisons l’expérience de sa force de résurrection qui agit en nous, se manifeste en nous, et par nous.

Ensemble aussi nous sommes le temple de Dieu,
Les apôtres le disent : « le Temple dont il parlait, c’était son corps. » et souvent nous le chantons : « vous êtes le corps du Christ. »
Ensemble, nous sommes le sanctuaire, le lieu où Dieu veut vivre au milieu des hommes.

Lorsque nous nous engageons dans la célébration de la messe,
Il nous parle, nous l’écoutons,
Il nous rencontre, nous sommes présents, nous le chantons,
Il se donne à nous, vient vivre en nous, nous communions à lui, devenant un seul corps.

Lorsque les relations qui nous unissent sont enracinées en Jésus-Christ,
alors, plus de divisions, c’est la paix profonde qui nous unit,
paix qui nous permet d’aller ensemble vers les autres, d’être ensemble sa présence auprès d’eux, de nous mettre ensemble à leur service.
C’est ce que, en communauté, nous cherchons à faire au milieu de ce quartier.
Eglise de Jésus-Christ, nous sommes « le Temple de Dieu au milieu de son Peuple. »

Quand Jésus ressuscita d’entre les morts, les disciples se rappelèrent ses paroles et les comprirent.
Nous aussi si nous faisons l’expérience de Jésus ressuscité, nous comprenons le sens des Ecritures.

Ezéchiel dans la première lecture nous parle de cette eau :
« L’eau qui descendait du côté droit du Temple assainit les eaux de la mer morte, Tous les animaux peuvent vivre et foisonner, les arbres fruitiers poussent. »
Lors de notre pèlerinage en Terre Sainte au mois de mars, nous avons vu cette chute d’eau en plein désert à Ein Geidi, sur les bord de la Mer morte, devant elle nous avons chanté, comme au début de la messe : « j’ai vu l’eau vive ».
Le côté droit du Temple, c’est le côté droit du Christ ouvert sur la croix, d’où jaillit sa vie de ressuscité qu’il nous donne, tout particulièrement dans la communion.
Lorsque nous accueillons en nous cette vie qui nous vient du ressuscité,
la vie foisonne en nous, en son nom, nous suscitons vie et paix autour de nous.

C’est ce que nous avons voulu rappeler au début de la messe,
l’eau avec laquelle nous avons fait le signe de croix
est le signe de cette vie nouvelle qui vient du côté du Christ crucifié
vie nouvelle que nous avons acceptée le jour de notre baptême
et que nous accueillons chaque jour.

« Vous êtes le temple de Dieu, et l’Esprit de Dieu habite en vous. »

P. Jean-Pierre Ledoux

2014 11 01 Toussaint. Foule immense des Enfants de Dieu. Le salut est donné par notre Dieu et par l’Agneau.

Dans la première lecture, St Jean nous dit comment il voit la Toussaint :
la fête du rassemblement de tous les Saints autour de Dieu.
C’est pour cela que le Fils est venu parmi nous, Jésus-Christ,
c’est pour cela que nous avons célébré sa vie, sa mort, sa résurrection tout au long de l’année,
pour que tous nous soyons saints comme lui est saint.

C’est l’accomplissement du projet de Dieu,
réunir tous les hommes devenus saints
dans une grande construction harmonieuse
qui a pour fondation les Apôtres et les Prophètes
et pour pierre d’angle, sur qui tout s’appuie et prend force, Jésus-Christ lui-même.
Nous pouvons en faire l’expérience, chacun personnellement,
notre vie s’appuie et prend force en Jésus-Christ,
c’est lui qui peu à peu nous fait saints comme lui,
c’est vrai pour chacun de nous,
c’est vrai pour toute l’Eglise.
Quand il écrit ses lettres, St Paul les envoie aux « Saints de Corinthe », aux « Saints d’Ephèse »…
S’il nous écrivait aujourd’hui, il enverrait la lettre aux Saints de la Confiance.

Saints de Dieu, parce que le jour de notre baptême, nous avons été marqués du sceau de l’Esprit.
Ce jour- là, nous-mêmes ou par la voix de nos parents,
nous avons accepté d’être aimé, sauvé par Dieu et par son Fils Jésus-Christ,
depuis ce jour-là, Dieu qui est fidèle, nous regarde comme ses fils bien-aimés.

Après avoir vu ceux qui sont marqués du sceau : douze mille de chacune des douze tribus d’Israël,
après avoir vu les chrétiens qui ont reçu le baptême, dirions-nous aujourd’hui,
Saint Jean voit une foule immense qui n’est pas marquée du sceau.
« Qui sont-ils ceux-là ? » demande-t-il, ils ne sont pas de notre clan, ils ne sont pas de notre religion.
On lui répond : « Ce sont ceux qui ont lavé leur vêtement dans le sang de l’Agneau. »
Même s’ils n’ont pas reçu le sceau, le baptême,
Jésus-Christ est mort pour eux,
ils vivent comme Jésus-Christ, même s’ils ne connaissent pas son nom,
ils vivent du même Esprit qu’ils reçoivent de Dieu.
Aujourd’hui, autour de nous, dès que vous sortez de la chapelle, vous pouvez les reconnaitre,
comme nous, ils cherchent à vivre les béatitudes promises par Jésus-Christ :

Heureux les pauvres,
ils savent que la qualité de leur vie ne vient pas d’eux mais de Dieu,
ils ont le cœur et les deux mains ouvertes pour recevoir la puissance d’aimer,
ils ne retiennent rien pour eux.

Heureux les doux,
ils ne font pas la force, mais ils respectent la liberté de l’autre,
ils ouvrent les cœurs par leur délicatesse et ils savent attendre.

Heureux ceux qui pleurent,
ils avouent ainsi leur faiblesse,
comme des enfants confiants dans l’amour de leurs parents.

Heureux ceux qui ont faim et soif de la justice,
ils œuvrent pour plus de justice dans le monde,
mais ils savent que la vraie justice ne viendra
que lorsque leur cœur et celui des autres sera converti par Dieu.

Heureux les miséricordieux,
ils ont le cœur large envers tous, à l’image du cœur de Dieu.

C’est l’Esprit du Fils qui les anime.
Esprit qui les fait forts de la puissance qu’ils ne possèdent pas
mais qu’ils reçoivent continuellement de Dieu comme des pauvres.
Puissance d’aimer qui fait d’eux des artisans de paix,
Puissance qui les fait forts même dans la persécution.

Difficile ?
Non, « mon joug est doux et mon fardeau léger », nous dit Jésus.
Lorsqu’on suit ces conseils, on s’aperçoit qu’ils sont source de bonheur et de paix.
Comme dit le Pape François : la vie sociale devient alors
« Un espace de fraternité, de justice, de paix, de dignité pour tous »,
non pas parce que les autres ont changé,
mais parce que notre façon de vivre et d’être en relation avec les autres a changée.
Chaque homme est fait l’image de Dieu, en chacun d’eux nous en reconnaissons le reflet.
Comme Dieu, nous voyons ce qui est doux au cœur de la dureté,
comme Dieu, nous voyons ce qui est bien au cœur du mal,
comme Dieu, nous voyons ce qui est bon au cœur du mauvais.

La foule immense que voyait Jean chantait :
« Le salut est donné par notre Dieu, lui qui siège sur le Trône et par l’Agneau »

En nous appuyant sur Jésus-Christ et en prenant force sur lui, heureux sommes-vous.
En nous appuyant sur Jésus-Christ et en prenant force sur lui, nous serons toujours plus heureux, ensemble concitoyens de tous les Saints.
Remercions Dieu qui nous a donné son Fils, rendons grâces à Dieu.

P. Jean-Pierre Ledoux

LES VERTUS THEOLOGALES (29eme dim A)

(Commencement de la lettre de saint Paul apôtre aux Thessaloniciens À tout instant, nous rendons grâce à Dieu à cause de vous tous, en faisant mention de vous dans nos prières. Sans cesse, nous nous souvenons que votre foi est active, que votre charité se donne de la peine, que votre espérance tient bon en notre Seigneur Jésus Christ)

St Paul nous rappelle « ce trésor » offert à notre baptême : Ce sont les vertus théologales et je voudrais vous évoquer le chemin de ces 3 sœurs (comme les appelle Péguy) qui nous conduisent à Dieu. La Foi est une vertu surnaturelle, par laquelle, nous croyons tout ce que Dieu a révélé et qu’il nous propose de croire par son Eglise. La foi n’est pas adhésion figée à une théorie mais à une personne, le Christ et elle se nourrit de la prière (celle que vous nous faisons chaque jour), de la parole (que nous avons écouté tout à l’heure), de l’étude des textes, car une foi sans approfondissement de la bible peut rester superficielle. Pour certains d’entre nous le doute est présent, même la foi au Christ est loin d’être évidente.
Plongeons alors dans l’eau de notre baptême pour que nous retrouvions la source de l’amour.
La charité : Bernanos disait « il n’y a pas d’amour, il n’y a que des preuves d’amour »
Cette charité, ces preuves d’amour, c’est à vous ses parents, à vous famille à nous communauté de Notre Dame de la confiance de les apporter. Ces preuves toutes simples sont ce regard sur mon voisin, la participation à la banque alimentaire, ...
L’Espérance : La foi se voit, se ressent on sait ce que c’est. La charité se pratique on la voit en action. Mais qu’est ce que l’espérance !? Ce n’est la « positive attitude », de l’optimisme, non c’est cette certitude que Dieu tient toujours ses promesses (celles faites à Abraham) et que dans le Christ elles sont déjà présentes et tenues. J’ai eu la chance de réécouter Péguy au centre Bernanos la semaine dernière (lu par M.Lonsdale) et qui nous révèle tout l’enjeu de notre temps. Je cite Péguy …Ce qui m’étonne, dit Dieu, c’est l’Espérance. Et je n’en reviens pas. L’Espérance est une toute petite fille de rien du tout. Qui est venue au monde le jour de Noël de l’année dernière…. La Foi voit ce qui est. La Charité aime ce qui est. L’Espérance voit ce qui n’est pas encore et qui sera. Elle aime ce qui n’est pas encore et qui sera…. au milieu de ses deux grandes sœurs elle a l’air de se laisser traîner. Comme une enfant qui n’aurait pas la force de marcher. Et en réalité c’est elle qui fait marcher les deux autres. Et qui les traîne, et qui fait marcher le monde. Et qui le traîne. Car on ne travaille jamais que pour les enfants. Et les deux grandes ne marchent que pour la petite.

Cette espérance le pape au Brésil la rappelle aux jeunes « je voudrais dire avec force : ayez toujours dans vos cœurs cette certitude : Dieu marche à vos côtés, il ne vous abandonne en aucun moment. Ne perdez jamais l’espérance, ne l’éteignez jamais

L’espérance à Notre Dame de la Confiance, ce sont toutes ces ouvertures à l’autre qui voit le Christ dans notre frère et qui sont vécus par exemple, à la fête des régions, aux scouts et les 10 ans du scoutisme l’ont rappelé, avec la tente des belles histoires…. Alors nous tous paroissiens de Notre Dame de la Confiance, adoptons cette petite fille espérance qu’elle soit celle qui fasse marcher nos familles. Michel DLG Diacre permanent NDC

2014 09 14.A. Croix Glorieuse. Jean 3, 13-17

Le peuple était dans le désert,
beaucoup de serpents faisaient mourir les gens, le peuple était en danger.
Les gens pensaient que c’était Dieu qui envoyait les serpents pour les punir d’avoir désobéi à ses commandements.
Encore maintenant, quand il y a une calamité, une maladie, on entend parfois :
« Qu’est-ce que j’ai fait au bon Dieu », sous-entendu : pour qu’il me punisse ainsi.
On pense parfois que Dieu est comme nous, usant de sa force pour nous punir ou nous obliger à lui obéir.

Le psaume nous révèle que Dieu a une attitude toute autre :
Attitude du Peuple : « Alors que les membres du peuple, de leur bouche, trompaient le Seigneur,
de leur langue ils lui mentaient, leur cœur n’était pas constant avec lui, ils n’ étaient pas fidèles à son alliance. »
Attitude de Dieu : « Et lui, miséricordieux, au lieu de détruire, il pardonnait. »
Attitude qui trouve son accomplissement dans l’évangile :
« Dieu a envoyé son Fils dans le monde non pas pour juger le monde, mais pour le sauver. »

Par sa croix glorieuse, le Seigneur nous révèle la façon d’agir de Dieu, attitude qu’il nous invite à partager.

Lors de sa passion, Jésus nous a révélé la force d’aimer qu’il tient de son Père :
Il aimait même ceux qui le haïssaient injustement, le faisaient clouer sur la croix et se moquaient de lui.
Jamais l’agressivité, le mal n’est entrée en lui,
seule la force d’aimer le faisait tenir debout :
« Père ils ne savent pas ce qu’ils font, pardonnes-leur. »
Et si le Fils de Dieu s’est fait homme, c’est, se faisant solidaire de nous,
pour nous transmette cette force d’aimer si nous voulons bien, comme lui, faire confiance à cette force d’aimer qui est le Père et l’accueillir.
Partout dans le monde, nous voyons les fruits de la croix glorieuse.

En ce temps-là, à cause des serpents qui rodent dans le désert, tout le peuple est en danger.
Aujourd’hui, nous sommes un seul peuple avec nos frères d’Irak, nous faisons corps avec eux nous sentons le danger mortel qu’ils courent.
Une coalition de nations se mets en place pour lutter contre le Califat. Parfois, nous sommes contraints à prendre les armes, à faire la guerre.

Mais notre histoire nous dit que la force, la violence, la guerre, parfois nécessaires, ne peuvent rien arranger.
Pendant longtemps, la force et la violence ont régit les relations entre la France et l’Allemagne : tout les trente ou quarante ans, une guerre : guerre de 1870, rien n’est arrangé, guerre de 1914, rien n’est arrangé, guerre de 1939.
Enfin, des chrétiens, des hommes qui ont été plongés dans la Croix glorieuse de Jésus-Christ, dans sa mort et sa résurrection, par le baptême, se lèvent et décident de se parler, de pardonner, de construire ensemble l’Europe :
de Gasperi en Italie, Adenauer en Allemagne, en France : Robert Schuman, de Gaulle.
Depuis ce temps-là, en Europe, les peuples vivent dans la paix.
« Heureux les artisans de paix, ils seront appelés « Fils de Dieu »
de ce même nom que celui qui a porté la croix glorieuse.

La croix glorieuse qui apporte un fruit de paix entre les peuples et donne le sens à la vie des peuples.
est aussi source de paix entre les hommes et donne sens à nos vies personnelles.

Et si, nous aussi, nous décidions d’accueillir en nous les fruits de la croix glorieuse,
de faire confiance au Père qui est aimer
d’être des artisans de paix ?

Et d’abord en nous -mêmes ;

Enervement, ressentiment, jalousie, rancune …. viennent rétrécir, fermer ton cœur.
C’est le venin du serpent, il est mortel
Enlève ces sentiments de ton cœur, jette-les loin !
Si tu n’y arrives pas, demandes au Seigneur cette force qu’il a gagné pour toi sur la croix.
Rends grâces au Seigneur qui par la Croix Glorieuse te guérit de ces maux et te donne un cœur bon et fort.

Puis autour de nous, le Pape parle parfois de la mondialisation de l’indifférence.
Nous pouvons rester indifférents aux gens que nous croisons chaque jour.
Pourquoi ne pas demander au Seigneur
de nous aider à faire la connaissance d’une personne que nous ne connaissons pas encore,
dans la chapelle d’abord.
Puis demander au Seigneur, qu’en sortant de la chapelle, nous sachions faire la connaissance d’une personne que nous ne connaissons pas encore et qui soit d’une autre religion que la notre.

Notre chapelle est située à un carrefour du monde :
Plongés nous aussi dans la croix glorieuse de Jésus par le baptême,
Nous pouvons, nous aussi, construire la paix,
à notre niveau, là où nous sommes.

« Heureux les artisans de paix, ils seront appelés « Fils de Dieu » de ce même nom que celui qui a porté la croix glorieuse.

P. Jean-Pierre Ledoux

2014 09 07.A. 23°dim. Mtt.8, 15-20 « si ton frère a péché, dis-le à la communauté de l’Eglise. »

« Si ton frère a commis un péché, vas lui parler seul à seul et montre lui sa faute. S’il t’écoute, tu auras gagné ton frère. »

Ce conseil va à l’encontre de ce que nous vivons.
Déjà, nous hésitons à aller frapper à la porte de notre voisin : « n’allons-nous pas le déranger ? »
Nous hésitons à adresser la parole à quelqu’un que nous ne connaissons pas.
Alors, aller parler à un autre de son péché !
Pétris d’individualisme, pour nous excuser, comme Caïn, n’avons-nous pas envie de penser :
« Suis-je responsable de mon frère ? »
Nous tenant éloigné de l’autre, si l’autre ne nous gène pas, pas de problème.
Mais, s’il nous gène, ne risquons nous pas de faire comme Caïn avec Abel, d’une manière ou d’une autre : « pour moi, celui-là n’existe pas » ?
Et nous faisons quotidiennement l’expérience que se tenir éloigné de l’autre, que la méconnaissance de l’autre, engendre peur et violence.

Jésus nous invite à une autre façon de vivre.

« Si ton frère a commis un péché, vas lui parler seul à seul et montre lui sa faute. S’il t’écoute, tu auras gagné ton frère. »

D’abord qu’est ce qu’un péché ?
Un péché c’est un refus de vivre,
et comme la vie que Dieu nous donne prend toute son importance, tout son gout, tout son sens lorsque nous aimons,
le péché et un refus d’aimer davantage et mieux.
« Les commandements et tous les autres se résument dans cette parole :
tu aimeras ton prochain comme toi-même. »

Nous formons un seul corps et nos propres refus de vivre, d’aimer, affectent aussi les autres : frustration, ressentiment, solitude
les refus des autres aussi, sont un frein à la venue de l’Esprit en nous tous, en ce corps que nous formons ensemble.
Un membre souffre, tous les membres souffrent.
C’est aider mon frère à mieux vivre que de lui dire qu’il pourrait aimer davantage, vivre plus pleinement,
c’est aussi aider moi-même, aider le corps tout entier à mieux vivre.

« Tout ce que vous aurez lié sur la terre, sera lié dans les cieux,
et tout ce que vous aurez délié sur la terre, sera délié dans les cieux. »
Le corps que nous formons ensemble a sa tête en Jésus-Christ qui est dans les cieux,
mais il est aussi au milieu de nous. » c’est ce que nous célébrons maintenant
Nous ne le voyons pas, mais sa parole résonne dans nos cœurs.

Dans l’Eucharistie que nous célébrons,
par Jésus-Christ avec Lui, en Lui, nous nous tournons d’abord vers le Seigneur,
et nous lui disons « Notre Père », avant de nous tourner vers nos voisins pour leur donner la Paix.
Dans la première lecture, le prophète Ezéchiel nous invite à écouter :
« Lorsque tu entendras une parole de ma bouche. »
Ce qui fait écho à la demande que le Seigneur nous fait dans le Deutéronome (6,4) :
« Ecoute, Israël ! Dieu est le seul Dieu. Tu aimeras le Seigneur ton Dieu de tout ton cœur, de toute ton âme de toute tes forces. »

Dans l’évangile le mot « écoute » revient quatre fois.
Si, habituellement, nous sommes à l’écoute de la résonnance de la parole de Dieu en nous,
Si, habituellement, nous sommes à l’écoute des autres, alors nous pouvons discerner si il y a un décalage entre la parole de Dieu et ce que vit mon frère,
alors nous pouvons leur parler avec la douceur de Dieu.

« S’il ne t’écoute pas, prend avec toi deux ou trois personnes ».
« S’il refuse de les écouter dis-le à la communauté de l’Eglise. »
L’Eglise est-elle concernée avec le péché de quelqu’un ?
L’Eglise est concernée par ce refus, car elle a pour mission de rendre Dieu présent dans ce monde,Dieu est Amour.
Si quelqu’un refuse d’aimer, la mission de l’Eglise est atteinte,
Aimer est moins présent dans le monde.
C’est bien pour cela que les mariages se font dans les églises, les femmes et les hommes qui se marient rendent Dieu présent en s’engageant à s’aimer l’un l’autre,
ils le rendent aussi présent en s’aimant tous les jours pendant leur vie entière.
Ce n’est pas que le mariage qui est un sacrement, c’est l’Eglise toute entière, c’est chacun de nous qui est le sacrement qui désigne et réalise la présence de Dieu dans le monde.
Lorsque nous aimons, lorsque nous allons vers l’autre pour parler avec lui, pour faire connaissance, pour l’aider, nous rendons Aimer présent, nous rendons Dieu présent.
Si quelqu’un refuse d’aimer, il ne fait plus partie de l’Eglise, considère-le comme un païen, et un publicain.
Souvenez-vous que Jésus est venu en priorité pour les brebis perdues, pour les païens et les publicains, qu’il s’est approché d’eux et que nous pouvons en faire autant.

Etre attentif à la Parole de Dieu qui résonne en nous.
Etre à l’écoute d l’autre.
Un programme d’année ?

P. Jean-Pierre Ledoux

2014 06 29. A. S Pierre et St Paul, Mtt. 16,13-19.HEUREUX es-tu, Simon, fils de Jonas.

« Heureux es-tu, Simon fils de Yonas,
ce n’est pas la chair et le sang qui t’ont révélé cela,
mais mon Père qui est au cieux. »

Devant cette prévenance généreuse de Dieu son Père envers Pierre,
voyant comment Dieu son Père confie ses secrets à Pierre,
Jésus éclate de joie, d’enthousiasme, d’admiration, de confiance envers Pierre,
« Tu es Pierre et sur cette pierre, je bâtirai mon Eglise,
Et la puissance de la Mort ne l’emportera pas sur elle,
Je te donnerai les clefs du Royaume des cieux :
tout ce que tu auras lié sur terre sera lié dans les cieux
tout ce que tu auras délié sur terre sera délié dans les cieux. »

Car, si le Fils de Dieu s’est fait homme,
c’était pour rétablir cette communion entre Dieu son Père et les hommes,
communion qui se manifeste entre Dieu son Père et Pierre
mais communion qui se manifeste aussi entre Dieu son Père et tous les hommes par l’Eglise.
Dans l’élan de foi de Pierre,
Jésus perçoit la Foi que Pierre transmettra à tous ceux qui seront rassemblé dans l’Eglise,
Jésus perçoit notre foi,
à nous héritiers de la Foi de St Pierre,
à nous qui, si nous reconnaissons notre besoin d’être sauvé,
disons à la suite de St Pierre :
« Tu es le Messie, le Fils du Dieu vivant. »
Si Pierre est choisi, ce sont tous les hommes aussi qui sont choisis,
A travers Pierre, c’est toute l’Eglise, dont nous sommes les membres, qui est choisie.

Il faut se rappeler que dans la bouche de Dieu,
nos mots humains prennent un nouveau sens :
lorsque l’on dit que Jésus choisit Pierre pour bâtir son Eglise,
nous autres hommes entendons que les autres ne sont pas choisis.
Lorsque nous lisons sur « Paris Notre Dame », la revue diocésaine :
Ordinations 2014 : « sept hommes choisis par Dieu »,
nous autres hommes, nous pensons, ce sont eux et pas moi.

Mais le mot « choisir » n’a pas le même sens pour Dieu.
Déjà pour nous, ce n’est pas parce qu’une mère a plusieurs enfants qu’elle aimera moins chacun d’entre eux.
A plus forte raison, Dieu a la même prévenance pour chacun de nous qu’envers Pierre.
la joie, enthousiasme, admiration, confiance que Jésus a pour Pierre, il l’a envers chacun de nous :
Il va même jusqu’à mourir pour chacun de nous,
il va même jusqu’à se donner en nourriture pour chacun de nous.
Il choisit aussi chacun d’entre vous.
Un recueil de catéchèse
Ne portait-il pas le titre « pierres vivantes »
pour désigner les chrétiens.

« Heureux es-tu, Simon fils de Yonas. »
Les yeux de chair de Simon ne voient qu’un homme : Jésus.
Simon reconnait le Messie, le Fils de Dieu.
« Heureux es-tu, Simon, fils de Yonas,
ce n’est pas la chair et le sang qui t’ont révélé cela, mais mon Père qui est aux cieux. »

A la messe, nos yeux de chair ne voient que du pain partagé.
Nous reconnaissons, honorons, aimons la présence du Seigneur Jésus.
Heureux sommes-nous, c’est le Père qui met en nous cette foi. Rendons-lui grâces.

Dans notre communauté chrétienne nos yeux ne voient que des hommes, des femmes,
des Simon, fils de Yonas, avec qui nous avons plus ou moins d’affinité.
Nous reconnaissons, respectons, aimons des pierres vivantes de l‘Eglise, des membres du Corps vivant du Christ dont, chacun, nous faisons partie.
Heureux sommes-nous, c’est le Père qui met en nous cette foi. Rendons-lui grâces.

Dans notre famille humaine, nos yeux ne voient que des gens, adultes, jeunes,
souvent inconnus dont nous avons parfois peur.
Nous reconnaissons des frères à rencontrer, à respecter, à aimer.
Heureux sommes-nous, c’est le Père qui met en nous cette charité. Rendons-lui grâces.

Depuis le temps des apôtres, c’est par de nombreux témoins vivants de son Esprit
que le Père suscite cette Foi dans les hommes, en nous,
Foi qui rassemble les membres de son Eglise.

Demandons au Seigneur de donner cette Foi à de nombreux témoins :
prêtres, diacres, religieux, religieuses, chrétiens
qui révèlent au monde ce que les yeux ne voient pas :
sa présence de bonté parmi nous.

Accueillant en nous l’Esprit qui nous fait vivre, tout en rendant grâces,
chacun de nous a aussi à révéler aux autres ce que nos yeux ne voient pas :
la présence et l’action du Seigneur en nous et parmi nous.

P. Jean-Pierre Ledoux

2014 06 08 .A. Pentecôte. Jean, 20,19-23 » Il répandit sur eux son souffle et il leur dit : recevez l’Esprit Saint.

Arrivé à l’âge adulte, après le baptême de Jean,
Jésus entend Dieu le Père lui dire :
« Tu es mon Fils bien-aimé, tu as toute ma faveur » (Mc. 1,10)
Une colombe descend sur Jésus,
manifestation de l ‘Esprit de Dieu qui est en lui.
Alors, poussé par l‘Esprit, Jésus va au désert,
En Fils de Dieu, Il choisit de vivre la mission que Dieu son Père lui donne,
il quitte ses parents Marie et Joseph,
il quitte son village de Nazareth
et va auprès du lac annoncer à tous que Dieu est un Père qui aime ses enfants
et que tous les hommes aimés de Dieu Père sont frères.

Après la mort de Jésus, les apôtres ont peur des Juifs,
ils ont verrouillé les portes du lieu où ils étaient,
ils se retrouvent entre eux pour prier.
Jésus est là au milieu des disciples. Il leur dit :
« De même que le Père m’a envoyé, moi aussi je vous envoie »
Ayant ainsi parlé il répand sur eux son souffle,
son souffle, c’est ce qui le fait vivre, son Esprit.
Les apôtres ouvrent portes et fenêtres et se mettent à parler à tous.
Ils parlent une langue que chacun entend dans sa langue maternelle
comme si les apôtres parlait à chacun comme à un frère,
comme à un autre fils de sa mère,
et non plus comme à des inconnus dont on a peur.

Comme Jésus, les apôtres partent.
Fini le petit groupe sympathique des apôtres,
ils sortent, chacun suivant sa route, ils vont jusqu’au bout de la terre pour partager avec tous les hommes
ce qu’ils ont vécu avec Jésus-Christ,
pour proclamer sa Bonne Nouvelle qu’il leur a confié.
Reconnaissant l’Esprit qui travaille au cœur de tout homme,
ils s’adressent à eux comme à des frères
et proclament les merveilles de Dieu.

L’évangile d’aujourd’hui nous dit
que c’est au soir du premier jour de la semaine après sa mort,
que Jésus donne son souffle, son Esprit à ses apôtres.
D’autres textes placent le don de l’Esprit Saint le jour de la Pentecôte,
c’est-à-dire cinquante jours après la Résurrection.
Quel est donc le jour où l’Esprit nous est donné ?
Ce n’est pas clair,
on ne peut pas mettre ce don de l’Esprit Saint dans un jour précis, dans un cadre,
on ne peut pas mettre la main dessus.

Pour trois jeunes de l’aumônerie, Cara, Praxied, Floriant
ce don de l’Esprit Saint a été manifesté par le sacrement de confirmation, dimanche passé
pour deux d’entre nous, Colette et Victoire,
c’était hier soir, par le sacrement de confirmation célébré à Notre Dame de Paris.
tous ont accueilli plus largement en eux l’Esprit saint,
devenant ainsi adultes dans la foi.
Pour nous tous aujourd’hui c’est en célébrant le don de l’Esprit
que nous accueillons en nous son souffle.
Aimés de Dieu Père : rendons gloire.

Jésus dit aux apôtres : « la paix soit avec vous »
S’il nous donne la paix c’est pour la partager avec les autres.
Cette après midi, toute l’Eglise, nous tous,
sommes concernés par la prière que le Pape François
et les présidents d’Israël et de la Palestine vont faire au Vatican,
de chez nous, ou ici à a chapelle à 19h, nous nous unirons à cette prière.

« Tout homme à qui vous remettrez ses péchés ils lui seront remis. »
Les Pharisiens étaient choqués en entendant Jésus dire au paralytique :
« Tes péchés sont remis », ils disaient :
« et qui donc peut remettre les péchés sinon Dieu seul ? »
En nous donnant son Esprit, Jésus nous fait faire corps avec Lui,
Il nous donne d’agir avec la force de Dieu.
J’espère que vous en avez déjà fait l’expérience :
Remettre les péchés, pardonner à quelqu’un
nous est parfois impossible,
Ce n’est que lorsque nous sommes situés dans l’Esprit de Dieu que nous le pouvons.

Par l’Esprit qui nous est donné,
faisant corps avec Jésus-Christ, écoutons le Père nous dire :
« Tu es mon enfant bien-aimé ».
Par l’Esprit qui nous est donné,
devenus adultes dans la Foi, écoutons Jésus nous dire :
« De même que le Père m’a envoyé, moi aussi je vous envoie »

P. Jean-Pierre Ledoux

2014 06 01.A.7°Pâques. Jean 17,1-11a « La vie éternelle, c’est de te connaitre, toi le seul Dieu, le vrai Dieu »

L’évangéliste St Jean place cette prière de Jésus
après le dernier repas qu’il prit avec ses disciples,
juste avant d’être arrêté, condamné et mis à mort sur la croix.

« Glorifie ton Fils afin que le Fils te glorifie. »
Glorifier Dieu signifie rendre la vie de Dieu visible aux yeux de tous.

Dans les événements qui vont arriver immédiatement,
dans sa prière, au jardin des Oliviers,
Jésus demande que la vie de Dieu son Père se déploie en lui.
Et durant sa Passion, Jésus va rendre visible la vie de Dieu
dans ses attitudes, dans ses paroles, dans sa mort.
Mais seuls les païens, qui ne sont pas enfermés dans les certitudes de leur religion,
le reconnaitront :
le centurion et les hommes qui avec lui gardaient Jésus,
furent saisis d’une grande crainte et dirent :
« Vraiment celui-ci était Fils de Dieu. » (Mtt. 27,54)

En parlant à son Père dans sa prière,
Jésus dévoile à ses disciples et à nous-mêmes
l’intimité que lui homme, partage avec Dieu son Père,
il dévoile la force, la paix que lui donne
la confiance en Dieu son Père et la proximité qu’il vit avec Lui.
« Tout ce qui est à moi est à toi, comme tout ce qui est à toi est à moi. »
« Donne-moi la gloire que j’avais auprès de toi avant le commencement du monde »

« La vie éternelle c’est de te connaitre, toi, le seul Dieu, le vrai Dieu. »
La respiration de Dieu son Père est de se donner entièrement à son Fils
et par son Fils de se donner entièrement aux hommes, à nous, à toute la création.
Jésus entre entièrement dans cette respiration :
« Le Fils donnera la vie éternelle à tous ceux que tu lui a donnés. »
« Je leur ai donné les paroles que tu m’avais données,
ils ont vraiment reconnu que je suis venu d’auprès de toi,
ils ont cru que c’était toi qui m’avais envoyé. »

Jésus nous révèle qu’au nom de son Père,
Il continue à se fait proche de nous.
Avant d’être appelé Paul, quand Saul Paul persécutait les chrétiens,
Jésus lui dira : « Saul, Saul, pourquoi me persécutes-tu ? »
Faisant corps avec nous, Jésus ressent ce que nous vivons.
« Je prie pour eux », « Je trouve ma gloire en eux. »
La vie que le Fils de Dieu reçoit de son Père
se manifestera dans la vie de ses disciples.

L’intimité que Jésus vit avec son Père et qui se manifeste dans sa prière,
lui donne de vivre la même intimité avec tous ceux qui croient en Lui,
Plus Jésus est uni à son Père et plus il se donne aux hommes
et plus particulièrement à ceux qui accueillent ce don de lui-même qu’il fait.

De même nous aussi,
comme dit le Pape François dans son exhortation « la joie de l’Evangile » :
« Unis à Jésus, cherchons ce qu’il cherche, aimons ce qu’il aime. »(267)
plus nous vivons en union avec Jésus-Christ,
plus en Jésus-Christ nous sommes unis au Père,
plus nous sommes reliés à tous les hommes qu’il aime,
plus nous voulons leur partager ce que Dieu nous donne de vivre.

Le Pape François dit encore :
« L’amour pour les gens est une force spirituelle
qui permet la rencontre totale avec Dieu (272)
et nous fait vivre l’expérience intense d’être un peuple » (270)
de faire partie de ce corps dont le Christ Jésus est la tête.

Père Jean-Pierre Ledoux

2014.A.3°dimanche après Pâques. Emmaüs

A Emmaüs,
rencontre de Jésus ressuscité avec deux disciples :
c’est ce qui nous arrive tous les jours.
Nous ne nous en rendons pas toujours compte,
pour nous aussi, Il est invisible à nos yeux.
C’est par le cœur que nous Le connaissons.
Quand on rencontre quelqu’un,
l’important n’est pas de le voir,
mais de savoir ce qu’il manifeste par des paroles, par des gestes,
ce qu’il pense, ce qu’il veut, ce qu’il aime.
La rencontre de Jésus avec les deux disciples :
c’est ce que nous vivons aujourd’hui par
les signes, les paroles, les gestes de nos célébrations eucharistiques.

Ce jour là, ça allait très mal,
ils avaient suivis Jésus-Christ.
Comme dit Cléophas :
ils espéraient que c’était lui qui allait libérer le pays,
ils avaient mis tout leur espoir en lui.
Il avait été condamné à une mort humiliante,
par les dirigeants du peuple et les chefs des prêtres.

Comme il le fait encore pour nous,
Jésus rejoint ces deux hommes là où ils en sont, dans leur désarroi.
Au début ils croient que celui qui les rejoint ne connait rien,
que c’est eux qui savent ce qui s’est passé à Jérusalem.

Les deux disciples disent à ce compagnon de route
ce que nous disons dans le « Je crois en Dieu »,
« Condamné à mort, crucifié,
trois jours après des femmes disent qu’il est vivant. »
Ils savent, mais ne croient pas,
Ils ne connaissent pas par le cœur.
Cependant, ils sont ouverts, ils l’écoutent parler.
Il leur dit comment le projet de Dieu
annoncé par les prophètes se déroule dans le temps.
Par sa parole il va les aider à changer l’idée qu’ils se font de lui :
« Il leur expliqua dans toute l’Ecriture ce qui le concernait »

Ce ne sera que lorsqu’il partagera le pain,
qu’ils le reconnaitront,
qu’ils s’apercevront que leur cœur était tout brûlant lorsqu’il leur parlait.

Jésus fait toujours route avec nous même si nous ne le reconnaissons pas.
C’est par son Eglise, tout particulièrement,
que Jésus-Christ veut cheminer avec nous
pour que nous sachions toujours laisser les idées
que nous ne pouvons pas nous empêcher de nous faire sur lui
et le connaître toujours mieux.

Il chemine avec nous
par la parole qu’il nous adresse chaque dimanche.
Au cours de notre participation à la vie de la communauté chrétienne :
à travers les heurts inhérents à toute vie en communauté,
Chrétiens nous n’avons pas meilleur caractère que les autres,
mais nous faisons toujours confiance en l’Esprit de Jésus-Christ Ressuscité
qui vit en nous et aussi dans les frères.

A travers le constant renouvellement de l’attention aux autres et du service des uns aux autres,
grâce à l’Esprit du Seigneur qui nous est donné,
nous pouvons découvrir au cœur de notre vie communautaire la présence du Seigneur ressuscité,
et ensemble, découvrir une toujours nouvelle vie de relation avec le Seigneur et en Lui.

Jésus rejoint chacun de nous là où il en est,
Il fait route avec chacun de nous qui, comme les deux disciples avons à le mieux connaitre,
Il fait route avec les musulmans qui n’ont pas la même idée que nous sur Dieu,
avec ceux qui ne le connaissent pas,
avec tous les hommes qu’il veut sauver.

Comme les deux disciples d’Emmaüs,
après avoir rencontré le Seigneur Jésus ressuscité, dans l’eucharistie,
forts de sa présence auprès de nous,
à nous, au nom du Seigneur et comme Lui,
d’aller rejoindre les autres sur les chemins de la vie,
dans leurs fatigues, leurs désarrois, leurs joies,
là où ils en sont de leur route.
A nous de marcher avec eux, de les écouter
de leur partager la paix, la lumière qui nous habite
dans la mesure où ils peuvent l’accueillir.

P. Jean-Pierre Ledoux

2014 04 19. A. Veillée pascale. Mon Seigneur réussira.

Il a gagné.
Ressuscité, par Lui,
la Lumière de Dieu a vaincu les ténèbres.
L’Amour triomphe de la haine,
elle s’est déchainée sur Lui, elle n’a pas eu raison de lui.
La Bonté a vaincu le mal,
la Vie a vaincu la mort.
Le Seigneur Jésus a gagné, il est vainqueur.

« Vous cherchez Jésus, le crucifié.
Il n’est pas ici : il est ressuscité comme il l’avait dit,
il vous attend en Galilée,
au carrefour des nations, au cœur du monde,
c’est là que vous le rencontrerez. »

Vendredi au début de la Célébration de la Croix,
le prophète Isaïe nous disait la conviction de Dieu Père :
« Mon Serviteur réussira,
il montera, il s’élèvera, il sera exalté.
La multitude avait été consternée en le voyant,
car il était si défiguré qu’il ne ressemblait plus à un homme,
et voici qu’il consacrera une multitude de nations.
Devant lui les rois resteront bouche bée,
car ils découvriront ce dont ils n’avaient jamais entendu parler.
A qui la puissance du Seigneur a-t-elle été révélée ? »

A nous la puissance du Seigneur a été révélée.
Nous la célébrons maintenant.
C’est pour nous et pour chacun de nous
qu’il a affronté les ténèbres, la haine, le mal,
c’est pour nous, pour chacun de nous, qu’il a combattu la mort.
Si nous nous restons en communion avec Lui
en nous laissant pousser par son Esprit,
avec lui, rien ne peut plus nous nuire.
Avec Lui, toutes nos ténèbres peuvent devenir lumière.
Avec Lui, toute haine peut devenir amour.
Avec Lui, tout mal peut devenir bonté.
Avec lui, toute mort peut être transformée en vie.

Nous voyons la puissance du Seigneur se déployer en nous, autour de nous.
Partout, nous voyons des hommes, des femmes
se mettre au service des plus pauvres,
Partout, nous voyons se lever des artisans de paix,
nous en avons été témoins pendant notre pèlerinage en Terre Sainte.

« Mon Serviteur réussira » le projet de Dieu.
Le projet de Dieu ?
« Dès avant la création du monde,
Dieu, le Père nous avait vus, choisis, réunis en Jésus-Christ,
pour être ses fils vivant en sa présence,
partageant son bonheur d’aimer sans limites. »

C’est dans ce projet de Dieu que vont entrer,
toujours davantage,
Ludvine, Roxane, Océane et David-Kéliane.

Par le baptême,
plongés dans la mort et la résurrection de Jésus-Christ,
voici qu’ils vont pouvoir vivre en familiarité,
de plus en plus profonde, avec Dieu,
lui parlant, lui faisant toute confiance,
tout au long de leurs journées et de leurs vies.
Par le baptême, ils vont pouvoir, toujours davantage,
vivre en familiarité avec tous les chrétiens du monde entier,
avec ceux qui sont sur la Terre et avec ceux qui sont déjà dans la lumière de Dieu.
Par le baptême, ils vont pouvoir, toujours davantage,
vivre en familiarité avec tous les habitants de la terre,
en allant rencontrer en eux, des frères aimés par Dieu.

Mon Serviteur réussira,
une multitude de nations seront enfants de Dieu,
accueillant en eux la vie de Dieu
que le Seigneur ressuscité nous a gagné par sa croix.

Père Jean-Pierre Ledoux

2014 04 17 Jeudi Saint

« J’ai désiré d’un grand désir manger cette Pâques avec vous »
Cette parole de Jésus à ses apôtres,
transmise dans l’évangile de saint Luc,
Jésus la dit aujourd’hui à chacun de nous.
C’est pour vous exprimer ce désir de Jésus
que nous avons ainsi disposé les tables :
le Seigneur désire d’un grand désir inviter chacun de vous à sa table.

Jésus ayant aimé les siens qui étaient dans le monde,
les aima jusqu’au bout, jusqu’à risquer sa vie pour nous et la donner.
Demain, délibérément il affrontera la violence avec la puissance de Dieu :
Amour, Don, Pardon.
Pour nous donner la force d’en faire autant.

Dans ce repas, il se donne en nourriture,
Pour que, nous aussi, soyons nourriture pour les autres :
« Ceci est mon corps livré pour vous. »
« Faites ceci en mémoire de moi »

Saint Jean était présent au dernier repas de Jésus.
Dans son évangile il ne nous dit pas que Jésus se donne en nourriture.
De ce dernier repas, Saint Jean nous transmets uniquement
le geste de Jésus qui lave les pieds de ses disciples
geste que nous avons refait devant vous en son nom.
Jean nous dit comment être nourriture pour les autres.
Il ne dit pas : « Ceci est mon corps, livré pour vous,
Faites ceci en mémoire de moi. »
Il dit : « Si moi, le Seigneur et le Maitre, je vous ai lavé les pieds,
Vous aussi, vous devez vous laver les pieds les uns aux autres. »
C’est en étant serviteur tout donné aux autres
que nous serons nourriture pour eux.

Vous avez remarqué qu’au début des messes
le prêtre et les diacres embrassent l’autel.
Ce n’est pas du bois, ou une table qu’ils embrassent.

L’autel

 
 
Publié le jeudi 21 janvier 2016

 
 
 
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